- Sur le plan militaire, la France ne
souffre, d’après Jacques Chirac, d’«aucune menace directe de la part d’une
puissance majeure». La prévention du danger
terroriste ne relève, aujourd’hui comme hier, que des services
de police et de renseignement. La France est en outre
déjà dotée de missiles pour transporter les
têtes nucléaires, les M45, dont le remplacement
apparaît encore moins nécessaire que leur conservation.
- Sur le plan de la
sécurité collective, le développement d’un nouveau
missile tel que le M51, dont la justification est d’assurer à la
France sa «sécurité», constitue un encouragement direct à la
prolifération de l’arme nucléaire. En effet pour
assurer leur «sécurité» pourquoi les autres
pays ne devaient-ils pas aussi s’équiper d’armes
nucléaires ou moderniser leurs arsenaux actuels?
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- Sur le plan juridique, le M51 contrevient aux dispositions des
articles I et VI du Traité de Non-Prolifération
(TNP), ratifié par la France en 1992 et qui lui commandent de
désarmer son arsenal nucléaire, et non de le
développer. Il n’en faut pas plus pour pousser certains
États à s’affranchir de la discipline internationale.
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- Sur le plan de la morale et du droit
humanitaire, comme l’a rappelé la Cour Internationale de Justice
en 1996, la menace d’utilisation, ou
l’utilisation elle-même de l’arme nucléaire, est
illégale, notamment en raison de sa puissance qui
implique des destructions massives de populations et porte atteinte
à l’environnement et aux générations futures.
- Sur le plan démocratique, les Français et leurs
représentants n’ont jamais été consultés sur
la création de la «force de frappe», ni sur
ses développements passés, présents ou à
venir, ni sur l’évolution de sa «doctrine d’emploi».
- Sur le plan social, le programme de modernisation, dont le M51
fait partie, détourne des ressources financières
et industrielles colossales, estimées à plus de 10
milliards d’Euros, qui n’iront pas à la lutte contre la
pauvreté, à la création d’emplois socialement
utiles, à la sauvegarde de l’environnement, «sources de
prévention» des conflits dans le monde.
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