Leur naissance L’idée
des « inspections citoyennes » est née en 1997/98,
à la veille de la seconde guerre d’Irak. Alors que l’attention
du monde était concentrée sur les inspections en Irak de
l’UNSCOM et de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA),
des pacifistes firent remarquer qu’au même moment, les cinq
membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU (la
Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis)
étaient eux-mêmes occupés à déployer
dans la plus grande discrétion et en toute
illégalité, des armes nucléaires de destruction
massive.
Pour une raison mystérieuse, les inspecteurs des agences de l'ONU ne viennent jamais chercher les armes de destruction massive illégales en Europe. Du coup, les pacifistes décidèrent de mener leurs propres « inspections citoyennes » pour faire respecter le droit international, et notamment le Traité de Non Prolifération. Deux types d'inspections citoyennes (symboliques ou désobéissantes) Les inspections citoyennes peuvent être de deux types :
|
Leur efficacité Dans des pays
comme l’Allemagne, la Belgique, ou la Grande-Bretagne,
qui violent également leurs engagements internationaux en
matière
d’armement nucléaire, de nombreuses inspections citoyennes ont
déjà eu
lieu. Chaque année, les pacifistes britanniques procèdent
à des
inspections citoyennes de masse de sites nucléaires tels que
Faslane ou
Aldermaston. Depuis maintenant près de 10 ans, les pacifistes
belges
envahissent les sites de l'OTAN qui accueillent des bombes
nucléaires
américaines sur leur sol. Cette année, les pacifistes
britanniques
projettent d'organiser le blocus de la base nucléaire de Faslane
pendant une année entière. En Belgique, c'est le 8
juillet que les
pacifistes belges fêteront à leur manière le
dixième anniversaire de la
décision de la Cour Internationale de Justice qui
déclarait les armes
nucléaires criminelles. Ils vont mener une dizaine d'inspections
citoyennes dans tout le pays.
L'efficacité de ces mobilisations est incontestable. En Grande-Bretagne, Tony Blair a été empêché de lancer le programme de construction du nouveau modèle de missile nucléaire Trident du fait de la rébellion de certains parlementaires de sa majorité, qui s'appuyaient sur les actions de désobéissance civile des pacifistes. En Belgique, à la suite d'une inspection citoyenne particulièrement importante (plus de 400 personnes arrêtées, toutes libérées), les parlementaires des deux bords votèrent dans leur grande majorité le retrait des bombes américaines présentes dans le pays, en juillet dernier (2005). Le gouvernement n'a pas encore cédé à ce jour, mais la pression n'a jamais été aussi forte... Leur inspiration : la lutte contre les essais nucléaires Dès les années 1970, des citoyens s'engagent contre les essais nucléaires des grandes puissances, et contre la prolifération nucléaire. En Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en France (Polynésie) et dans une moindre mesure en URSS et dans les pays de l'Est et de l'Ouest de l'Europe, de vastes mobilisations populaires manifestent l'opposition des pacifistes à la logique de la terreur. La désobéissance civile est au coeur des mobilisations. En 1971, Greenpeace naît par exemple précisément d'une action directe non violente : des jeunes américains et canadiens décident de naviguer vers l'un des sites d'essais nucléaires américains, au large des côtes de l'Alaska. Ils entendent s'interposer pour empêcher le tir. Interpellés par la marine américaine, ils ne pourront atteindre leur cible, mais la médiatisation est telle que le gouvernement américain préfèrera fermer le site l'année suivante... Finalement, la campagne mondiale contre les essais, qui verra de nombreux militants prendre des risques forts pour empêcher les essais ou les dénoncer, s'achèvera par un succès mondial : les unes après les autres, les grandes puissances nucléaires signeront le Traité d'Interdiction Complète des Essais nucléaires. La France sera d'ailleurs contrainte d'interrompre sa dernière campagne d'essais en janvier 1996 et de rejoindre le Traité en question, honteusement. |
Retour page d'accueil |