LES
ECHOS ET LES ARTICLES - Mars 2007
Présidentielle : les candidats se découvrent une fibre verte La fracture nucléaire Serge Lepeltier, ex-ministre de l'Ecologie du gouvernement Villepin, aujourd'hui membre du Parti radical, souligne toutefois que, pour la première fois, chacun est conscient de l'urgence d'agir. « Les politiques ont trop longtemps rejeté l'écologie dans l'univers de l'impossible, or cela doit être un moyen de redonner l'espoir. L'Allemagne a créé 45.000 emplois grâce au développement de l'éolien », rappelle-t-il. François Bayrou défend quant à lui une croissance « sobre », il souhaite même réaliser un inventaire mondial des matières non renouvelables « en vue d'en limiter ou interdire l'utilisation ». Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP, conseillère de Nicolas Sarkozy sur l'environnement, prévoit de doubler en cinq ans le poids de la fiscalité écologique et de compenser cette charge par une réduction de la fiscalité sur le travail. Au PS, le choix de Bruno Rebelle, ancien responsable de Greenpeace France, au poste de conseiller de Ségolène Royal en a fait tousser plus d'un. Signe du sentiment d'urgence climatique diffusé dans l'opinion publique, le programme de rénovation de 400.000 logements anciens pour les rendre plus économes en énergie défendu par le tandem Ségolène Royal-Bruno Rebelle n'a provoqué aucune polémique. A la clef, avancent-ils, la création de plus de 100.000 emplois pérennes. Cette proposition, avancée par l'association négaWatt, avait été repoussée d'un revers de main il y a deux ans par les fonctionnaires du ministère de l'Equipement, car trop coûteuse pour les ménages dont les logements vendus ou loués devront être rénovés. Aujourd'hui, les candidats sont unanimes à estimer qu'il faut se pencher sur cette question, même si tous ne se fixent pas d'objectifs. Globalement, dans ce consensus d'intentions, seul le nucléaire oppose encore nettement les candidats. La réduction à 50 % de la place de l'énergie nucléaire dans la production d'électricité française évoquée par Ségolène Royal a provoqué un mini-scandale à l'intérieur du Parti socialiste. Le député Christian Bataille est monté sur ses grands chevaux pour défendre le réacteur de nouvelle génération EPR et la prolongation de la durée de vie des centrales, en rappelant que cette énergie n'émet pas de gaz à effet de serre. Après cogitations, reflet des hésitations de la société française, Ségolène Royal propose un moratoire sur l'EPR, de même que François Bayrou, qui s'est laissé convaincre par Corinne Lepage de la nécessité d'ouvrir à nouveau le débat. A l'inverse, Nicolas Sarkozy défend mordicus le maintien et la rénovation du parc nucléaire.
Un sous-marin nucléaire d'attaque français heurte le fond Le vendredi 30 mars 2007 en début de matinée, un sous-marin nucléaire d’attaque, en plongée au sud de Toulon, a touché le fond. L’événement n’a pas eu de conséquence humaine ni nucléaire. Le sous-marin est rentré à quai par ses propres moyens. Le sous-marin nucléaire d’attaque « Rubis », en mission d’entraînement au sud de la côte varoise, a ressenti ce jour vers 09H00 un choc causé par un heurt avec le fond de la mer. L’événement n’a eu aucune incidence sur l’étanchéité de la coque et le système de propulsion nucléaire du bâtiment. Il n’y a pas eu de blessé. Le sous-marin est rentré à Toulon par ses propres moyens en milieu de journée et un examen de la coque et des équipements externes a été effectué par plongeurs. Il a été constaté des traces d’impact sur l’avant du bâtiment. Une enquête a été ordonnée. Source : 30 mars 2007, Marine Nationale (Préfecture Maritime de la Méditerrannée)
« Le nucléaire est une énergie de pouvoir. Et sans l’intervention de l’argent public, aucune multinationale n'en voudrait » Interview de Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau « Sortir du nucléaire » Pourquoi dites-vous que le nucléaire n’est pas une si bonne affaire que ça sur le plan économique ? Sur fond de réchauffement climatique, n’est-il pas un peu inconscient de prôner la sortie du nucléaire quand on sait qu’un réacteur nucléaire n’émet pas de CO2, le dioxyde de carbone représentant plus de la moitié des rejets de gaz à effet de serre ? Concernant le projet Iter basé non plus sur la fission nucléaire, mais sur la fusion (source d’énergie illimitée, pas de pollution, pas de déchets…), ne pensez-vous pas que l’on devrait accorder au nucléaire le bénéfice du doute ? Vous prônez la multiplication de l’usage du solaire et de l’éolien, énergies coûteuses, capricieuses, et qui ne sont toujours pas sorties du stade de la recherche et développement. Avant de vouloir en multiplier l’usage, ne devrait-on pas commencer par en assurer une meilleure rentabilité ? A l’approche de votre comparution devant le tribunal de Bordeaux prévue pour le 21 mars, comment vous sentez-vous ? Easy Bourse - Interview - 29 mars 2007 - Propos recueillis par M.E - Source : réseau « Sortir du nucléaire » Explosion à bord d'un sous-marin nucléaire britannique: deux marins tués
Nucléaire : l’Irlande dit non... avec la Norvège, l’Islande et l’Autriche L’Irlande a rejoint trois pays d’Europe du Nord dans leur lutte contre le nucléaire comme solution au réchauffement climatique. Le groupe, qui comprend la Norvège, l’Islande et l’Autriche, a mis en garde contre la prolifération de centrales nucléaires avec ce qu’elles comprennent comme risques de contamination. Plus précisément, le groupe demande à ce que la réouverture du site nucléaire britannique de Thorp soit approuvée par un rapport d’experts internationaux. Ce site avait été fermé il y a quelques années suite à la découverte d’une fuite de déchets nucléaires. L’Angleterre a par ailleurs proposé la construction de nouvelles centrales dans le cadre de sa politique énergétique à long terme. Pour ces quatre pays opposés, le nucléaire ne peut être présenté comme une solution viable au réchauffement, les risques restant élevés. Le groupe se réunira de nouveau à l’automne.
EPR : pression militante contre précipitation électorale Nucléaire. Greenpeace a lancé une action hier pour protester contre le projet de réacteur de troisième génération Libération mercredi 28 mars 2007 - Par Alexandra SCHWARTZBROD
Greenpeace. Les condamnations de trois militants confirmées en appel Les peines de deux mois de prison avec sursis et 2.000 € d'amende prononcées le 19 juillet 2006 par le tribunal correctionnel de Rennes à l'encontre de trois militants de Greenpeace qui avaient tenté, le 15 mai 2005, d'entrer dans le port militaire de l'Ile Longue, ont été confirmées, hier, par la cour d'appel de Rennes. À l'occasion d'une manifestation antinucléaire dans la rade de Brest, l'Artic Sunrise, ancien brise-glace et navire de soutien de Greenpeace, avait changé de trajectoire pour se diriger vers la base de sous-marins de l'Ile Longue. Alors qu'il était bloqué dans sa progression par deux remorqueurs de la Marine nationale, l'équipage mettait à l'eau une embarcation légère avec trois personnes à bord. Celle-ci se dirigeait vers le port et forçait un barrage flottant avant d'être interceptée par des commandos de marine. La cour d'appel a déclaré irrecevable la demande de restitution de l'embarcation saisie présentée par les trois militants dans la mesure où cette embarcation ne leur appartient pas mais est la propriété de l'association Greenpeace. Greenpeace proteste contre l'EPR dans une centrale nucléaire Reuters - 27.03.07 - Douze militants de Greenpeace ont occupé mardi la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher) pour protester contre la construction du nouveau réacteur EPR en Normandie, à Flamanville (Manche), rapportent l'organisation écologiste et les autorités. Ils se sont arrimés pendant douze heures sur une des deux tours de refroidissement de la centrale, avant d'en être délogés par les forces de l'ordre. Les protestataires ont inscrit sur l'une des tours avec de la peinture noire le slogan "EPR = DANGER". "SANS DEBAT DEMOCRATIQUE" Stéphane Lhomme: "il faut arrêter de croire que le nucléaire va nous sauver" L'intégralité du débat avec Stéphane Lhomme, du réseau Sortir du nucléaire : LEMONDE.FR 27.03.07 Stéphane Lhomme : L'énergie nucléaire représente 16 % de l'énergie consommée en France. Il ne faut surtout pas confondre la part de l'électricité, qui est à 75 %, et celle de l'énergie qui n'est pas si importante que ça malgré 58 réacteurs nucléaires. Ce qui fait qu'il est beaucoup plus facile de se passer du nucléaire qu'on ne le croit en général. Romulus : Que représente le secteur du nucléaire dans l'économie française, % du PIB, nombre d'emplois... Stéphane Lhomme : Je n'ai pas tous les chiffres sous la main. Au niveau de l'emploi, le projet de nouveau réacteur, l'EPR, prévu à Flamanville dans la Manche, officiellement doit créer 300 emplois pérennes, alors qu'il coûte 3,3 milliards d'euros. Ce qui donne un seul emploi pour 11 millions d'euros, soit un nombre absolument ridicule. Le nucléaire donne l'impression d'être favorable à l'emploi, parce qu'il y a effectivement beaucoup de gens qui travaillent dans une centrale nucléaire, mais autour, c'est le désert. Donc finalement, le nucléaire est très peu créateur d'emplois, contrairement à une idée reçue. bob : Avec la prévisible catastrophe écologique que représente l'utilisation grandissante du charbon comme source d'énergie (le charbon rejette encore plus de CO2 que le gaz ou même le pétrole), ne pensez-vous pas que le nucléaire, malgré le problème de la gestion de ses déchets, reste, en attendant de nouveaux développement technologiques, une solution ? Stéphane Lhomme : Si le nucléaire pouvait permettre de se passer du charbon, ou même de réduire de façon quantifiable la consommation de charbon, on pourrait se poser la question : peut-être que ça vaut le coup d'avoir les risques de catastrophe nucléaire, les déchets radioactifs, la prolifération vers l'arme atomique, dans la mesure où cela nous permettrait de lutter contre le réchauffement climatique. Hélas, on a bien tous les risques du nucléaire, mais cela ne permet absolument pas de réduire la consommation mondiale de charbon : on revient à ce que j'ai dit au début, le nucléaire, c'est 2 % de la consommation mondiale d'énergie, une part marginale qui n'a aucune perspective de croissance. Il faut tenir compte des déclarations de M. Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, qui, le 10 novembre 2006, a déclaré : "La tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera d'essayer de remplacer les centrales qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu'on aura besoin de nombreuses nouvelles centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d'électricité." Ce qui veut dire que le nucléaire va rester une énergie marginale sur la planète, incapable d'empêcher le réchauffement climatique, même partiellement. Yolande : Est-ce que tous les grands pays industrialisés utilisent le nucléaire ? Stéphane Lhomme : Non, le nucléaire est principalement concentré dans quelques pays : France, Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, par exemple. Mais la plupart des réacteurs sont vieux et vont fermer dans les 15 à 20 ans qui viennent. Il y a hélas des projets de nouveaux réacteurs nucléaires, mais ils ne feront que freiner le déclin irrémédiable de cette industrie, et d'ailleurs le 1er janvier 2007, 7 réacteurs nucléaires ont définitivement cessé de fonctionner : 4 en Angleterre, 2 en Bulgarie, 1 en Slovaquie, et ce n'est qu'un début. jack cockin : Combien va coûter le démantèlement de toutes les centrales nucléaires françaises arrivées en "fin de vie" ? En tenant compte de cela, quel devrait être le prix de l'électricité vendu par EDF ? Stéphane Lhomme : Heureusement (façon de parler) il y a aussi des centrales nucléaires en Grande-Bretagne. Et là, on a des chiffres pour le démantèlement des installations : 103 milliards d'euros. Or, en France, on a à peu près cinq fois plus d'installations nucléaires. Donc on peut logiquement évaluer à 500 milliards d'euros le prix du démantèlement des installations nucléaires françaises. Or EDF annonce avoir budgété quelques dizaines de milliards, et encore, cet argent n'est pas mis à part dans ce qu'on appelle un "fonds dédié", qui serait par exemple géré par la Caisse des dépôts et consignations et dont on serait sûr de pouvoir disposer le moment venu. Donc finalement, étant donné qu'EDF est toujours une entreprise extrêmement endettée, on peut dire que l'argent du démantèlement des installations françaises n'existe pas. Pour ce qui est du prix, il est quasiment impossible d'évaluer le coût réel de l'électricité nucléaire. Il faudrait une étude indépendante qui prendrait en compte les centaines de milliards d'argent public investi dans le nucléaire depuis 50 ans, et le coût du démantèlement des installations et de la gestion des déchets radioactifs pendant des millénaires. De toute évidence, l'électricité nucléaire est la plus coûteuse, financièrement et pour l'environnement. Pour nous et pour les générations futures, qui vont assumer nos déchets. gallas64 : Estimez-vous que le modèle français - eu égard au poids des lobbies pro-nucléaires - peut prendre la même orientation énergétique que l'Allemagne ? La décision de sortie du nucléaire en Allemagne a été définitivement arrêtée en 1999 et la durée du processus n'est pas fixée fermement. Mais normalement, la dernière centrale nucléaire devrait fermer avant 2020. Les Allemands ferment leurs centrales avant qu'elles n'arrivent en fin de vie, il s'agit donc d'une politique volontariste. De même, lors de la panne géante de novembre dernier, dont l'origine se situait en Allemagne, il a été dit qu'avec le nucléaire ça ne serait jamais arrivé. Mais il faut rappeler que pour le moment, l'Allemagne n'a fermé que trois réacteurs, qu'il en reste encore 17, et que cette panne a donc trouvé son origine dans un pays qui est toujours un pays très nucléarisé, ce qui prouve bien que le nucléaire n'empêche pas - bien au contraire - les pannes géantes. Alklan : On nous parle sans arrêt de sortir du nucléaire, parce que c'est polluant et dangereux. Mais quelles énergies préconisez-vous pour remplacer le nucléaire ? Stéphane Lhomme : Par exemple, il faudrait un véritable plan Marshall de rénovation des bâtiments. On fait aujourd'hui des maisons dites "à énergie positive" qui produisent plus d'énergie qu'elles n'en consomment, et qui n'ont donc plus besoin d'être reliées au réseau EDF. Si l'on développe ces solutions à grande échelle, on pourra se passer du nucléaire tout en réduisant les émissions des gaz à effet de serre. A nouveau, la solution passe par une réduction très importante de la consommation d'énergie, principalement dans les pays riches. On peut dire que c'est utopique, mais dans ce cas, on ne sauvera pas la planète. Par contre, on peut réduire de façon très importante notre consommation d'énergie sans pour autant aller vivre dans des grottes avec des bougies. Les maisons à énergie positive permettent de vivre tout à fait normalement (et même avec un bien-être supérieur par rapport aux habitations ordinaires). Il est anormal que l'on continue à fabriquer des bâtiments ordinaires qui laissent s'échapper la plus grande partie de leur énergie à l'extérieur. Pour "justifier" le nucléaire, EDF a installé en France des millions de chauffages électriques et maintenant, avec le réchauffement climatique, il y a de plus en plus de climatiseurs. Donc dès qu'il fait froid ou chaud, on a des consommations extraordinaires d'électricité, dont on pourrait se passer avec des bâtiments bien conçus. Donc la chose la plus importante est de réduire notre consommation d'énergie. Il ne faut surtout pas essayer de produire (et de gaspiller) avec les énergies renouvelables autant qu'avec les centrales nucléaires, ce serait absurde. Les énergies renouvelables doivent venir en complément d'une politique ambitieuse d'économies d'énergie. L'énergie nucléaire "sûre" ou "propre" n'existe pas. Le nucléaire est par nature injustifiable (risques, déchets, prolifération vers l'arme atomique). Il faut donc s'en passer totalement. Et ne pas se contenter d'en réduire la part. philippe : Peut-on rendre les déchets nucléaires inoffensifs ? Combien en produit-on en France chaque année ? Stéphane Lhomme : Il n'y a aucune façon de régler le problème des déchets radioactifs. Les plus dangereux vont durer des centaines de milliers d'années et l'industrie nucléaire prévoit de les enfouir sous terre à Bure, dans la Meuse. C'est un véritable crime contre les générations futures, parce que dans 500, ou 1 000 ou 5 000 ou 10 000 ans, la radioactivité sera libérée, contaminera les nappes phréatiques et reviendra à la surface. Mais ce n'est pas le seul problème. En plus de ces déchets ultimes, l'industrie nucléaire produit en permanence des quantités astronomiques de résidus et autres ferrailles plus ou moins contaminés qui s'accumulent un peu partout en France dans des centaines de sites nucléaires. Récemment, Areva a essayé d'intégrer dans la production d'une fonderie ordinaire des ferrailles radioactives pour s'en débarrasser. Heureusement, la population locale (à Feurs, près de Saint-Etienne) s'est mobilisée et a empêché ce scandale. Mais malheureusement, il y a de plus en plus d'éléments contaminés que l'on retrouve dans les objets de la vie courante. Steph : Les alternatives au nucléaire sont les énergies renouvelables. Or celles-ci ne peuvent que se développer par dizaines de milliers de sites déconcentrés de 10, 20, 50, 1000 kW. Cela signifie que les particuliers sont les plus à même de s'investir et d'investir dans le développement de ces sites. Que comptez-vous faire pour développer cette démarche citoyenne ? Stéphane Lhomme : Au lieu d'investir encore une fois des milliards d'euros dans le nucléaire, l'Etat devrait subventionner l'isolation des bâtiments et l'installation d'énergies renouvelables : par exemple des panneaux solaires sur toutes les habitations. De cette manière, les énergies renouvelables seraient disponibles pour tout le monde et pas seulement pour ceux qui en ont les moyens. On peut d'ailleurs signaler que le chauffage électrique a poussé à la ruine et au surendettement des milliers de familles modestes. Tout ça à cause du nucléaire. Nicolas_Martin : Si la décision de sortir du nucléaire en France devait être prise aujourd'hui en France, concrètement que devrions-nous faire demain ? Stéphane Lhomme : Comme je l'ai expliqué précédemment, c'est un plan d'ensemble qui doit programmer la fermeture progressive (mais la plus rapide possible) des centrales nucléaires, tout en développant évidemment simultanément les alternatives, qui passent par une réduction importante de la consommation d'énergie, et en complément, le développement le plus important possible des énergies renouvelables. Je rappelle que la majorité des pays sur la planète n'ont pas de nucléaire, que même dans les pays nucléarisés, la part du nucléaire est très faible : par exemple le nucléaire ne couvre que 4 % de la consommation d'énergie aux Etats-Unis, 0,2 % de la consommation d'énergie en Chine. A nouveau, il faut redire que la part du nucléaire dans l'énergie mondiale est infime. Il n'y a qu'en France qu'on croit qu'on ne peut pas s'en passer. Concernant le réchauffement climatique, je le redis, le nucléaire est tellement marginal qu'il n'influe pas sur le cours des événements. Si l'on veut sauver la planète, il faut une véritable réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais il faut arrêter de croire que le nucléaire va nous sauver. question : Pourquoi la France mise-t-elle sur cette énergie depuis un demi-siècle? Florent du Finistère : Quand l'EPR sera-t-il prêt ? Si le candidat élu décide de maintenir sa construction, quel recours existe-t-il et que prévoit de faire le réseau Sortir du nucléaire ? Stéphane Lhomme : La construction de l'EPR est supposée commencer en décembre. Pour la fin du chantier, personne ne sait, puisque le seul EPR qui est en construction actuellement, en Finlande, a plus de trois ans de retard (et plus d'un milliard d'euros de pertes). C'est une raison de plus pour ne pas tenter cette expérience insensée en France. Mais si le futur président et le futur gouvernement décident de continuer, il faudra très certainement des manifestations géantes. Le 17 mars dernier, il y avait 60 000 manifestants en France contre l'EPR. C'est de très loin la plus grosse mobilisation de la campagne présidentielle. Mais il semble qu'il faille faire encore plus pour contraindre les "élites" à tenir compte de l'avis de la population. D'ailleurs, il faut préciser que tous les sondages montrent que 80 % de la population ne veut pas de nouveau réacteur nucléaire : même les gens qui s'accommodent des réacteurs actuels disent qu'il ne faut pas en fabriquer de nouveaux. Romulus : Savez-vous que la balance commerciale française est très déficitaire et qu'un des postes les plus coûteux est celui de l'énergie ? Ne pensez-vous pas que l'énergie nucléaire est une formidable chance pour l'économie française ? Etant donné que la France n'a rien à vendre à l'étranger à part des cosmétiques et des centrales nucléaires. Que proposez-vous de faire pour remplacer ces ventes ? Stéphane Lhomme : La balance commerciale de l'Allemagne, qui est en train de sortir du nucléaire, est extrêmement excédentaire. Ce qui prouve bien que le nucléaire ne nous protège de rien. D'ailleurs, la facture énergétique française a explosé ces dernières années : + 24 % en 2004, + 35 % en 2005, + 20 % "seulement" en 2006, parce qu'on a eu un hiver très doux. Et encore, il faudrait ajouter la facture nucléaire dont on a déjà parlé et qui s'annonce astronomique. Par ailleurs, il est faux de dire que la France vend des centrales nucléaires à l'étranger. A part un EPR en Finlande, dont le chantier rencontre des difficultés insurmontables, et peut-être deux réacteurs en Chine. Mais pour le moment, c'est purement virtuel. Le nucléaire français est en échec. Tant mieux ! Il est temps de changer de "logiciel". Findus : Dans ce débat, par nucléaire, on sous-entend fission nucléaire. Qu'en est-il de la position des candidats concernant la fusion nucléaire ? Quelles sont leurs ambitions vis-à-vis de la recherche dans ce domaine ? Stéphane Lhomme : Les réacteurs nucléaires actuels fonctionnent sur le principe de la fission nucléaire. La fusion nous est annoncée pour "bientôt" depuis cinquante ans. D'ailleurs, il y a 50 ans, c'était pour "dans cinquante ans". Maintenant qu'on y est, c'est "pour dans cent ans". Il est vraisemblable que ça ne marchera jamais. D'ailleurs deux Prix Nobel de physique, M. Koshiba (2002) et Pierre-Gilles de Gennes ont clairement expliqué que le projet ITER (réacteur de fusion nucléaire prévu à Cadarache, près de Marseille) n'a aucune chance d'aboutir à quoi que ce soit. Ce réacteur n'est même pas conçu pour produire de l'électricité (par contre, il va en consommer des quantités immenses). Le seul but est d'essayer de maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant 400 secondes. Mais il est impossible de récupérer l'énergie pour en faire de l'électricité. U235 : Le nucléaire c'est l'indépendance énergétique, vrai ou faux ? Stéphane Lhomme : Faux. On l'a bien vu pour la France. Malgré 58 réacteurs nucléaires, l'atome ne couvre que 16 % de notre consommation d'énergie, et notre facture énergétique a explosé, comme pour les autres pays. De plus, tout l'uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) est importé, principalement du Canada ou du Niger, où la France maintient une politique coloniale tout en contaminant les populations et l'environnement pour "nourrir" nos réacteurs nucléaires. Donc il n'y a pas d'indépendance énergétique avec le nucléaire. On a pour le moment des guerres du pétrole, mais il est fort probable qu'on aille vers des guerres de l'uranium, parce que les réserves mondiales s'amenuisent, ce qui fait que de toute façon le nucléaire n'a pas plus d'avenir que le pétrole. Pamela : Quelle est la position de chacun des grands candidats sur le nucléaire ? Stéphane Lhomme : Nous sommes heureux de pouvoir compter sur trois grands candidats (Olivier Besancenot, José Bové et Dominique Voynet) qui sont pour la sortie du nucléaire. Par ailleurs, Mme Royal et M. Bayrou ont reconnu que la décision de construire le réacteur EPR avait été prise dans des conditions non démocratiques. Nous leur demandons de ne pas se contenter de ces déclarations, mais aussi d'en tirer les conséquences, c'est-à-dire, si l'un ou l'autre est élu président, d'annuler la construction de ce réacteur. Les autres candidats (Sarkozy, Buffet, Le Pen, etc.) sont pour le nucléaire. Le Parti communiste français a toujours été et reste un fervent promoteur du nucléaire, et il continue à réclamer de nouveaux réacteurs. Cela pose un vrai problème sur le plan démocratique, vu que le PCF prétend construire une société démocratique. En effet, toutes les centrales nucléaires ont été construites à grand renfort de compagnies de CRS, de coups de matraque et de gaz lacrymogènes pour réprimer les populations qui n'en voulaient pas. Par ailleurs, le 16 mai dernier, la Direction de surveillance du territoire (DST) a mené une perquisition au réseau Sortir du nucléaire, a confisqué du matériel et des documents et mis en garde à vue son porte-parole, qui a été questionné 15 heures d'affilée. Ce sont deux exemples qui montrent que le nucléaire est incompatible avec un projet démocratique. Si l'on dit ça à M. Sarkozy par exemple, il répondra certainement que les compagnies de CRS sont là pour taper sur les gens et que la DST est là pour arrêter les militants. Mais ce genre de pratiques est-il assumé par le PCF ? François C : Pourquoi condamner le nucléaire alors que l'on aura sans doute besoin de toutes les armes possibles pour lutter contre les émissions de CO2 ? D'autant que la 4e génération de réacteur est très prometteuse. Alors pourquoi se couper de ce que le progrès scientifique et technique peut nous apporter ? Ne serait-ce pas pour d'obscures justifications purement idéologiques ? Stéphane Lhomme : Cette histoire de "4e génération" est un emballage publicitaire pour des réacteurs que l'industrie nucléaire a déjà essayé de faire fonctionner : le réacteur "de 4e génération" français est prévu pour être un réacteur à neutrons rapides, avec caloporteur sodium : c'est tout simplement la même chose que Superphénix, le surgénérateur qui n'a jamais fonctionné mais qui a englouti plus de 10 milliards d'euros pour rien. La 4e génération, c'est donc seulement le retour de Superphénix avec la perspective d'un nouveau désastre comme la première fois, ou comme l'EPR finlandais actuellement. Si les chercheurs français souhaitent réaliser des prodiges, qu'ils les fassent dans les énergies renouvelables : le Soleil nous envoie à chaque instant 4 000 fois plus d'énergie qu'on en consomme sur Terre. Il suffirait donc d'arriver à capter une toute petite partie de cette énergie pour régler la question. Malheureusement, les chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique, qui prétendent depuis 50 ans réaliser des miracles qui n'arrivent jamais, se déclarent par contre incapables de faire progresser les énergies renouvelables. C'est curieux. Le_wikibre_maqué : Pourquoi les experts n'ont-ils pas tous le même discours ? Stéphane Lhomme : Si l'on veut bien se pencher sur les chiffres officiels, comme ceux de l'Agence internationale de l'énergie, qui est pourtant favorable au nucléaire, on voit que le nucléaire est et va rester une énergie marginale sur la planète. Ce n'est donc pas une opinion, mais un fait incontournable. Il faut en prendre acte et ramener le nucléaire à ce qu'il est : une énergie injustifiable à cause de ses tares que nous avons déjà évoquées (risques, déchets, prolifération...). D'ailleurs, concernant le réchauffement climatique, je tiens à ajouter ceci : non seulement le nucléaire ne l'empêche pas, mais la réalité est en fait inverse : c'est le réchauffement climatique qui s'attaque au nucléaire. Pendant les canicules 2003 et 2006, le parc nucléaire français a été en très grande difficulté, il n'y avait plus assez d'eau dans les rivières (ou de l'eau trop chaude) pour pouvoir refroidir les réacteurs, qui ont dû fonctionner à basse intensité ou être arrêtés. Et la France nucléaire n'a évité le black-out qu'en important massivement et à des prix exorbitants de l'électricité de chez nos voisins (Espagne, Grande-Bretagne, Allemagne). De plus, le réchauffement climatique se manifeste aussi par des épisodes très violents, comme les tempêtes, et pendant la tempête de décembre 1999, la centrale nucléaire de Blayais, près de Bordeaux, a été très gravement inondée et a frôlé la catastrophe nucléaire. Or, même si l'on prenait dès aujourd'hui toutes les mesures nécessaires, il est reconnu que le réchauffement climatique va continuer à s'aggraver pendant des décennies. Donc les canicules et les tempêtes vont être de plus en plus fréquentes et intenses. Le réchauffement climatique est en réalité un argument de plus pour sortir du nucléaire. totem : Pensez-vous que EDF et Areva développent vraiment les énergies renouvelables ? si oui pourquoi ? est-ce une question d'économie ? d'environnement ? d'image ? Stéphane Lhomme : Il est vrai que ces entreprises, de même que les pétroliers comme Total, investissent dans les énergies renouvelables, tout simplement parce qu'il y a de l'argent à y gagner. Mais si l'on continue à surconsommer et à gaspiller l'énergie, on aura le pétrole, le gaz, le charbon, le nucléaire et les énergies renouvelables, et la planète sera tout aussi condamnée qu'actuellement. C'est pour cela que nous répétons que le développement des énergies renouvelables n'a de sens que dans le cadre de la mise en place d'une société sobre qui permettrait à la fois de sortir du nucléaire et de réduire de façon importante notre consommation de pétrole, de gaz et de charbon. Cela peut sembler utopique, mais c'est ça ou la fin de la planète.
Une île des Canaries bientôt alimentée à 100% en électricité renouvelable El Hierro, une petite île des Canaries de 278 kilomètres carrés et peuplée de 10.500 habitants sera prochainement alimentée entièrement en électricité grâce à la combinaison d'éoliennes et d'hydroélectricité. Elle sera "la première île au monde alimentée à 100% par des énergies renouvelables", a assuré mardi le gouvernement espagnol. Le système mis en place comptera une centrale hydroélectrique alimentée par deux réservoirs, un parc éolien, un système de pompage. "La plus grande partie de l'énergie injectée dans le réseau de distribution proviendra de la centrale hydroélectrique", d'une capacité de 10 MW. Le système représentera un investissement de 54,3 millions d'euros étalé jusqu'en 2009 et permettra d'éviter l'émission des 18.700 tonnes de CO2 par an actuellement rejetées par la centrale thermique locale. L'Espagne est un des leaders européens de l'énergie éolienne. Elle a enregistré lundi son record de production éolienne: les forts vents qui ont soufflé sur le pays ont permis aux moulins de fournir 27% de la demande électrique du pays. Des Français bloquent la plus grande base nucléaire d’Europe pendant une heure : onze français arrêtés ! Après Faslane, des actions en France sont annoncées…
Camp de la paix, base nucléaire de Faslane, Glasgow, Ecosse, 26 mars 2007. Ce matin, une vingtaine de militants pacifistes français ont rejoint une quarantaine de leurs camarades britanniques afin de bloquer les différentes entrées de la base nucléaire de Faslane, en Ecosse. Pendant près d’une heure, ils ont ainsi perturbé l’arrivée des quelques 7000 salariés de la plus grande base nucléaire de l’OTAN en Europe. Onze d’entre eux ont été arrêtés ainsi que 24 britanniques. Après les pacifistes espagnols il y a huit jours, et avant l’arrivée des Allemands ce mercredi, les militants français ont ainsi voulu apporter leur contribution à un mouvement européen de mobilisation autour de ce symbole du réarmement nucléaire actuel. Comme en France et aux Etats-Unis, la Grande Bretagne tente d’imposer à sa population un programme gigantesque de réhabilitation de l’arme nucléaire pour faire de celle-ci une arme d’attaque utilisable sur le champ de bataille. C’est tout l’enjeu du renouvellement du Trident comme des essais en cours du missile nucléaire français, le M51, dote de têtes nucléaires à puissance réduite, modèle mini-nuke. En France comme en Grande Bretagne, ces programmes de réarmement, qui sont encore peu connus des opinions publiques, font l’objet d’ une contestation croissante. Ces deux dernières années, plusieurs inspections civiles de sites nucléaires français ont été menées pour informer la population sur le programme M51 et ses mini bombes nucléaires d’attaque. “Comme l’a dit Jacques Chirac à l’Ile Longue en Janvier 2006, ces armes pourront être utilisées contre les populations de pays pétroliers qui contrarieraient notre soif insatiable d’énergie, s’indigne Xavier Renou, porte parole du Réseau Sortir du Nucléaire et participant au blocage.” Mais en France, contrairement à la Grande Bretagne, la population reste largement ignorante de ce qui se fait en son nom en matière de réarmement nucléaire. “Puisque même des candidats à la présidentielle comme S. Royal et N.Sarkozy ignorent tout de l’état actuel de nos forces nucléaires, il est urgent de faire entrer la question de notre future missile nucléaire M51 dans la campagne présidentielle, poursuit X. Renou. Notre dépendance excessive envers le pétrole exige non pas davantage de bombes nucléaires mais un investissement massif dans les économies d’énergie et la promotion des énergies renouvelables. C’est meilleur pour la planète, et aussi pour la paix !” Des actions semblables à celle de ce matin seront organisées dans les prochaines semaines en France pour lever le voile sur ces enjeux cruciaux. Pour la campagne contre le Missile M51, contact : Xavier Renou : 06 64 18 34 21.
L'EPR, dernier avatar d'une industrie nucléaire moribonde Par Stéphane Lhomme, Porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" C'est, de loin, la plus grosse mobilisation de la campagne présidentielle : 60 000 citoyens ont manifesté le 17 mars contre la construction en France d'un réacteur nucléaire supplémentaire, l'EPR, dont un exemplaire est déjà en chantier en Finlande : il y rencontre d'ailleurs des problèmes insurmontables avec 3 ans de retard et 1 milliard d'euros de pertes.. en attendant la suite. Logiquement, les sondages montrent que près de 80% des citoyens, y compris ceux qui s'accommodent des réacteurs actuels, ne veulent plus qu'on investisse dans le nucléaire mais dans les alternatives.
Les jours de l'ampoule à incandescence sont comptés Le Monde - 25 mars 2007 - Haro sur les bonnes vieilles ampoules à incandescence qui chauffent plus qu'elles n'éclairent ! Première mondiale, le gouvernement australien a annoncé, le 20 février, son intention de les interdire d'ici à 2010 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. On estime que seulement 5 % de l'énergie consommée par les ampoules à bulbe avec filament est transformée en lumière. Selon le ministre australien de l'environnement, cette interdiction contribuera à faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 800 000 tonnes par an d'ici à 2012, et divisera le coût de l'éclairage par trois pour chaque foyer. L'exemple australien fait des émules. La Californie, sous l'impulsion de son médiatique gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger et du député démocrate Lloyd Levine, veut se doter d'une loi qui interdira la vente des mêmes ampoules d'ici à 2012. Ce projet s'inscrit dans l'objectif de l'Etat de réduire d'un quart ses émissions de CO2 d'ici à 2020. "Si tous les Californiens remplaçaient leurs ampoules incandescentes par des fluo-compactes, cela équivaudrait - en quantité de dioxyde de carbone émis - à fermer une ou deux centrales électriques ou à retirer 400 000 voitures des routes", a estimé Arthur Rosenfeld, membre de la commission de l'énergie californienne et professeur de physique à l'université de Berkeley. Au Canada, les provinces d'Ontario et de Colombie-Britannique songent à un projet similaire. Au Royaume-Uni, le ministre des finances, Gordon Brown, qui devrait bientôt succéder à Tony Blair, a aussi annoncé dans son discours du 13 mars une interdiction progressive des ampoules trop gourmandes. L'Europe, poussée par le Royaume-Uni et surtout l'Allemagne, envisage cette solution, mais avec une application très progressive : une décision concernant les foyers privés pourrait être prise en 2009. Les ampoules à bulbe avec filament peuvent être remplacées par des lampes dites à décharge ou fluo-compactes, trois à cinq fois moins gourmandes en énergie et six à huit fois plus durables (6 000 à 8 000 heures). Leur lumière est, pour l'instant, plus bleue et moins flatteuse, mais cela devrait s'arranger, selon les industriels. Quant à leur prix, de 5 à 6 euros au lieu de 50 centimes, en moyenne, il est rentabilisé dès la première année grâce aux économies d'énergie. Les fabricants se préparent activement à cette nouvelle donne. Devançant l'appel, Theo van Deursen, le PDG de Philips Lighting, leader mondial de l'éclairage, a appelé, le 7 décembre 2006, lors du forum européen de l'énergie, à arrêter la production des lampes à incandescence.
Lhomme : la dialectique de l'échafaudage BORDEAUX. Hier Stéphane Lhomme a été condamné pour s'être rebellé en grimpant le long du mur de la cour d'appel Participez à un grand sondage, assez bien fait, sur l'énergie (et donc sur le nucléaire) : Cliquez ICI
Source : Réseau Sortir du nucléaire
Un traité peut en cacher un autre : le 25 mars 1957, jour même de la signature du Traité de Rome, sans la moindre consultation de la population, les dirigeants européens validaient un autre traité, toujours en vigueur aujourd'hui : Euratom. Réseau "Sortir du nucléaire" – Fédération de 765 associations
ARMES NUCLÉAIRES - France-Écosse : match nul ! Du 24 au 29 mars, un groupe de Français, adepte de la désobéissance civile et de l’action directe non violente, se rendra à Faslane en Écosse pour perturber l’activité nucléaire de l’armée britannique. Depuis le 1er octobre 2006 et jusqu’au 30 septembre 2007, des groupes pacifistes britanniques ont lancé une campagne de résistance civile Faslane 365. Cette campagne consiste en un blocus pacifique de la base navale de Faslane (Écosse), où se trouvent les quatre sous-marins « Trident ». Ces sous-marins sont équipés de 200 ogives nucléaires. Chacune de ces têtes est huit fois plus puissante que les bombes lâchées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945. L’objectif de cette action de protestation est d’exiger le démantèlement de l’arsenal nucléaire de l’armée britannique, mais également de sensibiliser l’opinion publique au débat en cours au Parlement britannique sur le renouvellement de l’armement atomique du pays. Pour répondre à l’appel international des pacifistes britanniques, un groupe de Français a décidé de se rendre sur la base militaire de Faslane. Les préoccupations antinucléaires sont en effet les mêmes de chaque côté de la Manche :
Cette campagne s’inscrit dans le cadre de mobilisations européennes contre les armes nucléaires. En effet, depuis une décennie se multiplient des actions directes non violentes, dont des inspections civiles de bases militaires (Faslane-GB, Kleine Brogel-B, Biscarosse-F). Le complexe nucléaire militaire ou civil réunit tous les éléments d’une escalade vers la destruction du monde. Pour plus de renseignements : www.faslane365.org/france et www.nonaumissilem51.org Contact presse :
Xavier Renou : 06 64 18 34 21
Lhomme bien entouré au tribunal José Bové et Noël Mamère soutiennent le militant de Tchernoblaye
Au milieu de la cinquantaine de sympathisants, le député-maire Vert de Bègles, Noël Mamère : “C’est comme pour les OGM, quand le gouvernement fait en sorte de retirer toute loi qui permettrait un débat démocratique devant la représentation nationale, a-t-il déclaré. Il faut bien que quelques courageux se lèvent.” Le candidat alter-mondialiste à l’élection présidentielle, José Bové, a renchéri : “Près de 80% des Français ne veulent pas d’une nouvelle centrale nucléaire (…), mais la justice est toujours plus prompte à poursuivre les militants alors que les délinquants écologiques, eux, ne sont pas inquiétés.” La mise en scène n’a pas échappé aux magistrats. Stéphane Lhomme a été condamné à 1 000 euros d’amende avec sursis, et l’autre militant à 1 000 euros avec sursis et à 900 euros de dommages et intérêts.
Forte mobilisation contre le nucléaire Manifestation. Collectif des objecteurs tarnais. Pour une conscience citoyenne Concert. Ce soir avec le COT 81
«L'EPR Noël est une ordure» Nucléaire. Le projet de réacteur de Flamanville a réuni des milliers d'opposants dans cinq villes de province. Libération du 19 mars 2007 La manifestation anti-EPR organisée samedi dans cinq villes de France par le réseau Sortir du nucléaire, qui fédère 760 associations a donné lieu à une mobilisation soutenue pour dénoncer les réacteurs de troisième génération et exiger la fermeture des centrales nucléaires, à commencer par les plus anciennes (Fessenheim, Tricastin, Le Blayet et Bugey). Le plus grand rendez-vous a eu lieu dans l'Ouest, en partie grâce à la proximité de Flamanville (Manche), endroit choisi par Areva pour implanter le premier réacteur pressurisé européen. A Rennes A Lyon A Lille A Toulouse A Strasbourg Source Réseau Sortir du nucléaire
Nucléaire, nouveaux réacteurs, ce qu’en disent les candidats Nicolas Sarkozy (UMP). Pour le candidat UMP, le nucléaire est clairement « l’énergie du futur ». Devant la Fondation Hulot, il avait estimé que « nous n’avons pas d’autre alternative propre pour fournir une énergie de masse ». Le programme législatif de l’UMP préconise d’ailleurs le maintien et le renouvellement du parc nucléaire. Autre originalité : Nicolas Sarkozy aborde la question de la transmission de cette technologie. Lors d’une conférence de presse sur la politique internationale, il a proposé à l’Algérie « avant d’autres états », un accès au nucléaire civil en échange de partenariats gaziers. Nicolas Sarkozy est enfin favorable à l’EPR. Le Figaro.fr – 18 mars 2007 - Source : Réseau Sortir du nucléaire
62 000 manifestants à travers toute la France contre l'EPR Mobilisation historique contre le nucléaire : 62 000 manifestants à travers toute la France Avec 40 000 manifestants à Rennes, 8 000 à Lyon, 5 000 à Toulouse, 5 000 à Strasbourg et 4 000 à Lille, ce sont au total 62 000 personnes qui ont manifesté ce samedi 17 mars à travers toute la France contre le réacteur EPR et pour des alternatives au nucléaire.
Le nucléaire n'est pas une fatalité. Des alternatives énergétiques sont possibles : économies et efficacité énergétique, énergies renouvelables sont les seules solutions acceptables pour l'avenir. Elles sont beaucoup plus créatrices d'emploi que le nucléaire et plus sûres pour l'avenir. Avec le réacteur nucléaire EPR, c'est le renouvellement du parc nucléaire tout entier qui est en jeu avec des dizaines de nouveaux réacteurs. Si l'EPR est construit, il condamnera toute politique ambitieuse de maîtrise de l'énergie et de développement des énergies renouvelables pour les cent prochaines années ! Le réacteur EPR coûterait au minimum 3,3 milliards d'euros, payés directement par les consommateurs d'EDF. L'étude du cabinet d'étude d'experts indépendants "Les sept vents du Cotentin" montre que cette même somme permettrait de produire autant d'électricité à partir d'énergies renouvelables et de créer 15 fois plus d'emplois.(2) Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", les 62 000 manifestants ont clairement démontré qu'ils ne voulaient pas de relance du nucléaire en France. Ils doivent être entendus ! Communiqué du Réseau Sortir du nucléaire le 17/03/2007 - Contact presse : Stéphane Lhomme 06 64 100 333 ou 04 78 28 29 22 (1) Grand sondage européen Eurobaromètre de février 2007 réalisé dans les 27 Etats de l'Union européenne et auprès de 26 000 personnes à télécharger ici (en pdf) : http://europa.eu.int/comm/public_opinion/archives/ebs/ebs_247_fr.pdf (2) Voir : l'Etude sur les alternatives au réacteur EPR
Jugeant l’enjeu "considérable", Ségolène Royal s'engage à refaire le débat sur le réacteur nucléaire EPR ! A deux jours des manifestations "Stop-EPR" à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse Après avoir rassemblé 30 000 personnes à Cherbourg le 15 avril dernier, le collectif Stop EPR (piloté par le Réseau Sortir du nucléaire) entend poursuivre la mobilisation pour peser sur les candidats à l’élection présidentielle le 17 mars, à cinq semaines du premier tour de l’élection présidentielle, avec cinq manifestations simultanées à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse. Contact : Stéphane Lhomme – Tel. 06 64 100 333
«Le suicide apparaît comme un acte ultime de résistance» Libération - jeudi 15 mars 2007 - Sonya Faure Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : ce qui n'est pas dit, c'est que la vague actuelle de suicides dans le nucléaire correspond à la mise en oeuvre depuis 2002 par EDF d'un plan drastique de restrictions budgétaires dans les centrales nucléaires, qui aggrave le risque de catastrophe (déjà élevé par nature) et soumets les salariés à une terrible pression. Tout ceci est expliqué dans "L'insécurité nucléaire". Un extrait concernant les salariés est justement consultable ici : http://tchernobyl.en.france.free.fr/salaries.htm
Nucléaire : la justice bienveillante avec le CEA Libération - jeudi 15 mars 2007 - Aix-en-Provence envoyé spécial - Michel Henry Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : tout est dit dans cet article ! La justice protège l'industrie nucléaire en général et le CEA en l'occurrence. Les dirigeants du CEA se conduisent avec la pire ignominie, comme ils le font aussi vis à vis des populations (algériens et polynésiens) et des "vétérans" (les propres salariés du CEA !) qu'ils ont irradiés lors des essais nucléaires. Le "lobby nucléaire" n'est pas une fiction, c'est une mafia qui rackette depuis 50 ans des centaines de milliards d'euros d'argent public... pour nous irradier.
Avant les manifestations du 17 mars, Nicolas Hulot demande un moratoire suspensif sur le réacteur nucléaire EPR Par un courrier du 12 mars 2007 (ci-dessous) adressé au Collectif international "STOP-EPR" (animé par le Réseau "Sortir du nucléaire"), Nicolas Hulot écrit : "Je pense personnellement qu'il est urgent d'attendre, que rien n'oblige la France à investir aujourd'hui sur ce nouveau réacteur. Aussi, je soutiens votre démarche qui demande un moratoire suspensif et un vrai débat démocratique. J'appelle à ce que le futur gouvernement de la France organise ce débat dans des conditions de démocratie irréprochables". Le Réseau "Sortir du nucléaire dénonce en effet les conditions d'organisations du "Débat public" (octobre 2005-février 2006) : - ce "débat" a eu lieu après que les parlementaires eurent voté la construction du réacteur EPR, - la contribution du Réseau "Sortir du nucléaire", faisant référence à un document "confidentiel défense" qui souligne la vulnérabilité de l'EPR en cas de crash suicide, a été censurée. Par ailleurs, un véritable débat doit exposer équitablement les arguments de chacun. Or, le Débat public a mis EDF en situation d'intervenant principal, les opposants étant réduits au rôle de faire-valoir. Il n'est donc pas étonnant que les principales associations aient boycotté cette véritable parodie de démocratie. Un véritable débat sur l' EPR reste donc à organiser... Dans la perspective des rassemblements du 17 mars à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse, ce soutien de Nicolas Hulot est un élément supplémentaire, de taille, qui vient s'ajouter à la très forte mobilisation contre l'EPR. Plus d’infos sur : http://www.stop-epr.org
José Bové et Noël Mamère avec Stéphane Lhomme Sud-Ouest - Mardi 13 mars 2007
Le Monde - 13 mars 2007 - Claudia Courtois - Depuis sept ans, Leny Paris, un ancien appelé du contingent qui a travaillé sur le plateau d'Albion, se bat contre la maladie : il est persuadé que sa nécrose osseuse sévère est due à une irradiation dans cette région où il faisait partie des commandos de l'armée de l'air. Entre septembre 1990 et juillet 1991, le jeune homme - à peine 20 ans - est engagé dans l'équipe de protection et d'intervention (EPI) de l'armée de l'air sur ce site de lancement de missiles nucléaires sol-sol balistiques de la force de dissuasion nucléaire française. Le site très surveillé s'étend sur 800 km2, entre la Drôme, le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence, et fermera en 1996 à la demande de Jacques Chirac. M. Paris était chargé de surveiller certaines des dix-huit zones de lancement (ZL) de missiles : " On allait trois à quatre fois, voire dix fois par semaine sur ces zones. Lors des convois, on pouvait rester des heures à un mètre des ogives nucléaires qui allaient être chargées dans les ZL, explique-t-il. On avait des tenues de protection nucléaire mais pas de dosimètre personnel, et des masques à gaz qu'on ne mettait pas car il faisait trop chaud et personne n'insistait pour qu'on les porte. " Les premiers soucis de santé apparaissent en 1992 - une kératite et des orgelets aux yeux - " moi qui n'avais jamais été malade et ne m'était rien cassé jusque-là ". En 2000, il se fracture la main droite, puis la cheville droite en marchant. Après plusieurs examens, le diagnostic tombe : Lény Paris est atteint d'une déminéralisation et d'une nécrose osseuses du squelette. A 28 ans, c'est un cas très rare. " J'ai un squelette d'un papy de 80 ans ", souffle l'ex-marathonien. Des examens génétiques sur sa famille attestent que ce n'est pas héréditaire. " Les médecins m'ont déjà dit que c'était dû à l'irradiation sur le plateau d'Albion ", assure l'ancien sous-officier. Mais aucun ne l'a écrit. En 2005, Le tribunal administratif de Marseille a même débouté l'actuel RMiste de sa demande d'expertise et de pension militaire d'invalidité. Récemment, le médiateur de la République a remis à Leny Paris des documents qu'il demandait depuis des années au ministère de la défense : les bilans dosimétriques du personnel du site de 1990 et 1991 et un rapport de l'Office de protection contre les rayonnements ionisants (Ofri) de 1999 qui a effectué des mesures en différents points du plateau pour y déceler d'éventuelles traces de radiation : " Les mesures radiamétriques n'entraînent aucune remarque particulière ", peut-on y lire. A ceci près que l'on retrouve " un léger marquage - traces - au césium 137 et plutonium 239 dans les sols et végétaux ". Toujours selon le rapport, ces traces " dont le niveau est normal pour la région " ont deux origines : le nuage de Tchernobyl pour le césium et les essais nucléaires atomiques en Algérie dans les années 1960 pour le plutonium. C'est la première fois qu'un document officiel affirme que les essais atomiques du Sahara ont entraîné des retombées de plutonium 239 sur le territoire. Une députée (PS) des Pyrénées-Atlantiques où le trentenaire habite, Martine Lignières-Cassous, soutient l'ex-sous-officier dans sa volonté de faire reconnaître sa situation. Elle a envoyé plusieurs courriers à Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense. Sans réponse. Avigolfe, l'association de défense des militaires malades de la première guerre du Golfe et des Balkans, appuie également sa cause. Dans un communiqué, l'association demande aussi à la ministre des armées " toute la lumière " sur les conséquences des essais algériens en France. Bilan - Chirac et l'environnement : une véritable imposture Du plutonium sur le Plateau d'Albion AVIGOLFE Communiqué de Presse du 11/03/07 Un rapport de l'Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants parvenu à l'association AVIGOLFE (Association des Victimes civiles et militaires de la guerre du Golfe et des Balkans) révèle la présence de Césium 137 et de plutonium Pu239 sur les zones militaires de lancement du Plateau d'Albion. Transmis au ministre de la Défense le 29 juillet 1999, par le Directeur de la Stratégie Scientifique, J.L.Pasquier, ce rapport note en conclusion : « (.) En ce qui concerne les analyses sur les échantillons prélevés, un léger marquage (traces) au Césium 137 et Plutonium 239 a été trouvé dans le sol et les végétaux. (.) Cependant, ce marquage, dont le niveau est normal pour la région, n'est pas lié à l'activité menée sur ces terrains mais a pour origine : Dans ce même courrier du 29 juillet 1999 au ministre de la Défense, J.L. Pasquier conclut : « Toutefois, je vous confirme qu'il n'y aurait que des avantages à procéder à des vérifications similaires sur les zones maintenues sous le contrôle de l'Etat et dans lesquelles le SPRA avait relevé des niveaux d'activité en plutonium supérieurs aux valeurs observées habituellement ». AVIGOLFE rappelle : - que plateau d'Albion disposait avant sont désarmement de 18 zones de lancement de missiles atomiques. Depuis plusieurs années, Leny PARIS, un ancien sous-officier de l'armée française basé en 1990 sur le Plateau d'Albion, atteint d'ostéoradionécrose (maladie des os liée à une exposition à des substances radioactives) se bat pour faire reconnaître sa maladie par le ministère de la Défense. AVIGOLFE soutient Leny PARIS dans son combat et appelle tous ceux qui pourraient se trouver dans son cas à se faire connaître auprès de l'association. AVIGOLFE demande à madame la Ministre de la Défense de faire toute la lumière sur ces informations qui n'ont jamais été rendues publiques. Si les essais atomiques effectués dans le Sahara ont été suivis de retombées de plutonium 239 sur le territoire national et ailleurs, les Français doivent en être informés aujourd'hui en toute transparence. Le Président Hervé DESPLAT
Danemark - Politiken - Après la République tchèque et la Pologne, les dirigeants danois se prononcent à leur tour en faveur de la participation de leur pays au projet américain de bouclier antimissile. Le quotidien exprime des réserves : "Le projet de bouclier antimissile pourrait diviser les pays européens membres de l'OTAN. Mais ce n'est pas le problème majeur. Le bouclier antimissile à trois faiblesses fondamentales. Tout d'abord, les essais ont démontré que la technologie n'est pas encore vraiment au point. Et même si l'on y remédie, un deuxième problème demeure : la menace est tellement insignifiante que l'on ferait mieux d'investir les sommes faramineuses que ce projet va coûter dans des initiatives plus utiles. Enfin et surtout, un bouclier antimissile va inciter les grandes puissances comme la Russie ou la Chine, ainsi que les nouveaux 'Etats-voyous' comme l'Iran ou la Corée du Nord, à investir dans de nouvelles technologies d'armement. En bref, une nouvelle course à l'armement va être lancée. Et les inquiétudes qui ont justifiées ce bouclier pourraient bien devenir réalité." (07.03.2007) DU PUBLIC AU PRIVÉ... Jeudi 9 novembre 2006, le nouveau missile nucléaire français a été tiré pour la première fois. Le M51 a ceci de différent par rapport à ses prédécesseurs qu’il n’est pas destiné à dissuader d’éventuels ennemis de nous attaquer. Dans une optique opposée à la dissuasion chère à De Gaulle, il s’agit cette fois d’une arme susceptible d’être utilisée à n’importe quel moment ! De fait, la dissuasion nucléaire est un concept de plus en plus flou, et controversé au sein même des état-majors. Mais elle reste une vache à lait pour les industriels de l’armement et pour la région Aquitaine... au point de les empêcher de préparer l’avenir. Le principe de la dissuasion nucléaire est simple : l’ennemi potentiel doit être convaincu que nous possédons en permanence la possibilité de toucher son territoire avec des armes dont la capacité de destruction est terrifiante. Au cours des 20 à 30 dernières années, les nations nucléaires ont jugé que le meilleur moyen d’accomplir la dissuasion était de disposer de sous-marins dotés de missiles balistiques nucléaires. Avec des engins d’une portée estimée entre 4000 à 6000 km (plus de 8000 pour la nouvelle génération de missiles, dont fera partie le M-51 français), un sous-marin dissimulé dans l’un des océans de la planète représente une menace certaine... à condition de ne pas être repéré. Les progrès en détection aidant, les sous-marins conçus dans les années 60 et livrés dans les années 70/80 sont devenus obsolètes : il en faut de moins détectables. Et pour leur faciliter la tache,il faut augmenter la portée des missiles afin de les éloigner de l’objectif. Regardez une carte : pour vitrifier Moscou avec un engin de 4000 km de portée, il faut naviguer en Atlantique Nord. C’est étroit, il y passe beaucoup de navires et certainement pas mal de sous-marins russes, britanniques et étazuniens. C’est donc risqué, d’autant plus quant on ne possède que quelques sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). C’est le cas de la France, qui dispose de 4 SNLE : c’est le nombre minimal qui permet d’avoir en permanence au moins un sous-marin en mer (la permanence de la menace est l’un des fondements de la stratégie de dissuasion), les autres étant alors en petite (quelques semaines) ou grande (2 ans) maintenance. Un nouvelle génération est en préparation, les SNLE-NG (NG comme... nouvelle génération) et les missiles M51. Mais le monde a changé, la guerre froide, faute de bloc soviétique, est terminée, et les nouveaux "ennemis" du monde occidental sont bien moins facile à cerner. Pour dissuader un ennemi avec des missiles nucléaires, il faut avoir un objectif à vitrifier, une région industrieuse et peuplée de préférence. Ça n’est plus le cas [1]. En effet : - Quelle ville rayer de la carte après les attentats de New York ? Pourquoi le M51 et les SNLE-NG ? Ces questions ne sont pas celles de simples pacifistes ou de citoyens étonnés par les dépenses extraordinaires que la nation se permet (3 milliards d’euros par an pour la seule force de dissuasion) : des militaires s’interrogent, certains publiquement. La réponse est simple : le lobbying industriel. La plupart des entreprises chargées de la réalisation des missiles et des SNLE ont été ou sont en voie de privatisation (DCN, Thalès, Snecma, EADS...). Leurs objectifs ne sont plus d’assurer l’indépendance de la Nation, mais de rentabiliser la production. Pas pour économiser les moyens de l’Etat, mais pour assurer la rémunération de leurs actionnaires, dont font partie les fameux fonds de pension américains. Ces entreprises, autrefois guidées par le souci de performance et de qualité, apprennent à gérer à court terme, et préfèrent faire la cour aux ministres et aux parlementaires pour obtenir une rallonge de budget plutôt que d’envisager dès aujourd’hui "l’après dissuasion". Résultat, les effectifs fondent : moins 40 % en 15 ans en région bordelaise, où sont réalisés les missiles, soit environ 2000 emplois directs et probablement bien plus de 1000 emplois indirects. Dans quelques années, le secteur industriel « missiles nucléaires » sera exsangue... Un énorme potentiel d’activité (industries de pointe, réseau de sous-traitance, boites de formation, écoles d’ingénieurs... et tous les emplois indirects générés par cette activité) sera ruiné faute d’anticipation politique et économique. Que faire ? Au lieu de réfléchir sereinement et de façon concertée à la reconversion des industries de l’armement nucléaire, l’Etat a préféré "élargir" le domaine d’utilisation des missiles nucléaires. Dans son discours de janvier 2006 à l’Île Longue, le Président Chirac a annoncé la fin de la dissuasion "traditionnelle". Le propos est très alambiqué, et semble parfois contradictoire. Mais il présente l’utilisation de l’arme nucléaire comme tout à fait envisageable : - "...les dirigeants d’Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous, tout comme ceux qui envisageraient d’utiliser, d’une manière ou d’une autre, des armes de destruction massive, doivent comprendre qu’ils s’exposent à une réponse ferme et adaptée de notre part. Et cette réponse peut être conventionnelle. Elle peut aussi être d’une autre nature." - "Contre une puissance régionale, notre choix n’est pas entre l’inaction et l’anéantissement. La flexibilité et la réactivité de nos forces stratégiques nous permettraient d’exercer notre réponse directement sur ses centres de pouvoir, sur sa capacité à agir. Toutes nos forces nucléaires ont été configurées dans cet esprit. C’est dans ce but, par exemple, que le nombre des têtes nucléaires a été réduit sur certains des missiles de nos sous-marins." - "Mais, notre concept d’emploi des armes nucléaires reste bien le même. Il ne saurait, en aucun cas, être question d’utiliser des moyens nucléaires à des fins militaires lors d’un conflit. C’est dans cet esprit que les forces nucléaires sont parfois qualifiées "d’armes de non emploi". Cette formule ne doit cependant pas laisser planer le doute sur notre volonté et notre capacité à mettre en oeuvre nos armes nucléaires. La menace crédible de leur utilisation pèse en permanence sur des dirigeants animés d’intentions hostiles à notre égard. Elle est essentielle pour les ramener à la raison, pour leur faire prendre conscience du coût démesuré qu’auraient leurs actes, pour eux-mêmes et pour leurs Etats. Par ailleurs, nous nous réservons toujours, cela va de soi, le droit d’utiliser un ultime avertissement pour marquer notre détermination à protéger nos intérêts vitaux." Du public au privé, du dissuasif au punitif ! Voilà où nous en sommes aujourd’hui. En 40 ans, de De Gaulle à Chirac, nous sommes passés d’une arme de neutralisation par la peur de la vitrification globale... à une arme de neutralisation effective par la vitrification locale ! Dans le même laps de temps, l’Etat a abandonné son monopole de la fabrication des armes de destruction massive, au profit de multinationales dont on sait bien que la démocratie n’est pas la première de leurs préoccupations. Et tout ça sans jamais que les français n’aient eu le droit d’en débattre [2]. Car ils pourraient bien considérer que ces sous-marins de la mort, finalement, ils n’en veulent pas, non ? Pour se faire une idée de l’évolution de la doctrine française en terme de dissuasion nucléaire, il est intéressant de consulter les "Livre blanc de la défense" de 1972 et de 1994. Il est également intéressant de lire le discours de l’Île Longue (voir lien dans le texte de l’article) à la lumière de ce travail de quelques "éminents spécialistes"... [1] Même si en aparté, certains industriels vous glisseront que "...la Chine, n’est-ce pas..." Mais ceux-là sont les mêmes qui font des pieds et des mains pour travailler avec... les chinois. [2] D’où l’importance des mouvements d’inspection citoyenne, tels qu’ils sont déjà pratiqués dans les pays anglo-saxons. Source : Verts Jalles Ecologie
30 ans de Fessenheim, 30 ans de risques : la centrale doit fermer immédiatement A l’occasion des trente ans de la centrale nucléaire de Fessenheim, Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande sa fermeture immédiate. Pas de "donnant-donnant" : la fermeture de Fessenheim est indispensable mais ne doit en aucun cas légitimer la construction de l'EPR. La centrale de Fessenheim abrite les plus vieux réacteurs à eau sous pression mis en service sur le territoire français. Ces réacteurs, à la technologie défaillante et dépassée, ne comportent qu’une seule enceinte de béton qui n’est même pas armé, entourée d’une peau d’acier en très mauvais état. Au fil des années d’exploitation, les cuves de ces réacteurs ont été profondément attaquées par la radioactivité. Fessenheim est une centrale qui met en danger son personnel, douze personnes y ont été irradiées en 2004 en l’espace de deux mois. Durant la canicule de 2003, EDF a été contrainte d’arroser au jet d’eau les réacteurs de Fessenheim parce que la température à l’intérieur y dépassait 50°. Aux risques liés à cette technologie hasardeuse s'ajoutent les risques liés à l’emplacement des réacteurs. La centrale de Fessenheim a été construite sous le niveau du Grand canal d’Alsace dont les eaux refroidissent ses réacteurs, ce qui l’expose ainsi à un fort risque d’inondation. Or Fessenheim se situe dans une zone à forte sismicité et les digues du canal ne résisteraient pas un séisme important. Les réacteurs pourraient-ils eux-mêmes y résister ? Face à ces nombreuses vulnérabilités, il faut rappeler que les réacteurs de Fessenheim contiennent chacun 72.5 tonnes de combustible hautement radioactif sous une pression de 155 bars. Un accident grave à Fessenheim défigurerait irréversiblement le territoire français. Réseau Sortir du nucléaire - Fédération de 765 associations
Le dernier en date est survenu mardi dernier. Un suicide qui aurait pu passer inaperçu, s'il n'avait été précédé par plusieurs autres : au cours des six derniers mois, selon la CGT, trois employés de la centrale nucléaire de Chinon, en Indre-et-Loire, se sont donné la mort. Alors que les circonstances d'un précédent suicide, en 2004, doivent être examinées lundi par le tribunal des affaires de sécurité sociale de Tours, la CGT évoque, dans un communiqué, la "surcharge de travail" affectant certains employés du site nucléaire. Le syndicat précise qu'il ne préjuge pas "du lien pouvant exister entre le travail et ces actes désespérés", tout en se disant "très inquiet d'une situation qui montre les signes d'une forte dégradation et qui pourrait aussi avoir un impact sur les conditions nécessaires au maintien du niveau de sûreté nucléaire". La direction d'EDF se déclare pour sa part "solidaire de la famille" de la dernière victime en date et refuse de commenter les précédentes morts de ses employés. "33% du personnel était en souffrance". Dans le cas du suicide en 2004 d'un technicien supérieur, Dominique Peutevynck, à 49 ans, la Caisse primaire d'assurance maladie avait déjà considéré qu'il y avait "un lien direct et essentiel avec l'activité professionnelle" de l'employé. Une décision contestée toutefois par EDF, qui a saisi le tribunal des affaires de sécurité sociale de Tours. D'où l'audience prévue lundi... Selon Michel Lallier, élu CGT du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de la centrale, la direction était informée de la "situation grave de danger pour la santé des agents", notamment par la médecine du travail. "33% du personnel était en souffrance" du fait de "l'accélération du processus de réduction des coûts", selon lui. Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : ces drames renvoient directement au plan de restrictions budgétaires et de "management aggressif" mis en place par EDF dans les centrales nucléaires depuis 2002. Cette affaire est décrite dans le livre "L'insécurité nucléaire" (cf http://tchernobyl.en.france.free.fr/salaries.htm ). La sûreté des centales (déjà douteuse par nature) se dégrade autant que la santé physique et mentale des salariés. Il faut être clairs : un grave accident nucléaire semble de plus en plus probable à brève échéance. Source : Réseau Sortir du nucléaire
Appel d’associations nationales aux candidats à l’élection présidentielle pour l’abandon du réacteur nucléaire EPR Manifestations nationales le 17 mars 2007 Les organisations et associations nationales (Agir pour l’environnement, Attac France, Confédération paysanne, France Nature Environnement, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Réseau Action Climat, Réseau Sortir du nucléaire, WWF France) signataires de ce communiqué de presse appellent les candidats à l’élection présidentielle à s’engager dès maintenant à abandonner le projet EPR et son programme. Pour dire non à l’EPR et oui aux alternatives au nucléaire, des manifestations nationales sont organisées le samedi 17 mars 2007 dans cinq villes de France. EDF a décidé de construire un nouveau réacteur nucléaire, l’EPR (European Pressurized Reactor) en Normandie alors qu’il y a déjà 58 réacteurs nucléaires en France. L’EPR est inutile : on exporte déjà, à perte, l’électricité produite par au moins dix réacteurs sans compter les réacteurs qui pourraient être arrêtés si on gaspillait moins d’électricité sur le territoire national... La construction de l’EPR engagerait la France dans une relance massive du nucléaire : EDF prévoit de remplacer à terme les réacteurs actuels par des dizaines d’EPR. Pourtant, l'Eurobaromètre publié le 25 janvier 2006 montre que seuls 8% des Français souhaitent le développement du nucléaire pour lutter contre la crise énergétique. Le lobby nucléaire ne doit pas avoir gain de cause une nouvelle fois. Il n’y a qu’une façon d’échapper à la crise énergétique liée aux risques nucléaires, à la raréfaction des ressources et au changement climatique, c’est le lancement d’une politique ambitieuse de maîtrise de l’énergie (sobriété et efficacité énergétique) et de développement des énergies renouvelables. L’EPR va à l’encontre d’un avenir durable. Il pénalise cette politique énergétique, plébiscitée pourtant par une très large majorité de Français. L’EPR est aussi dangereux que les réacteurs nucléaires actuels : risque de catastrophe nucléaire, déchets ingérables, rejets radioactifs, prolifération nucléaire et vulnérabilité aux attentats, autant de risques pour lesquels ce réacteur n’apporte pas de solution. Pour que l’EPR ne soit pas construit et pour ne pas rester prisonniers d’un modèle énergétique dépassé, centralisé, polluant et dangereux, les associations signataires de ce communiqué appellent les citoyens à manifester en nombre le samedi 17 mars 2007 à 14 h à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse. Plus d’infos sur : http://www.stop-epr.org Contacts presse : - Réseau “Sortir du nucléaire” - Stéphane Lhomme (06 64 100 333) ou Didier Anger (02 33 52 45 59) Communiqué de presse du Collectif Stop EPR
EPR : Royal choisit de ne pas choisir Libération - vendredi 2 mars 2007 - Matthieu Ecoiffier
Présidentielle: quatre candidats unis contre le réacteur nucléaire EPR PARIS (AP) 1er mars 2007 - Dominique Voynet, Olivier Besancenot, José Bové et Corinne Lepage ont oublié jeudi le temps d'une conférence de presse leurs rivalités de candidats pour dénoncer côte à côte le projet de réacteur nucléaire EPR qui doit se construire prochainement à Flamanville (Manche). Réunis sur une péniche pour une conférence de presse les candidats ont appuyé les revendications du Réseau Sortir du Nucléaire, accompagné de nombreuses associations écologistes comme France Nature Environnement, Greenpeace, Les Amis de la Terre, ou même ATTAC. Ceux-ci ont dénoncé la volonté du gouvernement de "boucler les dossiers juridiques" de la construction du réacteur à eau pressurisée de troisième génération avant les élections et son "inutilité énergétique". Selon une étude aux résultats "très inquiétants", commandée par Greenpeace à un expert britannique, l'EPR de Flamanville serait "le plus dangereux au monde", des scénarios d'accidents ayant été volontairement "négligés" par EDF. José Bové a affirmé son opposition à un EPR "inutile et dangereux", prôné un démantèlement du nucléaire militaire et civil, et a même appelé à ce que les militants aillent, pour s'opposer à l'EPR, jusqu'à démonter les pylônes des lignes à haute tension. Olivier Besancenot, candidat LCR, a dénoncé "les dangers et les mensonges" entretenus par les autorités, notamment concernant la "supposée indépendance énergétique de la France" grâce au nucléaire. "Nous importons l'uranium", a-t-il souligné, avant de proposer un "service énergétique 100% public" qui créerait des emplois grâce aux énergies renouvelables. Reconnaissant ne "pas partager" toutes les idées des autres candidats, la candidate de Cap 21, Corinne Lepage, a dénoncé pour sa part le "déni démocratique" dans l'enquête publique menée à l'été 2006 et redouté l'appropriation de l'activité nucléaire par de grands groupes privés. Dominique Voynet (Verts) s'est insurgée contre le fait que l'EPR ait été "vendu aux décideurs comme une centrale nouvelle génération" alors que c'est, selon elle, une technologie depuis longtemps "dépassée". Elle s'est interrogée si "les petits candidats" n'étaient pas ceux qui n'ont pas compris qu'ils étaient les otages" des lobbies pro-nucléaires. Les candidats ont prévu de participer aux manifestations organisées à Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg, Toulouse, le 17 mars prochain, à l'initiative du réseau Sortir du Nucléaire. Ce dernier a édité 600.000 cartes postales à envoyer aux autres candidats pour leur "demander l'abandon du projet".
Cyclo-Marche Lille > Bruxelles Pour rappeler à votre bon souvenir que la Cyclo-Marche Lille > Bruxelles du 17 au 23 mars 2007 apprécierait votre présence à pied et/ou à vélo pour venir déposer avec nous à la Commission Européenne de Bruxelles les signatures de plus de 600,000 signatures d’Européens qui demandent ensemble la sortie du nucléaire. Cette cyclo-marche démarrera le 17 mars vers 18 heures après la manif de Lille contre l’EPR et pour les alternatives énergétiques. Diverses personnes des groupes Vélorution de Paris et Lille nous rejoindront sur le début de cette cyclo-marche. Dont certains qui feront Paris > Lille à vélo. N'OUBLIEZ PAS de dire à vos petits-enfants de s'assurer qu'ils feront savoir à leurs petits-enfants comment informer leurs petits-enfants afin que ceux-ci montrent à leurs petits-enfants comment éclairer leurs petits-enfants sur la manière dont leurs petits-enfants pourront permettre à leurs petits-enfants de s'occuper de NOS DECHETS NUCLEAIRES. |