LES ECHOS ET LES ARTICLES - Mars 2007

 

Présidentielle : les candidats se découvrent une fibre verte

La fracture nucléaire

Serge Lepeltier, ex-ministre de l'Ecologie du gouvernement Villepin, aujourd'hui membre du Parti radical, souligne toutefois que, pour la première fois, chacun est conscient de l'urgence d'agir. « Les politiques ont trop longtemps rejeté l'écologie dans l'univers de l'impossible, or cela doit être un moyen de redonner l'espoir. L'Allemagne a créé 45.000 emplois grâce au développement de l'éolien », rappelle-t-il. François Bayrou défend quant à lui une croissance « sobre », il souhaite même réaliser un inventaire mondial des matières non renouvelables « en vue d'en limiter ou interdire l'utilisation ». Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP, conseillère de Nicolas Sarkozy sur l'environnement, prévoit de doubler en cinq ans le poids de la fiscalité écologique et de compenser cette charge par une réduction de la fiscalité sur le travail.

Au PS, le choix de Bruno Rebelle, ancien responsable de Greenpeace France, au poste de conseiller de Ségolène Royal en a fait tousser plus d'un. Signe du sentiment d'urgence climatique diffusé dans l'opinion publique, le programme de rénovation de 400.000 logements anciens pour les rendre plus économes en énergie défendu par le tandem Ségolène Royal-Bruno Rebelle n'a provoqué aucune polémique. A la clef, avancent-ils, la création de plus de 100.000 emplois pérennes. Cette proposition, avancée par l'association négaWatt, avait été repoussée d'un revers de main il y a deux ans par les fonctionnaires du ministère de l'Equipement, car trop coûteuse pour les ménages dont les logements vendus ou loués devront être rénovés. Aujourd'hui, les candidats sont unanimes à estimer qu'il faut se pencher sur cette question, même si tous ne se fixent pas d'objectifs.

Globalement, dans ce consensus d'intentions, seul le nucléaire oppose encore nettement les candidats. La réduction à 50 % de la place de l'énergie nucléaire dans la production d'électricité française évoquée par Ségolène Royal a provoqué un mini-scandale à l'intérieur du Parti socialiste. Le député Christian Bataille est monté sur ses grands chevaux pour défendre le réacteur de nouvelle génération EPR et la prolongation de la durée de vie des centrales, en rappelant que cette énergie n'émet pas de gaz à effet de serre. Après cogitations, reflet des hésitations de la société française, Ségolène Royal propose un moratoire sur l'EPR, de même que François Bayrou, qui s'est laissé convaincre par Corinne Lepage de la nécessité d'ouvrir à nouveau le débat. A l'inverse, Nicolas Sarkozy défend mordicus le maintien et la rénovation du parc nucléaire.
Les Echos - 28/03/07 - Julie Chauveau - Source : Réseau Sortir du nucléaire

Un sous-marin nucléaire d'attaque français heurte le fond

Le vendredi 30 mars 2007 en début de matinée, un sous-marin nucléaire d’attaque, en plongée au sud de Toulon, a touché le fond. L’événement n’a pas eu de conséquence humaine ni nucléaire. Le sous-marin est rentré à quai par ses propres moyens.

Le sous-marin nucléaire d’attaque « Rubis », en mission d’entraînement au sud de la côte varoise, a ressenti ce jour vers 09H00 un choc causé par un heurt avec le fond de la mer.

L’événement n’a eu aucune incidence sur l’étanchéité de la coque et le système de propulsion nucléaire du bâtiment. Il n’y a pas eu de blessé. Le sous-marin est rentré à Toulon par ses propres moyens en milieu de journée et un examen de la coque et des équipements externes a été effectué par plongeurs. Il a été constaté des traces d’impact sur l’avant du bâtiment.

Une enquête a été ordonnée.

Source : 30 mars 2007, Marine Nationale (Préfecture Maritime de la Méditerrannée)

« Le nucléaire est une énergie de pouvoir. Et sans l’intervention de l’argent public, aucune multinationale n'en voudrait »

Interview de Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau « Sortir du nucléaire »

(Easybourse.com) Pourquoi vouloir faire sortir la France du nucléaire ?

Le nucléaire est l’énergie la plus dangereuse : Tchernobyl, des déchets radioactifs qui vivent des centaines de millions d’années, la prolifération nucléaire, ces pays qui disent vouloir le nucléaire pour produire de l’électricité alors que ce qui les intéressent c’est la bombe… Par ailleurs, le nucléaire n’est pas une bonne affaire économique et écologique.

Pourquoi dites-vous que le nucléaire n’est pas une si bonne affaire que ça sur le plan économique ?
Le nucléaire ne couvre que 2% de la consommation mondiale d’électricité et les coûts de démantèlement et la gestion des déchets nucléaires sont énormes. Une fois ramené le coût du nucléaire à ces considérations, tous les autres modes de production d’électricité sont moins chers. Si le nucléaire était si bon marché, il y aurait à travers le monde beaucoup plus de centrales qu’actuellement.
Dans chaque pays où il existe des parcs nucléaires, l’Etat finance. C’est l’argent public, l’argent des contribuables qui paye le nucléaire. Pourtant, dans le cas français, plus de 80% de la population est contre ce mode de production. La publication récente d’un sondage Louis Harris fait apparaître que seulement 18,6% des Français soutiennent le nucléaire [la formulation retenue était « Souhaitez-vous maintenir le nucléaire comme source principale d'électricité ?].
La Grande-Bretagne nous fournit un exemple frappant du poids financier du démantèlement. Outre-Manche, celui-ci coûte 103 milliards d’euros. Imaginez en France où il y a cinq fois plus de sites nucléaires ! Ce coût serait de 500 milliards d’euros ! Selon la Cour des comptes, EDF aurait provisionné 28 milliards d’euros pour assurer le démantèlement. Il n’existe pas en France de fonds dédié pour gérer cette réserve d’argent. Un organisme comme la Caisse des dépôts pourrait s’en charger.
Le presse parle actuellement du « grand retour » de l’industrie nucléaire alors qu'elle est en réalité menacée de disparition. Sept réacteurs ont cessé définitivement de fonctionner début janvier. Les seuls qui s’intéressent encore au nucléaire sont Bush, Blair, Ahmadinejad pour l’Iran, le remercié Berlusconi, la Libye, la Chine ou la France de Sarkozy. Ce ne sont pas des amis du genre humain. Le nucléaire est une énergie de pouvoir, sans l’intervention massive de l’argent public, aucune multinationale n'en voudrait.

Sur fond de réchauffement climatique, n’est-il pas un peu inconscient de prôner la sortie du nucléaire quand on sait qu’un réacteur nucléaire n’émet pas de CO2, le dioxyde de carbone représentant plus de la moitié des rejets de gaz à effet de serre ?
Même si le nucléaire était « climatiquement correct » comme s’accorde à le dire Anne Lauvergeon, la PDG d’Areva, il n’empêcherait pas le réchauffement climatique. Je le répète, le nucléaire ne couvre que 2% de la consommation mondiale d’électricité, en plus, cette proportion est en déclin. La solution au réchauffement climatique passe la baisse de la consommation de pétrole, de gaz, de charbon. Elle passe également par la construction de bâtiments qui consomment 90% d’énergie en moins, de bâtiments à énergie positive, qui produisent plus d’énergies qu’ils n’en consomment, de maisons passives.
Au niveau français, les industries ont fait des efforts en matière d’émission de CO2, par contre les résultats des transports du tertiaire et du résidentiel sont catastrophiques. Le CO2 n’est par ailleurs pas le seul responsable du réchauffement climatique, le méthane, issu de l’agriculture intensive, pose également problème. Si le nucléaire pouvait empêcher le réchauffement climatique, on pourrait éventuellement discuter de cette option, mais ce n’est pas le cas.

Concernant le projet Iter basé non plus sur la fission nucléaire, mais sur la fusion (source d’énergie illimitée, pas de pollution, pas de déchets…), ne pensez-vous pas que l’on devrait accorder au nucléaire le bénéfice du doute ?
Iter ne produira jamais d’électricité mais, par contre, en consomme énormément. Les physiciens, en bons VRP, ont vendu ce projet aux Etats alors que même les pro-nucléaires disent que c’est du n’importe quoi. Les prix Nobel de physique de 1991 et 2002, le Français Pierre-Gilles de Gennes et le Japonais Masatoshi Koshiba, s’opposent d’ailleurs au projet Iter. Ca fait 50 ans qu’on nous dit que la fusion nucléaire produira de l’électricité d’ici à 50 ans. Même si Iter était un succès, la fusion ne produirait d'électricité avant 2080 ou 2100 !

Vous prônez la multiplication de l’usage du solaire et de l’éolien, énergies coûteuses, capricieuses, et qui ne sont toujours pas sorties du stade de la recherche et développement. Avant de vouloir en multiplier l’usage, ne devrait-on pas commencer par en assurer une meilleure rentabilité ?
Attendre ? Non ! Il faut tout de suite développer les énergies renouvelables... tout en sachant qu'il n'est pas possible - et pas souhaitable - de produire et gaspiller autant d'énergie qu'avec le nucléaire ou les énergies fossiles. Il ne s'agit donc pas de remplacer les réacteurs nucléaires par un parc éolien démesuré. Il faut avant tout agir sur la consommation, en isolant mieux les bâtiments par exemple. Avec 58 centrales, quand il y a une vague de froid, la France n’arrive pas à fournir l’électricité nécessaire pour chauffer. Elle est alors obligée d’en importer et de faire fonctionner les centrales à gaz et à charbon extrêmement polluantes. En outre, avec la raréfaction de l’uranium attendue, les énergies renouvelables sont appelées à être de plus en plus utilisées.

A l’approche de votre comparution devant le tribunal de Bordeaux prévue pour le 21 mars, comment vous sentez-vous ?
C’est un peu terrible à dire, mais je ne me sens pas particulièrement ému, ça fait partie de mon boulot. Quand on est antinucléaire, il faut s'attendre à être arrêté...

Easy Bourse - Interview - 29 mars 2007 - Propos recueillis par M.E - Source : réseau « Sortir du nucléaire »

Explosion à bord d'un sous-marin nucléaire britannique: deux marins tués


ANCHORAGE, Alaska (AP) - mercredi 21 mars - Deux marins britanniques ont été tués et un autre blessé dans une explosion qui s'est produite à bord du sous-marin nucléaire HMS Tireless, ont annoncé mercredi les autorités.

L'explosion a eu lieu mardi soir alors que le sous-marin britannique était immergé sous la calotte glaciaire arctique, dans le cadre d'un exercice commun américano-britannique, avec l'USS Alexandria. Il est remonté rapidement à la surface.

Une défaillance du système de purification de l'air dans la partie avant du sous-marin est à l'origine de l'accident, a précisé le ministère britannique de la Défense dans un communiqué. La partie avant du sous-marin a d'ailleurs été endommagée par l'explosion.

Le marin blessé a été transporté par hélicoptère dans un hôpital militaire américain à Anchorage, en Alaska, à environ 1.000km du lieu de l'accident, mais ses jours ne sont pas en danger.

Le réacteur nucléaire du HMS Tireless n'a pas été affecté et le sous-marin lui-même n'a jamais été en danger, a ajouté un porte-parole du ministère. Le HMS Tireless n'est pas équipé d'ogives nucléaires.


Le Réseau "Sortir du nucléaire" refuse de rencontrer M. Sarkozy samedi à Paris

Le Réseau "Sortir du nucléaire" ne participera pas à la rencontre organisée samedi entre M. Sarkozy et les organisations de protection de l'environnement. En effet, comme il l'a fait en signant le pacte de Nicolas Hulot, M. Sarkozy se donne ainsi, à peu de frais et de façon indue, l'image d'un candidat attaché à la protection de l'environnement.

La réalité est tout autre car, exactement comme Jacques Chirac, M. Sarkozy est un fidèle soutien des plus grands pollueurs : l'agriculture productiviste, les transports routiers, et bien entendu l'industrie nucléaire. C'est d'ailleurs M. Sarkozy, lorsqu''il était ministre de l'économie en 2004, qui a présenté aux parlementaires la loi sur l'énergie imposant la construction du réacteur nucléaire EPR.

Il avait aussi accompagné Mme Lauvergeon (PDG d'Areva) en Chine pour essayer d'y vendre des réacteurs, et c'est au retour de ce voyage qu'avait été prise la décision de faire l'EPR en France à Flamanville, pour en faire une "vitrine" commerciale et non pour répondre à des besoins réels.

Depuis, M. Sarkozy n'a cessé de promouvoir l'industrie nucléaire, n'hésitant pas à prétendre de façon absurde que le nucléaire protégeait la France du réchauffement climatique et de la montée du prix de l'énergie, alors que les canicules 2003 et 2006, et le doublement de la facture énergétique française en 3 ans, prouvent l'inverse.

Par ailleurs, M. Sarkozy prétend que le nucléaire est une énergie "propre", ce qui est risible lorsque l'on veut bien considérer la production de déchets radioactifs qui vont durer des millénaires, les rejets radioactifs et chimiques massifs opérés par les installations nucléaires dans leur environnement, la contamination des régions où est extrait l'uranium (Limousin en France, région d'Arlit au Niger), etc.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que plus de 60 000 personnes ont manifesté le 17 mars contre la construction du réacteur nucléaire EPR : c'est, de très loin, la plus grosse mobilisation de toute la campagne présidentielle. Par ailleurs, différents sondages montrent que 80% des français, y compris ceux qui s'accommodent des réacteurs actuels, s'opposent à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.

M. Sarkozy soutient les multinationales du nucléaire et n'a que faire de la protection de l'environnement. Ce fait doit être rappelé avec force, et les citoyens doivent en tirer les conséquences au moment de voter.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 765 associations - Communiqué du jeudi 29 mars 2007

Nucléaire : l’Irlande dit non... avec la Norvège, l’Islande et l’Autriche

L’Irlande a rejoint trois pays d’Europe du Nord dans leur lutte contre le nucléaire comme solution au réchauffement climatique. Le groupe, qui comprend la Norvège, l’Islande et l’Autriche, a mis en garde contre la prolifération de centrales nucléaires avec ce qu’elles comprennent comme risques de contamination. Plus précisément, le groupe demande à ce que la réouverture du site nucléaire britannique de Thorp soit approuvée par un rapport d’experts internationaux. Ce site avait été fermé il y a quelques années suite à la découverte d’une fuite de déchets nucléaires. L’Angleterre a par ailleurs proposé la construction de nouvelles centrales dans le cadre de sa politique énergétique à long terme. Pour ces quatre pays opposés, le nucléaire ne peut être présenté comme une solution viable au réchauffement, les risques restant élevés. Le groupe se réunira de nouveau à l’automne.
www.lepetitjournal.com – Dublin - jeudi 29 mars 2007 et Source : Réseau Sortir du nucléaire

EPR : pression militante contre précipitation électorale

Nucléaire. Greenpeace a lancé une action hier pour protester contre le projet de réacteur de troisième génération

Libération mercredi 28 mars 2007 - Par Alexandra SCHWARTZBROD
Forts du relatif succès des manifestations antinucléaires du 17 mars, les militants de Greenpeace ont décidé de maintenir la pression sur l'EPR, ce réacteur nucléaire de troisième génération qu'ils jugent «inutile et dangereux». Hier matin, douze d'entre eux ­ de huit nationalités différentes ­ ont franchi, à l'aide d'échelles, les grilles protégeant la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher), pour protester contre ce projet, dont la construction doit démarrer en décembre à Flamanville, dans la Manche.
Sous l'oeil d'une soixantaine de gendarmes, dont certains du GIGN, et de quatre hélicoptères, ils se sont arrimés, via l'échelle extérieure, sur une des deux tours de refroidissement de la centrale, avant de descendre en rappel à l'aide de cordes pour tracer, sur la paroi, à coups de peinture noire : «EPR = danger».
Une manifestation suivie de près par des salariés plutôt critiques. «Nous regrettons ce genre d'actions qui mettent à mal l'image du nucléaire, la seule énergie qui puisse aujourd'hui répondre aux besoins des populations», a ainsi déploré le secrétaire général de la section syndicale CGT de la centrale. Pourquoi s'en être pris à ce site ? «Parce qu'il est situé au coeur de la France et que tout le monde est concerné par l'EPR», dit Greenpeace, qui demande au gouvernement de ne pas signer «dans la précipitation électorale» le décret autorisant sa construction, actuellement sur les bureaux des ministres concernés.


Escalade de la tour de refroidissement le 27 mars 2007

Voir la video ici

Greenpeace. Les condamnations de trois militants confirmées en appel

Les peines de deux mois de prison avec sursis et 2.000 € d'amende prononcées le 19 juillet 2006 par le tribunal correctionnel de Rennes à l'encontre de trois militants de Greenpeace qui avaient tenté, le 15 mai 2005, d'entrer dans le port militaire de l'Ile Longue, ont été confirmées, hier, par la cour d'appel de Rennes. À l'occasion d'une manifestation antinucléaire dans la rade de Brest, l'Artic Sunrise, ancien brise-glace et navire de soutien de Greenpeace, avait changé de trajectoire pour se diriger vers la base de sous-marins de l'Ile Longue. Alors qu'il était bloqué dans sa progression par deux remorqueurs de la Marine nationale, l'équipage mettait à l'eau une embarcation légère avec trois personnes à bord. Celle-ci se dirigeait vers le port et forçait un barrage flottant avant d'être interceptée par des commandos de marine. La cour d'appel a déclaré irrecevable la demande de restitution de l'embarcation saisie présentée par les trois militants dans la mesure où cette embarcation ne leur appartient pas mais est la propriété de l'association Greenpeace.
Le Télégramme 28-03-07

Greenpeace proteste contre l'EPR dans une centrale nucléaire

Reuters - 27.03.07 - Douze militants de Greenpeace ont occupé mardi la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher) pour protester contre la construction du nouveau réacteur EPR en Normandie, à Flamanville (Manche), rapportent l'organisation écologiste et les autorités. Ils se sont arrimés pendant douze heures sur une des deux tours de refroidissement de la centrale, avant d'en être délogés par les forces de l'ordre. Les protestataires ont inscrit sur l'une des tours avec de la peinture noire le slogan "EPR = DANGER".
Les militants s'opposent à la construction de ce réacteur nucléaire de troisième génération (European pressurized reactor). En début de soirée, les douze manifestants ont été évacués dans le calme par un peloton de gendarmerie de haute montagne spécialement dépêché sur place, qui a grimpé au sommet de l'édifice. Ils ont tous été interpellés et placés en garde à vue dans plusieurs gendarmeries du département. Quatre hélicoptères Puma et deux autres de la gendarmerie ont survolé toute la journée le site de Belleville-sur-Loire. Il a été choisi, "parce qu'il est situé au coeur de la France et que tout le monde est concerné par le projet EPR", a souligné Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace.

"SANS DEBAT DEMOCRATIQUE"
Les salariés ont suivi les opérations sans que celles-ci perturbent le fonctionnement de la centrale. "Nous regrettons ce genre d'actions qui mettent à mal l'image du nucléaire, la seule énergie qui puisse, aujourd'hui, répondre aux besoins des populations", a déclaré Jean-Charles Perray, secrétaire général de la section syndicale CGT de la centrale. La centrale de Belleville-sur-Loire est équipée de deux réacteurs de 1.300 MW chacun. Dans un communiqué, Greenpeace souligne que "le projet de réacteur nucléaire EPR a été décidé sans véritable débat démocratique". "La France n'en a pas besoin pour satisfaire sa consommation d'énergie et des études démontrent qu'une fois construit, l'EPR sera le réacteur le plus dangereux au monde", ajoute Frédéric Mariller, chargé de la campagne nucléaire de Greenpeace France, selon le communiqué.
Greenpeace demande au gouvernement de ne pas signer "dans la précipitation électorale" le décret d'autorisation de la construction de l'EPR, actuellement sur les bureaux des ministres de l'Economie, de l'Industrie et de l'Ecologie. Samedi dernier, des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes de France pour dénoncer la construction des réacteurs de type EPR et demander la fermeture des centrales nucléaires en France, à commencer par les plus anciennes. L'EPR a été conçu par Areva NP, société commune d'Areva et de Siemens . A Flamanville, il doit être construit à partir de cette année pour une entrée en service prévue par EDF en 2012 et un investissement évalué à 3,3 milliards d'euros.

Stéphane Lhomme: "il faut arrêter de croire que le nucléaire va nous sauver"

L'intégralité du débat avec Stéphane Lhomme, du réseau Sortir du nucléaire :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-888652,0.html

LEMONDE.FR 27.03.07

Mecyr : Quelle est la part de l'énergie nucléaire dans l'énergie consommée en France ?

Stéphane Lhomme : L'énergie nucléaire représente 16 % de l'énergie consommée en France. Il ne faut surtout pas confondre la part de l'électricité, qui est à 75 %, et celle de l'énergie qui n'est pas si importante que ça malgré 58 réacteurs nucléaires. Ce qui fait qu'il est beaucoup plus facile de se passer du nucléaire qu'on ne le croit en général.
Au niveau mondial, le nucléaire ne couvre que 2 % de la consommation d'énergie, c'est donc une énergie en fin de compte marginale, même si son danger est, lui, maximal.

Romulus : Que représente le secteur du nucléaire dans l'économie française, % du PIB, nombre d'emplois...

Stéphane Lhomme : Je n'ai pas tous les chiffres sous la main. Au niveau de l'emploi, le projet de nouveau réacteur, l'EPR, prévu à Flamanville dans la Manche, officiellement doit créer 300 emplois pérennes, alors qu'il coûte 3,3 milliards d'euros. Ce qui donne un seul emploi pour 11 millions d'euros, soit un nombre absolument ridicule. Le nucléaire donne l'impression d'être favorable à l'emploi, parce qu'il y a effectivement beaucoup de gens qui travaillent dans une centrale nucléaire, mais autour, c'est le désert. Donc finalement, le nucléaire est très peu créateur d'emplois, contrairement à une idée reçue.

bob : Avec la prévisible catastrophe écologique que représente l'utilisation grandissante du charbon comme source d'énergie (le charbon rejette encore plus de CO2 que le gaz ou même le pétrole), ne pensez-vous pas que le nucléaire, malgré le problème de la gestion de ses déchets, reste, en attendant de nouveaux développement technologiques, une solution ?

Stéphane Lhomme : Si le nucléaire pouvait permettre de se passer du charbon, ou même de réduire de façon quantifiable la consommation de charbon, on pourrait se poser la question : peut-être que ça vaut le coup d'avoir les risques de catastrophe nucléaire, les déchets radioactifs, la prolifération vers l'arme atomique, dans la mesure où cela nous permettrait de lutter contre le réchauffement climatique.

Hélas, on a bien tous les risques du nucléaire, mais cela ne permet absolument pas de réduire la consommation mondiale de charbon : on revient à ce que j'ai dit au début, le nucléaire, c'est 2 % de la consommation mondiale d'énergie, une part marginale qui n'a aucune perspective de croissance. Il faut tenir compte des déclarations de M. Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, qui, le 10 novembre 2006, a déclaré : "La tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera d'essayer de remplacer les centrales qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu'on aura besoin de nombreuses nouvelles centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d'électricité." Ce qui veut dire que le nucléaire va rester une énergie marginale sur la planète, incapable d'empêcher le réchauffement climatique, même partiellement.

Yolande : Est-ce que tous les grands pays industrialisés utilisent le nucléaire ?

Stéphane Lhomme : Non, le nucléaire est principalement concentré dans quelques pays : France, Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, par exemple. Mais la plupart des réacteurs sont vieux et vont fermer dans les 15 à 20 ans qui viennent. Il y a hélas des projets de nouveaux réacteurs nucléaires, mais ils ne feront que freiner le déclin irrémédiable de cette industrie, et d'ailleurs le 1er janvier 2007, 7 réacteurs nucléaires ont définitivement cessé de fonctionner : 4 en Angleterre, 2 en Bulgarie, 1 en Slovaquie, et ce n'est qu'un début.

jack cockin : Combien va coûter le démantèlement de toutes les centrales nucléaires françaises arrivées en "fin de vie" ? En tenant compte de cela, quel devrait être le prix de l'électricité vendu par EDF ?

Stéphane Lhomme : Heureusement (façon de parler) il y a aussi des centrales nucléaires en Grande-Bretagne. Et là, on a des chiffres pour le démantèlement des installations : 103 milliards d'euros. Or, en France, on a à peu près cinq fois plus d'installations nucléaires. Donc on peut logiquement évaluer à 500 milliards d'euros le prix du démantèlement des installations nucléaires françaises.

Or EDF annonce avoir budgété quelques dizaines de milliards, et encore, cet argent n'est pas mis à part dans ce qu'on appelle un "fonds dédié", qui serait par exemple géré par la Caisse des dépôts et consignations et dont on serait sûr de pouvoir disposer le moment venu. Donc finalement, étant donné qu'EDF est toujours une entreprise extrêmement endettée, on peut dire que l'argent du démantèlement des installations françaises n'existe pas.

Pour ce qui est du prix, il est quasiment impossible d'évaluer le coût réel de l'électricité nucléaire. Il faudrait une étude indépendante qui prendrait en compte les centaines de milliards d'argent public investi dans le nucléaire depuis 50 ans, et le coût du démantèlement des installations et de la gestion des déchets radioactifs pendant des millénaires. De toute évidence, l'électricité nucléaire est la plus coûteuse, financièrement et pour l'environnement. Pour nous et pour les générations futures, qui vont assumer nos déchets.

gallas64 : Estimez-vous que le modèle français - eu égard au poids des lobbies pro-nucléaires - peut prendre la même orientation énergétique que l'Allemagne ?
Stéphane Lhomme : Il est évident qu'on peut sortir du nucléaire comme en Allemagne, même si, avec 58 réacteurs nucléaires, on ne peut malheureusement pas le faire immédiatement. Mais un plan de sortie du nucléaire rapide ferait merveille parce qu'en même temps, on développerait massivement les économies d'énergie et les énergies renouvelables.

La décision de sortie du nucléaire en Allemagne a été définitivement arrêtée en 1999 et la durée du processus n'est pas fixée fermement. Mais normalement, la dernière centrale nucléaire devrait fermer avant 2020. Les Allemands ferment leurs centrales avant qu'elles n'arrivent en fin de vie, il s'agit donc d'une politique volontariste.
Contrairement à une idée reçue, c'est l'Allemagne qui est exportatrice nette d'électricité vers la France (il y a des échanges dans les deux sens, mais c'est bien l'Allemagne qui nous envoie plus d'électricité). Il est donc complètement faux de dire que l'Allemagne sort du nucléaire grâce à l'électricité nucléaire française.

De même, lors de la panne géante de novembre dernier, dont l'origine se situait en Allemagne, il a été dit qu'avec le nucléaire ça ne serait jamais arrivé. Mais il faut rappeler que pour le moment, l'Allemagne n'a fermé que trois réacteurs, qu'il en reste encore 17, et que cette panne a donc trouvé son origine dans un pays qui est toujours un pays très nucléarisé, ce qui prouve bien que le nucléaire n'empêche pas - bien au contraire - les pannes géantes.

Alklan : On nous parle sans arrêt de sortir du nucléaire, parce que c'est polluant et dangereux. Mais quelles énergies préconisez-vous pour remplacer le nucléaire ?

Stéphane Lhomme : Par exemple, il faudrait un véritable plan Marshall de rénovation des bâtiments. On fait aujourd'hui des maisons dites "à énergie positive" qui produisent plus d'énergie qu'elles n'en consomment, et qui n'ont donc plus besoin d'être reliées au réseau EDF. Si l'on développe ces solutions à grande échelle, on pourra se passer du nucléaire tout en réduisant les émissions des gaz à effet de serre. A nouveau, la solution passe par une réduction très importante de la consommation d'énergie, principalement dans les pays riches.

On peut dire que c'est utopique, mais dans ce cas, on ne sauvera pas la planète. Par contre, on peut réduire de façon très importante notre consommation d'énergie sans pour autant aller vivre dans des grottes avec des bougies. Les maisons à énergie positive permettent de vivre tout à fait normalement (et même avec un bien-être supérieur par rapport aux habitations ordinaires). Il est anormal que l'on continue à fabriquer des bâtiments ordinaires qui laissent s'échapper la plus grande partie de leur énergie à l'extérieur.

Pour "justifier" le nucléaire, EDF a installé en France des millions de chauffages électriques et maintenant, avec le réchauffement climatique, il y a de plus en plus de climatiseurs. Donc dès qu'il fait froid ou chaud, on a des consommations extraordinaires d'électricité, dont on pourrait se passer avec des bâtiments bien conçus.

Donc la chose la plus importante est de réduire notre consommation d'énergie. Il ne faut surtout pas essayer de produire (et de gaspiller) avec les énergies renouvelables autant qu'avec les centrales nucléaires, ce serait absurde. Les énergies renouvelables doivent venir en complément d'une politique ambitieuse d'économies d'énergie. L'énergie nucléaire "sûre" ou "propre" n'existe pas. Le nucléaire est par nature injustifiable (risques, déchets, prolifération vers l'arme atomique). Il faut donc s'en passer totalement. Et ne pas se contenter d'en réduire la part.

philippe : Peut-on rendre les déchets nucléaires inoffensifs ? Combien en produit-on en France chaque année ?

Stéphane Lhomme : Il n'y a aucune façon de régler le problème des déchets radioactifs. Les plus dangereux vont durer des centaines de milliers d'années et l'industrie nucléaire prévoit de les enfouir sous terre à Bure, dans la Meuse. C'est un véritable crime contre les générations futures, parce que dans 500, ou 1 000 ou 5 000 ou 10 000 ans, la radioactivité sera libérée, contaminera les nappes phréatiques et reviendra à la surface.

Mais ce n'est pas le seul problème. En plus de ces déchets ultimes, l'industrie nucléaire produit en permanence des quantités astronomiques de résidus et autres ferrailles plus ou moins contaminés qui s'accumulent un peu partout en France dans des centaines de sites nucléaires. Récemment, Areva a essayé d'intégrer dans la production d'une fonderie ordinaire des ferrailles radioactives pour s'en débarrasser. Heureusement, la population locale (à Feurs, près de Saint-Etienne) s'est mobilisée et a empêché ce scandale. Mais malheureusement, il y a de plus en plus d'éléments contaminés que l'on retrouve dans les objets de la vie courante.

Steph : Les alternatives au nucléaire sont les énergies renouvelables. Or celles-ci ne peuvent que se développer par dizaines de milliers de sites déconcentrés de 10, 20, 50, 1000 kW. Cela signifie que les particuliers sont les plus à même de s'investir et d'investir dans le développement de ces sites. Que comptez-vous faire pour développer cette démarche citoyenne ?

Stéphane Lhomme : Au lieu d'investir encore une fois des milliards d'euros dans le nucléaire, l'Etat devrait subventionner l'isolation des bâtiments et l'installation d'énergies renouvelables : par exemple des panneaux solaires sur toutes les habitations. De cette manière, les énergies renouvelables seraient disponibles pour tout le monde et pas seulement pour ceux qui en ont les moyens. On peut d'ailleurs signaler que le chauffage électrique a poussé à la ruine et au surendettement des milliers de familles modestes. Tout ça à cause du nucléaire.

Nicolas_Martin : Si la décision de sortir du nucléaire en France devait être prise aujourd'hui en France, concrètement que devrions-nous faire demain ?

Stéphane Lhomme : Comme je l'ai expliqué précédemment, c'est un plan d'ensemble qui doit programmer la fermeture progressive (mais la plus rapide possible) des centrales nucléaires, tout en développant évidemment simultanément les alternatives, qui passent par une réduction importante de la consommation d'énergie, et en complément, le développement le plus important possible des énergies renouvelables.

Je rappelle que la majorité des pays sur la planète n'ont pas de nucléaire, que même dans les pays nucléarisés, la part du nucléaire est très faible : par exemple le nucléaire ne couvre que 4 % de la consommation d'énergie aux Etats-Unis, 0,2 % de la consommation d'énergie en Chine. A nouveau, il faut redire que la part du nucléaire dans l'énergie mondiale est infime. Il n'y a qu'en France qu'on croit qu'on ne peut pas s'en passer.

Concernant le réchauffement climatique, je le redis, le nucléaire est tellement marginal qu'il n'influe pas sur le cours des événements. Si l'on veut sauver la planète, il faut une véritable réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais il faut arrêter de croire que le nucléaire va nous sauver.

question : Pourquoi la France mise-t-elle sur cette énergie depuis un demi-siècle?
Stéphane Lhomme : En France, le nucléaire est une idéologie avant même d'être une industrie. Au départ, c'est même une double idéologie, portée à la fois par le gaullisme et le communisme (il faut rappeler que le PCF a pesé jusqu'à 25 % des voix en France). Pour les gaullistes, c'était la grandeur de la France, y compris avec l'arme nucléaire. Pour les communistes, c'est l'idée que la science triomphante allait sortir l'humanité des ténèbres. Du coup, on se retrouve en France avec 58 réacteurs nucléaires !

Florent du Finistère : Quand l'EPR sera-t-il prêt ? Si le candidat élu décide de maintenir sa construction, quel recours existe-t-il et que prévoit de faire le réseau Sortir du nucléaire ?

Stéphane Lhomme : La construction de l'EPR est supposée commencer en décembre. Pour la fin du chantier, personne ne sait, puisque le seul EPR qui est en construction actuellement, en Finlande, a plus de trois ans de retard (et plus d'un milliard d'euros de pertes). C'est une raison de plus pour ne pas tenter cette expérience insensée en France. Mais si le futur président et le futur gouvernement décident de continuer, il faudra très certainement des manifestations géantes. Le 17 mars dernier, il y avait 60 000 manifestants en France contre l'EPR. C'est de très loin la plus grosse mobilisation de la campagne présidentielle. Mais il semble qu'il faille faire encore plus pour contraindre les "élites" à tenir compte de l'avis de la population. D'ailleurs, il faut préciser que tous les sondages montrent que 80 % de la population ne veut pas de nouveau réacteur nucléaire : même les gens qui s'accommodent des réacteurs actuels disent qu'il ne faut pas en fabriquer de nouveaux.

Romulus : Savez-vous que la balance commerciale française est très déficitaire et qu'un des postes les plus coûteux est celui de l'énergie ? Ne pensez-vous pas que l'énergie nucléaire est une formidable chance pour l'économie française ? Etant donné que la France n'a rien à vendre à l'étranger à part des cosmétiques et des centrales nucléaires. Que proposez-vous de faire pour remplacer ces ventes ?

Stéphane Lhomme : La balance commerciale de l'Allemagne, qui est en train de sortir du nucléaire, est extrêmement excédentaire. Ce qui prouve bien que le nucléaire ne nous protège de rien. D'ailleurs, la facture énergétique française a explosé ces dernières années : + 24 % en 2004, + 35 % en 2005, + 20 % "seulement" en 2006, parce qu'on a eu un hiver très doux. Et encore, il faudrait ajouter la facture nucléaire dont on a déjà parlé et qui s'annonce astronomique.

Par ailleurs, il est faux de dire que la France vend des centrales nucléaires à l'étranger. A part un EPR en Finlande, dont le chantier rencontre des difficultés insurmontables, et peut-être deux réacteurs en Chine. Mais pour le moment, c'est purement virtuel. Le nucléaire français est en échec. Tant mieux ! Il est temps de changer de "logiciel".

Findus : Dans ce débat, par nucléaire, on sous-entend fission nucléaire. Qu'en est-il de la position des candidats concernant la fusion nucléaire ? Quelles sont leurs ambitions vis-à-vis de la recherche dans ce domaine ?

Stéphane Lhomme : Les réacteurs nucléaires actuels fonctionnent sur le principe de la fission nucléaire. La fusion nous est annoncée pour "bientôt" depuis cinquante ans. D'ailleurs, il y a 50 ans, c'était pour "dans cinquante ans". Maintenant qu'on y est, c'est "pour dans cent ans". Il est vraisemblable que ça ne marchera jamais. D'ailleurs deux Prix Nobel de physique, M. Koshiba (2002) et Pierre-Gilles de Gennes ont clairement expliqué que le projet ITER (réacteur de fusion nucléaire prévu à Cadarache, près de Marseille) n'a aucune chance d'aboutir à quoi que ce soit. Ce réacteur n'est même pas conçu pour produire de l'électricité (par contre, il va en consommer des quantités immenses). Le seul but est d'essayer de maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant 400 secondes. Mais il est impossible de récupérer l'énergie pour en faire de l'électricité.

U235 : Le nucléaire c'est l'indépendance énergétique, vrai ou faux ?

Stéphane Lhomme : Faux. On l'a bien vu pour la France. Malgré 58 réacteurs nucléaires, l'atome ne couvre que 16 % de notre consommation d'énergie, et notre facture énergétique a explosé, comme pour les autres pays. De plus, tout l'uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) est importé, principalement du Canada ou du Niger, où la France maintient une politique coloniale tout en contaminant les populations et l'environnement pour "nourrir" nos réacteurs nucléaires. Donc il n'y a pas d'indépendance énergétique avec le nucléaire.

On a pour le moment des guerres du pétrole, mais il est fort probable qu'on aille vers des guerres de l'uranium, parce que les réserves mondiales s'amenuisent, ce qui fait que de toute façon le nucléaire n'a pas plus d'avenir que le pétrole.

Pamela : Quelle est la position de chacun des grands candidats sur le nucléaire ?

Stéphane Lhomme : Nous sommes heureux de pouvoir compter sur trois grands candidats (Olivier Besancenot, José Bové et Dominique Voynet) qui sont pour la sortie du nucléaire.

Par ailleurs, Mme Royal et M. Bayrou ont reconnu que la décision de construire le réacteur EPR avait été prise dans des conditions non démocratiques. Nous leur demandons de ne pas se contenter de ces déclarations, mais aussi d'en tirer les conséquences, c'est-à-dire, si l'un ou l'autre est élu président, d'annuler la construction de ce réacteur.

Les autres candidats (Sarkozy, Buffet, Le Pen, etc.) sont pour le nucléaire.
Nous développons actuellement une campagne citoyenne avec 600 000 cartes postales envoyées aux candidats pro-nucléaires pour les informer que tant qu'ils soutiennent la construction de l'EPR, ils ne pourront pas compter sur de très nombreuses voix.

Le Parti communiste français a toujours été et reste un fervent promoteur du nucléaire, et il continue à réclamer de nouveaux réacteurs. Cela pose un vrai problème sur le plan démocratique, vu que le PCF prétend construire une société démocratique. En effet, toutes les centrales nucléaires ont été construites à grand renfort de compagnies de CRS, de coups de matraque et de gaz lacrymogènes pour réprimer les populations qui n'en voulaient pas.

Par ailleurs, le 16 mai dernier, la Direction de surveillance du territoire (DST) a mené une perquisition au réseau Sortir du nucléaire, a confisqué du matériel et des documents et mis en garde à vue son porte-parole, qui a été questionné 15 heures d'affilée. Ce sont deux exemples qui montrent que le nucléaire est incompatible avec un projet démocratique. Si l'on dit ça à M. Sarkozy par exemple, il répondra certainement que les compagnies de CRS sont là pour taper sur les gens et que la DST est là pour arrêter les militants. Mais ce genre de pratiques est-il assumé par le PCF ?

François C : Pourquoi condamner le nucléaire alors que l'on aura sans doute besoin de toutes les armes possibles pour lutter contre les émissions de CO2 ? D'autant que la 4e génération de réacteur est très prometteuse. Alors pourquoi se couper de ce que le progrès scientifique et technique peut nous apporter ? Ne serait-ce pas pour d'obscures justifications purement idéologiques ?

Stéphane Lhomme : Cette histoire de "4e génération" est un emballage publicitaire pour des réacteurs que l'industrie nucléaire a déjà essayé de faire fonctionner : le réacteur "de 4e génération" français est prévu pour être un réacteur à neutrons rapides, avec caloporteur sodium : c'est tout simplement la même chose que Superphénix, le surgénérateur qui n'a jamais fonctionné mais qui a englouti plus de 10 milliards d'euros pour rien. La 4e génération, c'est donc seulement le retour de Superphénix avec la perspective d'un nouveau désastre comme la première fois, ou comme l'EPR finlandais actuellement.

Si les chercheurs français souhaitent réaliser des prodiges, qu'ils les fassent dans les énergies renouvelables : le Soleil nous envoie à chaque instant 4 000 fois plus d'énergie qu'on en consomme sur Terre. Il suffirait donc d'arriver à capter une toute petite partie de cette énergie pour régler la question. Malheureusement, les chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique, qui prétendent depuis 50 ans réaliser des miracles qui n'arrivent jamais, se déclarent par contre incapables de faire progresser les énergies renouvelables. C'est curieux.

Le_wikibre_maqué : Pourquoi les experts n'ont-ils pas tous le même discours ?

Stéphane Lhomme : Si l'on veut bien se pencher sur les chiffres officiels, comme ceux de l'Agence internationale de l'énergie, qui est pourtant favorable au nucléaire, on voit que le nucléaire est et va rester une énergie marginale sur la planète. Ce n'est donc pas une opinion, mais un fait incontournable.

Il faut en prendre acte et ramener le nucléaire à ce qu'il est : une énergie injustifiable à cause de ses tares que nous avons déjà évoquées (risques, déchets, prolifération...). D'ailleurs, concernant le réchauffement climatique, je tiens à ajouter ceci : non seulement le nucléaire ne l'empêche pas, mais la réalité est en fait inverse : c'est le réchauffement climatique qui s'attaque au nucléaire. Pendant les canicules 2003 et 2006, le parc nucléaire français a été en très grande difficulté, il n'y avait plus assez d'eau dans les rivières (ou de l'eau trop chaude) pour pouvoir refroidir les réacteurs, qui ont dû fonctionner à basse intensité ou être arrêtés. Et la France nucléaire n'a évité le black-out qu'en important massivement et à des prix exorbitants de l'électricité de chez nos voisins (Espagne, Grande-Bretagne, Allemagne). De plus, le réchauffement climatique se manifeste aussi par des épisodes très violents, comme les tempêtes, et pendant la tempête de décembre 1999, la centrale nucléaire de Blayais, près de Bordeaux, a été très gravement inondée et a frôlé la catastrophe nucléaire.

Or, même si l'on prenait dès aujourd'hui toutes les mesures nécessaires, il est reconnu que le réchauffement climatique va continuer à s'aggraver pendant des décennies. Donc les canicules et les tempêtes vont être de plus en plus fréquentes et intenses. Le réchauffement climatique est en réalité un argument de plus pour sortir du nucléaire.

totem : Pensez-vous que EDF et Areva développent vraiment les énergies renouvelables ? si oui pourquoi ? est-ce une question d'économie ? d'environnement ? d'image ?

Stéphane Lhomme : Il est vrai que ces entreprises, de même que les pétroliers comme Total, investissent dans les énergies renouvelables, tout simplement parce qu'il y a de l'argent à y gagner. Mais si l'on continue à surconsommer et à gaspiller l'énergie, on aura le pétrole, le gaz, le charbon, le nucléaire et les énergies renouvelables, et la planète sera tout aussi condamnée qu'actuellement.

C'est pour cela que nous répétons que le développement des énergies renouvelables n'a de sens que dans le cadre de la mise en place d'une société sobre qui permettrait à la fois de sortir du nucléaire et de réduire de façon importante notre consommation de pétrole, de gaz et de charbon. Cela peut sembler utopique, mais c'est ça ou la fin de la planète.

Une île des Canaries bientôt alimentée à 100% en électricité renouvelable

El Hierro, une petite île des Canaries de 278 kilomètres carrés et peuplée de 10.500 habitants sera prochainement alimentée entièrement en électricité grâce à la combinaison d'éoliennes et d'hydroélectricité. Elle sera "la première île au monde alimentée à 100% par des énergies renouvelables", a assuré mardi le gouvernement espagnol. Le système mis en place comptera une centrale hydroélectrique alimentée par deux réservoirs, un parc éolien, un système de pompage. "La plus grande partie de l'énergie injectée dans le réseau de distribution proviendra de la centrale hydroélectrique", d'une capacité de 10 MW.
Par ailleurs, "la majorité de l'énergie produite par les éoliennes servira a alimenter le système de pompage" pour stocker l'eau dans un des deux réservoirs, "sous forme d'énergie potentielle". L'excédent d'énergie éolienne servira à alimenter deux usines de désalinisation d'eau de mer. Une centrale conventionnelle, préexistante, fonctionnant au diesel, sera maintenue pour les cas d'urgence en cas de manque d'eau et de vent. "Par ce système, nous parvenons à transformer une source d'énergie intermittente en un approvisionnement contrôlé et constant d'électricité", s'est réjoui le ministère.

Le système représentera un investissement de 54,3 millions d'euros étalé jusqu'en 2009 et permettra d'éviter l'émission des 18.700 tonnes de CO2 par an actuellement rejetées par la centrale thermique locale. L'Espagne est un des leaders européens de l'énergie éolienne. Elle a enregistré lundi son record de production éolienne: les forts vents qui ont soufflé sur le pays ont permis aux moulins de fournir 27% de la demande électrique du pays.
www.lemoniteur-expert.com - 21 mars 2007
Source Réseau Sortir du nucléaire

Des Français bloquent la plus grande base nucléaire d’Europe pendant une heure : onze français arrêtés !

Après Faslane, des actions en France sont annoncées…


Le benjamin du groupe dans les bras de Thierry LE CLAINCHE en train de soutenir le bloc français dont les membres viennent d'etre arrêtés.

Camp de la paix, base nucléaire de Faslane, Glasgow, Ecosse, 26 mars 2007.

Ce matin, une vingtaine de militants pacifistes français ont rejoint une quarantaine de leurs camarades britanniques afin de bloquer les différentes entrées de la base nucléaire de Faslane, en Ecosse. Pendant près d’une heure, ils ont ainsi perturbé l’arrivée des quelques 7000 salariés de la plus grande base nucléaire de l’OTAN en Europe. Onze d’entre eux ont été arrêtés ainsi que 24 britanniques.

Après les pacifistes espagnols il y a huit jours, et avant l’arrivée des Allemands ce mercredi, les militants français ont ainsi voulu apporter leur contribution à un mouvement européen de mobilisation autour de ce symbole du réarmement nucléaire actuel. Comme en France et aux Etats-Unis, la Grande Bretagne tente d’imposer à sa population un programme gigantesque de réhabilitation de l’arme nucléaire pour faire de celle-ci une arme d’attaque utilisable sur le champ de bataille. C’est tout l’enjeu du renouvellement du Trident comme des essais en cours du missile nucléaire français, le M51, dote de têtes nucléaires à puissance réduite, modèle mini-nuke.

En France comme en Grande Bretagne, ces programmes de réarmement, qui sont encore peu connus des opinions publiques, font l’objet d’ une contestation croissante. Ces deux dernières années, plusieurs inspections civiles de sites nucléaires français ont été menées pour informer la population sur le programme M51 et ses mini bombes nucléaires d’attaque. “Comme l’a dit Jacques Chirac à l’Ile Longue en Janvier 2006, ces armes pourront être utilisées contre les populations de pays pétroliers qui contrarieraient notre soif insatiable d’énergie, s’indigne Xavier Renou, porte parole du Réseau Sortir du Nucléaire et participant au blocage.”

Mais en France, contrairement à la Grande Bretagne, la population reste largement ignorante de ce qui se fait en son nom en matière de réarmement nucléaire. “Puisque même des candidats à la présidentielle comme S. Royal et N.Sarkozy ignorent tout de l’état actuel de nos forces nucléaires, il est urgent de faire entrer la question de notre future missile nucléaire M51 dans la campagne présidentielle, poursuit X. Renou. Notre dépendance excessive envers le pétrole exige non pas davantage de bombes nucléaires mais un investissement massif dans les économies d’énergie et la promotion des énergies renouvelables. C’est meilleur pour la planète, et aussi pour la paix !”

Des actions semblables à celle de ce matin seront organisées dans les prochaines semaines en France pour lever le voile sur ces enjeux cruciaux.

Pour la campagne contre le Missile M51, contact : Xavier Renou : 06 64 18 34 21.
Autres photos sur
http://www.faslane365.org/en/france/france_photo_gallery


Quatre militants français sur la chaussée obstruent la voie publique.

L'EPR, dernier avatar d'une industrie nucléaire moribonde

Par Stéphane Lhomme, Porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire"
20 minutes - 25 mars 2007

C'est, de loin, la plus grosse mobilisation de la campagne présidentielle : 60 000 citoyens ont manifesté le 17 mars contre la construction en France d'un réacteur nucléaire supplémentaire, l'EPR, dont un exemplaire est déjà en chantier en Finlande : il y rencontre d'ailleurs des problèmes insurmontables avec 3 ans de retard et 1 milliard d'euros de pertes.. en attendant la suite. Logiquement, les sondages montrent que près de 80% des citoyens, y compris ceux qui s'accommodent des réacteurs actuels, ne veulent plus qu'on investisse dans le nucléaire mais dans les alternatives.

Pourtant, on peut lire ici ou là que l'atome nous protègerait de divers problèmes. Or, la facture énergétique française a doublé en trois ans… la facture nucléaire s'annonçant elle aussi astronomique (démantèlement des installations, déchets radioactifs). Et les canicules 2003 et 2006 ont montré que... c'est le réchauffement climatique qui s'attaque au nucléaire - il a fallu importer de l'électricité, le refroidissement de nombreuses centrales nucléaires s'avérant impossible - et non l'inverse.

Le 1er janvier dernier, 7 réacteurs nucléaires ont cessé définitivement de fonctionner : 2 en Angleterre, 2 en Bulgarie, 1 en Slovaquie. Et ce n'est qu'un début : le 10 novembre, M. Mandil, directeur de l'Agence internationale de l'énergie, a reconnu que "la tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera d'essayer de remplacer les centrales qui auront atteint leur fin de vie."

Or, le nucléaire ne couvre que 2% de la consommation mondiale d'énergie : une part infime et, nous l'avons vu, en déclin. Et dire qu'il y a encore des gens pour prétendre que ce pauvre nucléaire est capable d'empêcher le réchauffement climatique. Par contre, une catastrophe est toujours possible et les déchets radioactifs vont durer des millénaires...

Pour sauver la planète, il faut donc, simultanément, lutter contre le réchauffement climatique ET sortir du nucléaire. Il faut un développement à grande échelle des économies d'énergie - principalement dans les pays riches - et des énergies renouvelables. Utopique ? Au contraire, c'est la seule voie d'avenir.
Stéphane Lhomme - www.sortirdunucleaire.org

Les jours de l'ampoule à incandescence sont comptés

Le Monde - 25 mars 2007 - Haro sur les bonnes vieilles ampoules à incandescence qui chauffent plus qu'elles n'éclairent ! Première mondiale, le gouvernement australien a annoncé, le 20 février, son intention de les interdire d'ici à 2010 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. On estime que seulement 5 % de l'énergie consommée par les ampoules à bulbe avec filament est transformée en lumière. Selon le ministre australien de l'environnement, cette interdiction contribuera à faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 800 000 tonnes par an d'ici à 2012, et divisera le coût de l'éclairage par trois pour chaque foyer.

L'exemple australien fait des émules. La Californie, sous l'impulsion de son médiatique gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger et du député démocrate Lloyd Levine, veut se doter d'une loi qui interdira la vente des mêmes ampoules d'ici à 2012. Ce projet s'inscrit dans l'objectif de l'Etat de réduire d'un quart ses émissions de CO2 d'ici à 2020. "Si tous les Californiens remplaçaient leurs ampoules incandescentes par des fluo-compactes, cela équivaudrait - en quantité de dioxyde de carbone émis - à fermer une ou deux centrales électriques ou à retirer 400 000 voitures des routes", a estimé Arthur Rosenfeld, membre de la commission de l'énergie californienne et professeur de physique à l'université de Berkeley.

Au Canada, les provinces d'Ontario et de Colombie-Britannique songent à un projet similaire. Au Royaume-Uni, le ministre des finances, Gordon Brown, qui devrait bientôt succéder à Tony Blair, a aussi annoncé dans son discours du 13 mars une interdiction progressive des ampoules trop gourmandes. L'Europe, poussée par le Royaume-Uni et surtout l'Allemagne, envisage cette solution, mais avec une application très progressive : une décision concernant les foyers privés pourrait être prise en 2009.

Les ampoules à bulbe avec filament peuvent être remplacées par des lampes dites à décharge ou fluo-compactes, trois à cinq fois moins gourmandes en énergie et six à huit fois plus durables (6 000 à 8 000 heures). Leur lumière est, pour l'instant, plus bleue et moins flatteuse, mais cela devrait s'arranger, selon les industriels. Quant à leur prix, de 5 à 6 euros au lieu de 50 centimes, en moyenne, il est rentabilisé dès la première année grâce aux économies d'énergie.

Les fabricants se préparent activement à cette nouvelle donne. Devançant l'appel, Theo van Deursen, le PDG de Philips Lighting, leader mondial de l'éclairage, a appelé, le 7 décembre 2006, lors du forum européen de l'énergie, à arrêter la production des lampes à incandescence.
Source Réseau Sortir du nucléaire

Lhomme : la dialectique de l'échafaudage

BORDEAUX. Hier Stéphane Lhomme a été condamné pour s'être rebellé en grimpant le long du mur de la cour d'appel
La campagne s'immisce décidément partout. Hier, sur l'esplanade située devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, beaucoup se sont amusés à souligner qu'on pouvait croiser un ancien candidat à la présidentielle (Noël Mamère), un candidat en lice, en chair et en os (José Bové) et même les mots d'un autre candidat (Olivier Besancenot) qui a apporté tout son soutien par une lettre.
Tous là pour accompagner Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, attendu dans une des salles d'audience pour répondre de « rébellion et violences » à l'encontre, excusez du peu, d'un commissaire de police et d'un substitut du procureur de Bordeaux.
Tout remonte au 27 octobre dernier. Ce jour-là, une scène plutôt surréaliste s'était déroulée sur un échafaudage accolé à un bâtiment de la cour d'appel. Stéphane Lhomme avait profité des travaux en cours pour grimper tout en haut, et ainsi mieux se faire voir (et entendre) des médias aussitôt prévenus.
Le militant antinucléaire protestait alors contre « l'enterrement » d'une plainte déposée trois ans plus tôt contre les responsables de la centrale du Blayais, accusés d'avoir pompé et rejeté de l'eau sans les autorisations nécessaires à l'époque.
Ce matin-là, alors qu'il trônait en haut de la cour d'appel, le commissaire et le substitut ont voulu aller lui parler et sont montés sur la passerelle de chantier. Là, les versions divergent. Pour les uns, Stéphane Lhomme aurait volontairement refermé une trappe sur la jambe du magistrat et se serait rebellé à l'interpellation du commissaire.
Le militant antinucléaire, lui, nie toute violence, et évoque un geste malencontreux pour la trappe. Tout le monde s'en est largement remis depuis... Le commissaire comme le substitut ne se sont pas portés parties civiles, mais le parquet de Bordeaux, auquel Stéphane Lhomme reprochait justement une certaine inertie, a décidé de poursuivre le militant.
D'où le pique-nique organisé hier juste avant le procès et les prises de parole musclées de Noël Mamère ou de José Bové. Les deux hommes ont fustigé la tendance actuelle « à poursuivre en justice des militants de l'environnement ». Les deux ont fustigé « les lobbies, des OGM ou du nucléaire, qui interdisent tout débat en France ».
José Bové s'est même souvenu des charges policières à l'époque de la mise en service de la centrale de Braud-et-Saint-Louis. C'était en 1975. La centrale a depuis été construite, un décret vient de transposer une directive européenne sur la culture (certes très réglementée) des OGM en France, mais José Bové pense malgré tout que « le combat est en passe d'être gagné ».
Stéphane Lhomme a été condamné à 1 000 euros d'amende avec sursis. Il songe déjà à faire appel. Comme Jean-Michel Tastet, militant de Tchernoblaye, condamné lui aussi à 1 000 euros d'amende avec sursis, et à qui on repprochait une rébellion lors de son arrestation.
Sud-Ouest - 22 mars 2007 - Nicolas Rebière

Participez à un grand sondage, assez bien fait, sur l'énergie (et donc sur le nucléaire) : Cliquez  ICI

Source : Réseau Sortir du nucléaire


Nucléaire / 50 ans de l' "Europe" - Après les grandes manifestations contre le réacteur EPR
630 000 signatures déposées à Bruxelles le 23 mars 2007 contre le traité "Euratom"

Un traité peut en cacher un autre : le 25 mars 1957, jour même de la signature du Traité de Rome, sans la moindre consultation de la population, les dirigeants européens validaient un autre traité, toujours en vigueur aujourd'hui : Euratom.

Euratom sert à financer et promouvoir le nucléaire dans l'Union européenne (et au-delà). Du coup, même les pays qui ont refusé l'atome sont obligés de consacrer de l’argent à cette énergie pourtant si dangereuse et polluante.

Aussi, vendredi 23 mars 2007, des citoyens de différents pays européens vont remettre à Andris Piebalgs, Commissaire européen chargé de l'Energie, plus de 630 000 signatures demandant l'abrogation du traité Euratom.

Important : une cyclo-marche (parcours en vélo et à pied) est partie le 17 mars de Lille, après la manifestation contre l'EPR (60 000 manifestants dans toute la France), et arrivera à Bruxelles vendredi en fin de matinée pour la remise de la pétition.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" attire l'attention de l'opinion sur le caractère fondamentalement anti-démocratique du traité Euratom :

- il a été décidé par quelques technocrates sans la moindre consultation populaire, et ne comporte aucune date de fin de validité !

- il est contraire aux aspirations de 80% de la population européenne qui ne souhaite plus le moindre investissement dans le nucléaire, pour privilégier les économies d'énergie et le développement des énergies renouvelables.

Réseau "Sortir du nucléaire" – Fédération de 765 associations
Communiqué du 22 mars 2007 - Contact à Bruxelles : André Larivière 06.76.69.54.98

ARMES NUCLÉAIRES - France-Écosse : match nul !

Du 24 au 29 mars, un groupe de Français, adepte de la désobéissance civile et de l’action directe non violente, se rendra à Faslane en Écosse pour perturber l’activité nucléaire de l’armée britannique.

Depuis le 1er octobre 2006 et jusqu’au 30 septembre 2007, des groupes pacifistes britanniques ont lancé une campagne de résistance civile Faslane 365. Cette campagne consiste en un blocus pacifique de la base navale de Faslane (Écosse), où se trouvent les quatre sous-marins « Trident ». Ces sous-marins sont équipés de 200 ogives nucléaires. Chacune de ces têtes est huit fois plus puissante que les bombes lâchées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945. L’objectif de cette action de protestation est d’exiger le démantèlement de l’arsenal nucléaire de l’armée britannique, mais également de sensibiliser l’opinion publique au débat en cours au Parlement britannique sur le renouvellement de l’armement atomique du pays.

Pour répondre à l’appel international des pacifistes britanniques, un groupe de Français a décidé de se rendre sur la base militaire de Faslane. Les préoccupations antinucléaires sont en effet les mêmes de chaque côté de la Manche :

  • Reprise de la course aux armes nucléaires : pour la France, laser Mégajoule, quatrième sous-marin, nouveaux bombardiers nucléaires Rafale, nouvelles têtes nucléaires (TNO – Tête nucléaire océanique) et le nouveau programme du missile M51 – pour la Grande-Bretagne : renouvellement du parc nucléaire militaire.
  • Coûts financiers faramineux : au moins 30 milliards d’euros pour le renouvellement du système Trident (d’après Tony Blair), quant à la France, pour le M 51, il faut compter au moins 10 milliards d’euros.
  • Mise en danger de la population : radioactivité, accident de transport, attentat terroriste, prolifération des technologies nucléaires, risque de guerre nucléaire…
  • Violation de l’article VI du Traité de non-prolifération (TNP) par lequel les gouvernements se sont engagés à « l’élimination totale des armes nucléaires ».

Cette campagne s’inscrit dans le cadre de mobilisations européennes contre les armes nucléaires. En effet, depuis une décennie se multiplient des actions directes non violentes, dont des inspections civiles de bases militaires (Faslane-GB, Kleine Brogel-B, Biscarosse-F).

Le complexe nucléaire militaire ou civil réunit tous les éléments d’une escalade vers la destruction du monde.
Seul un désarmement nucléaire intégral assurera la sécurité de tous.

Pour plus de renseignements : www.faslane365.org/france et www.nonaumissilem51.org

Contact presse : Xavier Renou : 06 64 18 34 21
Communiqué de presse : 12 mars 2007


Peines légères pour les anti-nucléaire à Bordeaux

BORDEAUX (Reuters 21.03.07) - Stéphane Lhomme, porte parole du Réseau Sortir du nucléaire, et Jean-Michel Tastet, militant de l'association Tchernoblaye, ont été condamnés mercredi à Bordeaux à des peines d'amende avec sursis.

Ils étaient poursuivis pour des actes de violence sur des policiers et un magistrat lors d'une action menée le 28 octobre dernier dans la cour intérieure du tribunal de grande instance de la ville.
Stéphane Lhomme, qui préside l'association Tchernoblaye, elle-même membre du Réseau Sortir du nucléaire, et Jean-Michel Tastet se sont vus infliger 1.000 euros d'amende avec sursis chacun.
Jean-Michel Tastet a été également condamné à verser 450 euros de dommages et intérêts aux victimes et 450 euros au titre des frais de justice.
Le ministère public avait requis des peines d'amende en laissant au tribunal le soin d'en fixer le montant.
En milieu de journée, le candidat à la présidentielle José Bové et le député-maire de Bègles (Gironde) Noël Mamère (Verts) étaient venus soutenir les deux militants lors d'un rassemblement de quelques dizaines de personnes devant le tribunal.
Le candidat à la présidentielle de la LCR Olivier Besancenot a également fait lire une lettre de soutien.
Le 28 octobre dernier, Stéphane Lhomme et Jean-Michel Tastet s'étaient rendus au tribunal de grande instance et avaient tenté d'escalader un échaffaudage dressé le long d'un mur, dans la cour intérieure du bâtiment.
Jean-Michel Tastet en avait été empêché et avait été interpellé. Il lui était reproché d'avoir "résisté avec violence" aux policiers.
Stéphane Lhomme, qui avait réussi à accéder au cinquième étage de l'échaffaudage où il était resté quatre heures, était renvoyé devant le tribunal pour "avoir résisté avec violence" à un policier "dans l'exercice de ses fonctions" et "avoir commis des violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail" sur un substitut du procureur de la République.
Les deux accusés ont contesté ces faits devant le tribunal.
Cette action avait été menée pour obtenir du parquet une date d'audience pour la plainte déposée il y a trois ans par Tchernoblaye contre EDF.
Cette plainte visait la centrale nucléaire du Blayais, au nord de la Gironde, qui avait fonctionné pendant près de six mois (du 1er avril au 25 septembre 2003) en l'absence des autorisations de prélèvements et de rejets (eau chaude, produits chimiques) dans l'estuaire de la Gironde.
"Je suis révolté par ce jugement alors qu'il n'y a toujours pas de procès prévu contre la centrale nucléaire. La justice protège les puissants et condamne les citoyens innocents et pacifiques", a déclaré à Reuters Stéphane Lhomme.
"Comme il n'y a toujours pas de procès, Tchernoblaye annonce d'ores et déjà des actions spectaculaires pour dénoncer ce déni de justice", a-t-il ajouté.

Lhomme bien entouré au tribunal

José Bové et Noël Mamère soutiennent le militant de Tchernoblaye


Photo: K.M / metro
22 Mars 2007 - Métro - Stéphane Lhomme et Jean-Michel Tastet, militants antinucléaires, étaient convoqués mercredi, au tribunal correctionnel de Bordeaux, à la suite de leur bras de fer avec les forces de l’ordre lors d’une manifestation, en octobre dernier, contre les lenteurs de l’appareil judiciaire (leur plainte déposée il y a trois ans contre la centrale nucléaire du Blayais n’a pas encore été instruite).

Au milieu de la cinquantaine de sympathisants, le député-maire Vert de Bègles, Noël Mamère : “C’est comme pour les OGM, quand le gouvernement fait en sorte de retirer toute loi qui permettrait un débat démocratique devant la représentation nationale, a-t-il déclaré. Il faut bien que quelques courageux se lèvent.”

Le candidat alter-mondialiste à l’élection présidentielle, José Bové, a renchéri : “Près de 80% des Français ne veulent pas d’une nouvelle centrale nucléaire (…), mais la justice est toujours plus prompte à poursuivre les militants alors que les délinquants écologiques, eux, ne sont pas inquiétés.”

La mise en scène n’a pas échappé aux magistrats. Stéphane Lhomme a été condamné à 1 000 euros d’amende avec sursis, et l’autre militant à 1 000 euros avec sursis et à 900 euros de dommages et intérêts.

Forte mobilisation contre le nucléaire

Manifestation. Collectif des objecteurs tarnais.
Au domaine de Matens, a eu lieu la soirée de soutien aux campagnes de désarmement en France et en Europe. 150 personnes étaient venues participer à cette démarche citoyenne.
La soirée s'est déroulée dans une très bonne arnbiance, conviviale et chaleureuse, malgré l'importance des thèmes abordés lors des différentes interventions et au stand du COT (Collectif des objectrices et objecteurs tarnais). Le TOC, théâtre subversif, a suscité des éclats de rire dans la salle. Place des Arts, un groupe de chanson circi-acoustique et yipi-zélé a animé la soirée en musique.
Il a permis de faire le point sur l'armement nucléaire en Europe et en France et dinformer qu'une campagne contre l'armement nucléaire, et plus particulièrement contre le nouveau missile M51, se met en place en France.
Les bénéfices de cette soirée permettront de financer en partie cette campagne.
Pour plus d'informations, une réunion se tiendra le vendredi 2 mars à 21 heures au local du collectif (26, rue Camboulives à Albi. Une rue qui longe le jardin National) www.cot81.com
FL. Jeudi 22 février 2007 - La Dépêche du Tarn

Pour une conscience citoyenne

Concert. Ce soir avec le COT 81
Ce soir, à partir de 20h30, au domaine de Matens, le COT81, organise un concert de soutien aux campagnes de désarmement nucléaire en France et en Europe. En deux mots, Cot81, comité des objecteurs et objectrices du Tarn existe depuis une trentaine d'années. En septembre 2006, un rassemblement avait lieu au centre d'essai des Landes contre ce programme M51 (missile à 6 têtes nucléaires et d'une portée de 8000km). Cette première inspection citoyenne avait pour but de constater la non-application du TNP. Ces actions réunissant des citoyens et des associations de toutes parts, dont le Cot 81, ont fait naître un élan citoyen visant à faire appliquer le droit international et plus particulièrement le TNP. Le concert de samedi aura pour but d'expliquer la position de la France et de faire le point sur ces mouvements citoyens européens. Un éclairage sera fait sur les Britanniques qui depuis octobre 2066 ralentissent le fonctionnement de la base nucléaire Faslane en Ecosse. Ce sera l'occasion de faire la lumière sur cette situation et de réunir des fonds pour que fin mars un collectif français puisse se joindre à eux.
FL. Article du 10 février 2007 - La dépêche du Tarn

«L'EPR Noël est une ordure»

Nucléaire. Le projet de réacteur de Flamanville a réuni des milliers d'opposants dans cinq villes de province.

Libération du 19 mars 2007
Manif anti-EPR à Rennes, Lyon, Lille, Toulouse et Strasbourg

La manifestation anti-EPR ­ organisée samedi dans cinq villes de France par le réseau Sortir du nucléaire, qui fédère 760 associations ­ a donné lieu à une mobilisation soutenue pour dénoncer les réacteurs de troisième génération et exiger la fermeture des centrales nucléaires, à commencer par les plus anciennes (Fessenheim, Tricastin, Le Blayet et Bugey). Le plus grand rendez-vous a eu lieu dans l'Ouest, en partie grâce à la proximité de Flamanville (Manche), endroit choisi par Areva pour implanter le premier réacteur pressurisé européen.

A Rennes
Chèques géants et coiffe bigoudène
Une foule enjouée, déterminée (40 000 d'après les organisateurs, quatre fois moins selon la police) donne aux rues de Rennes une dominante jaune soleil pétant. Ponchos bouton d'or, gilets de sauvetage, cirés... tout est bon. Question antinucléaire, les Bretons ont quelques acquis de lutte têtue : Le Pellerin et Le Carnet en Loire-Atlantique, Plogoff dans le Finistère. Il y a des barbus et des mamans tapant sur des boîtes de conserve, un faux Père Noël pour un jeu de mots : «L'EPR Noël est une ordure», un type en costume de lapin blanc, des percussionnistes et un Olivier Besancenot, des monocyclistes et des joueurs de bombarde, des amoureux et des fanfares, des photos d'enfants irradiés et des chèques géants affichant le coût du réacteur : 3,3 milliards d'euros. «Faut pas rater la présidentielle pour avoir une discussion très sérieuse sur le nucléaire, dit Annette, une retraitée de Granville. Même si c'est pot de terre contre pot de fer. EDF, Areva n'arrêtent pas de mentir. Dans la zone de Cherbourg, le nucléaire, c'est un tabou. L'emploi sert de chantage, et les gens préfèrent ne pas savoir si leur môme a une leucémie.» La punkette surmontée d'une coiffe bigoudène en carton se repère plus que Corinne Lepage. Mais où est Bové ? Porte-parole de la Confédération paysanne, François Dufour, détaille un mot d'excuse : «La fin de semaine a été rude. José m'a appelé ce matin du Larzac, du fond de son lit où il grelottait.» Une grippe. Le député Vert Yves Cochet sera le seul animal politique connu à prendre la parole à l'issue du défilé.

A Lyon
Pessimisme côté candidats
Place Bellecour, à Lyon, Michèle Rivasi appelle dans le micro Ségolène Royal à «résister aux pronucléaires». L'ancienne députée socialiste de la Drôme (aujourd'hui membre des Verts) et fondatrice de la Criirad, commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité, est venue dénoncer l'EPR de Flamanville et aussi mettre en garde contre le projet Suez d'un EPR sur le site de la centrale nucléaire de Tricastin, au sud de Montélimar. Les quelque 6 000 manifestants venus de la région Rhône-Alpes, mais aussi d'Auvergne et du sud de la France, applaudissent. Le long cortège jaune se dirige ensuite vers le siège régional d'EDF, protégé par un important dispositif policier. Pierre, un instituteur de 50 ans, est descendu des monts du Lyonnais. Il est plutôt pessimiste. Aucun des candidats ayant une chance de gagner les présidentielles n'est selon lui «prêt à engager un vrai débat sur la question».

A Lille
«On avance à reculons»

A Lille, les manifestants (2 000 à 3 000) sont un peu moins nombreux, mais la foule tout aussi colorée. Des vélos fleuris, avec klaxons à poire, lestés de chariots remplis d'enfants, de provisions, de tracts. Partout du jaune. Boléros fluo de cyclistes, jonquilles ou forsythias aux boutonnières, parapluies et faux bidons radioactifs jaunes. Partout des enfants, dont Pierre, 12 ans, qui a créé sa pancarte : «EPR, éternelle pollution radioactive». Autour, des anars, des Verts, des réseaux de citoyens, des marchands de panneaux solaires. Sur scène, devant le palais des Beaux-Arts, quelqu'un explique qu'un réseau régional «de scientifiques et de citoyens réfléchit à trouver les solutions concrètes de sobriété énergétique» pour échapper à l'EPR , un projet qui, selon lui, est aussi dans les cartons pour la centrale de Gravelines. L'étude alternative de l'association Virage Energie est attendue pour 2008. Rue du Molinel, la manif démarre en marche arrière «pour montrer qu'avec l'EPR on avance à reculons». Olivier, cheminot, imagine des «tuiles solaires sur tous les toits du Nord-Pas-de-Calais pour se passer d'une bonne partie de la centrale de Gravelines. C'est vraiment pas le nucléaire ou la bougie».

A Toulouse
Voynet tape sur la gauche

A Toulouse, temps ensoleillé, bon état de la pelouse de la prairie des Filtres, arbitrage policier correct. Jeu engagé mais classique. Dominique Voynet a apprécié le rassemblement de plusieurs milliers de personnes sur la rive gauche de la Garonne. Tout juste arrivée de Béziers, où elle participait le matin à une manifestation pour la langue d'oc, la candidate des Verts s'est glissée discrètement dans la manifestation, sans prise de parole préalable. L'EPR de Flamanville serait un enjeu majeur de cette campagne présidentielle, explique-t-elle, si seulement y étaient abordés les débats de fonds qui induisent les choix de société : «J'ai le sentiment que les candidats passent au contraire leur temps à répondre aux convocations des groupes de pression et à leur faire des promesses.» Elle se désole surtout de l'état de la gauche face à la question de Flamanville. Seule Ségolène Royal s'est engagée à un moratoire, compte-t-elle : «Le PCF de Marie-George Buffet reste muet sur le chapitre.» La gauche dans son ensemble est de toute façon, selon elle, frappée d' «atonie et d'aboulie», sans voix et sans volonté face à la politique nucléaire d'EDF. La manifestation inondait le Pont-Neuf et les quais de la Garonne.

A Strasbourg
Couchés place de la République

A Strasbourg, drapeaux et casaques orange pour les uns, robes noires, coiffes alsaciennes et masques à tête de mort pour les autres. Les militants de Bure Stop et ceux de Stop Fessenheim étaient les plus visibles dans un rassemblement qui a réuni 2 100 (selon la police) à 5 000 personnes (selon les organisateurs). Les premiers s'opposent depuis huit ans, dans la Meuse, à la construction d'un site pilote d'enfouissement de déchets nucléaires. Les seconds se battent depuis trente ans pour la fermeture de la centrale nucléaire alsacienne, la plus vieille de France. Le collectif a interrogé à ce sujet les candidats à la présidentielle. Et, parmi les éligibles, en a retiré «un élément de confiance vis-à-vis de Ségolène Royal», reconnaît Alain Schaffhauser, membre fondateur. La candidate PS s'est aussi engagée à fermer Fessenheim «si les conditions le permettent». Les militants ont retenu l'engagement.
Présent dans la foule, Antoine Waechter, qui n'a pas réuni le nombre de parrainages requis pour postuler à la présidentielle, se dit en revanche prêt à faire confiance à François Bayrou : «Nous en sommes au stade de l'hypothèse. Elle reste à vérifier», précise le président du Mouvement écologiste indépendant (MEI), figure historique de l'écologie politique et tenant du «ni droite ni gauche». Pourtant, sur le sujet du jour, c'est tout vu. «La première chose que nous a dite Bayrou, c'est que le nucléaire n'était pas négociable», reconnaît-il. Les Verts et la LCR, leurs porte-parole Yann Wehrling et Alain Krivine, des partisans de José Bové, la CGT et des anarchistes, Greenpeace et Droit au logement, ainsi que quelques Allemands, achevaient de colorer un défilé qui a fait, deux heures durant, le tour du centre-ville. Les manifestants se sont ensuite couchés place de la République, entre la préfecture et les tentes des Don Quichotte, pour trois minutes de die in, toutes sirènes hurlantes.

Source Réseau Sortir du nucléaire

Nucléaire, nouveaux réacteurs, ce qu’en disent les candidats

Nicolas Sarkozy (UMP). Pour le candidat UMP, le nucléaire est clairement « l’énergie du futur ». Devant la Fondation Hulot, il avait estimé que « nous n’avons pas d’autre alternative propre pour fournir une énergie de masse ». Le programme législatif de l’UMP préconise d’ailleurs le maintien et le renouvellement du parc nucléaire. Autre originalité : Nicolas Sarkozy aborde la question de la transmission de cette technologie. Lors d’une conférence de presse sur la politique internationale, il a proposé à l’Algérie « avant d’autres états », un accès au nucléaire civil en échange de partenariats gaziers. Nicolas Sarkozy est enfin favorable à l’EPR.

Ségolène Royal (PS). « La France ne pourra pas se passer du nucléaire, mais nous devons en premier lieu limiter sa place dans la consommation énergétique », a déclaré la candidate socialiste, qui a pris devant Nicolas Hulot l’engagement de « ramener la part de l’électricité d’origine nucléaire à 50% d’ici 2017 ». Elle s’est également engagée par écrit à « refaire le débat sur la construction de l’EPR ».

François Bayrou (UDF). Le leader centriste préconise un « maintien maitrisé et transparent du nucléaire civil ». La transparence est aussi son maître-mot sur le dossier des nouveaux réacteurs. « Les conditions du débat public sur l'EPR n'ont pas été satisfaisantes », écrit-il.

Jean-Marie Le Pen (FN). « Il faut encourager la recherche en vue d'obtenir un nucléaire propre et sûr », estime le président du FN, tout en s’engageant à « maintenir notre effort de production d’énergie nucléaire ». Il s’engage en faveur des réacteurs de nouvelle génération et de la recherche sur la fusion.

Marie-George Buffet (PCF). Personnellement, la candidate communiste penche pour « un nucléaire propre, sécurisé, durable et surtout 100% public ». Mais elle promet d’organiser un « débat citoyen » sur le sujet « tranché par un référendum ». Elle se déclare favorable aux nouveaux réacteurs EPR et ITER.

Dominique Voynet (les Verts). « Je propose une loi de sortie programmée du nucléaire et l’abandon des projets ruineux et sans avenir (EPR et ITER) », martèle la candidate écologiste. Le programme des Verts précise cet objectif : Voynet fixe la fermeture de toutes les centrales au plus tard en 2030.

Olivier Besancenot (LCR). La ligne du candidat trotskyste est claire : s’il est élu, il « engagera l’arrêt immédiat du nucléaire militaire et la reconversion programmée du nucléaire civil ».

José Bové (mouvement altermondialiste). Pour lui, « le débat est ouvert ». Son programme préconise un moratoire immédiat sur la construction de nouveaux réacteurs, suivi d’un « débat national sur la politique énergétique » engagé dans la première année de son mandat, tranché par un référendum qui devra choisir entre « une sortie progressive du nucléaire ou maintien d’un nucléaire sécurisé ». Moins de nuances sur l’EPR : il a prévenu qu'il pourrait appeler à « démonter des pylônes pour empêcher » la construction du réacteur.

Philippe de Villiers (MPF). Le candidat souverainiste veut « sortir du tout-pétrole et du tout-nucléaire », sans plus de précisions. Quant à l’EPR, il demande un "moratoire jusqu'à la résolution du problème des déchets" nucléaires.

Frédéric Nihous (CPNT). Le candidat des chasseurs n’évoque pas de sortie du nucléaire. Son programme préconise la « promotion des énergies renouvelables de façon complémentaire à l’énergie nucléaire ». Il est « pour le maintien de cette énergie propre qui nous garantit l'indépendance énergétique ». De même, il est favorable à la construction de l’EPR.

Arlette Laguiller (LO). Sans s’étendre sur le nucléaire, la candidate d’extrême gauche veut « un pôle public de l’énergie renationalisé, en y incluant toutes les autres sources d’énergie y compris le pétrole, le charbon et les énergies renouvelables ». Sur l’EPR, elle a répondu aux associations qu’elle ne pouvait se prononcer de façon « aussi péremptoire et limitée sur le projet ».

Gérard Schivardi (soutenu par le PT). Sur l’EPR, il n'a pas fait connaître son point de vue. De même, aucune référence au nucléaire ou à la politique énergétique n’apparaît sur son site officiel.

Le Figaro.fr – 18 mars 2007 - Source : Réseau Sortir du nucléaire

62 000 manifestants à travers toute la France contre l'EPR

Mobilisation historique contre le nucléaire : 62 000 manifestants à travers toute la France

Avec 40 000 manifestants à Rennes, 8 000 à Lyon, 5 000 à Toulouse, 5 000 à Strasbourg et 4 000 à Lille, ce sont au total 62 000 personnes qui ont manifesté ce samedi 17 mars à travers toute la France contre le réacteur EPR et pour des alternatives au nucléaire.
Un succès incontestable digne des plus grands rassemblements des années 70.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" se félicite de cette mobilisation historique pour un autre avenir énergétique. Il demande aux candidats à l'élection présidentielle de s'engager à annuler la construction de tout projet de réacteur nucléaire EPR, à Flamanville en Normandie ou ailleurs.


Rennes le 17 mars. Photo Réseau Sortir du nucléaire

Le nucléaire n'est pas une fatalité. Des alternatives énergétiques sont possibles : économies et efficacité énergétique, énergies renouvelables sont les seules solutions acceptables pour l'avenir. Elles sont beaucoup plus créatrices d'emploi que le nucléaire et plus sûres pour l'avenir.
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est temps que la classe politique entende la voix d'une vaste majorité des français qui ne veut pas rester prisonnier d'un modèle énergétique fondé sur le nucléaire, modèle dépassé, centralisé et dangereux.
Aujourd'hui, 59% des Français se prononcent en faveur d'une diminution du nucléaire en France (1). Il est temps que la volonté populaire soit respectée.

Avec le réacteur nucléaire EPR, c'est le renouvellement du parc nucléaire tout entier qui est en jeu avec des dizaines de nouveaux réacteurs. Si l'EPR est construit, il condamnera toute politique ambitieuse de maîtrise de l'énergie et de développement des énergies renouvelables pour les cent prochaines années !

Le réacteur EPR coûterait au minimum 3,3 milliards d'euros, payés directement par les consommateurs d'EDF. L'étude du cabinet d'étude d'experts indépendants "Les sept vents du Cotentin" montre que cette même somme permettrait de produire autant d'électricité à partir d'énergies renouvelables et de créer 15 fois plus d'emplois.(2)

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", les 62 000 manifestants ont clairement démontré qu'ils ne voulaient pas de relance du nucléaire en France. Ils doivent être entendus !

Communiqué du Réseau Sortir du nucléaire le 17/03/2007 - Contact presse : Stéphane Lhomme ­ 06 64 100 333 ou 04 78 28 29 22

(1) Grand sondage européen Eurobaromètre de février 2007 réalisé dans les 27 Etats de l'Union européenne et auprès de 26 000 personnes à télécharger ici (en pdf) : http://europa.eu.int/comm/public_opinion/archives/ebs/ebs_247_fr.pdf

(2) Voir : l'Etude sur les alternatives au réacteur EPR


Rennes le 17 mars. Photo Réseau Sortir du nucléaire

Jugeant l’enjeu "considérable", Ségolène Royal s'engage à refaire le débat sur le réacteur nucléaire EPR !

A deux jours des manifestations "Stop-EPR" à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse
Par courrier adressé le 15 mars 2007 au Réseau "Sortir du nucléaire" (cf ci-dessous), Mme Royal s'engage, si elle est élue, à ce que soit refait le débat sur la construction du réacteur nucléaire EPR. La candidate socialiste estime que "la décision de lancer l'EPR a été prise par le gouvernement actuel dans des conditions d'analyse et de débat tout à fait contestables". Mme Royal estime nécessaire "un débat approfondi non seulement sur l'EPR mais sur l'ensemble du dossier". Elle ajoute : "J'engagerai donc ce débat"

Le Réseau "Sortir du nucléaire", s'il préférerait une annulation pure et simple de la décision de construire l'EPR, considère avec intérêt la perspective d'un nouveau débat pluraliste et équilibré qui devra avoir comme préalable indispensable un moratoire suspensif des travaux en cours avec l’annulation de toutes procédures et autorisations tant au niveau de l’Etat que celui de la Préfecture de la Manche. Le gouvernement actuel qui devrait signer le décret d'autorisation de l’EPR de Flamanville d'un jour à l'autre, tente de rendre irréversible la construction du réacteur avant l’arrivée d’un nouveau gouvernement. La construction de l’EPR devrait débuter en décembre 2007 : il est donc toujours temps de remettre en cause ce projet illégitime.

Le Réseau Sortir du nucléaire, Fédération de 765 associations, rappelle qu'un de ses porte-parole a été placé en garde à vue par la DST en mai dernier pour la possession d'un document confidentiel défense qui reconnaît la vulnérabilité de l'EPR en cas de crash suicide. Un débat démocratique permettrait de mettre ces données en discussion au lieu de cacher la vérité aux citoyens et de réprimer les militants.

Après avoir rassemblé 30 000 personnes à Cherbourg le 15 avril dernier, le collectif Stop EPR (piloté par le Réseau Sortir du nucléaire) entend poursuivre la mobilisation pour peser sur les candidats à l’élection présidentielle le 17 mars, à cinq semaines du premier tour de l’élection présidentielle, avec cinq manifestations simultanées à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse.

Contact : Stéphane Lhomme – Tel. 06 64 100 333
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 765 associations - Communiqué du jeudi 15 mars 2007 - http://www.stop-epr.org

«Le suicide apparaît comme un acte ultime de résistance»

Libération - jeudi 15 mars 2007 - Sonya Faure
Annie Thébaud-Mony, sociologue, critique les conditions de travail dans le nucléaire:

Les suicides de salariés commencent à inquiéter les employeurs. Après Carlos Ghosn, le PDG de Renault à qui la direction du Technocentre de Guyancourt (Yvelines) doit remettre aujourd'hui un «plan d'actions concrètes», c'est cette fois EDF qui décide de mettre en place une «mission d'écoute et de compréhension» pour étudier la situation à la centrale nucléaire de Chinon, dans l'Indre-et-Loire. Quatre de ses employés se sont suicidés en deux ans.

Un revirement de la part d'EDF puisque, la semaine dernière, le tribunal des affaires de la Sécurité sociale de Tours se penchait justement sur le cas de Dominique Peutevynck ( Libération du 6 mars). Cet agent EDF avait décidé de mettre fin à ses jours, à 49 ans, en août 2004. La caisse primaire d'assurance maladie avait estimé que ce suicide avait un rapport avec ses conditions de travail et pouvait donc être classé comme «maladie professionnelle», et EDF conteste cette décision. Les juges ont mis l'affaire en délibéré pour le 14 mai. Annie Thébaud-Mony, sociologue et directrice de recherches à l'Inserm, a recueilli pendant dix ans des paroles d'agents EDF et de salariés sous-traitants travaillant dans les centrales nucléaires (1). Elle revient sur les suicides de travailleurs du nucléaire.

En moins de deux ans, quatre salariés de la centrale nucléaire de Chinon se sont suicidés. Est-ce que cela vous étonne ?
Malheureusement pas. Certes, un suicide est toujours un acte personnel. Mais dans ce genre d'affaire, il faut aussi poser la question de la responsabilité de l'employeur : comment le travail a-t-il pu contribuer à cet acte ? Lors de mon étude, les médecins du travail des centrales nucléaires EDF m'ont confirmé que les conditions se dégradaient depuis quinze ou vingt ans. D'un côté, les salariés d'EDF sous statut qui ont le plus souvent des postes d'encadrement, chargés de la conduite ou de la maintenance. De l'autre, les sous-traitants, parmi lesquels beaucoup de CDD ou d'intérimaires, travaillent sous irradiation au coeur des centrales. Le salarié qui s'est suicidé en 2004 travaillait à la maintenance. Il avait à gérer toutes les contradictions de l'industrie nucléaire : mener à bien des contraintes impossibles ­ notamment le respect des normes de sécurité ­ dans des délais toujours plus courts. EDF fait de plus en plus souvent appel à des sous-traitants : les marchés ont été décrochés par des entreprises qui ont écrasé les coûts, notamment en déléguant des tâches à d'autres prestataires.
Il n'est pas rare aujourd'hui de voir 5 ou 6 niveaux de sous-traitance dans les centrales. En bout de chaîne, les opérateurs subissent une pression très forte et leur sécurité n'est pas toujours assurée. Les agents EDF sont les mieux placés pour le savoir, mais ils n'ont plus prise sur ce travail opérationnel délégué aux sous-traitants. Et ils sont eux-mêmes pris en tenaille : ils ont des objectifs à tenir. Chacun s'emploie donc à donner la version officielle qu'attend EDF : tout va bien. Pourtant, dans nos entretiens, cette inquiétude pour les ouvriers précaires, mais aussi pour la sécurité des installations, revenait sans cesse. Les agents craignaient terriblement la dispersion des savoir-faire dans le domaine de la sûreté nucléaire, au fil de cette sous-traitance en cascade. Face à ce sentiment d'impuissance, le suicide peut apparaître comme un acte ultime de résistance. Refuser de se laisser atteindre dans sa dignité au travail.

Moins visibles, sans doute moins comptabilisés, les suicides existent aussi chez les sous-traitants des centrales...
Une vague de suicides est apparue dès 1995 parmi les sous-traitants d'EDF. Rien qu'en 1995, la coordination des syndicats CGT de la centrale de Chinon avait repéré sept cas. Un médecin du travail m'avait dit : «Vous verrez, ça touchera bientôt les salariés sous statut.» Pour les sous-traitants, le sentiment d'impuissance est doublé d'une instabilité professionnelle. En 1992, j'avais rencontré Patrick, un intérimaire. A l'époque il allait bien, mais la pression due à sa situation d'intérimaire le taraudait. En effet, pour respecter les limites individuelles d'exposition aux radiations ionisantes, EDF fait se succéder, sur les postes exposés, des travailleurs recrutés par le biais de la sous-traitance et de l'intérim. C'est la «gestion de l'emploi par la dose».
Les travailleurs doivent porter des dosimètres qui enregistrent la dose de rayonnement à laquelle ils sont soumis et transmettent l'information par informatique à EDF. Quand le travailleur atteint la dose maximale autorisée, l'accès à la centrale lui est fermé. Pour un CDD ou un intérimaire, la mission est finie d'office. Il ne travaillera que plusieurs mois plus tard quand il aura remis à zéro son «crédit d'irradiation». EDF reporte ainsi la responsabilité de la gestion des risques de radiation sur les salariés eux-mêmes, ce qui les fragilise. Deux ans plus tard, je suis revenu sur le site où Patrick travaillait. J'ai appris qu'il s'était suicidé, à 32 ans. Son décès n'a pas été reconnu maladie professionnelle. Il avait atteint une nouvelle fois sa «dose» et, donc, a perdu son contrat. Il s'est tiré une balle dans la tête le jour où son agence d'intérim lui a refusé une avance financière.

Pourquoi, depuis les trois suicides au Technocentre Renault, parle-t-on plus des suicides et de leur lien avec le travail ?
C'est plus qu'un effet de mode : au contraire, il y a depuis quelques années une inversion de tendance dans l'âge des suicides. Alors qu'ils touchaient très majoritairement les plus âgés, aujourd'hui, de plus en plus d'hommes de 30 à 45 ans se suicident. Comme la plupart des cas récents chez Renault, Peugeot, EDF... Je pense que cette tendance peut être reliée aux transformations de l'organisation du travail ­ qui n'est évidemment pas spécifique à ces trois entreprises : flexibilité et obligation de résultat. Qu'ils soient précaires ou sous statut, ouvriers ou cadres, les travailleurs n'ont plus la possibilité de négocier les moyens qu'on met à leur disposition pour atteindre leurs objectifs. Et si les pouvoirs publics et les entreprises attendent qu'on leur apporte la preuve statistique que le suicide est lié aux conditions de travail, nous n'aurons plus qu'à compter les morts.

(1) Lire Travailler peut nuire gravement à votre santé, la Découverte, 19 euros.

Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : ce qui n'est pas dit, c'est que la vague actuelle de suicides dans le nucléaire correspond à la mise en oeuvre depuis 2002 par EDF d'un plan drastique de restrictions budgétaires dans les centrales nucléaires, qui aggrave le risque de catastrophe (déjà élevé par nature) et soumets les salariés à une terrible pression. Tout ceci est expliqué dans "L'insécurité nucléaire". Un extrait concernant les salariés est justement consultable ici : http://tchernobyl.en.france.free.fr/salaries.htm

Nucléaire : la justice bienveillante avec le CEA

Malgré un mort et un rapport accablant, il a fallu treize ans de lutte des victimes pour obtenir le procès de l'explosion de Cadarache en 1994.

Libération - jeudi 15 mars 2007 - Aix-en-Provence envoyé spécial - Michel Henry
Qui a dit que la justice ne respectait pas la présomption d'innocence ? Pas le CEA (Commissariat à l'énergie atomique). Gravement mis en cause par un rapport d'experts après un accident du travail mortel dans son centre de Cadarache (Bouches-du-Rhône), le CEA n'a pas été poursuivi par la justice, à la grande colère des parties civiles, contraintes de se rabattre sur une citation directe pour faire comparaître l'établissement en correctionnelle. Le procès a eu lieu, mardi, à Aix-en-Provence, mais le CEA a contesté la recevabilité de la citation. Cette fois, le tribunal lui a donné tort, estimant la citation recevable. Le procès pourrait-il donc se tenir ? Pas sûr. Le CEA va sans doute faire appel de cette décision de forme. L'audience sur le fond a été, elle, renvoyée au 11 décembre. Au mieux.

«Série de carences». L'affaire semble pourtant limpide. Le 31 mars 1994, une explosion, due à l'emballement d'une réaction chimique lors du démantèlement du réacteur nucléaire expérimental Rapsodie, fait un mort et quatre blessés, sans provoquer de problème radioactif. Après sept ans d'enquête, les experts nommés par le juge d'instruction rendent leur rapport en 2001. L'accident est, selon eux, dû «à l'utilisation d'un procédé chimique insuffisamment maîtrisé». Ils relèvent une «série de carences» qui «résultent de fautes par imprudence, négligence et manquements à des obligations de sécurité». Parmi les fautifs désignés : la victime décédée, la direction générale du CEA, l'Institut de protection et de sûreté nucléaire, et la Direction de la sûreté des installations nucléaires.

Mais, après avoir énuméré ces responsabilités, la vice-procureure Martine Giacometti délivre un réquisitoire de... non-lieu. Elle estime que «les insuffisances relevées à l'égard des personnes physiques n'étaient pas susceptibles d'être poursuivies pénalement». Il aurait fallu «une faute délibérée». Or, «tel n'apparaît pas être le cas». Le juge d'instruction Guenaël Le Gallo embraye et signe le non-lieu, le 13 juillet 2005.

Les parties civiles enragent. Elles ne font pas appel, mais délivrent une citation directe en correctionnelle pour homicide et blessures involontaires, uniquement contre le CEA en tant que personne morale. La démarche, inhabituelle, fâche la vice-procureure, qui l'estime contraire au droit : «C'est une hérésie juridique ! [...] Nous ne sommes pas dans une République bananière !» En retour, les victimes expriment leur courroux. Me Olivier Lantelme, pour la veuve de l'ingénieur décédé, dénonce «des enjeux politico-financiers» menant à «treize ans d'enfouissement» du dossier. Pour la CFDT, Me Laurent Beziz évoque «un scandale judiciaire, oeuvre concertée du CEA et du représentant du ministère public [...], une véritable filouterie : tout a été fait pour protéger le CEA», alors que «rares sont les affaires dans lesquelles la responsabilité d'une personne est autant établie».

«Inimaginable». Miraculé judiciaire, le CEA ne plie pas, au contraire. Il réclame un euro de dommages et intérêts, pour «le préjudice moral évident» qu'il subirait de la part des parties civiles. Selon son avocat, Me Jean Neret, «l'accident était imprévisible, inimaginable. Pour cela seul, les attaques des parties civiles s'évanouissent». Et de reconnaître : «Bien sûr, on aurait pu faire autre chose si on avait su. Mais on n'a compris qu'en 1999 ce qui a pu se passer. Et d'ailleurs, tout procédé de ce type est aujourd'hui banni.» L'ingénieur René Allègre, mort à 59 ans, peu avant la retraite, serait ravi de l'entendre. Le 31 mars 1994, il s'est précipité pour appeler les secours quand il a vu l'explosion imminente. Il en est mort.

Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : tout est dit dans cet article ! La justice protège l'industrie nucléaire en général et le CEA en l'occurrence. Les dirigeants du CEA se conduisent avec la pire ignominie, comme ils le font aussi vis à vis des populations (algériens et polynésiens) et des "vétérans" (les propres salariés du CEA !) qu'ils ont irradiés lors des essais nucléaires. Le "lobby nucléaire" n'est pas une fiction, c'est une mafia qui rackette depuis 50 ans des centaines de milliards d'euros d'argent public... pour nous irradier.

Avant les manifestations du 17 mars, Nicolas Hulot demande un moratoire suspensif sur le réacteur nucléaire EPR

Par un courrier du 12 mars 2007 (ci-dessous) adressé au Collectif international "STOP-EPR" (animé par le Réseau "Sortir du nucléaire"), Nicolas Hulot écrit : "Je pense personnellement qu'il est urgent d'attendre, que rien n'oblige la France à investir aujourd'hui sur ce nouveau réacteur. Aussi, je soutiens votre démarche qui demande un moratoire suspensif et un vrai débat démocratique. J'appelle à ce que le futur gouvernement de la France organise ce débat dans des conditions de démocratie irréprochables".

Pour le Réseau “Sortir du nucléaire”, un moratoire suspensif devrait signifier l’annulation de toutes procédures et autorisations tant au niveau de l’Etat que celui de la Préfecture de la Manche.

Le Réseau "Sortir du nucléaire dénonce en effet les conditions d'organisations du "Débat public" (octobre 2005-février 2006) :

- ce "débat" a eu lieu après que les parlementaires eurent voté la construction du réacteur EPR,

- la contribution du Réseau "Sortir du nucléaire", faisant référence à un document "confidentiel défense" qui souligne la vulnérabilité de l'EPR en cas de crash suicide, a été censurée.

Par ailleurs, un véritable débat doit exposer équitablement les arguments de chacun. Or, le Débat public a mis EDF en situation d'intervenant principal, les opposants étant réduits au rôle de faire-valoir. Il n'est donc pas étonnant que les principales associations aient boycotté cette véritable parodie de démocratie. Un véritable débat sur l' EPR reste donc à organiser...

La mobilisation Stop-EPR rassemble bien au delà des antinucléaires : des organisations (comme ATTAC ou CAP 21, mouvement de Corinne Lepage) et des dizaines de milliers de citoyens, qui n'ont pas forcément de position arrêtée sur le nucléaire, estiment que la construction de l'EPR serait totalement injustifiée.

D'ailleurs, l’Eurobaromètre (grand sondage organisé par la Commission européenne) de février 2007, réalisé dans les 27 Etats de l'Union européenne et auprès de 26 000 personnes, montre que 61% des européens et 59% des français se prononcent en faveur d'une diminution de la part du nucléaire.

Dans la perspective des rassemblements du 17 mars à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse, ce soutien de Nicolas Hulot est un élément supplémentaire, de taille, qui vient s'ajouter à la très forte mobilisation contre l'EPR.

Plus d’infos sur : http://www.stop-epr.org
Réseau “Sortir du nucléaire” - Fédération de 765 associations - Communiqué de presse du mardi 13 mars 2007

José Bové et Noël Mamère avec Stéphane Lhomme

Sud-Ouest - Mardi 13 mars 2007
José Bové et Noël Mamère participeront à un rassemblement le mercredi 21 mars devant le palais de justice de Bordeaux. Ce jour-là, Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", et Jean-Michel Tastet, membre de Tchernoblaye, comparaissent pour des "violences" à l'encontre d'un magistrat et d'un officier de police.

Le 27 octobre 2006, les militants de Tchernoblaye avaient occupé un échafaudage pour dénoncer la lenteur de la justice dans l'instruction d'une plainte pénale contre EDF pour "exploitation illégale" de la centrale nucléaire du Blayais entre avril et septembre 2003.

"Nous n'avons jamais tapé sur quelqu'un" se défend Stéphane Lhomme en dénonçant la méthode "irresponsable" utilisée ce jour-là pour le déloger de l'échafaudage.

L'association appelle à un rassemblement pacifique à midi devant le Palais de Justice, rue des frères Bonie, le jour de l'audience, avec pique-nique, musique et prises de parole. Un Comité de soutien a été constitué. Outre José Bové et Noël Mamère, en font partie Olivier Besancenot, Simon Charbonneau, etc.

Plus d'informations sur http://tchernoblaye.free.fr et http://www.sortirdunucleaire.org


Un ancien commando du plateau d'Albion demande des comptes à l'armée

Le Monde - 13 mars 2007 - Claudia Courtois - Depuis sept ans, Leny Paris, un ancien appelé du contingent qui a travaillé sur le plateau d'Albion, se bat contre la maladie : il est persuadé que sa nécrose osseuse sévère est due à une irradiation dans cette région où il faisait partie des commandos de l'armée de l'air.

Entre septembre 1990 et juillet 1991, le jeune homme - à peine 20 ans - est engagé dans l'équipe de protection et d'intervention (EPI) de l'armée de l'air sur ce site de lancement de missiles nucléaires sol-sol balistiques de la force de dissuasion nucléaire française. Le site très surveillé s'étend sur 800 km2, entre la Drôme, le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence, et fermera en 1996 à la demande de Jacques Chirac.

M. Paris était chargé de surveiller certaines des dix-huit zones de lancement (ZL) de missiles : " On allait trois à quatre fois, voire dix fois par semaine sur ces zones. Lors des convois, on pouvait rester des heures à un mètre des ogives nucléaires qui allaient être chargées dans les ZL, explique-t-il. On avait des tenues de protection nucléaire mais pas de dosimètre personnel, et des masques à gaz qu'on ne mettait pas car il faisait trop chaud et personne n'insistait pour qu'on les porte. "

Les premiers soucis de santé apparaissent en 1992 - une kératite et des orgelets aux yeux - " moi qui n'avais jamais été malade et ne m'était rien cassé jusque-là ". En 2000, il se fracture la main droite, puis la cheville droite en marchant. Après plusieurs examens, le diagnostic tombe : Lény Paris est atteint d'une déminéralisation et d'une nécrose osseuses du squelette. A 28 ans, c'est un cas très rare. " J'ai un squelette d'un papy de 80 ans ", souffle l'ex-marathonien. Des examens génétiques sur sa famille attestent que ce n'est pas héréditaire. " Les médecins m'ont déjà dit que c'était dû à l'irradiation sur le plateau d'Albion ", assure l'ancien sous-officier. Mais aucun ne l'a écrit. En 2005, Le tribunal administratif de Marseille a même débouté l'actuel RMiste de sa demande d'expertise et de pension militaire d'invalidité.

Récemment, le médiateur de la République a remis à Leny Paris des documents qu'il demandait depuis des années au ministère de la défense : les bilans dosimétriques du personnel du site de 1990 et 1991 et un rapport de l'Office de protection contre les rayonnements ionisants (Ofri) de 1999 qui a effectué des mesures en différents points du plateau pour y déceler d'éventuelles traces de radiation : " Les mesures radiamétriques n'entraînent aucune remarque particulière ", peut-on y lire. A ceci près que l'on retrouve " un léger marquage - traces - au césium 137 et plutonium 239 dans les sols et végétaux ". Toujours selon le rapport, ces traces " dont le niveau est normal pour la région " ont deux origines : le nuage de Tchernobyl pour le césium et les essais nucléaires atomiques en Algérie dans les années 1960 pour le plutonium. C'est la première fois qu'un document officiel affirme que les essais atomiques du Sahara ont entraîné des retombées de plutonium 239 sur le territoire.

Une députée (PS) des Pyrénées-Atlantiques où le trentenaire habite, Martine Lignières-Cassous, soutient l'ex-sous-officier dans sa volonté de faire reconnaître sa situation. Elle a envoyé plusieurs courriers à Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense. Sans réponse. Avigolfe, l'association de défense des militaires malades de la première guerre du Golfe et des Balkans, appuie également sa cause. Dans un communiqué, l'association demande aussi à la ministre des armées " toute la lumière " sur les conséquences des essais algériens en France.
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Bilan - Chirac et l'environnement : une véritable imposture

Nucléaire civil et militaire, agriculture productiviste et OGM, transports routiers... Malgré ses beaux discours, Jacques Chirac fut l'allié fidèle des grands pollueurs.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" exprime son indignation face au bilan déplorable de M. Chirac sur les questions environnementales, et ce d'autant plus que, grâce à d'habiles discours("La maison brûle..." à Johannesburg en septembre 2002), le locataire de l'Elysée a réussi à se faire passer pour un défenseur de la planète. Un comble !

Chirac l'atomique
Malgré les tares environnementales de l'atome (risques, déchets radioactifs, prolifération), Jacques Chirac est resté jusqu'au bout une fidèle allié de l'industrie nucléaire : ce fut encore le cas ces dernier jours au sommet de l'UE au cours duquel le Président, pour protéger l'atome, a réussi à exonérer la France d'efforts contraignants dans le développement des énergies renouvelables. En janvier 2007, le Président a aussi assuré au CEA des puissants financements pour essayer de mettre au point des réacteurs dits "de 4ème génération" qui ne sont que les avatars de Superphénix (10 milliards d'euros gaspillés).

Il est par ailleurs nécessaire de rappeler les campagnes d'essais nucléaires menées en 1995 avec le plus grand mépris des populations polynésiennes qui se battent encore, de même que les vétérans du CEA, pour que leurs souffrances soient reconnues : en 12 années, le Président Chirac n'a fait que soutenir l'omerta de l'armée et la négation des contaminations.

Chirac et le climat
M. Chirac a réussi à se faire passer pour un héraut de la lutte contre le réchauffement climatique alors que, de toute sa carrière politique et en 12 ans à l'Elysée, il a soutenu de toutes ses forces deux des lobbies les plus fortement émetteurs de gaz à effet de serre : le lobby FNSEA (agriculture productiviste, fortement émettrice de méthane, gaz à effet de serre bien plus puissant que le co2) et le lobby routier (la France est aujourd'hui un pays sillonné par les autoroutes... et par des colonnes ininterrompues de camions). En fin de compte, M. Chirac a promu le nucléaire sous prétexte de lutter contre les pollutions... qu'il a lui-même fortement contribué à générer.

Jacques Chirac fut en 40 ans un des principaux ennemis de l'environnement.

Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 765 associations - Communiqué du dimanche 11 mars 2007

Du plutonium sur le Plateau d'Albion

AVIGOLFE Communiqué de Presse du 11/03/07

Un rapport de l'Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants parvenu à l'association AVIGOLFE (Association des Victimes civiles et militaires de la guerre du Golfe et des Balkans) révèle la présence de Césium 137 et de plutonium Pu239 sur les zones militaires de lancement du Plateau d'Albion. Transmis au ministre de la Défense le 29 juillet 1999, par le Directeur de la Stratégie Scientifique, J.L.Pasquier, ce rapport note en conclusion :

« (.) En ce qui concerne les analyses sur les échantillons prélevés, un léger marquage (traces) au Césium 137 et Plutonium 239 a été trouvé dans le sol et les végétaux. (.) Cependant, ce marquage, dont le niveau est normal pour la région, n'est pas lié à l'activité menée sur ces terrains mais a pour origine :
- d'une part les retombées de CS137 dues à l'accident de Tchernobyl
- d'autre part, les retombées de Pu 239 sur le sol suite aux tirs des essais atomiques aériens des années 60.

Les niveaux mesurés sont comparables avec ceux déjà constatés dans d'autres zones montagneuses de l'Est et du Sud-Est de la France. »

Dans ce même courrier du 29 juillet 1999 au ministre de la Défense, J.L. Pasquier conclut : « Toutefois, je vous confirme qu'il n'y aurait que des avantages à procéder à des vérifications similaires sur les zones maintenues sous le contrôle de l'Etat et dans lesquelles le SPRA avait relevé des niveaux d'activité en plutonium supérieurs aux valeurs observées habituellement ».

AVIGOLFE rappelle :

- que plateau d'Albion disposait avant sont désarmement de 18 zones de lancement de missiles atomiques.
- que le plutonium est un noyau radioactif artificiel, généré en abondance dans les réacteurs à partir de la capture d'un neutron par l'uranium-238. Brûlé dans certains réacteurs, en particulier dans les réacteurs à neutrons rapides, le plutonium a été recherché par les militaires pour des bombes atomiques. S'il n'est pas brûlé ou utilisé, il devient un déchet encombrant en raison de sa durée de vie et de la relative abondance de sa production. La période du plutonium-239 est de 24 000 ans. Comme tous les atomes lourds le plutonium est un poison. Son ingestion se fait par voies respiratoires plutôt que digestives. Il peut se fixer sur les os ou des organes comme le foie et les poumons avec une période biologique de plusieurs dizaines d'années.

Depuis plusieurs années, Leny PARIS, un ancien sous-officier de l'armée française basé en 1990 sur le Plateau d'Albion, atteint d'ostéoradionécrose (maladie des os liée à une exposition à des substances radioactives) se bat pour faire reconnaître sa maladie par le ministère de la Défense. AVIGOLFE soutient Leny PARIS dans son combat et appelle tous ceux qui pourraient se trouver dans son cas à se faire connaître auprès de l'association.

AVIGOLFE demande à madame la Ministre de la Défense de faire toute la lumière sur ces informations qui n'ont jamais été rendues publiques. Si les essais atomiques effectués dans le Sahara ont été suivis de retombées de plutonium 239 sur le territoire national et ailleurs, les Français doivent en être informés aujourd'hui en toute transparence.

Sur ces questions, comme sur celles qui concernent la reconnaissance des victimes de la guerre du Golfe et des Balkans, l'association AVIGOLFE s'est adressée par courrier aux candidats à la présidentielle afin de connaître leurs positions. Elle rendra public leurs réponses.

Le Président Hervé DESPLAT
Contacts : Hervé DESPLAT : 06 85 20 06 99 - Leny PARIS : 06 12 06 71 48
Source : Réseau Sortir du nucléaire


Le projet de bouclier antimissible américain menace la sécurité

Danemark - Politiken - Après la République tchèque et la Pologne, les dirigeants danois se prononcent à leur tour en faveur de la participation de leur pays au projet américain de bouclier antimissile. Le quotidien exprime des réserves : "Le projet de bouclier antimissile pourrait diviser les pays européens membres de l'OTAN. Mais ce n'est pas le problème majeur. Le bouclier antimissile à trois faiblesses fondamentales. Tout d'abord, les essais ont démontré que la technologie n'est pas encore vraiment au point. Et même si l'on y remédie, un deuxième problème demeure : la menace est tellement insignifiante que l'on ferait mieux d'investir les sommes faramineuses que ce projet va coûter dans des initiatives plus utiles. Enfin et surtout, un bouclier antimissile va inciter les grandes puissances comme la Russie ou la Chine, ainsi que les nouveaux 'Etats-voyous' comme l'Iran ou la Corée du Nord, à investir dans de nouvelles technologies d'armement. En bref, une nouvelle course à l'armement va être lancée. Et les inquiétudes qui ont justifiées ce bouclier pourraient bien devenir réalité." (07.03.2007)

DU PUBLIC AU PRIVÉ...
La dissuasion nucléaire : une doctrine à la dérive
...DU DISSUASIF AU PUNITIF !

Jeudi 9 novembre 2006, le nouveau missile nucléaire français a été tiré pour la première fois. Le M51 a ceci de différent par rapport à ses prédécesseurs qu’il n’est pas destiné à dissuader d’éventuels ennemis de nous attaquer. Dans une optique opposée à la dissuasion chère à De Gaulle, il s’agit cette fois d’une arme susceptible d’être utilisée à n’importe quel moment !

De fait, la dissuasion nucléaire est un concept de plus en plus flou, et controversé au sein même des état-majors.

Mais elle reste une vache à lait pour les industriels de l’armement et pour la région Aquitaine... au point de les empêcher de préparer l’avenir.

Le principe de la dissuasion nucléaire est simple : l’ennemi potentiel doit être convaincu que nous possédons en permanence la possibilité de toucher son territoire avec des armes dont la capacité de destruction est terrifiante.

Au cours des 20 à 30 dernières années, les nations nucléaires ont jugé que le meilleur moyen d’accomplir la dissuasion était de disposer de sous-marins dotés de missiles balistiques nucléaires.

Avec des engins d’une portée estimée entre 4000 à 6000 km (plus de 8000 pour la nouvelle génération de missiles, dont fera partie le M-51 français), un sous-marin dissimulé dans l’un des océans de la planète représente une menace certaine... à condition de ne pas être repéré.

Les progrès en détection aidant, les sous-marins conçus dans les années 60 et livrés dans les années 70/80 sont devenus obsolètes : il en faut de moins détectables. Et pour leur faciliter la tache,il faut augmenter la portée des missiles afin de les éloigner de l’objectif.

Regardez une carte : pour vitrifier Moscou avec un engin de 4000 km de portée, il faut naviguer en Atlantique Nord. C’est étroit, il y passe beaucoup de navires et certainement pas mal de sous-marins russes, britanniques et étazuniens. C’est donc risqué, d’autant plus quant on ne possède que quelques sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE).

C’est le cas de la France, qui dispose de 4 SNLE : c’est le nombre minimal qui permet d’avoir en permanence au moins un sous-marin en mer (la permanence de la menace est l’un des fondements de la stratégie de dissuasion), les autres étant alors en petite (quelques semaines) ou grande (2 ans) maintenance.

Un nouvelle génération est en préparation, les SNLE-NG (NG comme... nouvelle génération) et les missiles M51.

Mais le monde a changé, la guerre froide, faute de bloc soviétique, est terminée, et les nouveaux "ennemis" du monde occidental sont bien moins facile à cerner.

Pour dissuader un ennemi avec des missiles nucléaires, il faut avoir un objectif à vitrifier, une région industrieuse et peuplée de préférence.

Ça n’est plus le cas [1]. En effet :

- Quelle ville rayer de la carte après les attentats de New York ?
- Quelle région contaminer pour des décennies après les attentats de Madrid ?

Pourquoi le M51 et les SNLE-NG ?

Ces questions ne sont pas celles de simples pacifistes ou de citoyens étonnés par les dépenses extraordinaires que la nation se permet (3 milliards d’euros par an pour la seule force de dissuasion) : des militaires s’interrogent, certains publiquement.

La réponse est simple : le lobbying industriel. La plupart des entreprises chargées de la réalisation des missiles et des SNLE ont été ou sont en voie de privatisation (DCN, Thalès, Snecma, EADS...).

Leurs objectifs ne sont plus d’assurer l’indépendance de la Nation, mais de rentabiliser la production. Pas pour économiser les moyens de l’Etat, mais pour assurer la rémunération de leurs actionnaires, dont font partie les fameux fonds de pension américains.

Ces entreprises, autrefois guidées par le souci de performance et de qualité, apprennent à gérer à court terme, et préfèrent faire la cour aux ministres et aux parlementaires pour obtenir une rallonge de budget plutôt que d’envisager dès aujourd’hui "l’après dissuasion".

Résultat, les effectifs fondent : moins 40 % en 15 ans en région bordelaise, où sont réalisés les missiles, soit environ 2000 emplois directs et probablement bien plus de 1000 emplois indirects. Dans quelques années, le secteur industriel « missiles nucléaires » sera exsangue...

Un énorme potentiel d’activité (industries de pointe, réseau de sous-traitance, boites de formation, écoles d’ingénieurs... et tous les emplois indirects générés par cette activité) sera ruiné faute d’anticipation politique et économique.

Que faire ?

Au lieu de réfléchir sereinement et de façon concertée à la reconversion des industries de l’armement nucléaire, l’Etat a préféré "élargir" le domaine d’utilisation des missiles nucléaires.

Dans son discours de janvier 2006 à l’Île Longue, le Président Chirac a annoncé la fin de la dissuasion "traditionnelle".

Le propos est très alambiqué, et semble parfois contradictoire. Mais il présente l’utilisation de l’arme nucléaire comme tout à fait envisageable :

- "...les dirigeants d’Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous, tout comme ceux qui envisageraient d’utiliser, d’une manière ou d’une autre, des armes de destruction massive, doivent comprendre qu’ils s’exposent à une réponse ferme et adaptée de notre part. Et cette réponse peut être conventionnelle. Elle peut aussi être d’une autre nature."

- "Contre une puissance régionale, notre choix n’est pas entre l’inaction et l’anéantissement. La flexibilité et la réactivité de nos forces stratégiques nous permettraient d’exercer notre réponse directement sur ses centres de pouvoir, sur sa capacité à agir. Toutes nos forces nucléaires ont été configurées dans cet esprit. C’est dans ce but, par exemple, que le nombre des têtes nucléaires a été réduit sur certains des missiles de nos sous-marins."

- "Mais, notre concept d’emploi des armes nucléaires reste bien le même. Il ne saurait, en aucun cas, être question d’utiliser des moyens nucléaires à des fins militaires lors d’un conflit. C’est dans cet esprit que les forces nucléaires sont parfois qualifiées "d’armes de non emploi". Cette formule ne doit cependant pas laisser planer le doute sur notre volonté et notre capacité à mettre en oeuvre nos armes nucléaires. La menace crédible de leur utilisation pèse en permanence sur des dirigeants animés d’intentions hostiles à notre égard. Elle est essentielle pour les ramener à la raison, pour leur faire prendre conscience du coût démesuré qu’auraient leurs actes, pour eux-mêmes et pour leurs Etats. Par ailleurs, nous nous réservons toujours, cela va de soi, le droit d’utiliser un ultime avertissement pour marquer notre détermination à protéger nos intérêts vitaux."

Du public au privé, du dissuasif au punitif !

Voilà où nous en sommes aujourd’hui. En 40 ans, de De Gaulle à Chirac, nous sommes passés d’une arme de neutralisation par la peur de la vitrification globale... à une arme de neutralisation effective par la vitrification locale !

Dans le même laps de temps, l’Etat a abandonné son monopole de la fabrication des armes de destruction massive, au profit de multinationales dont on sait bien que la démocratie n’est pas la première de leurs préoccupations.

Et tout ça sans jamais que les français n’aient eu le droit d’en débattre [2]. Car ils pourraient bien considérer que ces sous-marins de la mort, finalement, ils n’en veulent pas, non ?

Pour se faire une idée de l’évolution de la doctrine française en terme de dissuasion nucléaire, il est intéressant de consulter les "Livre blanc de la défense" de 1972 et de 1994.

Il est également intéressant de lire le discours de l’Île Longue (voir lien dans le texte de l’article) à la lumière de ce travail de quelques "éminents spécialistes"...

[1] Même si en aparté, certains industriels vous glisseront que "...la Chine, n’est-ce pas..." Mais ceux-là sont les mêmes qui font des pieds et des mains pour travailler avec... les chinois.

[2] D’où l’importance des mouvements d’inspection citoyenne, tels qu’ils sont déjà pratiqués dans les pays anglo-saxons.

Source : Verts Jalles Ecologie

30 ans de Fessenheim, 30 ans de risques : la centrale doit fermer immédiatement

A l’occasion des trente ans de la centrale nucléaire de Fessenheim, Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande sa fermeture immédiate. Pas de "donnant-donnant" : la fermeture de Fessenheim est indispensable mais ne doit en aucun cas légitimer la construction de l'EPR.

La centrale de Fessenheim abrite les plus vieux réacteurs à eau sous pression mis en service sur le territoire français. Ces réacteurs, à la technologie défaillante et dépassée, ne comportent qu’une seule enceinte de béton qui n’est même pas armé, entourée d’une peau d’acier en très mauvais état. Au fil des années d’exploitation, les cuves de ces réacteurs ont été profondément attaquées par la radioactivité. Fessenheim est une centrale qui met en danger son personnel, douze personnes y ont été irradiées en 2004 en l’espace de deux mois. Durant la canicule de 2003, EDF a été contrainte d’arroser au jet d’eau les réacteurs de Fessenheim parce que la température à l’intérieur y dépassait 50°.
Ces réacteurs ruineux qui multiplient les pannes et qui occasionnent des arrêts fréquents, coûtent dorénavant plus cher qu’ils ne rapportent.

Aux risques liés à cette technologie hasardeuse s'ajoutent les risques liés à l’emplacement des réacteurs. La centrale de Fessenheim a été construite sous le niveau du Grand canal d’Alsace dont les eaux refroidissent ses réacteurs, ce qui l’expose ainsi à un fort risque d’inondation. Or Fessenheim se situe dans une zone à forte sismicité et les digues du canal ne résisteraient pas un séisme important. Les réacteurs pourraient-ils eux-mêmes y résister ?

Face à ces nombreuses vulnérabilités, il faut rappeler que les réacteurs de Fessenheim contiennent chacun 72.5 tonnes de combustible hautement radioactif sous une pression de 155 bars. Un accident grave à Fessenheim défigurerait irréversiblement le territoire français.
Il est plus que temps d’arrêter Fessenheim qui fonctionne aujourd’hui sans filet de sécurité, au péril de la population.
Pour arrêter les réacteurs existants, faire échec à la construction de l'EPR et proposer de véritables alternatives au nucléaire, le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle à manifester le samedi 17 mars 2007 à Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg et Toulouse.
Plus d'informations sur www.stop-epr.org

Réseau Sortir du nucléaire - Fédération de 765 associations
Communiqué de presse du mercredi 7 mars 2007
Contacts presse : Stéphane Lhomme : 06 64 100 333 - Jean-Marie Brom : 06 08 98 79 40


Trois suicides en 6 mois à la centrale nucléaire de Chinon

tf1.lci.fr - 03/03/2007 - Alors qu'un nouvel employé s'est donné la mort il y a quelques jours, la CGT dénonce "une surcharge de travail". EDF se dit "solidaire de la famille". Les circonstances d'un précédent suicide, en 2004, doivent être examinées lundi par le tribunal des affaires de sécurité sociale de Tours.

Le dernier en date est survenu mardi dernier. Un suicide qui aurait pu passer inaperçu, s'il n'avait été précédé par plusieurs autres : au cours des six derniers mois, selon la CGT, trois employés de la centrale nucléaire de Chinon, en Indre-et-Loire, se sont donné la mort. Alors que les circonstances d'un précédent suicide, en 2004, doivent être examinées lundi par le tribunal des affaires de sécurité sociale de Tours, la CGT évoque, dans un communiqué, la "surcharge de travail" affectant certains employés du site nucléaire.

Le syndicat précise qu'il ne préjuge pas "du lien pouvant exister entre le travail et ces actes désespérés", tout en se disant "très inquiet d'une situation qui montre les signes d'une forte dégradation et qui pourrait aussi avoir un impact sur les conditions nécessaires au maintien du niveau de sûreté nucléaire". La direction d'EDF se déclare pour sa part "solidaire de la famille" de la dernière victime en date et refuse de commenter les précédentes morts de ses employés.

"33% du personnel était en souffrance". Dans le cas du suicide en 2004 d'un technicien supérieur, Dominique Peutevynck, à 49 ans, la Caisse primaire d'assurance maladie avait déjà considéré qu'il y avait "un lien direct et essentiel avec l'activité professionnelle" de l'employé. Une décision contestée toutefois par EDF, qui a saisi le tribunal des affaires de sécurité sociale de Tours. D'où l'audience prévue lundi...

Selon Michel Lallier, élu CGT du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de la centrale, la direction était informée de la "situation grave de danger pour la santé des agents", notamment par la médecine du travail. "33% du personnel était en souffrance" du fait de "l'accélération du processus de réduction des coûts", selon lui.

Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : ces drames renvoient directement au plan de restrictions budgétaires et de "management aggressif" mis en place par EDF dans les centrales nucléaires depuis 2002. Cette affaire est décrite dans le livre "L'insécurité nucléaire" (cf http://tchernobyl.en.france.free.fr/salaries.htm ). La sûreté des centales (déjà douteuse par nature) se dégrade autant que la santé physique et mentale des salariés. Il faut être clairs : un grave accident nucléaire semble de plus en plus probable à brève échéance.

Source : Réseau Sortir du nucléaire

Appel d’associations nationales aux candidats à l’élection présidentielle pour l’abandon du réacteur nucléaire EPR

Manifestations nationales le 17 mars 2007

Les organisations et associations nationales (Agir pour l’environnement, Attac France, Confédération paysanne, France Nature Environnement, Greenpeace, Les Amis de la Terre, Réseau Action Climat, Réseau Sortir du nucléaire, WWF France) signataires de ce communiqué de presse appellent les candidats à l’élection présidentielle à s’engager dès maintenant à abandonner le projet EPR et son programme.

Pour dire non à l’EPR et oui aux alternatives au nucléaire, des manifestations nationales sont organisées le samedi 17 mars 2007 dans cinq villes de France.

EDF a décidé de construire un nouveau réacteur nucléaire, l’EPR (European Pressurized Reactor) en Normandie alors qu’il y a déjà 58 réacteurs nucléaires en France. L’EPR est inutile : on exporte déjà, à perte, l’électricité produite par au moins dix réacteurs sans compter les réacteurs qui pourraient être arrêtés si on gaspillait moins d’électricité sur le territoire national...

La construction de l’EPR engagerait la France dans une relance massive du nucléaire : EDF prévoit de remplacer à terme les réacteurs actuels par des dizaines d’EPR. Pourtant, l'Eurobaromètre publié le 25 janvier 2006 montre que seuls 8% des Français souhaitent le développement du nucléaire pour lutter contre la crise énergétique.

Le lobby nucléaire ne doit pas avoir gain de cause une nouvelle fois.

Il n’y a qu’une façon d’échapper à la crise énergétique liée aux risques nucléaires, à la raréfaction des ressources et au changement climatique, c’est le lancement d’une politique ambitieuse de maîtrise de l’énergie (sobriété et efficacité énergétique) et de développement des énergies renouvelables.

L’EPR va à l’encontre d’un avenir durable. Il pénalise cette politique énergétique, plébiscitée pourtant par une très large majorité de Français.

L’EPR est aussi dangereux que les réacteurs nucléaires actuels : risque de catastrophe nucléaire, déchets ingérables, rejets radioactifs, prolifération nucléaire et vulnérabilité aux attentats, autant de risques pour lesquels ce réacteur n’apporte pas de solution.

L’EPR coûtera au minimum 3.3 milliards d’euros, payés directement par les consommateurs d’EDF. Une étude du bureau d’étude “Les sept vents du Cotentin” montre que cette somme permettrait de produire autant d’électricité à partir d’énergies renouvelables et de créer 15 fois plus d’emplois.

Pour que l’EPR ne soit pas construit et pour ne pas rester prisonniers d’un modèle énergétique dépassé, centralisé, polluant et dangereux, les associations signataires de ce communiqué appellent les citoyens à manifester en nombre le samedi 17 mars 2007 à 14 h à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon et Toulouse.

Plus d’infos sur : http://www.stop-epr.org

Contacts presse :

- Réseau “Sortir du nucléaire” - Stéphane Lhomme (06 64 100 333) ou Didier Anger (02 33 52 45 59)
- Greenpeace - Frédéric Marillier (06 73 89 55 04)
- Les Amis de la Terre - Anne Bringault (01 48 51 18 91)
- Réseau Action Climat - Antoine Bonduelle (06 08 98 28 85)
- ATTAC France - Jean-Louis Sounes (06 89 98 88 51)
- Agir Pour l’environnement - Stephan Kerckhove (01 40 31 02 99)
- France Nature Environnement - Christine Gilloire (01 47 07 46 34)
- Confédération paysanne - Guy Bessin (06 85 60 95 31)

Communiqué de presse du Collectif Stop EPR
Coordination de plus de 1000 organisations nationales et associations locales dans 47 pays

EPR : Royal choisit de ne pas choisir
Elle refuse de se brouiller avec les Verts et les pronucléaires du PS

Libération - vendredi 2 mars 2007 - Matthieu Ecoiffier
Pas antinucléaire, mais proénergie renouvelable. Sur le nucléaire et la construction du prototype de réacteur EPR à Flamanville (Manche), Royal avance prudemment. Déterminée à appliquer sa démocratie participative à une filière opaque. Le 22 février, la socialiste a déclaré qu'il fallait «remettre à plat l'ensemble des données» sur ce projet, reportant toute décision après l'organisation d'un «débat». «Je me suis engagée sur l'EPR à faire en sorte que les décisions soient prises en toute transparence», avait-t-elle souligné, estimant que «la question de l'EPR doit être réintégrée dans la question globale d'une nouvelle politique énergétique» où les énergies renouvelables devront «occuper une place plus importante».

Une façon pour Royal de ne pas rompre avec les Verts, qui font de l'arrêt du projet EPR une condition de leur participation à une future coalition. Et aussi, de ne pas heurter les associations écolos : «On appelle la gazelle à ne pas se laisser enfermer par les éléphants sur le nucléaire. Il y a beaucoup de voix en jeu», a dit hier Stéphane Lhomme (Sortir du nucléaire).

Mais Royal cherche aussi à ménager les pronucléaire du PS, notamment les députés ayant une installation Areva sur leur circonscription. Arnaud Montebourg, porte-parole de Royal, a affirmé le 20 février que les socialistes «s'orientaient» vers le maintien de l'EPR ; Bernard Cazeneuve, député-maire de Cherbourg, estime, lui, que «revenir en arrière sur ce projet est impossible». Il s'agit aussi de ne pas fâcher Chevènement, le président du MRC, qui a inscrit «la préservation de l'industrie nucléaire» dans son accord de ralliement à Royal.

Résultat : le «pacte présidentiel» présenté le 11 février ne comporte plus la date de 2017, mentionnée dans sa réponse à Hulot, pour faire baisser à 50 % la part du nucléaire dans la consommation d'électricité. Ce document préfère fixer l'objectif ­ ambitieux ­ de 20 % d'énergie renouvelable à l'horizon 2020. Une autre ­ et habile ­ façon de dire la même chose ?
Source : Réseau Sortir du nucléaire

Présidentielle: quatre candidats unis contre le réacteur nucléaire EPR

PARIS (AP) 1er mars 2007 - Dominique Voynet, Olivier Besancenot, José Bové et Corinne Lepage ont oublié jeudi le temps d'une conférence de presse leurs rivalités de candidats pour dénoncer côte à côte le projet de réacteur nucléaire EPR qui doit se construire prochainement à Flamanville (Manche).

Réunis sur une péniche pour une conférence de presse les candidats ont appuyé les revendications du Réseau Sortir du Nucléaire, accompagné de nombreuses associations écologistes comme France Nature Environnement, Greenpeace, Les Amis de la Terre, ou même ATTAC. Ceux-ci ont dénoncé la volonté du gouvernement de "boucler les dossiers juridiques" de la construction du réacteur à eau pressurisée de troisième génération avant les élections et son "inutilité énergétique".

Selon une étude aux résultats "très inquiétants", commandée par Greenpeace à un expert britannique, l'EPR de Flamanville serait "le plus dangereux au monde", des scénarios d'accidents ayant été volontairement "négligés" par EDF.

José Bové a affirmé son opposition à un EPR "inutile et dangereux", prôné un démantèlement du nucléaire militaire et civil, et a même appelé à ce que les militants aillent, pour s'opposer à l'EPR, jusqu'à démonter les pylônes des lignes à haute tension.

Olivier Besancenot, candidat LCR, a dénoncé "les dangers et les mensonges" entretenus par les autorités, notamment concernant la "supposée indépendance énergétique de la France" grâce au nucléaire. "Nous importons l'uranium", a-t-il souligné, avant de proposer un "service énergétique 100% public" qui créerait des emplois grâce aux énergies renouvelables.

Reconnaissant ne "pas partager" toutes les idées des autres candidats, la candidate de Cap 21, Corinne Lepage, a dénoncé pour sa part le "déni démocratique" dans l'enquête publique menée à l'été 2006 et redouté l'appropriation de l'activité nucléaire par de grands groupes privés.

Dominique Voynet (Verts) s'est insurgée contre le fait que l'EPR ait été "vendu aux décideurs comme une centrale nouvelle génération" alors que c'est, selon elle, une technologie depuis longtemps "dépassée". Elle s'est interrogée si "les petits candidats" n'étaient pas ceux qui n'ont pas compris qu'ils étaient les otages" des lobbies pro-nucléaires.

Les candidats ont prévu de participer aux manifestations organisées à Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg, Toulouse, le 17 mars prochain, à l'initiative du réseau Sortir du Nucléaire. Ce dernier a édité 600.000 cartes postales à envoyer aux autres candidats pour leur "demander l'abandon du projet".

Cyclo-Marche Lille > Bruxelles

Pour rappeler à votre bon souvenir que la Cyclo-Marche Lille > Bruxelles du 17 au 23 mars 2007 apprécierait votre présence à pied et/ou à vélo pour venir déposer avec nous à la Commission Européenne de Bruxelles les signatures de plus de 600,000 signatures d’Européens qui demandent ensemble la sortie du nucléaire.

Cette cyclo-marche démarrera le 17 mars vers 18 heures après la manif de Lille contre l’EPR et pour les alternatives énergétiques. Diverses personnes des groupes Vélorution de Paris et Lille nous rejoindront sur le début de cette cyclo-marche. Dont certains qui feront Paris > Lille à vélo.

N'OUBLIEZ PAS de dire à vos petits-enfants de s'assurer qu'ils feront savoir à leurs petits-enfants comment informer leurs petits-enfants afin que ceux-ci montrent à leurs petits-enfants comment éclairer leurs petits-enfants sur la manière dont leurs petits-enfants pourront permettre à leurs petits-enfants de s'occuper de NOS DECHETS NUCLEAIRES.


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