LES ECHOS ET LES ARTICLES - Juin à Octobre 2006


Tchernoblaye déplore les méthodes du Parquet

Tchernoblaye – association membre du Réseau "Sortir du nucléaire"
Communiqué du samedi 28 octobre 2006


- Le Parquet de Bordeaux couvre le délit de la centrale nucléaire du Blayais
- La psychiatrisation des opposants n'est plus l'apanage des seules dictatures
- Deux militants de Tchernoblaye convoqués au Tribunal les 6 et 13 décembre


L'association Tchernoblaye a déposé le 27 octobre 2003 une plainte contre la centrale nucléaire du Blayais qui, du 31 mars au 26 septembre 2003, a fonctionné illégalement sans ses autorisations de rejets dans la Gironde. (Il s'agit d'un délit puni de deux ans de prison)

Une enquête préliminaire a été soigneusement réalisée par la gendarmerie de Blaye qui a entendu les protagonistes (Centrale nucléaire, Autorité de sûreté, Tchernoblaye) et transmis le dossier au Parquet de Bordeaux.

Les 27 octobre 2004 et 2005, Tchernoblaye a paisiblement manifesté devant le Tribunal de Bordeaux pour demander à ce qu'une date de procès soit fixée. Tchernoblaye a aussi envoyé au Parquet plusieurs courriers, récemment encore 1er septembre 2006, mais aucune réponse n'a jamais été faite par le Parquet qui semble faire preuve du plus grand mépris pour l'association et de la plus grande bienveillance pour la centrale nucléaire.

Aussi, à l'occasion du 3ème anniversaire du dépôt de la plainte, ce vendredi 27 octobre 2006, l'association Tchernoblaye a décidé, en plus du traditionnel pique-nique, de faire une opération plus spectaculaire pour tenter d'obtenir enfin des explications.

Vers 11h30, deux militants de Tchernoblaye ont pénétré dans la cour intérieure du Palais de Justice et ont commencé à monter sur un échafaudage. Un des deux militants a été appréhendé par les forces de l'ordre mais le second a pu monter à environ 20 mètres de hauteur : Stéphane Lhomme est ainsi resté sur cet échafaudage de 11h30 à 15h40, heure à laquelle il a volontairement décidé de redescendre.

Entre temps, les responsables du parquet de Bordeaux, ayant enfin accepté de donner signe de vie, ont déclaré… qu'ils ne donneraient aucune explication sur l'avancement de la plainte contre la centrale nucléaire.

Dès son retour au sol, Stéphane Lhomme a été placé en garde à vue. De même que, le 16 mai dernier (lors de sa garde à vue dans l'affaire des documents "secret défense") il avait refusé le prélèvement ADN, il a cette fois refusé l'expertise psychiatrique que le Parquet de Bordeaux a tenté de lui imposer : s'agit-il des nouvelles méthodes mises en œuvre en France ? La psychiatrisation des opposants ne serait donc plus réservée aux dictatures ?

Stéphane Lhomme et Jean-Michel Tastet, un autre adhérent de Tchernoblaye interpellé dans l'enceinte du palais de Justice, sont respectivement convoqués au Tribunal les 6 et 13 décembre. De toute évidence, le Parquet de Bordeaux est bien plus rapide pour juger les militants associatifs que pour condamner la centrale nucléaire, pourtant prise en flagrant délit de fonctionnement illégal.

Tchernoblaye - http://tchernoblaye.free.fr




Un antinucléaire sur un échafaudage dans la cour du palais de justice de Bordeaux

Vendredi 27 octobre 2006 - BORDEAUX (AP) - Le militant antinucléaire Stéphane Lhomme a pris place vendredi sur un échafaudage dans la cour du palais de justice de Bordeaux pour exiger, à trente mètres de hauteur, que soit enfin instruite une plainte déposée il y a trois ans contre EDF pour une pollution radioactive présumée.
"Je suis depuis ce matin sur un échafaudage à 30m de haut dans la cour intérieure du palais de justice de Bordeaux pour demander qu'enfin la plainte que nous avons déposée il y a trois ans contre le directeur de la centrale de Braud-et-Saint-Louis et contre EDF soit enfin instruite", a déclaré par téléphone Stéphane Lhomme, président de l'association TchernoBlaye.
Le 27 octobre 2003, TchernoBlaye a déposé une plainte qui n'a été à ce jour ni instruite, ni classée. L'association dénonce le rejet par la centrale du Blayais d'eau "chaude radioactive et contenant des produits chimiques" dans les eaux de la Garonne.
"Tous les ans, à pareille époque, nous avons l'habitude d'organiser un pique-nique sur le parvis du tribunal de Bordeaux. On passe pour des rigolos. Cette fois-ci, nous avons décidé de marquer le coup", a expliqué Stéphane Lhomme.
A la mi-journée, les forces de police ont verrouillé l'ensemble des accès au tribunal de Bordeaux, empêchant la presse de pénétrer dans son enceinte. Stéphane Lhomme, installé sur son échafaudage, demande à pouvoir témoigner devant l'ensemble des journalistes avant de redescendre.

Sortir de la course aux armes nucléaires

Après l'accession de l'Inde et de du Pakistan à l'arme nucléaire, c'est au tour de la Corée du Nord à faire son entrée dans le club des détenteurs d' armes de destruction massive en attendant prochainement l'Iran. Est-il encore imaginable pour l'humanité de sortir de cette course suicidaire ?
En France un véritable débat contradictoire semble impossible sur un sujet toujours considéré comme tabou qu'est celui de notre force de frappe. Depuis les années 60, la politique de perfectionnement de la force de frappe est constante, puisqu'en 1995, le Président de la République a autorisé la reprise des essais nucléaires et qu'est en train d'être construit au Barp le laser Mégajoule destiné à simuler des expériences nucléaires. Ce projet approuvé par l'ensemble de la classe politique, est aujourd'hui en voie d' achèvement alors qu'il n'a jamais été soumis, ni a un débat public, ni même à une simple enquête publique car son régime juridique relève de la défense nationale et est donc classé « installation nucléaire secrète ». Ce projet qui expose directement l'agglomération bordelaise à une attaque nucléaire en cas de conflit international, ne peut pourtant que contribuer à la course aux armements nucléaires.
Selon la doctrine gaulliste, notre force de frappe serait, parait-il, fondée sur la dissuasion du faible au fort et aurait ainsi contribué à la paix par l'équilibre de la terreur durant les années de guerre froide . Il s'agit là d'une amalgame inadmissible car l'équilibre ne concernait que les supergrands. Car qui donc nous a protégé contre la menace soviétique ? Notre force de frappe nucléaire ou celle des américains ? Le ridicule ne tuera donc jamais le coq gaulois ! Si dissuasion il y a, c'est plutôt , comme l'histoire de l'humanité nous l'a montré depuis ses origines , celle du fort au faible, dans la mesure où les deux adversaires sont encore accessibles à la rationalité ! Par contre, la dissuasion du fort au fou semble, avec l' exemple de la Corée du Nord, visiblement poser quelques problèmes. Surtout si l'on pense à la nouvelle pratique politique des terroristes suicidaires qui ne demandent qu'à détenir ce type d'arme. Autre argument, notre armement nucléaire ne servirait qu'à dissuader l'ennemi et n'aurait jamais à être utilisé. Il s'agit là d'un argument totalement paradoxal puisque la dissuasion nucléaire repose justement sur notre détermination à utiliser l' arme en question en cas de menace imminente, quelles qu'en soient les conséquences pour la population civile et l'environnement. Non seulement notre joujou nucléaire est inutile mais il peut être considéré surtout comme dangereux dans la mesure où il donne le mauvais exemple. Le nationalisme qui le sous-tend ne peut qu'alimenter, de part le monde, la dissémination de l'innommable : car au nom de quel principe pourrions-nous refuser l'arme nucléaire à tout les Etats du monde ? L'invocation de la sacro-sainte souveraineté nationale justifie la course actuelle à l'arme atomique quelle que soit la nature du régime en cause. A ce titre elle pourra servir d'instrument de menace entre les mains de dictatures délirantes du type de celle oppressant la Corée du Nord depuis plus de cinquante ans, mais également entre mains de pays démocratiques comme Israël défendant sa survie vis à vis de ses voisins arabes. En vérité, ce n'est pas la nature du régime politique qui ici est en cause, c'est la nature même de l'arme qui est suicidaire pour ceux qui la possèdent comme pour ceux qu'elle menace. Déjà se pressent aux portes du club nucléaire de nouveaux candidats dans les pays arabes en particulier tous persuadés que l' arme nucléaire va davantage les protéger contre les menaces extérieures. Et plus se dégrade le contexte géopolitique internationale, plus ces menaces incitent de nouveaux pays à se doter de l'arme nucléaire pour des motifs illusoires de sécurité nationale, vidant ainsi progressivement de son contenu le Traité de Non Prolifération. La dissémination, c'est le chaos nucléaire mondial assuré ! Le tribalisme nucléaire ne peut aboutir qu'à une catastrophe majeure pour l'humanité, anticipant celle provoquée par la crise écologique.
Par fidélité à sa belle devise républicaine, la France s'honorerait au contraire de renoncer à l'illusion de sa puissance nucléaire internationale. Par l'exemplarité de son attitude, une telle décision aurait un énorme retentissement de par le monde et son prestige international en sortirait grandi. L'humanité toute entière serait ainsi reconnaissante au pays des droits de l'homme.
Simon CHARBONNEAU écologiste et universitaire.
Source : Sortir du nucléaire, 27 Octobre 2006

Action de Greenpeace à la centrale nucléaire de Tihange

Belga - 25/10/2006 - Bruxelles - Une trentaine de militants de Greenpeance ont investi mercredi matin le site de la centrale nucléraire de Tihange, en province de Liège, pour dénoncer le vieillissement des réacteurs nucléaires belges et les problèmes de sécurité consécutifs. Le réacteur de Tihange 1 a passé l'an dernier le cap des 30 ans, délai innitialement prévu pour sa fermeture, a rappelé Greenpeace. "Or, au-delà d'une vingtaine d'années de fonctionnement, le risque d'accidents augmente chaque année de manière significative", a souligné l'association.

Deux personnes arrêtées en Chine pour trafic d'uranium

24/10/2006 - Deux personnes d'origine coréenne ont été interpellées en Chine pour avoir tenté de vendre de l'uranium enrichi susceptible de servir à la mise au point d'une bombe atomique, a indiqué mardi un journal sud-coréen.
Les interpellations ont été effectuées le 11 septembre, soit avant l'explosion de la première bombe atomique nord-coréenne, le 9 octobre, précise le Chosun Ilbo, quotidien à plus grand tirage de Corée du Sud, citant une source policière non identifiée à Pékin.
Les deux personnes ont été interpellées dans un hôtel de Pékin tandis qu'elles tentaient de vendre 970 grammes environ d'uranium enrichi qu'elles ont dit s'être procurées "auprès d'une homme non identifié d'une région lointaine" en novembre 2004, selon le quotidien.
"Les deux personnes sont d'origine coréenne et les premiers éléments de l'enquête ont montré que l'uranium enrichi serait russe", a précisé la source policière.
D'autres sources ont indiqué au journal qu'il pourrait s'agir en fait d'uranium provenant de Corée du Nord, pays qui a revendiqué dès février 2005 être en possession de la bombe atomique.
"J'ai personnellement rencontré quelqu'un dans une ville de la frontière chinoise qui m'a demandé de lui trouver un acheteur, me disant : +J'ai de l'uranium enrichi passé en contrebande de Corée du Nord+", a déclaré une de ses sources.
La qualité de l'uranium enrichi n'a pas été précisée. De 15 à 17 kilos d'uranium enrichi sont nécesssaires afin de fabriquer une bombe, selon le Chosun.
La Corée du Nord est sous le coup d'un embargo sur les matériels reliés aux armes de destruction massive, décrété dans le cadre d'une résolution adoptée par l'ONU le 14 octobre sanctionnant l'explosion de la première bombe atomique par le régime stalinien, le 9 octobre.
Pyongyang est accusé depuis 2002 d'avoir développé un programme nucléaire clandestin à base d'uranium enrichi, en plus d'un programme déjà connu basé sur du plutonium.
Source : Yahoo infos / Sortir du nucléaire

L'AIEA cherche de nouveaux outils contre la prolifération nucléaire

LE MONDE 11.10.06 - KARLSRUHE (ALLEMAGNE) ENVOYÉ SPÉCIAL

Le récent essai souterrain d'une bombe atomique en Corée du Nord et le refus de l'Iran d'interrompre sa production d'uranium enrichi mettent à mal le traité de non-prolifération nucléaire (TNP, 1968) visant à limiter le développement de l'arme nucléaire. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée du respect du traité, est impuissante sur ces deux terrains, dont ses inspecteurs ont été bannis. Si la Corée du Nord et l'Iran font des émules, sa mission pourrait encore se compliquer.
"Notre système de vérification est mis sous pression en permanence", constate Olli Heinonen, chef du département chargé de l'application du TNP. Les 250 inspecteurs de l'AIEA, qui effectuent quelque 10 000 visites par an dans 900 installations de 71 pays, doivent constamment renouveler leur expertise, par des formations proposées par les Etats nucléaires.
M. Heinonen ne cache pas qu'il verrait d'un bon oeil une hausse du budget de l'Agence. "Nous devons rénover notre laboratoire propre, vieux de trente ans, et le renouvellement de notre parc informatique, en cours, a déjà été repoussé", déplore-t-il.
L'AIEA ne fait pas de recherche et développement en propre et dépend donc des efforts conduits dans ce domaine par 19 de ses Etats membres, Union européenne comprise. Celle-ci et l'AIEA viennent de célébrer vingt-cinq ans de collaboration dans ce domaine, dans l'un des laboratoires de la Commission européenne, à Karlsruhe.
Entouré de barbelés et de barrières électrifiées, l'Institut des transuraniens (ITU) abrite des détectives en blouse blanche. Depuis les années 1990, ceux-ci ont été sollicités, avec leurs microscopes électroniques, leurs caissons blindés, leurs spectromètres et leurs outils de séparation des radionucléides, pour élucider des cas de trafic de matière nucléaire qui se sont produits en Allemagne, mais aussi dans le reste de l'Europe.

20 PAYS N'ONT PAS SIGNÉ LE PROTOCOLE
L'affaire la plus célèbre qui lui a été soumise date de 1994, lorsqu'une mallette contenant du plutonium avait été saisie à l'aéroport de Munich. La même année, l'institut eut à analyser plusieurs "pastilles" de combustible nucléaire et un petit cylindre de plutonium pur à 99,7 %, saisi lors d'une descente de police contre de supposés... faux-monnayeurs.
Depuis lors, une trentaine d'"affaires" ont été traitées par l'ITU. On lui confie aussi de simples "frottis" sur des pièces de coton : les particules piégées par le chiffon permettent de retracer l'historique des activités de l'installation.
Dans ses divers laboratoires, la Commission européenne travaille aussi, dans le cadre du traité Euratom, à la mise au point de moyens de surveillance des usines de retraitement du combustible nucléaire, comme celles de La Hague ou Sellafield (Grande-Bretagne), afin de s'assurer que la comptabilité du plutonium issu de ce processus est respectée.
A l'usine japonaise de Rokkasho Mura, un complexe immense de 38 bâtiments et de 1 700 kilomètres de tuyauteries, un système laser permettant de fournir un modèle en trois dimensions de chaque pièce est en développement.
En effectuant des scanners à intervalles réguliers, il sera possible de repérer automatiquement la moindre modification dans l'installation. Par ailleurs, les flux de solutions radioactives - dont huit tonnes de plutonium par an - pourront être suivis en continu.
Avec les trafics qui ont suivi l'effondrement du régime soviétique, la découverte d'activité illicite en Irak et le démantèlement de filières impliquant des industriels européens, la lutte contre la prolifération nucléaire a changé de nature : alors que l'AIEA s'était longtemps contentée de vérifier les activités déclarées par les Etats signataires du TNP, elle s'applique désormais, comme l'y autorise le protocole additionnel (1997), à traquer les installations non déclarées et les activités suspectes.
En 2005, l'agence a lancé un appel à idées. Elle a reçu 60 propositions de sept de ses Etats membres, telles que l'échantillonnage à distance des gaz atmosphériques, ou l'amélioration des contrôles non destructifs.
L'analyse des images satellites et l'automatisation du traitement de données "publiques" présentes sur Internet constituent des pistes suivies avec intérêt. Tout comme l'analyse de la circulation des containers de port en port, qui révèle déjà des fraudes douanières classiques de manière très efficace.
Reste qu'une vingtaine de pays ayant des activités nucléaires n'ont pas signé le protocole additionnel. "Nous ne pouvons intervenir que là où nous en avons le mandat, rappelle M. Heinonen. Il faut donc faire jouer la pression internationale pour que le protocole soit universellement adopté."
En attendant, insiste-t-il, il faut développer de nouveaux outils, car en matière nucléaire, "tout peut arriver".
Hervé Morin

CHRONOLOGIE
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a enregistré une quinzaine d'affaires - on parle pudiquement d'incidents - portant sur la vente d'échantillons ou de quantités plus substantielles d'uranium hautement enrichi (UHE) ou de plutonium (Pu) entrant dans la composition des armes :
1993 : 150 g d'UHE, Vilnius (Lituanie).
1994 : 2,9 kg d'UHE, Saint-Pétersbourg (Russie) ; 6,2 g de Pu, à Tengen, 363 g de Pu à Munich (Allemagne) ; 2,7 kg d'UHE à Prague (République tchèque).
1995 : 1,7 kg d'UHE, à Moscou (Russie).
1999 : 10 g d'UHE, à Rousse (Bulgarie).
2000 : 0,001 g de Pu, à Karlsruhe (Allemagne).
2001 : 0,5 g d'UHE, à Paris.
2003 : 170 g d'UHE à Sadahlo (Géorgie).
2005 : 3,3 g d'UHE, perdus dans le New Jersey (Etats-Unis) et 0,0017 g à Fukui (Japon).

Prolifération nucléaire possible sinon probable en Asie

TAIPEH (Reuters - Jeudi 19 octobre 2006) - Six mois suffiraient au Japon pour fabriquer une bombe atomique s'il en prenait la décision - lui ou l'un de ses voisins - à la suite de l'essai nucléaire auquel a procédé la Corée du Nord, ce qui pourrait déclencher une course aux armements régionale, estiment les experts.
Depuis que Pyongyang a annoncé avoir testé un engin nucléaire le 9 octobre, les gouvernements du Japon, de la Corée du Sud et de Taiwan se sont appliqués à souligner qu'ils ne comptaient pas développer de programmes d'armement nucléaire.
Nombre d'experts estiment aussi que les pressions des Etats-Unis, soucieux de prévenir une prolifération nucléaire déstabilisatrice en Extrême-Orient, feraient efficacement obstacle à la mise au point de tels arsenaux.
Mercredi à Tokyo, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a assuré aux dirigeants nippons que Washington tiendrait ses engagements en matière de sécurité dans la région, notamment en ce qui concerne la défense du Japon en cas d'agression.
Mais beaucoup spéculent sur le fait que les priorités pourraient changer à l'avenir, en fonction d'éventuels nouveaux essais nord-coréens et des perspectives de mise au point de missiles à longue portée dotés d'ogives nucléaires.
A court terme, la Corée du Sud et Taiwan manqueraient de matériaux fissiles en quantité suffisante pour assembler un tel engin, déclarent des experts.
Mais au Japon, seul pays au monde sur lequel aient été larguées des bombes atomiques, des réacteurs nucléaires ont produit assez de plutonium à partir de combustible usagé pour fabriquer un engin en six mois, ajoutent-ils.
Un programme intensif de ce type exigerait un effort énorme et provoquerait sans doute de graves dissensions internes, estime Mark Fitzpatrick, spécialiste de la non-prolifération à l'Institut international des études stratégiques de Londres.
"Le Japon possède assez de plutonium d'une qualité correspondant aux réacteurs pour en faire, selon certains experts américains, une arme en deux mois s'il met toute son énergie nationale dans le projet", dit Fitzpatrick. Mais, "à moins d'avoir procédé à des travaux préliminaires, il serait plus réaliste de dire que cela lui prendrait dans les six mois."

RECHERCHES INTERROMPUES
La Corée du Sud et Taiwan ont travaillé à la mise au point d'armes nucléaires dans les années 1970 et 1980 avant d'y renoncer sous la pression des Etats-Unis, selon le site internet de l'Initiative pour la réduction de la menace nucléaire (www.nti.org).
Séoul et Taipeh disposent de centrales nucléaires produisant des matériaux susceptibles de servir à fabriquer du plutonium pour un usage militaire. La relance de tels programmes serait toutefois difficile d'un point de vue à la fois pratique et politique, indiquent des analystes.
"Pour que Taiwan et la Corée du Sud se dotent de matériels produits sur place, il faut compter au moins deux ans dans l'hypothèse où serait lancé un programme intensif", déclare un diplomate en poste à Vienne et proche de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
La Corée du Sud avait suscité des remous en annonçant il y a deux ans à l'AIEA qu'elle avait procédé avec succès à l'enrichissement de petites quantités d'uranium dans les années 1970 et au début des années 1980, et qu'elle avait en outre extrait de petites quantités de plutonium à cette époque.
Depuis lors, Séoul dit se conformer strictement à la réglementation de l'AIEA. Mais, après l'essai nord-coréen, 65% des Sud-Coréens interrogés lors d'un sondage se sont prononcés pour la mise au point d'armes nucléaires.
Un redémarrage du programme nucléaire taiwanais est aussi jugé problématique, ne serait-ce que parce qu'il serait inacceptable pour la Chine, qui tient l'île pour une province chinoise rebelle qu'elle menace de reprendre par la force.
Taipeh a réaffirmé qu'il ne relancerait pas de programme nucléaire militaire. L'expert nucléaire taiwanais Jiang Shiang-huei déclare que l'île ne possède pas le savoir-faire voulu pour produire du plutonium exploitable à un niveau militaire.
Le Japon possède une capacité de lancement de fusées adaptable aux tirs de missiles à longue portée, déclarent des experts. "Une fusée est exactement la même chose qu'un missile. Il suffit de changer son angle de tir et de la diriger sur le pays pris pour cible", fait observer Yasuhiko Yoshida, professeur d'études politiques internationales à l'Université d'Osaka.

La Corée du Nord a-t-elle inventé la fumée sans feu nucléaire ?

Sur la base d'analyses de radiations, les Etats-Unis doutent de la réalité du test de lundi.
Libération : Samedi 14 octobre 2006 - Par Philippe GRANGEREAU, Laurent MAURIAC
L'annonce d'un premier test nucléaire lundi par la Corée du Nord était peut-être une ruse. Les échantillons d'air prélevés par les avions militaires américains envoyés sur les côtes nord-coréennes n'ont jusqu'alors détecté aucune radiation, a annoncé vendredi à Washington un officiel américain sous couvert de l'anonymat. «Les tests initiaux se sont révélés négatifs», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il «doutait que les tests ultérieurs puissent être différents». «Il serait toutefois inexact pour nous de dire avec une certitude de 100 % que, du fait qu'aucune radiation n'a été détectée, il s'agissait de TNT ou d'explosifs conventionnels», a-t-il mis en garde.
Contrer. Certains scientifiques assurent qu'il est très difficile de contenir de telles radiations, a-t-il ajouté, mais d'un autre côté les Nord-Coréens peuvent très bien rétorquer que leur test était si bien conduit et confiné que rien ne s'est échappé... Pyongyang, dans sa courte annonce officielle du 9 octobre, paraissait curieusement contrer à l'avance des arguments pouvant mettre en doute la nature de l'explosion : «Il a été confirmé qu'il n'y avait pas de danger d'émission radioactive dans le processus de test nucléaire, réalisé avec considération scientifique et calculs précis, dans les conditions dans lesquelles il a été mené (sic). »
Les données divergent sur la puissance exacte de la charge. En Corée du Sud, le centre de recherches sur les tremblements de terre l'a évaluée à 0,8 kilotonne (kt), soit l'équivalent de 800 tonnes de TNT. La France a évoqué environ 0,5 kt, le renseignement américain «moins de 1 kt».
De leur côté, des sismologues norvégiens pensent que la puissance se situait entre 1 et 10 kt. Mais le ministre russe de la Défense, Sergueï Ivanov, a mentionné 5 à 15 kt. Les premières explosions effectuées par des pays aspirant à devenir des puissances nucléaires étaient, elles, situées entre 10 et 60 kilotonnes. La Corée du Nord aurait pu, en théorie, placer un millier de tonnes d'explosifs au fond du puits de mine de charbon dans lequel l'«essai» a été réalisé. Mais, explique un expert cité dans le New York Times, il aurait été difficile de le dissimuler sachant que des satellites-espions observent ce site. Il est également possible que Pyongyang ait bel et bien procédé à un test nucléaire, mais que celui-ci ait en partie raté. En août 1998, la Corée du Nord avait annoncé le lancement d'un satellite tournant autour de la terre et diffusant depuis l'espace des chansons à la gloire du «grand leader». Bien que personne n'ait jamais pu repérer l'engin, la propagande officielle affirme toujours qu'il est bel et bien en orbite...
Missiles et chars. L'ambiguïté qui subsiste quant à la nature de l'explosion risque de rendre acrobatiques les négociations au Conseil de sécurité des Nations unies, qui débat d'une résolution visant à imposer des sanctions contre Pyongyang pour un test qui n'a peut-être pas eu lieu. Vendredi, malgré tout, les Etats-Unis et la France disaient espérer obtenir un vote de l'ONU dès ce samedi. Les cinq membres permanents du Conseil et le Japon ont mis au point un nouveau projet de résolution tenant compte des réserves de la Chine. Contrairement au précédent, il ne comporte plus d'embargo total sur les armes à destination de Pyongyang, mais interdit la vente de missiles, de chars, de navires de guerre et d'avions de combat. Est également prévue «l'inspection internationale de toute cargaison à destination ou en provenance de Corée du Nord». Le projet appelle le pays à retourner «immédiatement» aux pourparlers à six (Chine, les deux Corées, Etats-Unis, Japon, Russie), qui visent à lui faire abandonner ses programmes nucléaires militaires. Des pourparlers que Pyongyang boycotte depuis novembre 2005.

Corée du Nord: interrogations sur une explosion

Plusieurs semaines seront nécessaires aux experts pour déterminer la vraie nature du test mené par la Corée du Nord le lundi 9 octobre. Selon le gouvernement autoritaire de Pyongyang, il s’agit du premier test nucléaire du pays qui lui permet d’entrer dans le club restreint des pays qui possède l’arme atomique. Cependant, à l’heure actuelle, les experts s’interrogent sur la nature de l’essai et n’excluent pas l’hypothèse du bluff, une explosion conventionnelle présentée comme un essai nucléaire. Une secousse sismique mesurant de 3,5 à 3,7 sur l’échelle de Richter a été détectée lundi à 10h35 heure locale en Corée du Sud (1h35 GMT). L’US Geological Survey (USGS) a enregistré une secousse de 4,2 sur l’échelle de Richter. Il est facile de distinguer la signature sismique d’une explosion de celle d’un séisme. En revanche distinguer une explosion conventionnelle d’un essai nucléaire demande plus de temps. Les estimations de la puissance de l’explosion de lundi varient grandement, de moins d’un kilotonne de TNT selon les experts sud-coréens à 5 à 15 kilotonnes selon Moscou. Soit la Corée du Nord a mis au point une très petite bombe nucléaire, soit l’essai a tourné court. L’essai ayant été mené dans un souterrain, il n’est pas possible de mesurer les produits radioactifs dispersés dans l'atmosphère lors de l'explosion, à moins qu’il y ait eu des fuites. Des avions seront probablement envoyés à proximité du site de l’explosion pour détecter la présence éventuelle de radionucléides. Les changements de topologie du terrain devraient par ailleurs être visibles pour les satellites équipés d’instruments radars. L’Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (OTICE/ CTBO) située à Vienne, en Autriche, centralise toutes les données recueillies par les équipes scientifiques à travers le monde. L‘OTICE possède son propre réseau de 321 stations de détection sismique et hydroacoustique (pour les essais sous-marins) et 16 laboratoires d’analyse des radionucléides. Pour l’instant l’OTICE s’est contentée de regretter le geste de Pyongyang mais n’a pas encore communiqué sur la nature de l’explosion. C.D.
(Nouvel Obs / Sciences et avenir 10/10/06)

Actions en Bretagne

En août 2006, comme en août 2005, les militants pacifistes de Greenpeace, du Réseau Sortir du Nucléaire, de AE2D et de la Flottille Rade de Brest pour une mer propre investissent le festival du Bout du Monde. Ce festival des musiques du monde se déroule sur la presqu'île de Crozon, à 2 kilomètres à peine de la plus grande base nucléaire d'Europe, l'Ile Longue, en face de Brest.
Pour une raison mystérieuse, il est l'un des seuls festivals de Bretagne à n'accepter aucune association militante, et surtout pas Greenpeace qui a le mauvais goût de rappeler aux festivaliers qu'il y a 2000 fois Hiroshima tout près...
Merci aux groupes (Sinsémillia, les Dupains...) et aux complices de la paix qui nous permettent chaque année d'investir le festival au nez et à la barbe de ses organisateurs, et notamment des nombreux militaires qui participent à l'installation du site, et de faire passer massivement notre message auprès des festivaliers !
Si vous souhaitez participer aux actions non violentes sur le festival du Bout du Monde l'an prochain, envoyez nous un petit message : contact(a)nonaumissilem51.org
Source : Non au missile M51

Photos à voir ici

Les pacifistes bretons appellent au désarmement

Ouest-France (29) - lundi 16 octobre 2006 - Les participants du premier forum régional pour la paix réunis hier à Carhaix, dénoncent « la folie suicidaire de la course aux armements nucléaires ».
Dimanche, ils sont venus de Rennes, de Caen et du reste de la Bretagne pour une journée de débats et une marche pour la paix. « En tant que médecin, tout ça me choque, confie Annick, une des 130 participants rassemblés dans la salle du Cinédix, à Carhaix. Ca me choque d'autant plus que les milliards d'euros consacrés à l'armement sont contraires à ce qui a été décidé dans le cadre du TNP, le traité de non-prolifération des armes nucléaires. » Pour cette militante pacifiste de 62 ans, engagée depuis 1976 dans le Mouvement pour la paix, ce non-respect met la France en difficulté pour faire la leçon au reste du monde. « Est-ce qu'on a le droit éthique d'interdire aux autres d'avoir l'arme nucléaire dans ces conditions · »
Autocollant de la CGT à la boutonnière, Pascal Franchet n'y va pas non plus par quatre chemins. « Il y a eu plus de 100 000 emplois perdus dans les industries d'armement du fait des privatisations et de départs en retraite. Ces privatisations empêchent la reconversion de ces emplois dans des industries non mortifères », affirme-t-il, tout en justifiant sa présence aux côtés des pacifistes bretons. « Le mouvement syndical a toute sa place dans le Mouvement pour la paix. Il faut réfléchir à ce qu'on fait pour la planète. Sinon cette course aux armements nous conduira droit dans le mur. »
Une réflexion en panne, semble-t-il, faute de débat public. « Nous sommes pour une politique de Défense. Mais c'est une question qui doit se débattre, alors que ça n'a pas lieu aujourd'hui. »
Ancien militaire appelé de la guerre d'Algérie, Michel Verger, lui non plus, ne porte pas les démonstrations guerrières dans son coeur. « J'ai toujours pensé que la guerre était irrationnelle. La guerre d'Algérie a montré que la force ne règle rien », confie ce vétéran des essais nucléaires français, témoin des deux premières explosions réalisées à Reggane, dans le désert algérien. « Je serai à Alger en février aux côtés des pacifistes australiens, américains, français et japonais, pour un colloque où je raconterai mon vécu. »
Un Japon par ailleurs très présent, avec une exposition sur les dévastations de l'arme atomique à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et la lecture d'une lettre de Tadatoshi Akiba, le maire d'Hiroshima, adressée aux participants de ce premier forum pour la paix. « Je mesure combien votre action relève de courage et de lucidité dans une Bretagne particulièrement marquée par la présence des armes nucléaires françaises.»

L'essai nucléaire nord-coréen : première conséquence de la réhabilitation de l'arme nucléaire aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et... en France

La Corée du Nord vient donc de procéder à un essai nucléaire souterrain sur son territoire. Elle devient ainsi la 9ème puissance nucléaire du monde, après les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, la France, la Chine, Israël, l'Inde et le Pakistan.

Le lien entre nucléaire civil et militaire confirmé
Une fois de plus, le lien intime qui existe entre recherche nucléaire, production d'énergie nucléaire et développement de bombes nucléaires se confirme. Si demain l'Iran se dote d'une bombe, ce sera comme dans le cas de la Corée du Nord parce qu'elle aura reçu l'aide indispensable au développement d'un programme de recherche nucléaire supposé civil, mais dont les technologies, les connaissances scientifiques et même les matières premières (uranium et plutonium) nécessaires sont parfaitement duales. Il est urgent de mettre fin à cette illusion qui consiste penser qu'il serait possible d'opérer une séparation radicale entre nucléaire civil et militaire. Un pays qui maîtrise l'ensemble de la filière uranium, jusqu'au retraitement (extraction) de son déchet le plutonium est en mesure de réaliser une bombe nucléaire dans un délai relativement court.

La conséquence directe de la politique de réhabilitation de l'arme nucléaire
La politique étrangère du Président américain, particulièrement belliqueuse, est évidemment au coeur de la crise nord-coréenne. Les dirigeants de ce pays n'ont jamais cessé d'alerter le monde sur les menaces graves dont leur pays faisait l'objet de la part des Etats-Unis depuis l'arrivée de G. Bush au pouvoir.

Mais plus fondamentalement, c'est la réhabilitation dont fait actuellement l'objet la bombe nucléaire aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en France qui explique l'abandon du Traité de Non Prolifération par la Corée du Nord. Les derniers développements en matière d'armes nucléaires aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en France, avec notamment l'apparition des mini-bombes nucléaires d'attaque, bouleversent les équilibres militaires passés. Directement menaçants, ils constituent en outre des violations flagrantes du Traité de Non Prolifération. A ce double titre, ils sont un encouragement majeur à la prolifération de la bombe dans le reste du monde.

Il est donc particulièrement malvenu de voir la France tester en ce moment même au Centre d'Essais des Landes et de la Méditerranée son futur missile M51 dont la caractéristique principale est justement la capacité à emporter des mini-bombes nucléaires pour opérer des frappes nucléaires « chirurgicales ». Avec ce type d'armement, on rend d'autant plus facile et acceptable l'usage de la bombe nucléaire. Comment ne pas voir qu'il s'agit là d'une menace réelle pour les pays du Sud, et que ceux-ci se trouvent donc encouragés à se doter à leur tour de la bombe ? La Corée du Nord ne s'y trompe pas. On ne sortira pas de cette nouvelle course aux armes nucléaires tant que les principales puissances nucléaires resteront dans l'hypocrisie du « faîtes ce que je dis, ne faîtes pas ce que je fais » et continueront d'enfreindre le Traité de Non Prolifération en reprochant aux autres de vouloir aujourd'hui faire de même. »

Il est probable aussi que la Chine se serve de la Corée du Nord, dont elle a soutenu l'effort nucléaire, pour gêner les Etats-Unis en Asie et reprendre l'offensive sur la question de la dénucléarisation de l'espace, objet d'un blocage ancien entre les deux pays : les Etats-Unis sont à ce jour le seul pays à maîtriser militairement l'espace, et cette supériorité incontestée est actuellement dirigée vers la Chine. La Chine ainsi menacée refuse de discuter désarmement nucléaire (auquel elle a pourtant intérêt puisqu'elle ne peut espérer atteindre la puissance de son rival les Etats-Unis, sinon par l'élimination des dites armes) tant que les Etats-Unis continueront de la menacer.

Rappeler quelques évidences

Certes, ce que la Corée du Nord vient de faire est très grave, injustifiable, et contraire non seulement au Traité de Non Prolifération (TNP), auquel elle avait pourtant adhéré avant de s'en retirer en 2003, mais également au Traité d'interdiction complète des Essais nucléaires (TICE), qui tenait lieu jusqu'ici de garde-fou international contre les essais. Cependant, il est important de noter que les Etats-Unis eux-mêmes n'ont pas ratifié ce traité, le TICE (ils n'ont d'ailleurs pas fermé leur site d'essais du Nevada, qui est prêt à resservir à tout moment), et ne respectent pas davantage le TNP : les Etats-Unis sont actuellement dotés de plus de 10 000 bombes nucléaires, dont une grande partie sont immédiatement opérationnelles.

La menace n'est donc pas de la même ampleur : la Corée du Nord ne dispose apparemment pas de vecteurs fiables pour ses bombes. Tous ses tests de missiles de longue portée ont jusqu'ici échoué, y compris les derniers en date, en juillet de cette année. De leur côté, les Etats-Unis ont ouvert des bases aériennes dans le monde entier. Ces bases accueillent des bombardiers nucléaires, et c'est ainsi le cas de la base du Pacifique la plus proche de la Corée du Nord, sur l'île de Guam. Ils maintiennent en état d'alerte permanente dans l'océan pacifique une flotte de sous-marins dotés du feu nucléaire. Ils continuent en outre d'abriter sur leur sol des missiles nucléaires intercontinentaux. Tous ces vecteurs sont capables de frapper à n'importe quel moment la Corée du Nord. Et bien sûr, la Corée du Nord n'a pas projeté de forces à l'extérieur, tandis que les Etats-Unis occupent actuellement 2 pays, qu'ils en ont attaqué plusieurs ces dernières années, et qu'ils en menacent bien d'autres.

Il est donc urgent de créer un large mouvement d'opinion capable de renverser cette logique de prolifération nucléaire en imposant d'abord aux grandes puissances nucléaires le retour à une logique de désarmement effective, qu'elles pourront ensuite imposer au reste du monde, en s'appuyant sur l'écrasante majorité des Etats du monde qui s'opposent déjà à l'arme nucléaire.

Xavier Renou, 9 Octobre 2006

Essais nucléaires : la France et les USA aussi coupables que la Corée du Nord

09/10/2006 - Communiqué de presse du Réseau Sortir du nucléaire

La France doit stopper immédiatement la construction du Laser Mégajoule

La France est totalement disqualifiée pour dénoncer le comportement – qui est effectivement irresponsable – des dirigeants de la Corée du Nord. En effet, en développant des programmes de "simulation" des essais nucléaires, la France (de même que les USA) donne des prétextes aux autres pays pour continuer à développer eux aussi des armes atomiques.

Il est important de noter que le Traité de non-prolifération (TNP) ne se contente pas d'interdire l'accès aux armes atomiques aux pays qui n'en sont pas dotés. En effet, le TNP exige aussi des 5 pays "dotés" (USA, France, Russie, Chine, Grande-Bretagne) :
- "l’élimination totale des armes nucléaires sous un contrôle international stricte et efficace" (article VI)
- et depuis la délibération de la Conférence de l’ONU de mai 2000 : "la diminution du rôle des armes nucléaires dans la politique de Défense"
Il est clair que la politique française de simulation des essais nucléaires, afin de moderniser les armes nucléaires mais aussi de mettre au point une nouvelle génération de bombes atomiques, est en parfaite contradiction avec le TNP.

Les dirigeants de la Corée du Nord (tout comme ceux de l'Iran, d'ailleurs) sont donc fondés à se conduire de façon aussi irresponsable que les dirigeants français et américains.

La France doit renoncer à son programme de simulation des essais nucléaires et stopper immédiatement la construction (au Barp, près de Bordeaux) du Laser Mégajoule, dont l'objet est précisément de simuler les essais nucléaires.

Greenpeace condamne l’essai nucléaire réalisé par la Corée du nord

9 octobre 2006 - Paris, France — Greenpeace condamne l’essai nucléaire souterrain réalisé ce jour par la Corée du nord. Les services de renseignement de la Corée du sud ont détecté un séisme d’une magnitude de 3.58 confirmant l’annonce de l’essai faite par l’agence de presse nord-coréenne (KCNA). La Corée du nord devient donc la 9ème puissance nucléaire du monde.
« En devenant une puissance nucléaire, la Corée du nord confirme la faiblesse du Traité de non-prolifération. Le cas nord-coréen apporte une preuve supplémentaire de la facilité avec laquelle on peut passer du domaine de la recherche nucléaire et de la production d'énergie nucléaire, à celui des bombes nucléaires », déclare Xavier Renou, chargé de campagne Désarmement de Greenpeace France.

Greenpeace appelle les autres pays, et notamment la Corée du sud, le Japon et les Etats-Unis, à réagir avec modération et à reprendre au plus vite les discussions avec la Corée du nord. « Personne ne veut d'une puissance nucléaire de plus, mais avec plus de 5 000 armes nucléaires prêtes à usage aux Etats-Unis, l'écart entre les deux arsenaux reste immense et mérite d'être pris en compte, note Xavier Renou. C'est déjà suffisamment grave que la Corée du nord teste une bombe nucléaire, il ne faudrait pas ajouter en plus une rupture diplomatique qui ne ferait qu'augmenter encore la tension. »

La Corée du nord ne dispose apparemment pas de vecteurs fiables pour ses bombes. Les derniers tests en date de son missile de longue portée, en juillet dernier, ont été un échec cuisant, le missile éclatant en vol au-dessus du Pacifique peu de temps après le lancement. Les précédents essais s'étaient traduits par des échecs similaires.

De leur côté, les Etats-Unis ont ouvert des bases aériennes accueillant des bombardiers nucléaires dans le monde entier, y compris dans le Pacifique, avec la base de l'île de Guam. Ils maintiennent en état d'alerte permanente dans l'océan Pacifique une flotte de sous-marins dotés du feu nucléaire. Ils continuent en outre d'abriter sur leur sol des missiles nucléaires intercontinentaux. Tous ces vecteurs sont capables de frapper la Corée du nord. Les Etats-Unis, tout comme la Chine, Israël et l'Iran, n'ont pas ratifié le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
« Il est par ailleurs particulièrement malvenu de voir la France tester en ce moment même au Centre d'essais des Landes et de la Méditerranée son futur missile M51, dont la caractéristique principale est la capacité à emporter des mini-bombes nucléaires pour opérer des frappes nucléaires "chirurgicales", remarque Xavier Renou. On ne sortira pas de cette nouvelle course aux armes nucléaires tant que les principales puissances resteront dans l'hypocrisie du "faites ce que je dis, pas ce que je fais" et continueront d'enfreindre le Traité de non-prolifération. »

Essai nucléaire Coréen : Face à la provocation, Garder la tête froide et relancer le désarmement !

Mouvement de la Paix - 9 octobre 2006 - La Corée du Nord vient de procéder à son premier essai nucléaire, confirmant ainsi les menaces maintes fois proférées depuis son annonce de se retirer du Traité de Non Prolifération nucléaire en 2003.

C'est très grave !

La réponse apportée par la Corée du Nord à la menace permanente que constitue à ses yeux la politique de Georges Bush est irresponsable. C'est la plus mauvaise réponse pour le peuple coréen et les peuples de la planète entière.

Cette annonce vient confirmer que la stratégie de tension et de suspicion permanente orchestrée par les Etats-Unis ne peut qu'aboutir à un monde plus dangereux.

La prolifération du nombre de pays qui sont en capacité -et parfois en recherche -d'obtenir l'arme atomique, est un danger très sérieux pour le présent et l'avenir. Arme stratégique, mais aussi arme politique, l'arme nucléaire apparaît malheureusement aujourd'hui comme le seul moyen d'être reconnu comme une puissance qui compte et d'assurer une forme de sécurité par la peur qu'on inspire. N'est-ce pas l'argument employé par les pays « officiellement » possesseurs de l'arme nucléaire ?

Le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble doivent garder la tête froide. Quiconque s'engagerait dans des frappes – fussent-elles censées être ciblées - se rendrait autant coupable que la Corée d'une folle escalade à l'issue indéterminée.

Le peuple coréen, déjà victime d'une dictature terrible, ne doit pas payer pour la politique de ses dirigeants. La sécurité du peuple coréen doit être garantie, ainsi que celle des peuples de la région.

Il faut de toute urgence relancer les processus de désarmements internationaux ! La seule parade à la prolifération nucléaire est le désarmement. Les moyens de sa vérification sont au point. Il faut appliquer le Traité de Non Prolifération dans sa totalité, dont l'article VI qui impose aux puissances nucléaires de s'engager vers le désarmement.
La France qui propose au vote des parlementaires un budget de la Défense dans lequel sont inscrits les programmes de modernisation de son arsenal nucléaire, doit faire preuve d'audace et donner des signes tangibles. Elle doit geler ses programmes en renonçant à sa propre modernisation et s'engager pour la convocation d'une 4 ème cession spéciale de l'O.N.U. pour le désarmement consacrée au désarmement nucléaire complet.

Militants pacifistes molestés : L’ordre selon Nicolas Sarkozy

COMMUNIQUE d’ACDN, 8 octobre 2006

Ce vendredi 6 octobre, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy était en déplacement dans le Finistère et visitait une ferme à Saint Goazec. Trois militants bretons du Mouvement de la Paix, préparant le Forum pour la Paix qui aura lieu à CARHAIX dimanche 15 octobre, sont venus dire que « la France viole le TNP » en construisant des missiles M51. Alors que les gendarmes les avaient autorisés à stationner leur véhicule portant un missile symbolique sur son toit, une escouade de CRS est venue arracher le symbole et brutaliser les trois militants pacifistes. L’un d’eux a dû être hospitalisé.

L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) se joint au Mouvement de la Paix pour protester contre ces méthodes inqualifiables. Si les CRS ont agi sur ordre du ministre de l’Intérieur, sa conception de la démocratie est inquiétante ; s’ils l’ont fait de leur propre chef, c’est son contrôle sur les forces dites de l’ordre qui fait problème. Dans les deux cas, Nicolas Sarkozy ne paraît pas à la hauteur de la fonction présidentielle à laquelle il prétend.

Par ailleurs, ce ne sont pas les missiles en carton qu’il faut démanteler, ce sont les vrais. M. Sarkozy vient de prendre position pour le maintien de la force de frappe, tout en disant que la dissuasion nucléaire devrait être discutée. Sur quoi portera donc la discussion ? Sur la couleur des missiles ? Et devra-t-elle se faire sous le contrôle musclé des CRS ?

Le discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy, tant à l’Intérieur qu’à l’extérieur, ne doit pas faire illusion. Les fauteurs d’insécurité ne sont pas forcément ceux que désigne un ministre habile à provoquer le désordre, pour ensuite rétablir l’ordre et poser en sauveur de la République. Ces méthodes ne vont pas sans rappeler celles d’un dangereux agitateur des années trente. On en connaît la suite. L’ascension d’un ambitieux liberticide est résistible, mais surtout au début.

Suite des événements, d’après le témoignage d’un Quimpérois s’exprimant sur le site de Bellaciao :

"Quimper, ce vendredi 6 octobre était en état de siège. Sarkozy était en ballade. Le centre-ville totalement bouclé, les passants fouillés et les manifestants violemment réprimés.

"Après les militants du mouvement de la paix, ce furent des citoyens, membres du collectif "droit d’asile" qui furent jetés à terre, brutalisés et pour l’un d’eux embarqué et menotté. A ce jour on ne sait toujours pas si Sarkozy était là en tant que ministre de l’intérieur ou candidat à la présidentielle venu rendre visite aux édiles UMP de la ville.

"Plus de 300 policiers harnachés pour "le combat de rue" ont protégé (mais contre qui ?) le déjeuner de N. Sarkozy dans une brasserie chic des bords de l’Odet..."

Communiqué du groupe "la Phaze"

La Phaze à souhaité s'engager auprès de Greenpeace, des différentes associations et de tous les artistes présents pour l'arrêt immédiat de la fabrication des missiles M-51 en France.
A l'heure où l'on nous parle de respect du traité de non-prolifération nucléaire en Iran où en Corée du Nord, il est inadmissible que le gouvernement français permette à des industriels champions de l'armement la fabrication de telles armes meurtrières.
Pour quelle raison si ce n'est bien évidemment celle du (très) gros profit?
Se rendre complice de milliers de morts humaines pour engrainer la machine de guerre au moyen-orient aujourd'hui comme ailleurs demain n'est absolument pas conforme à nos valeurs de citoyens du monde.
La santé, l'emploi, le logement pour tous et la culture doivent être au coeur des priorités morales et économiques. Or des millions d'euros d'argent public partent dans les usines de la mort !!
Il nous est donc nécessaire et urgent de participer à ce grand élan collectif et solidaire. NON au M-51!!!!

LA PHAZE

Greenpeace divise

Sud ouest, 7 Octobre 2006 - Daniel Marque
GRANDS LACS - La propreté du site après le passage de la manifestation de Greenpeace n'a pas convaincu les élus

Le conseil communautaire réuni jeudi 5 octobre a examiné le compte de la location de l'aire de grand passage à l'association Greenpeace pour son Festival de la paix. Celle-ci devra s'acquitter d'un loyer de 1 310,84 Euros correspondant au prix du loyer du terrain pour dix jours (797 E), le coût en personnel (301 E) pour deux heures par jour pendant dix jours) et 626 kw d'électricité consommée (212,84 E). Yves Guedo, maire de Sainte-Eulalie et président de la Communauté de communes des Grands Lacs (les six communes du canton de Parentis), reconnaît que « le site a été rendu impeccable »; seuls trois piquets en ciment ont été endommagés, le prix sera retenu sur la caution. Les élus délégués de Biscarrosse regrettent qu'un tarif aussi modeste ait été appliqué à une organisation internationale aux fonds estimés en centaines de millions d'euros. Alain Dudon, maire de Biscarrosse, déclare « souhaiter ne plus recevoir ce type de festival, avec les nuisances sonores qu'il provoque à la population... nous avons donné; que les autres en fassent autant avant qu'ils reviennent chez nous ». Interrogé sur « les autres », le maire rassure ses collègues, le « nous » désignait la CDC.

Le nucléaire au coeur des divergences entre les présidentiables

Le débat autour du nucléaire entre les candidats à l'Elysée se noue autour de la construction du réacteur de troisième génération EPR, à Flamanville (Manche), d'ici à 2012.

Nicolas Sarkozy est le seul à soutenir le projet lancé par le gouvernement : l'EPR serait la meilleure solution pour diviser par quatre les émissions de gaz à effets de serre d'ici à 2012, conformément au protocole de Kyoto. Il insiste pour développer la recherche sur les déchets nucléaires et les énergies renouvelables.

Les présidentiables du PS, malgré des dissensions internes, se sont prononcés contre le projet EPR. Selon eux, le protocole de Kyoto peut être respecté sans l'EPR. Ils estiment que le budget nécessaire à la construction de l'EPR empêcherait de financer le développement des énergies renouvelables. Leur souhait : sortir à terme du nucléaire.

Le PCF demeure favorable à l'EPR en attendant la quatrième génération de centrales.

La candidate des Verts, Dominique Voynet, comme celui de la LCR, Olivier Besancenot, sont pour une sortie rapide et programmée du nucléaire. Philippe de Villiers (MPF) et Jean-Marie Le Pen au FN, ne sont pas opposés à l'EPR. M. de Villiers réclame néanmoins des garanties scientifiques.

Le Monde - jeudi 5 octobre 2006

Non au missile M51 !

Nous sommes dans le collectif www.nonaumissileM51.org et étions à Biscarosse (Landes) lors de la manifestation devant le CELM. Nous apportons tout notre soutien aux trois militants de Quimper, agressés par les forces de police.
Nous joignons notre communiqué de presse du 1er octobre 2006.

Communiqué de Presse Non au missile M 51 !

L'UNION PACIFISTE, section française de l'Internationale des résistants à la guerre (IRG), réunie en Congrès à Paris les 30 septembre et 1er octobre 2006, se réjouit du succès du rassemblement des 22, 23 et 24 septembre, à Biscarosse (Landes), pour la suppression du nouveau missile nucléaire M-51 et l'arrêt total des programmes de réarmement français.

Il est heureux et encourageant d'avoir vu la grande majorité du mouvement pacifiste français dépasser ses divergences et s'unir contre la folie meurtrière des armées, des dirigeants politiques, et des scientifiques coupables. L'UPF réaffirme cependant que le désarmement nucléaire ne peut être qu'une étape dans le nécessaire désarmement total. Aucune arme n'est acceptable, et rien ne peut justifier ni sa conception, ni sa fabrication, et donc encore moins son emploi, par quelque force que ce soit, militaire, policière ou révolutionnaire. Pendant ces trois jours, des milliers de participants, venus de la France entière et de toute l'Europe, ont montré qu'ils ne voulaient plus d'un avenir à l'ombre des bombes et des soldats. L'UPF s'inquiète et alarme que la majeure partie de la presse nationale et celle de l'édition appartient aux marchands d'armes Dassault et Lagardère. Ceci explique sûrement pourquoi il n'a pas été fait mention des 39 militants belges, anglais, allemands, suédois et français, qui ont réussi à pénétrer dans l'enceinte du Centre d'essai des Landes et de la Méditerranée (CELM), à la barbe de l'armada de CRS, de gendarmes, de militaires et gardes mobiles, appuyés par des hélicoptères. Cela nous rassure, citoyens inspecteurs, sur la prétendue inviolabilité du site, qui avait été pourtant affirmée par les autorités régionales. Que serait-il advenu de notre sécurité, si ces actions n'avaient pas été menées par des non-violents mais par des terroristes ? La volonté du sous-préfet et du colonel de la gendarmerie de nier l'action de ces « inspecteurs » dont certains se sont promenés tranquillement pendant près de 4 heures avant d'être interpellés, devant même parfois se rendre d'eux-mêmes aux forces de l'ordre, prouve amplement que nous avons gêné le mythique secret défense.

L'UPF continue sa lutte, commencée en 1961, en faveur du désarmement unilatéral de la France, en réaffirmant son soutien aux actions à venir pour l'arrêt du missile M-51. « La guerre est un crime contre l'humanité. Pour cette raison, nous sommes résolus à n'aider à aucune espèce de guerre et à lutter pour l'abolition de toutes ses causes. » - Engagement signé par chaque membre de l'Internationale des résistants à la guerre.

Union pacifiste de France, BP 196, 75624 Paris cedex 13, Tél : 01 45 86 08 75, www.unionpacifiste.org

Ecosse, Royaume Uni - FASLANE : C'EST PARTI POUR UNE ANNEE DE BLOCUS !!


Sous-marins sur la base Faslane

La campagne Faslane365 tendant à obstruer la base des sous-marins Trident et à en perturber le fonctionnement pendant une année entière a débuté ce dimanche 1er octobre avec un groupe de femmes de Greenham Common et du camp d'Aldermaston qui seront rejointes par les Women in Black. Le 5 octobre, c'est un groupe de militantEs de Sheffield qui prendra le relais.

Une délégation française est quant à elle prévue pour les 11 et 12 novembre 2006 (prévoir d'être dispo du 9 au 14 pour y participer) et les 26 et 27 mars 2007 (prévoir d'être dispo du 23/24 au 28/29 pour y participer) avec une préparation à l'action sur Glasgow. L'organisation du transport est en cours et dépendra du nombre de participantEs : vous pouvez contacter france(a)faslane365.org pour plus d'info.
Le kit complet pour l'action est disponible en français sur http://www.faslane365.org/resources/ (attention, le mail chantal.duval2(a)wanadoo.fr qui s'y trouve n'est plus valable).

L'objectif de la campagne est de mettre fin au déploiement des sous-marins Trident porteurs d'ogives nucléaires, d'obtenir du gouvernement un agenda pour le démantèlement des armes nucléaires et un engagement à ne pas en développer de nouvelles.

Son principe est d'y perturber l'activité pendant toute une année avec différents groupes affinitaires se relayant pour des piquets nonviolents mais résolus à tenir, pendant une durée de 1 à 2 jours (ou plus) du 1er octobre 2006 à fin septembre 2007.

Chronique de l'inspection citoyenne de Biscarrosse en espagnol

D'après les infos de "non au missile m51" et "bombspotting" :
Más de 2000 personas contra el centro de misiles de Biscarrose (Burdeos) y 39 inspectores entran en el recinto

« Qu'ils aillent ailleurs »

ANTINUCLEAIRES. Alain Dudon, le maire de Biscarosse, ne veut pas accueillir de nouveau les antinucléaires. Ils veulent pourtant revenir

Sud Ouest, Lundi 2 octobre 2006 - Jefferson Desport


Pour Alain Dudon, sans les concerts, il n'y aurait pas eu autant de monde pour dénoncer les essais du missile M 51 - PHOTO PASCAL BATS

Le 22 septembre dernier, à l'appel de Greenpeace, près de 12 000 personnes s'invitaient à Biscarrosse pour danser avec Johnny Clegg et dénoncer les prochains essais du missile M 51, qui auront lieu ici au Centre d'essais des Landes. Une affluence record qui, si elle a été saluée comme une victoire par les antinucléaires, n'a pas vraiment été appréciée du côté de la municipalité de Biscarrosse. Au point qu'Alain Dudon, le maire UMP de la ville et accessoirement responsable qualité du CEL, ne veuille pas entendre parler d'un bis repetita pourtant dans l'air. Explications.

« Sud Ouest ».
Devant le succès de leur première opération à Biscarrosse, les antinucléaires veulent revenir au printemps. Les accueillerez-vous de nouveau ?
Alain Dudon.
Je ne le souhaite pas. Du moins s'ils se limitent à une manifestation comme celle du samedi, là je suis d'accord. Mais, que ce soit clair, je ne veux plus de concerts comme ça a été le cas. Ce n'était rien d'autre qu'un mini Teknival. D'ailleurs sans ces concerts, je ne sais pas s'ils auraient été aussi nombreux à manifester...

Pourtant, il n'y a pas eu d'incidents à déplorer...
C'est exact. J'en profite d'ailleurs pour souligner l'excellente organisation menée par la préfecture au sujet de la sécurité. Mais en ce qui concerne la puissance des sonos, c'était insupportable. Il y a 36 000 communes en France, ils peuvent aller où ils veulent. Moi j'ai donné.

Considérez-vous qu'en accueillant ces missiles M 51 au Centre d'essais des Landes, Biscarrosse fasse désormais partie du dispositif nucléaire français ?
Non. En aucun cas, on ne peut affirmer ça. Faire rimer Biscarrosse avec nucléaire est un amalgame. Les missiles qui seront testés ici n'auront bien entendu pas leur charge nucléaire avec eux. Il n'y a rien à craindre de ce côté-là. Et je rappelle que les essais de missiles sont le propre d'un centre d'essais de lancement de missiles...

Greenpeace estime que ces nouveaux essais contribueront à polluer un peu plus encore le site du CEL et donc, par extension, ses alentours. Partagez-vous cette analyse ?
Non. Là encore, ce constat est infondé. Il n'y a rien qui retombe sur le site. On risque d'entendre le tir mais c'est tout.

Pensez-vous que cette publicité faite par les antinucléaires puisse nuire à l'image d'une ville comme Biscarrosse dont le fond de commerce tient pour beaucoup à sa qualité de vie au bord de l'océan ?
Non. Il n'y aura pas de retombées négatives. On nous prédisait l'enfer avec la marée noire et, au final, nous n'avons pas connu la moindre désaffection. Pourtant là, le problème environnemental était autrement plus sérieux.

En plus de votre mandat de maire, vous êtes également salarié du CEL. N'avez-vous pas le sentiment dans cette affaire d'être juge et partie ?
Non. J'ai d'excellentes relations avec la direction du CELM. La venue de Greenpeace a été très bien gérée. Chacun est resté dans son rôle. C'était d'ailleurs la première fois que nous avions à gérer un problème en commun. Néanmoins, il est vrai que j'ai un très très gros devoir de réserve.

Le CEL fait partie intégrante de l'histoire économique et sociale de Biscarrosse. Son poids est-il toujours aussi important ?
Le Centre d'essais est ici depuis quarante-quatre ans, et même si nous sommes passés de 3 000 salariés à 1 000 aujourd'hui, sa présence est toujours fondamentale pour nous. Si on devait nous annoncer sa fermeture, ce serait une catastrophe.

En ce sens, ce nouveau contrat M 51 est une bonne nouvelle pour l'avenir du CEL...
Bien entendu, c'est un programme qui va assurer la pérennité du centre pour plusieurs années. C'est important car aujourd'hui la technologie militaire demande de moins en moins de personnel. Notamment parce qu'elle utilise davantage la simulation et aussi parce que de tels essais coûtent cher.

Enfin, en tant que maire, quel est votre sentiment sur le nucléaire ? Etes-vous pour ou contre ?
Bien sûr, je préférerai vivre sans, mais vu ce qui se passe, notamment en Iran, je ne pense pas que ce soit le moment de baisser la garde. C'est une force de dissuasion. Quant à l'énergie, tant qu'elle est propre et maîtrisée, je ne suis pas contre. Ca permet de diversifier nos sources d'approvisionnement. Par ailleurs, je rappelle que les technologies militaires connaissent ensuite des applications non négligeables dans le civil. Il serait bon de ne pas l'oublier.

BISCAROSSE : 85 % de recyclage lors du festival de la Paix

Festival de la paix de Biscarosse, 22, 23, 24 septembre. Le festival de la paix était associé à la manifestation contre le missile nucléaire M 51 du centre d'essais des Landes (CEL), manifestation organisée par Greenpeace dans l'objectif de mener une inspection citoyenne contre le missile M 51 et ses mini-bombes nucléaires, à défaut d'une inspection officielle menée par l'ONU, et afin de constater que la France se trouve en violation du traité de non prolifération.

Selon les estimations officielles : 6.000 personnes étaient présentes vendredi soir 22 septembre, 12.000 personnes samedi 23, 4.000 personnes dimanche 24.


Bilan des déchets du festival

Tous les déchets ont été collectés et pesés par catégorie. Sur toute la durée du festival, nous avons compté 4950 kg de déchets ménagers : bouteilles et canettes en verre, restes de repas, cartons, canettes métalliques, bouteilles plastiques transparentes, emballages et gobelets plastiques résiduels. Le poids du verre a été effectué par les engins de relevage des conteneurs du Sivom, les autres produits par nous-mêmes, par petites quantités.

Tri des déchets :

Les différents points de colfecte des déchets ont permis de collecter ces 4950 Kg de façon séparative. En voici le décompte :


Verre 3300 kg ------------------------------------------------------------------ ce qui donne ---------------- 66 % en pourcentage par rapport au total de 4950 kg

Restes de repas, 500 kg -------------------------------------------------------- soit -------------- 10 % Les restes de repas et produits biodégradables ont été apportés chaque jour au compost d'un agriculteur local, après pesage. Des éléments carbonés et d'aération ont été ajoutés aux éléments humides et azotés (paille, broyats, gobelets en carton biodégradable), afin d'élaborer un compost de qualité.

Produits recyclables dits "propres et secs" 500 kg ---------------- 10 %
Ces produits ont été conditionnés en poches étiquetées chacune selon le produit contenu, puis pesées.
Nous avons apporté ces produits au centre de valorisation des déchets du Teich (Gironde), qui en a véfifié la qualité. Ces 500 kg pesés globalement par le repreneur se répartissent en EMR 184 kg (papier carton emballage ménager) GDM 50 kg (gros carton). PET 136 kg (bouteilles plastiques transparentes), PEHD 4 kg (bouteilles plastiques opaques, comme celles de lait), métal 109 kg (canettes métalliques de boissons et boîtes de conserve), ELA 27 kg (briques alimentaires). Le centre de valorisation du Teich, bien que recevant nos produits parfaitement triés, devra supporter des frais de reconditionnement pour ces quantités trop petites par rapport à ses installations. Cependant, considérant notre démarche positive, il a fait un geste solidaire en facturant notre apport à zéro euro.

Les produits recyclables dits "propres et secs" représentent un total théorique de 10 %. Cependant, concrètement, si on enlève 1% de refus au centre de valorisation, nous obtenons 9%. Le total de produits qui seront effectivement recyclés est donc de 85%.

Total des produits qui seront effectivement recyclés -------------- 85%

Emballages et gobelets plastiques résiduels 650 kg --------------- 15 % (14 % + 1% de refus de tri prévisible)

Ces déchets résiduels ont été mis en poches plutôt petites et emportés par des participants du festival qui résident dans des secteurs couverts par une collecte aboutissant en CSDU (centre de stockage de déchets ultimes), afin de les déposer à leur collecte hebdomadaire dont ils sont contribuables.

De cette manière, nous pensons que ces déchets seront des moindres nuisances pour l'environnement et la santé. En effet ils sont exempts de biodéchets (tous les restes de repas ayant par ailleurs abouti en compost), en conséquence ils ne produiront ni odeurs ni de jus de décharge (lixiviats).

De cette manière également, nous avons évité qu'ils aboutissent à l'incinérateur près de Biscarosse (incinérateur de Pontenx). En effet, en dehors de la collecte du verre, nous avons décliné le service local payant de collecte des déchets afin d'éviter le recours à l'incinérateur local, car nous réprouvons cette méthode. Un incinérateur est un formidable disperseur dans l'atmosphère des substances synthétisées par la combustion, dont certaines toxiques, substances qui ensuite retombent au sol parfois très loin, remontent dans les chaînes alimentaires, se fixent dans les graisses et les tissus pour 5 ans, 10 ans ou davantage, et aboutissent au risque de cancers et à celui de modifier génétiquement les générations futures.

Cette opération tri des déchets du festival de la Paix avec objectif de recyclage maximum, avait été préparée durant une semaine auparavant par des bénévoles des associations locales Avecicm-Environnement Val de l'Eyre, Objectif Collectif, Verts du Val de l'Eyre, Collectif déchets Girondin, ainsi que par l'équipe organisatrice de Greenpeace. La coordination s'est très bien passée. Cette opération a généré un investissement matériel de 400 euros (caissettes de tri, poches, gants pour les ambassadeurs du tri et bénévoles du nettoyage, lampes, matériel d'affichage).

Durant les trois jours du festival, de nombreux bénévoles recrutés sur place par Greenpeace ou par l'Avecicm-Environnement, sont venus grossir les équipes d'ambassadeurs du tri et d'agents de nettoyage. De plus de nombreux festivaliers se sont proposés d'eux-mêmes aux tâches de nettoyage, notamment tard dans la nuit ou aux petits matins après la fête, sur les lieux de camping et en forêt.

Les points de collecte et l'esprit général d'adhésion à l'opération tri des déchets et de nettoyage, ont permis de reccueillir l'essentiel de la collecte séparative. Lors du nettoyage final lundi matin et de remise en état des lieux, les campeurs qui restaient ont été sollicités pour participer et se sont prêtés de bon gré à toutes les tâches. Lors de ces nettoyages il s'agissait aussi de trier ce que certains au préalable n'avaient pas trié. A aucun moment il n'a été question de ramasser tout en vrac.

Les bouteilles et canettes en verre n'étaient pas autorisées sur le site du festival, mais en dehors oui. Nous disposions de trois conteneurs vides pour collecter le verre, un à l'entrée du festival, les deux autres près des camping. Ces conteneurs étant presque tous remplis le dimanche, nous avons obtenu l'arrivée d'un conteneur supplémentaire mardi en fin de matinée. En attendant nous avons stocké les surplus de bouteilles dans une centaine de cageots. A l'arrivée du quatrième conteneur, des bénévoles ont mis toutes les bouteilles dans ce conteneur.

Il est à remarquer que l'ensemble de la collecte de verre a été particulièrement bien triée, le contenu des conteneurs ne souffrant aucune erreur, contrairement à ce qui se passe souvent, ce qui oblige ensuite les chaînes de tri du verre broyé à écarter les déchets parasites (porcelaine, plastique, métal). Lors du festival de la paix, les conteneurs de verre ne contenaient que du verre. Cette collecte comme les autres était de qualité.

Aujourd'hui il n'y a plus de déchet sur le site, et on peut dire que le terrain est très propre. Le sous préfet a transmis ses félicitations à Greenpeace pour l'organisation générale, la tenue du festival, l'absence de problème, et la propreté. Plusieurs responsables locaux et professionnels sont également venus sur le site après le festival lundi et mardi, et ont pu exprimer le même constat. Il s'agissait du président de la communauté de communes (qui avait mis le terrain à notre disposition), le directeur de la communauté de communes, des agents techniques de la communauté de communes, les pompiers, un adjoint au maire de Biscarosse, la directrice du Sivom (syndicat d'ordures ménagères), des agents de netoyage de la commune de Biscarosse, des agents de la police municipale de Biscarosse.

Le bonus ...

Des toilettes sèches ont été installées durant le festival et ont donné satisfaction à leurs utilisateurs. Les économies d'eau et de traitement par assainissement ont ainsi été réalisées. Plusieurs responsables locaux ont apprécié ce fonctionnement et se disent intéressés pour d'autres manifestations. Par ailleurs le produit des toilettes sèches s'ajoute au compost. Un suivi sera spécialement assuré afin que ce compost soit de bonne qualité, avec transformation progressive et sans odeur. Une étude préalable avait été réalisée afin que cette opération se déroule pour le mieux.

Les surprises...

Trier les déchets apporte parfois quelques surprises. Retenons les bonnes : nous avons récupéré une pendule murale, un pulvérisateur de jardin, un sac de couchage et deux pulls en bon état, deux couteaux de cuisine en état neuf, un billet de cinq euros, et... un bouquet de fleurs avec son pot en grès très joli ! De plus, grâce au tri final, certains organisateurs ont récupéré quelques dossiers égarés qui avaient été mélangés à l'occasion d'un départ précipité !

D'autres mondes sont possibles... nous l'avons montré dès maintenant !

En manifestant contre le missile M51, nous avons voulu montrer que d'autres mondes sont possibles que celui de la guerre nucléaire. Aux yeux de nombreux témoins et au-delà des différents groupes sociaux présents, le festival de la paix a montré un esprit solidaire et pacifique.

En laissant le lieu propre, en recyclant ce que nous consommons, en réduisant nos déchets en amont, nous montrons que d'autres mondes sont possibles que celui du gaspillage des matières premières et des pollutions par l'incinération ou par les décharges.
27 Septembre 2006

39 citizen inspectors arrested in France

On Saturday 23rd September, 39 "Citizen Weapon Inspectors" from England, Scotland, Belgium, France, the Netherlands and Germany, managed to gain access to the Centre d'essai des Landes (CEL) nuclear missile testing site near Biscarosse in southern France.
This nonviolent direct action was part of the mass citizens inspection action organised by a coalition of many French peace and anti-nuclear groups, to oppose the development of the new submarine launched "M-51" nuclear missile.Some of the activists, who entered the base in small groups, managed to spend several hours inside the military base before being arrested. Once arrested they were handed over to the Gendarmerie within the base, interviewed, and released within a few hours.
A report has been made by the Gendarmerie to the local prosecutor, who will decide whether or not the inspectors will receive any legal consequences.

Belgian activists arrested in France

Sun 24/09/06 (VRT, télévision belge) - Some twenty Belgian activists that tried to enter a military domain near Bordeaux on Saturday have been questioned by the French police. The Belgians were part of a group of international peace activists that wanted to inspect the military base of Biscarosse.

The Belgians were part of a group of 40 countrymen that took part in what they called a large civil inspection of military premises.

The inspection was organised by a network of French peace organisations and the aim was to enter the 'Centre d'Essai des Landes' in Biscarosse, near Bordeaux.

The action had attracted bomb-spotters from across Europe.

In total, there were more than 1,000 activists with delegations from countries including Britain, Sweden, Germany and the Netherlands.

According to the peace activists, the military base in Biscarosse functions as a storage and testing centre for the M51-nuclear missiles, also known as the mini-nukes.

The peace organisations claim that in doing so, France does not observe the non-proliferation agreement and violates international law.

Inspection citoyenne

Aujourd'hui en France - 22 09 2006 - Aquitaine

Plusieurs organisations pacifistes, écologistes ou antinucléaires, dont Greenpeace, Sortir du Nucléaire, le Mouvement de la Paix et les Verts, organisent ce week-end à Biscarrosse (Landes), un mouvement de protestation contre le nouveau missile M51, capable de transporter des mini-bombes nucléaires, en violation selon elles du Traité de non prolifération. Plusieurs concerts avec Johnny Clegg comme tête d’affiche, et une « inspection citoyenne » du Centre d’Essai des Landes sont au programme. Plusieurs centaines de gendarmes mobiles sont mobilisés, et les plages proches du CEL sont interdites.

Pierre Sauvey

Landes: Week-end anti-missile M51 à Biscarrosse

La dépêche du Midi - Les associations antinucléaires et pacifistes ont sorti le grand jeu pour un week-end de protestation à Biscarrosse (Landes) contre la fabrication du missile M51. Outre la « manif-action non violente» prévue aujourd’hui à 14 heures pour une « inspection citoyenne du Centre d’Essais des Landes », ils ont programmé une quinzaine de concerts entre hier et dimanche soir, avec en tête d’affiche Johnny Clegg ce soir.
Greenpeace, Sortir du nucléaire, les Amis de la Terre, les Faucheurs Volontaires, le Mouvement de la Paix, ou encore les Verts appellent à ce « grand rassemblement » pour « dénoncer le développement du nouveau missile tactique destiné à l’usage de mini-bombes nucléaires, en violation du traité de non-prolifération des armes nucléaires ».
Toutefois l’armée refuse cette « inspection citoyenne », même si une délégation de porte-paroles pourra être reçue au Centre d’Essais des Landes. Le préfet des Landes a pris un arrêté préfectoral interdisant baignade, activité nautique et toute circulation de promeneurs sur les plages comprises entre Biscarrosse-Sud et Mimizan-nord. Des gendarmes mobiles sont mobilisés.
Le missile M51 est fabriqué dans les établissements bordelais de EADS Space Transportation, qui a remporté ce marché de 3 milliards d’euros, sur lequel travaillent environ 1000 ingénieurs et techniciens. Il est destiné à remplacer à partir de 2010 le missile M45 qui équipe actuellement les sous-marins de la Force Océanique Stratégique. Le coût global du projet est estimé entre 8 et 10 milliards d’euros.
Pierre Sauvey

« Le mur du silence brisé »

BISCARROSSE. 39 militants ont pénétré dans l'enceinte militaire du Centre d'essai des Landes

25 Septembre 2006 - Sud Ouest - Maryan Charruau


Militants. Ces dix Britanniques, dont leur porte-parole Angie (assise), ont pénétré dans l'enceinte militaire du CELM. Photo ALINE MARQUE

Trente-neuf. C'est le nombre de militants belges, hollandais, britanniques, suédois et français qui, samedi à 13 heures, sont parvenus à franchir les grillages et à déjouer la sécurité du Centre d'essais des Landes et de la Méditerranée (CELM), à Biscarrosse. Cette action s'est déroulée en marge du rassemblement pacifiste organisé par une coalition d'associations autour de Greenpeace ponctuée samedi après-midi par une marche de Biscarrosse-Plage au CELM qui a rassemblé près de 1 500 personnes (lire nos éditions précédentes).
Si tous les militants rentrés illégalement sur le site ont été interpellés, les derniers l'ont été après sept heures de « divagation » dans l'enceinte militaire. Amenés ensuite à la brigade de gendarmerie de Biscarrosse, une fois entendus par les autorités, ils ont été remis en liberté quatre heures plus tard. « Ils sont entrés dans une zone interdite et encourent une poursuite pénale », reconnaît le procureur de la République, Jean-Pierre Laffite, « à savoir une contravention de 4e catégorie, soit une peine d'amende maximale de 750 euros ».

Désobéissance civile. Figure connue en Angleterre de la lutte antinucléaire, Angie, 55 ans, faisait partie du groupe composé de dix Britanniques qui a investi le site militaire. « Nous voulions dénoncer le fait que la France bafoue le traité de non-prolifération de l'arme nucléaire et bafoue donc les lois internationales. Notre objectif est atteint. Et si la gendarmerie ne mènera pas l'affaire devant les tribunaux, c'est pour que celle-ci ne remonte pas jusqu'au grand public. » Angie fait partie de l'association britannique Trident Ploughshare, habituée à ce type d'actions.
Porte-parole antinucléaire de Greenpeace France, Xavier Renou assure que « les 39 militants, réunis pour l'occasion sous la bannière "Pour un monde sans arme nucléaire", ont agi de leur propre fait. Nous n'avions pas appelé à des actes de désobéissance civile. »

Rendez-vous au printemps. Xavier Renou tire alors un bilan de ces trois journées d'action. « Depuis janvier 1996 et la demande d'arrêt auprès de Jacques Chirac des essais nucléaires, jamais une manifestation n'avait mobilisé autant de monde. Grâce à la couverture médiatique obtenue, le mur du silence est brisé pour ce qui touche au nucléaire en France. Côté concerts, jamais autant d'artistes majeurs (une douzaine) n'avaient proposé une telle affiche exceptionnelle. »
Samedi, devant 12 000 à 13 000 personnes (source officielle), s'est notamment produit Johnny Clegg. Impressionnant de puissance, le Zoulou blanc qui doit effectuer prochainement une tournée en France , après sa première chanson, a lu un texte en français. Il a rappelé que l'Afrique du Sud « a renoncé au nucléaire ».
Aussi, sa présence est « une marque de soutien à l'égard des militants ». Des militants qui devraient revenir à Biscarrosse « en avril ou en mai 2007, et ce, dans le cadre du débat présidentiel. Nous voulons augmenter la pression sur les candidats et étendre notre action sur d'autres sites français », commente Xavier Renou.

Un acte citoyen majeur

ANTINUCLEAIRE. Mobilisation antinucléaire importante ce week-end à Biscarrosse. La marche a rassemblé 1 500 manifestants samedi et le concert, le soir, 13 000 personnes

Sud-Ouest - Lundi 25 septembre 2006 - Maryan Charruau
Tout d'abord des chiffres : 1 500 manifestants à la marche antinucléaire; 240 personnes revêtant la tenue spéciale missile. 39 militants s'introduisant sur le site militaire du CELM. Plus de 13 000 spectateurs samedi aux concerts avec Johnny Clegg. Un champ de maïs OGM coupé. Ces chiffres clés, loin de résumer l'ampleur de trois jours de mobilisation, marqueront symboliquement cet événement antinucléaire. Le plus important depuis janvier 1996 et la demande d'arrêt des essais nucléaires français.
Samedi, les manifestants sont venus d'un peu partout de l'Hexagone. Chacun a exprimé la raison de sa participation. Patrick, 46 ans, médecin, Chateaubriand (Loire-Atlantique) : « Le fait que la France ne respecte pas le traité de non prolifération des armes nucléaires est abominable, abjecte. » Jibé, 19 ans, comédien, Le Mans (Sarthe) : « C'est important que le message soit développé. Les gens ne sont pas forcément bien informés. Des choses dangereuses sont cachées. »

Terre d'accueil. Jeanine et Jacqueline, Paris : « Il n'y a pas si longtemps que ça, c'étaient les ringards qui participaient à ce type de manifestation. Aujourd'hui, les militants sont de plus en plus jeunes. A priori, il y a une prise de conscience. » Michel, 56 ans, La Rochelle (Charente-Maritime). « Il faut arrêter cette politique suicidaire. Citant Descartes, Kant disait : "Le bon sens et la raison sont la chose la mieux partagée au monde." Je n'ai rien à ajouter. » Hélène, Mont-de-Marsan : « Nucléaire, c'est un mot barbare, insupportable. Il me fait mal. » Hélène, Bordeaux : « C'est bien que cette mobilisation se passe dans les Landes, terre d'accueil. »
A la fois joyeux et décontractés, les manifestants qui ont pris part à cette marche placée sous la direction de Greenpeace. Une association impossible à manquer, nantie de banderoles mais aussi de ses combinaisons, véritables imitations de missiles... missiles présents donc dans le centre d'essais des Landes et de la Méditerranée (CELM) de Biscarrosse. Et si peu d'élus ont participé à la marche, trois partis étaient représentés les Verts, le PCF et la LCR , et la seule écharpe du cortège était portée par Dominique Masset, maire de Montagagne dans l'Ariège. « Nous avons pris une délibération en conseil municipal afin qu'une personne prenne part à cette marche. C'est un acte citoyen. »

Sous l'orage. Les autres temps forts de cette mobilisation furent sans conteste les trois soirées concerts gratuites organisées non loin de l'aérodrome. La palme revient au rendez-vous de samedi. Car il en fallait du courage pour lutter contre les éléments. A la tombée de la nuit, un bel orage a laissé échapper éclairs et averses multiples. Comme celle de 22 heures, retardant l'arrivée de Johnny Clegg.
Les 12 000 personnes ont cependant eu raison de patienter. Car le zoulou blanc est impressionnant, ne serait-ce que par son physique de première ligne. Sa voix porte toujours aussi loin et fort les messages de paix, comme celui d'ailleurs qu'il a lu en français, encourageant chacun à lutter contre les armes nucléaires. Après une heure de scène, il a simplement dit « au revoir », ne jouant pas les stars blasées. Marcel et son orchestre pouvait enchaîner ses rythmes fous et entraînants. Et chacun de se laisser entraîner par la foule !

Du maïs transgénique en Gironde

[Note du webmestre : nous ne publions pas ce texte par hasard ; lire l'article pour comprendre]

LUGOS (33). Une opération non revendiquée, conduite par des faucheurs anonymes, s'est soldée par la destruction d'une parcelle de 1 000 m2
A la faveur de ce fauchage, l'on a découvert pour la première fois que du maïs BT est produit en Gironde à des fins commerciales

Sud-Ouest - 26 Sept. 2006 - Jacques Ripoche - Les condamnations, parfois lourdes, prononcées ces derniers temps par les tribunaux ont incité les faucheurs d'OGM à la prudence. Le fauchage à visage découvert, emblématique d'une « désobéissance civique » hautement revendiquée et à grand renfort de tambour médiatique, ne semble plus de mise. C'est donc une opération anonyme qui a été conduite samedi après-midi à Lugos, dans le Val de l'Eyre, où une parcelle d'environ 1 000 m2 située près de la gare a été détruite.
Ce fauchage, auquel auraient participé 37 personnes, avait été annoncé samedi soir à Biscarrosse, à l'occasion de la manifestation « Pour un monde sans arme nuclaire » de Greenpeace. C'est Xavier Renou, porte-parole antinucléaire de Greenpeace France, lui-même, qui l'a révélé ! (notre édition d'hier).

Plainte déposée. Pour autant, aucun syndicat, mouvement environnementaliste ou parti politique ne l'a revendiqué. « En tant qu'association, nous n'y avons pas participé » assurait hier Patrick Maupin, responsable Greenpeace Gironde. « Le fauchage n'est pas notre ligne de conduite », indiquait pour sa part Christian Crouzet, secrétaire régional de la Confédération paysanne. Chez les Verts, Michel Daverat, président du groupe au Conseil régional d'Aquitaine, parlait d'« acte isolé », tandis que Christian Berdot, animateur de la campagne OGM des Amis de la terre, disait son étonnement.
Jusqu'à hier, le fauchage ayant été simplement annoncé, mais ni localisé ni revendiqué, c'est un certain flou qui a prévalu. Au point même que l'on s'est interrogé sur sa réalité. En fait, le changement de mode opératoire implique un scénario à double détente : ce ne sont plus les faucheurs qui assurent la publicité de leur acte, mais la victime du fauchage en déposant plainte auprès de la gendarmerie ! Et un agriculteur (identité non révélée) a effectivement déposé plainte hier à la brigade de Belin-Béliet.

Maïs BT. La parcelle visée comportait du maïs transgénique destiné à la commercialisation, comme le confirme l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) qui a son siège à Pau. « Il s'agit de maïs BT autorisé », précise l'ingénieur Cédric Poeydomenge. Ce maïs génétiquement modifié pour résister aux attaques de la pyrale et de la sésamie, ses principaux parasites, a été, dit-il, « cultivé en toute légalité, dans le respect des règles de la coexistence entre OGM et non-OGM ». La parcelle a fait l'objet d'une « déclaration au ministère de l'Agriculture dans le cadre du comité de biovigilance ». Pour Cédric Poeydomenge, c'est clair : « Encore une fois, c'est l'outil de travail de l'agriculteur que l'on attaque ! »
Après le fauchage anonyme, l'affaire devrait rebondir du côté des anti-OGM ayant pignon sur rue. Michel Daverat (Verts aquitains) se déclare « surpris et scandalisé que des gens prennent le risque de contaminer le champ du voisin ! ». Il soulignait que, « pour la première fois était révélée l'existence de culture OGM en Gironde ». Surtout, il ne voudrait pas découvrir qu'il s'agit d'un « maïs OGM irrigué », auquel cas il aurait pu bénéficier d'argent public régional par les biais des subventions à l'irrigation !

A quand la loi ? En arrière-plan, c'est la question de l'absence de législation qui transparaît. Si le maïs BT est effectivement autorisé en France et se développe à des fins commerciales, la directive européenne sur la coexistence n'a pas toujours pas été traduite en droit français. A défaut, la règle qui prévaut est celle d'un code de bonne conduite qui résulte de trois années d'expérimentations conduites par l'AGPM dans le cadre de son Programme opérationnel d'évaluation des cultures issues des biotechnologies (POECB).
Que l'Etat légifère, c'est ce que réclament les anti-OGM... Les pro-OGM aussi ! Chacun avec des objectifs différents. A plusieurs reprises, la loi sur les OGM a été annoncée pour la fin de cette année. Mais avec la période électorale qui s'ouvre, beaucoup en doutent.

Cultures commerciales - Un champ d'OGM fauché

Sud-Ouest - 25 Sept. 2006 - Xavier Renou affirmait dès samedi : « Les Faucheurs volontaires ont mené une action ». 37 personnes ont coupé du maïs transgénique sur un site non communiqué situé « non loin de Biscarrosse. Il s'agit de cultures commerciales pour le marché espagnol. Jusqu'alors, les champs se trouvaient dans la région de Toulouse et en Ariège. La culture OGM s'étend. » Le champ en question ne serait pas dans les Landes mais à Salles, en Gironde. Joint hier soir, le maire de Salles, Vincent Nuchy, assurait ne pas avoir été averti de cette action. Pour leur part, les autorités expliquaient ne pas avoir enregistré de plainte. Aussi, hier soir, les Faucheurs volontaires se refusaient à revendiquer cet acte.

Les « gardiens de la paix » à Biscarrosse

NUCLEAIRE. -- Le festival « Non au missile M51 » a débuté hier dans des conditions d'urgence qui n'auraient pas été dépassées sans les réseaux de Greenpeace


Xavier Renou. Le responsable de Greenpeace et les bénévoles ont dû monter la scène dans des conditions météo chaotiques, mais tout était prêt hier soir. PHOTO NICOLAS LE LIEVRE

Sud-Ouest - Samedi 23 septembre 2006 - Jefferson Desport
La station balnéaire de Biscarrosse (40), au sud du si sélect bassin d'Arcachon, deviendra-t-elle le poste avancé de la lutte antinucléaire en France ? Difficile à certifier avec autant de précision et d'aisance qu'une frappe chirurgicale du futur missile M51 qui sera testé ici (lire ci-contre), au Centre d'essais des Landes, mais force est de constater que ce week-end de protestation organisé par Greenpeace constitue, chez les pacifistes, bien plus qu'une simple escale. C'est, en réalité, le début d'une véritable campagne dont le coup d'envoi a été donné, hier soir, dans des conditions d'urgence et de difficulté qui n'auraient certainement pas été dépassées sans la puissance de Greenpeace et la mobilisation du tissu associatif hexagonal. Car si la décision de venir dénoncer ces essais de missiles capables d'embarquer de mini-charges nucléaires a été prise en juin dernier, les organisateurs de ce rassemblement n'ont eu le terrain qu'il y a une dizaine de jours. Ce qui, pour installer une scène de 120 mètres carrés, assurer l'accueil, la sécurité, mobiliser le public et confirmer des têtes d'affiche comme Johnny Clegg, Mouss et Hakim (ex-Zebda), la Ruda et bien d'autres, ressemblait plus à une lance dans les pieds qu'à une minuscule écharde.

Bègles voulait. « En fait, explique Xavier Renou, le responsable de Greenpeace, mis à part la commune de Bègles, qui était prête à nous accueillir, les autres étaient plus réticentes. Au final, c'est la préfecture des Landes qui a tranché et nous a trouvé ce terrain à Biscarrosse. Résultat, nous sommes arrivés lundi. Depuis, nous n'avons pas arrêté. Sans les bénévoles, nous n'y serions jamais arrivés. Sans compter que nous devons faire face avec un budget très serré. Nous sommes très loin des 100 000 euros que coûte normalement un festival de ce type. Tous les intervenants ont fait des efforts. »
Voilà pourquoi, hier après-midi, à quelques heures du premier concert des Bombes 2 Bal, cette fourmilière militante était toujours en ébullition. Autant préoccupée par les pannes de dernière minute que par les sursauts d'un ciel on ne peut plus capricieux. En effet, la nuit précédente, de fortes précipitations ont sérieusement douché les bonnes volontés et plus encore le terrain du festival. Au point qu'une paire de bottes, à défaut d'un goût prononcé pour le bain de boue, n'avait hier rien de superflu.

Environnement. Toujours est-il que la lutte antinucléaire ne s'arrête pas à ce genre de détail. C'est donc avec les moyens du bord, en sandales, en baskets ou pieds nus, que chacun s'est remis au travail. A commencer par les bénévoles de l'association Campement. Un petit groupe qui vit en communauté à Eynesse, du côté de Sainte-Foy-la-Grande (33). Il est vrai que leur spécialité est vitale pour un festival. Ces derniers sont en effet passés maîtres dans la réalisation de toilettes de campagne. Avec ce petit plus de douceur et d'écologie : tout ce qui passe par là est recyclé. « Au total, indique Jérôme, un des membres de Campement, nous avons fabriqué près de 80 toilettes. L'ossature est en bois, le reste fonctionne avec de la paille et de la sciure. » Désarmement, environnement, énergie durable, tel sera donc le message qui sera défendu tout au long de ce week-end.

Soutien des artistes. Une approche du monde que les festivaliers pacifistes défendront de manière formelle, cet après-midi à 14 heures, par une marche qui les mènera jusqu'aux portes, extrêmement bien gardées, du Centre d'essais de lance-missiles de Biscarrosse. Un site placé sous haute surveillance (lire ci-dessous) et pour lequel les autorités militaires ont refusé la visite citoyenne demandée par les antinucléaires. « C'est regrettable, souligne Xavier Renou. Mais il ne faut pas oublier que dans les années 80, nous avons détruit près de 50 % du stock de bombes nucléaires dans le monde. C'est la preuve que l'on peut gagner contre le nucléaire. Le problème, c'est qu'avec ce nouveau missile, la France vient de réactiver clairement cette politique. » Ce soir, c'est Johnny Clegg, le Zoulou blanc, qui reprendra le flambeau des « gardiens de la paix ». Toutefois, si les artistes ont répondu présent, personne hier n'était en mesure d'estimer le nombre de festivaliers attendus. « Plusieurs milliers », espèrent les organisateurs. Reste à savoir si cette force de « frappe » sera, elle aussi, dissuasive...

Un site sous haute surveillance
Sud-Ouest - Samedi 23 septembre 2006 - Jean-Michel Desplos

Tout au long du week-end, il sera impossible d'approcher le Centre d'essais des Landes (CEL). La demande d'inspection citoyenne refusée par le ministère de la Défense, les sympathisants de Greenpeace et leurs amis opposés au nucléaire devront se contenter d'une marche à plusieurs centaines de mètres du site militaire, placé sous très haute surveillance.
La manifestation mobilise en effet un déploiement de forces de l'ordre exceptionnel. Plus d'une dizaine d'escadrons de la gendarmerie mobile quadrilleront l'enceinte, soit près d'un millier de gendarmes spécialisés dans le maintien de l'ordre. Certains seront positionnés à l'intérieur même du CEL, aux endroits stratégiques. Des moyens aériens et nautiques seront également prêts à intervenir au plus vite.

En Gironde aussi. A l'extérieur, des officiers de police judiciaire seront présents pour établir des procédures en cas de dégradations ou bien d'infractions à l'arrêté spécifique pris par le préfet des Landes interdisant toute circulation de promeneurs ou de véhicules sur les plages de Biscarrosse, Gastes, Sainte-Eulalie et Mimizan, ainsi que la baignade et la pratique de toute activité nautique.
Des gendarmes seront également déployés en Gironde, au Barp, sur le site du laser Mégajoule, ainsi qu'à Saint-Médard-en-Jalles, autour de l'entreprise EADS où est fabriqué le missile nucléaire M51. L'ensemble des opérations de sécurité sera supervisé sur place, dans les Landes, par le général de division Denis Vaultier, commandant la région de gendarmerie d'Aquitaine.

L'arme ultime

M51. Bientôt testé dans les Landes, il sera le fer de lance de notre panoplie stratégique

Sud-Ouest - Samedi 23 septembre 2006 - Bernard Broustet
C'est peut-être avant la fin de l'année que le CELM de Biscarrosse procédera au premier tir du M51. Les 56 tonnes de l'engin s'arracheront du sol grâce à l'énorme moteur de son premier étage. Les deux étages supérieurs prendront ensuite le relais pour amener le missile à un millier de kilomètres de hauteur, hors de l'atmosphère terrestre. La tête de l'engin, bien entendu dépourvue pour la circonstance de tout armement nucléaire (1), retombera ensuite en mer, quelque part au large de la Guyane et du Brésil.

600 tirs par an. Le CELM, où les matières nucléaires ne pénètrent jamais, n'en est pas à son premier tir. Chaque année, l'établissement rattaché à la Délégation générale pour l'armement tire quelque 600 missiles tactiques (courte portée) ou stratégiques, afin de vérifier leur bon fonctionnement. Mais le premier essai du M51 constitue un jalon dans l'histoire de cet établissement créé sous le général de Gaulle. Ce missile va en effet constituer la quatrième génération des engins nucléaires à longue portée embarqués à bord des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Par rapport à son prédécesseur, le M45 aujourd'hui en service, il se distingue entre autres par sa portée. Les responsables de la force de dissuasion précisent qu'elle est de 6 000 kilomètres « au moins », préférant par cette imprécision laisser l'adversaire éventuel dans le flou. Mais il peut franchir sans doute des distances bien supérieures.

Tests en bassin. Le M51 n'entrera pas en service avant 2010. C'est à cette date que sera achevé le sous-marin « Le Terrible » en construction à Cherbourg destiné à l'accueillir. Mais d'ici là, d'autres exemplaires de l'engin auront tout de même fait connaissance avec l'eau. Le CELM s'est en effet doté d'un immense bassin d'une cinquantaine de mètres de profondeur dans lequel sera immergé un dispositif destiné à propulser le missile hors de l'eau avant que ses propres moteurs ne prennent le relais. Comme ses prédécesseurs, le M51 constituera l'élément essentiel de la dissuasion nucléaire française. Le fait d'être embarqué à bord d'un submersible a priori indétectable le met en principe à l'abri d'une attaque. La France garde donc une possibilité de deuxième frappe susceptible d'infliger des dommages terribles à un agresseur.
Cette logique a, bien sûr, une dimension terrifiante. Mais jusqu'ici, les pays détenteurs de ce type d'armes ont été à l'abri d'une attaque majeure sans avoir jamais eu, grâce au ciel, à utiliser leur arsenal. Ce qui ne veut pas dire que ce type de scénario apocalyptique ne puisse pas se produire un jour ou l'autre.

Nucléaire banalisé ? Jusqu'à ces dernières années, la doctrine nucléaire française était intégralement basée sur le tout ou rien. La France faisait comprendre à ses ennemis potentiels qu'en cas d'agression massive sur son territoire, ils s'exposeraient à une riposte mortelle de nos armes stratégiques qui emportaient toutes, jusqu'à une certaine époque, six têtes thermonucléaires. Dans un discours prononcé en janvier sur la base de l'île Longue (Finistère), Jacques Chirac a infléchi cette doctrine. Pour lui, les « intérêts vitaux » dont l'atteinte serait susceptible de justifier une riposte nucléaire ne se limitent pas forcément à « l'intégrité de notre territoire » et à « la protection de notre population ». La « défense de pays alliés », voire la « garantie d'approvisionnements stratégiques » peuvent également entrer dans ce cadre. Pour tenir compte de la diversification éventuelle de ces usages, la riposte nucléaire peut se moduler. Jacques Chirac a ainsi signalé que certains missiles n'emporteraient pas en plongée la totalité de leurs six têtes nucléaires. Par ailleurs, les responsables de la force océanique stratégique évoquent la possibilité de faire éclater des bombes à une vingtaine de kilomètres d'altitude, ce qui limiterait les radiations tout en paralysant tous les systèmes de communication ennemis. Cette nouvelle doctrine ouvre-t-elle la voie à la banalisation de l'arme nucléaire, et donc à un risque accru de son emploi ? La question mérite au moins d'être posée.
(1) Les matières fissiles nucléaires des armes sont directement chargées sur les missiles dans la base de l'île Longue (Finistère). Elles ne pénètrent jamais dans les divers établissements aquitains.

Un nouveau missile pour quoi faire ?

Sud-Ouest - Samedi 23 septembre 2006 - Georges Le Guelte
ECLAIRAGE. Directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Georges Le Guelte a également été secrétaire du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et adjoint au directeur des relations internationales du Commissariat à l'énergie atomique.
« Le traité de non-prolifération prévoit que les pays qui ont fait exploser des engins nucléaires avant 1967 (1) s'engagent à ne pas aider d'autres nations à construire ou à se procurer des armes de ce type. Mais il ne leur interdit pas d'en fabriquer à des fins personnelles. Il est vrai qu'un autre article prévoit que les signataires s'engagent dans des délais courts à négocier un processus de désarmement nucléaire complet sous contrôle international. D'un côté, il y a ceux qui disent : "Vous avez pris un engagement que vous ne respectez pas." De l'autre, on répond : "Nous avons pris un engagement que nous appliquerons lorsqu'il n'y aura plus d'arme nulle part."
En fait, le traité est suffisament flou pour permettre aux cinq Etats concernés, dont la France, d'être juridiquement irréprochables. Comme ce sont en outre les plus gros vendeurs d'armes traditionnelles, ils ne sont pas forcément pressés de désarmer la planète. On peut finalement considérer que les manifestants pacifistes ont moralement raison et juridiquement tort.
Mais la vraie question est peut-être ailleurs. Pourquoi construire un missile à très longue portée comme le M51 ? Contre qui peut-il servir ? Il me semble qu'il ne peut viser que la Chine. Mais je ne vois pas pourquoi, dans le contexte international actuel, nous serions attaqués par la Chine. Ce qui amène effectivement à s'interroger sur l'utilité de cet engin. »
(1) France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Russie et Chine.

L'inspection refusée

BISCARROSSE. La demande d'inspection citoyenne du Centre d'essais des Landes par diverses associations prévue samedi n'a pas reçu l'agrément

Sud-Ouest - 22 Septembre 2006 - Maryan Charruau


Colonel Vincent Carré. « Des mesures spécifiques et préventives seront prises pendant les trois jours que dure ce rendez-vous », prévient le délégué militaire départemental - PHOTO PASCAL BATS

« Le ministère de la Défense communique en matière de nucléaire tout en estimant important ce dispositif de dissuasion. Nous sommes ouverts au dialogue. Aussi, tout se fera dans un cadre légal », prévient le colonel Vincent Carré. C'est moins avec la casquette de commandant de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan qu'avec le couvre-chef de délégué militaire départemental des Landes que le colonel s'exprime. Il s'adresse clairement et avec fermeté à l'ensemble des manifestants et sympathisants qui participeront ce samedi à la marche symbolique depuis l'esplanade de Biscarrosse-Plage jusqu'aux portes du Centre d'essais des Landes et de la Méditerranée (Celm).
C'est, alliée à Attac, le réseau Sortir du nucléaire, le Mouvement de la paix, les Faucheurs volontaires, Pax Christi, le Mrap, etc... que l'association Greenpeace organise cette marche demain après-midi. Procéder symboliquement à une inspection de ce site militaire nucléaire, telle était sa prime ambition. L'emploi du passé est de rigueur puisque la demande d'inspection s'est vu opposer un refus.

Délégation. « Nous voulons faire la lumière sur le développement du missile nucléaire M-51 au coût exorbitant de près de 10 milliards d'euros et dénoncer cette violation de l'article 6 du traité de non-prolifération. L'Agence internationale de l'énergie atomique, chargée de veiller au respect de cet article, refuse de procéder à des contrôles. Nous enverrons donc notre propre délégation d'inspecteurs citoyens », déclare Xavier Renou, chargé de la campagne désarmement de Greenpeace France.
« Le Celm est un site sensible. Il est hors de question que tout le monde y entre comme cela. Une délégation de porte-parole peut y être accueillie. Je le répète, nous sommes ouverts au dialogue. Mais il n'y aura pas d'inspection citoyenne sur le centre. Elle n'a pas été agréée par l'état-major des armées », insiste le colonel Vincent Carré. Il reconnaît que « des mesures spécifiques et préventives, éventuellement répressives, seront prises pendant les trois jours que dure ce rendez-vous, et ce à double titre : assurer la sécurité publique et la sécurité des installations militaires. » L'ensemble est placé sous le contrôle de la chaîne de défense territoriale interarmée de la Région Sud-Ouest, basée en l'occurrence à Bordeaux.

Gendarmes mobiles. « Beaucoup de gens sont attendus à Biscarrosse. Il faut faire la part des choses, tous ne sont pas associés à la manifestation Inspection citoyenne, poursuit le colonel. Aussi, deux dispositifs seront mis en place. L'un concerne la fête sur l'aire d'accueil des gens du voyage au lieu dit Lahitte où un escadron de gendarmerie assurera la sécurité des personnes. Le second dispositif doit éviter l'intrusion de personnes étrangères au Celm qui pourrait entraîner d'éventuelles dégradations. Seront donc déployés des gendarmes mobiles habitués au maintien de l'ordre. »
Outre l'arrêté permanent d'interdiction de pénétrer sur cette zone militaire, soit un espace littoral étiré sur 28 kilomètres allant de Biscarrosse à Mimizan, le préfet des Landes, Ange Mancini, a signé un arrêté spécifique en date du lundi 18 septembre, interdisant, outre la baignade et la pratique de toute activité nautique (1), toute circulation de promeneur ou de véhicule de quelque nature que ce soit, du 22 au 25 septembre, incluant les plages de Biscarrosse, Gastes, Sainte-Eulalie et Mimizan.

(1) Sont autorisés les engins nautiques destinés à la sécurité des participants au triathlon qui se dispute ce week-end à Biscarrosse.

Sabotage - Centrales nucléaires : un jeu d'enfant

Le service Action de la DGSE a démontré que des professionnels pouvaient facilement pénétrer dans des centrales nucléaires de type EDF et sur la base de sous-marins ultra secrète de l’Ile Longue près de Brest. Les services secrets ont averti EDF du jour choisi pour un dynamitage fictif du coeur des établissements de Nogent-sur-Seine (Aube) et de Pierrelatte (Drôme). Pour faire face à ces alertes, le gardiennage privé a été doublé, un escadron de gendarmerie mobile et des réservistes de la défense territoriale ont été postés aux abords des deux usines et les gendarmes locaux ont été sensibilisés. Dans chaque cas, quatre binômes ont tenté de s'infiltrer. A Nogent-sur-Seine, les clandestins ont fait carton plein : chaque groupe a déposé sa charge fictive. A Pierrelatte, trois des quatre binômes ont réussi leur mission, le quatrième ayant rebroussé chemin de peur d'être détecté. Enfin, deux plongeurs de combat se sont introduits dans la base souterraine de l'Ile Longue où relâchent les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Ils ont posé des charges fictives sur la coque d'un submersible. Au lieu d'arriver par la mer comme tout le monde le croyait, les deux hommes se sont cachés sous un camion de livraison. Ils ont mis quatre heures pour franchir les 50 mètres entre leur cachette et un sous-marin à quai avant de repartir comme ils étaient venus. La DGSE avait également annoncé à la marine quand cette tentative de sabotage serait exécutée.
Nov. 2001, Le Vrai Papier Journal n°15

Plus de 20 Bombe-spotters belges arrêtés en France pendant une grande inspection civile

Communiqué de Bombe-spotting - Une vaste coalition d'organisations de paix françaises a organisé le week-end dernier (22, 23 et 24 septembre) une première grande inspection civile du Centre d'Essai des Landes (à Biscarosse, près de Bordeaux), la base militaire où sont testés les nouveaux missiles M51, porteurs de mini armes nucléaires. Pour soutenir les inspecteurs civils français, 40 Bombe-spotters belges ont participé à l'action. Ils ont pénétré sans autorisation sur le domaine militaire à la recherche de préparatifs de crimes de guerre. 25 Bombe-spotters belges et 15 autres inspecteurs civils ont été arrêtés par l'armée française avant d'être relachés dans le courant de la nuit.

Le week-end d'action contre le centre de test où la France développe ses nouveaux missiles était organisé par un vaste réseau d'organisations de paix françaises, parmi lesquelles Greenpeace, Internationale des Résistants à la Guerre [dont fait partie l'Union Pacifiste], Stop Essais, Pax Christi, Mouvement pour une Alternative non-violente, ... Depuis 2004, les Bombe-spotters sont régulièrement en contact avec leurs collègues français pour les conseiller dans cette nouvelle initiative.

Il n'y a pas que les Etats-Unis qui travaillent au développement de nouvelles armes nucléaires. La France aussi travaille à plein régime à la préparation de "mini-nukes", qui pourront être utilisées partout dans le monde pour défendre les intérêts français. Ce que George W. Bush appelle les "pre-emptive strikes" a été baptisé "guerre préventive" par Jacques Chirac. Dans le courant de l'année 2006, le nouveau missile M51 est testé dans le plus grand secret dans le Sud de la France, à proximité de Bordeaux. Ce missile nucléaire sera ensuite utilisé par les sous-marins de l'armée française. En France sont préparés des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Les armes nucléaires françaises sont illégales, tout comme les armes nucléaires de l'OTAN stationnées à Kleine Brogel. En développant de nouvelles armes nucléaires, la France contrevient à ses obligations de désarmement dans le cadre du Traité de Non-Prolifération et viole le droit international.

Le vendredi 22 septembre, un groupe de 40 Bombe-spotters belges est parti vers la France pour participer à l'action de désobéissance civile. Un grand festival de musique pour la paix, avec entre autres Johnny Clegg, Marcel et son Orchestre et La Ruda, a rassemblé 10.000 personnes. Le samedi après-midi, les actions ont commencé. Deux mille personnes, avec des délégations de Belgique, des Pays-Bas, de Suède, d'Allemagne et de Grande-Bretagne, ont marché vers l'entrée principale de la base militaire pour y demander officiellement l'autorisation d'inspecter le site où la France prépare sa politique illégale d'armement nucléaire. Cette autorisation a été refusée. Suite à ce refus, les Bombe-spotters et autres inspecteurs civils ont pris leurs responsabilités : en petits groupes, répartis sur le terrain, ils ont escaladé les clôtures ou traversé des plans d'eau pour pénétrer sur le domaine militaire. Les milliers de soldats et de gendarmes présents n'ont pas pu empêcher que les Bombe-spotters mènent pendant plusieurs heures une inspection du domaine militaire. Quelques inspecteurs civils sont parvenus jusqu'au site où est testé le lancement des missiles, d'autres ont pris des photos. Avec des inspecteurs civils originaires de plusieurs autres pays européens, 25 Bombe-spotters belges ont été arrêtés par la gendarmerie française avant d'être relâchés après interrogatoire. L'action s'est déroulée de manière strictement non violente. Les Bombe-spotters belges étaient à Bordeaux à la demande du mouvement de la paix français, pour les soutenir et pour montrer qu'une inspection civile effective est possible et utile. Les réactions positives des organisateurs et des participants samedi donnent au mouvement de la paix français l'enthousiasme nécessaire pour continuer à développer ce qui pourrait devenir une campagne Bombe-spotting à la française !


Manif contre un futur missile

20 Minutes édition du 25.09.06

Déguisés en missiles et en inspecteurs de l'ONU, plus d'un millier de manifestants antinucléaires ont effectué samedi une « inspection citoyenne » symbolique aux portes du centre d'essai et de lancement de missiles des Landes. C'est en effet à Biscarosse que sera testé un nouveau missile, le M51, qui doit équiper en 2010 les sous-marins nucléaires. « En l'absence de l'ONU, c'est le rôle des citoyens de vérifier si cette arme est en contradiction ou non avec le Traité de non-prolifération nucléaire », a déclaré Greenpeace à cette occasion. Le député (Verts) Noël Mamère est venu « dénoncer le double langage du président de la République qui, dès qu'il quitte la tribune des Nations unies, prône le surarmement de la France ». « Nous ne testons que le lancement du missile. Il n'y a pas d'arme ni de matière nucléaire sur le site », a expliqué de son côté un responsable du centre d'essai.

Le rassemblement de Biscarrosse : un succès pour l’avenir

Communiqué d’ACDN - 24 septembre 2006 - A Biscarrosse (Landes), un rassemblement national vient d’avoir lieu du 22 au 24 septembre, pour exiger à la fois l’arrêt du programme « M51 » de nouveaux missiles nucléaires et une initiative française en faveur du désarmement nucléaire intégral, universel et contrôlé, que l’article VI du Traité de Non Prolifération (TNP) exige depuis des décennies.

La France a ratifié ce traité en 1992. Pas plus que les autres Etats cosignataires du TNP et dotés d’armes nucléaires (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne et Chine), elle n’a esquissé le moindre geste diplomatique en vue de mettre en œuvre cet engagement. Bien au contraire, elle développe de nouvelles armes, parmi lesquelles le missile M51. Ce double langage incite les Etats sans armes nucléaires à s’en procurer - l’Iran par exemple, et bien d’autres Etats connus pour en être capables. La « prolifération verticale » de la France contribue donc à encourager la « prolifération horizontale » de ces armes de destruction massive.

Pendant près de trois jours, le rassemblement de Biscarrosse a attiré des milliers de citoyens (peut-être plus de 10 000), de tous âges et de toutes origines, aux portes du Centre d’Essais des Landes (CELM) où l’armée française expérimente des engins voués à porter la mort sur des populations étrangères tout en l’attirant sur nos propres cités.

Ce rassemblement a été voulu par une douzaine d’associations françaises membres du Réseau mondial « Abolition 2000 », comme une étape de leur campagne nationale de sensibilisation à l’urgente nécessité d’entreprendre enfin et pour de bon le désarmement nucléaire.

Son succès remarquable est dû à plusieurs facteurs : les moyens et le savoir-faire de Greenpeace, qui ont permis d’associer une manifestation et un festival musical de haut niveau ; l’expérience des autres associations engagées de longue date dans ce combat pour le désarmement nucléaire, qui a permis d’éviter les risques de « débordements » inhérents à un tel rassemblement et de lui conserver un caractère symbolique et non-violent ; l’attitude plutôt discrète de la gendarmerie ; l’engagement déterminé et généreux de nombreux chanteurs et musiciens connus et aimés des jeunes ; la réponse active de ces derniers, au-delà même des espérances des organisateurs ; le dévouement de nombreux militants bénévoles.

On regrettera seulement la fin de non-recevoir opposée par les autorités militaires, évidemment sur ordre gouvernemental, à la délégation qui avait demandé à être reçue par le directeur du CEL. Ce mépris d’une démarche citoyenne visant à restituer à la société civile un droit de regard sur le détournement de ses impôts vers une politique militairement absurde, financièrement ruineuse, moralement injustifiable, juridiquement illégale, humainement criminelle, est une faute grave.

La résistance civique à la dictature occulte des lobbies militaro-industriel et nucléaire n’en est qu’à ses débuts. Le vote du budget militaire, les échéances électorales de 2007 peuvent être l’occasion d’inaugurer une autre politique de défense, autrement plus sensée. Pour sa part, ACDN appelle tous les citoyen(ne)s, qui sont aussi des électeurs, à s’en saisir pour interpeller les candidat(e)s aux élections présidentielle et législatives en exigeant d’eux de définir leur position et, quelle qu’elle soit, de s’engager à consulter le peuple français par référendum. C’est au peuple de choisir lui-même les moyens par lesquels il entend garantir sa sécurité et vivre en paix.

Plus de 2000 personnes ont manifesté contre le missile M51

Greenpeace, 23 septembre 2006

Biscarosse (40), France — Plus de 2000 personnes ont manifesté cet après-midi dans les rues de Biscarosse contre le développement du Missile nucléaire M51. La délégation officielle de la manifestation s’est vue refuser sa demande d’inspection citoyenne du centre d’essais des Landes.
« Plus de 2000 personnes dans les rues contre le missile M51 et la politique d’armement nucléaire de la France, c’est vraiment plus que satisfaisant ! C’est aux politiques maintenant de se prononcer et de s’expliquer rapidement sur le devenir de ce projet. » constatent d’une même voix les différents représentants des associations organisatrices de cet évènement.

Vers 15H, environ 2000 manifestants, réunis aux abords de la plage nord de Biscarosse, ont pris le chemin du centre d’essais des landes.
250 personnes déguisées en missile nucléaire ouvraient la marche. Arrivées devant l’entrée du centre d’essais des Landes, un die-in, (personnes couchées sur le sol) a alors eu lieu.
Pendant ce temps, des représentants de la plate forme associative se sont présentés à l’entrée du centre afin de demander l’autorisation de procéder à une inspection citoyenne, refusée sans explication par le sous-préfet de la préfecture des Landes.

« La région d’Aquitaine est la région où l’on trouve la plus forte concentration de projet nucléaire avec le M51 et le laser mégajoule. Le président de la république tient un double langage : il plaide pour la paix et la diplomatie mais d’un autre côté, en sous-main, engage des crédits que nous français, nous payons pour financer la course aux armements. Nous refusons cette course car elle nous propulse non pas dans un monde de dissuasion mais dans un monde de terreur » explique Noël Mamère, présent sur la manifestation.

Le missile M51, construit par l'entreprise EADS, est sur le point d'être testé depuis le Centre d'Essais et de Lancement de Missiles (CELM) des Landes, à Biscarosse. Ce missile portera les mini-bombes nucléaires d'attaque dont la France s'est dotée depuis quelques années. Ces bombes ont une puissance meurtrière d’un dixième de celle d’Hiroshima (20 000 morts au lieu de 200 000.)
En violation complète du Traité de Non Prolifération, la France, après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, a fait de l'arme nucléaire une arme du champ de bataille, utilisable pour des frappes «d'avertissements», «préventives» et «ciblées». Ce faisant, elle sort clairement de la logique traditionnelle de la dissuasion, qui faisait de l'arme nucléaire une arme de non-emploi.

Entre 1.000 et 2.000 manifestants antinucléaires et pacifistes devant le Centre d'essais des Landes


Le dernier essai nucléaire atmosphérique français à Mururoa

BISCARROSSE, Landes (AP 23.09.06) -- Entre 1.000 et 2.000 personnes ont manifesté samedi après-midi devant le Centre d'essais des Landes à Biscarrosse, pour protester contre le programme du missile M51 qui doit y effectuer son premier tir d'essai avant la fin 2006.
Selon la préfecture du département, ils étaient entre 1.000 et 1.200. Les organisateurs ont eux fait état de la présence d'environ 2.000 personnes.
Les manifestants répondaient à l'appel d'une douzaine d'organisations, dont Greenpeace, Sortir du Nucléaire, ou le Mouvement de la Paix. Ils souhaitaient une "inspection citoyenne" du Centre d'essais des Landes, pour "dénoncer le développement du nouveau missile tactique destiné à l'usage de mini-bombes nucléaires, en violation du traité de non-prolifération des armes nucléaires", selon Xavier Renou, de Greenpeace.
Le ministère de la Défense avait refusé cette demande d'inspection citoyenne. Le refus a été confirmé aux manifestants, parmi lesquels le député Vert Noël Mamère, par le directeur de cabinet du préfet des Landes, Jean-Luc Blondel.
Selon ce dernier, 150 gendarmes mobiles protégeaient le centre d'essais des Landes. "Il n'y a pas eu d'incidents, grâce au service d'ordre des organisateurs", a-t-il précisé à l'Associated Press.
Les manifestants se sont ensuite rendus sur la plage de Biscarrosse pour dessiner une fresque humaine, et le symbole de la paix sur le sable.
"Cette mobilisation est une grande réussite. La démonstration est faite que lorsqu'il s'agit d'armement nucléaire, les citoyens sont exclus et n'ont pas le droit de voir ce qui est fait avec leur argent. En développant des armements de ce type, la France donne des arguments à des pays comme l'Iran pour développer eux aussi le nucléaire", a déclaré le porte-parole de Sortir du Nucléaire Stéphane Lhomme à l'AP.
La manifestation devait se poursuivre dans la soirée de samedi avec des concerts gratuits, bénéficiant notamment de la présence de Johnny Clegg. Des forums sur le nucléaire civil et militaire, ainsi que d'autres concerts sont programmés dimanche à Biscarrosse.
Le missile longue portée M51, destiné selon les manifestants à l'usage de mini-bombes nuclaires, est fabriqué dans les établissements girondins de EADS Space Transportation, qui a remporté ce marché de trois milliards d'euros, sur lequel travaillent environ 1.000 ingénieurs et techniciens. Il doit remplacer à partir de 2010 le missile M45 qui équipe actuellement les sous-marins de la Force Océanique Stratégique de l'Ile Longue (Finistère).

Manifestation dans les Landes contre le missile nucléaire M51

BISCARROSSE (Landes) (Reuters, Samedi 23 septembre 2006) - 1.000 personnes selon la préfecture, 2.000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi devant les grilles du Centre d'essai des Landes (CEL) à Biscarrosse, dans les Landes, pour protester contre le développement du missile nucléaire M51. Les premiers essais balistiques du missile M51 devraient être effectués sur place d'ici quelques semaines.

Partis de la plage océane de Biscarrosse dans le nord des Landes, les manifestants ont défilé en traversant la station balnéaire jusqu'à l'entrée du CEL. Annoncée de longue date par les organisateurs, parmi lesquels Greenpeace, le Réseau Sortir du nucléaire, ATTAC et le Mouvement de la Paix et soutenus par les Verts représentés par le député-maire de Bègles (Gironde) Noël Mamère, la LCR et le PCF, la manifestation était encadrée par de nombreuses forces de l'ordre et des hélicoptères.

Précédés de quelques centaines de manifestants déguisés en missiles, les manifestants sont parvenus jusqu'à la grille d'entrée du CEL. Une quinzaine d'entre eux, qui s'étaient baptisés "inspecteurs", ont demandé à effectuer une "inspection citoyenne" qu'ils avaient déjà sollicitée par courrier, mais refusée pour des raisons de sécurité, selon Jean-Luc Blondel le directeur de cabinet du préfet des Landes.

"Ce site n'est pas soumis aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Nous sommes avec des élus du peuple et légitimes pour procéder à une inspection citoyenne qui nous a été refusée", a déclaré Xavier Renou, responsable de la campagne désarmement nucléaire de Greenpeace France.

Pour Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire, "ce refus prouve qu'il n'y a aucun contrôle alors que la France viole avec le développement du M51 les traités de non-prolifération qu'elle a signé". La tension est montée quand un groupuscule a tenté de forcer le grand portail sans toutefois y parvenir avant que le cortège ne reparte vers son lieu de départ. Une information circulant sur la présence dans l'enceinte de 19 militants anti-nucléaire venus de Grande-Bretagne, de Suède et de Belgique a été démentie par la préfecture.

Le missile M51 n'entrera pas en service avant 2010. Constituant la quatrième génération des missiles nucléaires à longue portée, ils seront embarqués dans les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Succédant au M45, il devrait avoir une portée de 6.000 kilomètres. Les essais qui devraient être prochainement effectués au Centre d'essai des Landes se feront sans tête nucléaire. Jamais aucune matière nucléaire n'est entrée au CEL depuis sa création. Chaque année, 600 tirs environ y sont effectués par la Direction générale de l'armement (DGA).

Avant de frapper « partout dans le monde »,
les missiles M51 et leurs prédécesseurs ont déjà « frappé » chez nous !

Message de l'Association Moruroa e tatou
563 Boulevard Pomare Papeete Tahiti
Tél : + 689. 460 660 E-mail : moruroaetatou(a)mail.pf
B.P. 5456 98716 Pirae

Papeete, le 21 septembre 2006

Moruroa e tatou s’associe à l’action de protestation contre les missiles M51 et leurs têtes nucléaires. Nous souhaitons que votre action incite les dirigeants politiques de la France à s’engager réellement dans la voie du désarmement nucléaire en concertation avec les autres puissances nucléaires.

Nous, petit peuple polynésien au milieu du Pacifique, nous voulons vous rappeler que nous n’avons pas été épargnés par les bombes atomiques contenues dans « vos » missiles, « vos » avions de combat ou « vos » sous-marins. Ces bombes ont éclaté chez nous, sur nos atolls de Moruroa et Fangataufa et dans leurs sous-sols et tout cela pendant 30 ans.
Pendant 30 ans, « vos » ministres de la défense et « vos » amiraux nous ont affirmé que c’était pour le bien de la Paix et que, de toute manière, la France faisait des « essais propres ». Et ils viennent encore aujourd’hui jusque chez nous pour nous répéter ces mensonges.

Or aujourd’hui, en Polynésie française, nous constatons que les anciens travailleurs de Moruroa sont nombreux à être malades, que les leucémies et autres cancers sont en surnombre parmi eux. Aujourd’hui, chez nous, nous constatons aussi le développement effarant des cancers de la thyroïde parmi nos vahine qui n’ont jamais mis les pieds à Moruroa. Elles ont seulement eu le malheur de naître ou de vivre quand la France faisait éclater ses bombes dans notre atmosphère provoquant des retombées radioactives à des centaines de kilomètres de Moruroa sur nos îles et atolls habités.

Comme vous, nous voulons l’abolition des armes nucléaires. Nous voulons vous dire que nous avons l’«  expérience » malheureuse et non volontaire de l’emploi des armes nucléaires. Avec les autres peuples victimes des essais nucléaires, nous ne pouvons que vous encourager dans vos actions pour éviter au monde le spectre de la guerre nucléaire.

Moruroa e tatou

Lettre ouverte au Centre d'Essais des Landes

Au nom des associations françaises membres du réseau Abolition 2000

Bordeaux, le 2 septembre 2006
LETTRE OUVERTE, le 21 septembre 2006

A Monsieur le Directeur, Centre d’Essais des Landes, Biscarosse

Monsieur le Directeur,

A notre connaissance votre site du Centre d’Essais des Landes (CEL) n’est pas soumis aux inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) comme ne sont pas soumis non plus tous les sites sensibles des pays dotés de l’arme nucléaire qui ont signé le Traité de non-prolifération (TNP). Le respect du TNP implique pour les pays dotés « l’élimination totale des armes nucléaires sous un contrôle international strict et efficace » (article VI) et depuis la délibération de la Conférence de révision à l’ONU en mai 2000 « la diminution du rôle des armes nucléaires dans la politique de Défense » (article 9). Nous pensons qu’une inspection du CEL par l’AIEA serait importante dans le cas présent.

Nous pensons aussi qu’un contrôle citoyen doit compléter les démarches des Agences de l’ONU, ne serait-ce que pour en rendre compte aux opinions publiques concernées.

Nos associations sollicitent dans ce but, pour une délégation composée de représentants de nos associations, d’élus et de citoyens de plusieurs autres pays européens, une visite de votre site le samedi 23 septembre, en particulier des installations qui préparent le tir du prochain essai du missile M51 qui nous semble, sauf erreur, donner de nouvelles missions aux armes nucléaires françaises et donc contrevenir aux engagements internationaux de la France.

Nous souhaitons recevoir votre accord de principe à cette demande que nous vous prions de transmettre à qui de droit, et nous sommes à votre disposition pour organiser au mieux la démarche de la délégation lors d’une rencontre préalable.

Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur, l’assurance de notre meilleure considération,

Martine Alcorta, Michel Daverat, Stéphane Lhomme, Patrick Maupin

Copie à Mme Alliot-Marie, Ministre de la Défense
Mr ElBaradei, directeur de l’AIEA

(Cette lettre est sans réponse à ce jour !)

"Inspection citoyenne" dans les Landes contre le "missile nucléaire" M51

15/09/2006 : AFP - [Note du webmestre : les guillemets du titre sont d'origine]
Un collectif d'organisations pacifistes et de défense de l'environnement, dont Greenpeace, le réseau Sortir du nucléaire ou encore Attac, ont appelé vendredi à "une mobilisation citoyenne contre les armes nucléaires", les 22, 23 et 24 septembre à Biscarosse (Landes).

Au cours de ces trois jours de rassemblement auront lieu des forums publics et de nombreux concerts - Johnny Clegg, Les Motivés, Marcel et son orchestre... - et sera organisée "une inspection citoyenne" du Centre d'essais de lancement de missiles des Landes, a indiqué Sortir du nucléaire dans un communiqué.

"Pour la première fois en France, une inspection citoyenne de masse est organisée" pour visiter le site du Centre d'essais "où sont testés les futurs missiles M51, porteurs de mini-bombes nucléaires", a ajouté de son côté Greenpeace-France.

Le M51, "en cours de construction à Bordeaux, sous le contrôle d'EADS", est le missile qui permettra de transporter une "mini-bombe nucléaire", "d'une portée de 10.000 km" et qui "menacera la planète entière", a dénoncé Greenpeace.

Pour cette inspection, "qui va permettre aux citoyens de dénoncer le programme de missile nucléaire M51, des milliers de personne sont attendues" le 23 septembre à l'entrée du Centre d'essais, et peuvent auparavant s'inscrire sur le site www.nonaumissilem51.org , a précisé Sortir du nucléaire.

Après la Suède qui a frôlé le pire le 25 juillet dernier : un accident nucléaire en Norvège

09/09/2006 - Sortir du nucléaire - Avant qu'un nouveau Tchernobyl ne se produise, il faut lancer immédiatement un plan de sortie rapide du nucléaire

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", les événements récents en Suède le 25 juillet et cette nuit en Norvège montrent, s'il était encore nécessaire, qu'un nouveau Tchernobyl est de plus en plus probable à brève échéance. Il faut lancer immédiatement la sortie du nucléaire la plus rapide possible et, a fortiori, annuler tous les projets de nouveaux réacteurs nucléaires.

L'industrie nucléaire ne cesse de répéter que Tchernobyl était avant tout une "catastrophe soviétique" mais, le 25 juillet en Suède et le 9 septembre en Norvège, c'est sur des réacteurs de technologie occidentale qu'une catastrophe nucléaire a été frôlée. Qui plus est, à l'heure actuelle, personne ne peut dire comment va évoluer l'accident survenu cette nuit en Norvège.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que le parc nucléaire français est lui aussi extrêmement dangereux, et que ce risque s'aggrave avec le vieillissement des installations.

Les 58 réacteurs nucléaires de la France sont particulièrement menacés par le "risque générique" qui peut entraîner une catastrophe ou, au mieux, la fermeture de tout ou partie du parc nucléaire. En vérité, cela devrait déjà être le cas car la plupart des réacteurs français présentent des défaillances majeures:

Exemple 1: circuits de refroidissement :
- risque d'obturation des circuits de recirculation (qui doivent refroidir le cœur du réacteur en situation accidentelle (concerne les 58 réacteurs nucléaires français)
- risque de défaillance des pompes de ces mêmes circuits de recirculation (concerne les 20 réacteurs de 1300 MW)

Exemple 2: risque sismique: la plupart des réacteurs nucléaires français sont inadaptés au risque sismique.
Dès le lundi 26 mai 2003, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiait des documents internes à EDF et révélait l'affaire par communiqué: "Séismes et centrales nucléaires: les chiffres de l’Autorité de sûreté nucléaire et d’EDF diffèrent gravement. EDF tente d’étouffer l’affaire en menant des actions «au plus haut niveau.» Le 23 juin 2003, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiait une synthèse et accusait gravement EDF: "Séismes et centrales nucléaires: la vérité éclate. EDF a falsifié des données sismiques."Aucune attaque pour "diffamation" n'a été menée par EDF contre le Réseau "Sortir du nucléaire". Depuis, rien n'a été fait… mais le risque est toujours là.

Faut-il attendre un "Tchernobyl en France"? Il faut changer totalement de politique énergétique et fermer au plus vite les réacteurs nucléaires, avant que le pire ne se produise.

Cf. L'insécurité nucléaire: bientôt un Tchernobyl en France? (juin 2006), livre de Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" (http://tchernobyl.en.france.free.fr)

Arrêt d'urgence d'un réacteur nucléaire en Norvège

LEMONDE.FR 09.09.06 - Un réacteur nucléaire, utilisé à des fins de recherche et situé à 25 kilomètres d'Oslo, a été arrêté d'urgence dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, des niveaux élevés de radioactivité y ayant été détectés. Ces niveaux anormaux de radioactivité ont été constatés à l'intérieur du réacteur, mais pas à l'extérieur du bâtiment l'abritant.

"Vers 3 heures cette nuit, l'alarme du réacteur de l'Institut technique d'énergie, à Kjeller, s'est déclenchée. Le réacteur a immédiatement été éteint. Aucune radioactivité au-dessus des valeurs normales n'a été mesurée en dehors" du bâtiment, a indiqué l'Agence norvégienne de protection de la radiation dans un communiqué.

"La situation est sous contrôle, le réacteur a été fermé et toutes les mesures d'urgence ont été prises. Ce que nous faisons maintenant est (...) d'essayer de procéder à d'autres mesures autour, pour s'assurer qu'aucune fuite n'a eu lieu", a-t-elle précisé, ajoutant que "jusqu'à présent, aucune fuite en dehors de l'endiguement n'a été détectée".

Un responsable de l'Agence, Ingar Amundsen, a dit qu'il était encore trop tôt pour pouvoir fournir les causes de l'incident, considérant qu'il pourrait s'agir "d'une fuite au niveau de la gaine métallique contenant le combustible nucléaire". "

Des prélèvements de l'eau dans le réacteur vont être analysés et les résultats pourraient être connus au cours de la journée. Aucune évacuation de population dans les environs du réacteur n'a eu lieu et personne ne se trouvait à l'intérieur du bâtiment lorsque l'alarme s'est déclenchée.

Jacques Chirac supervise le système de simulation nucléaire

07/09/2006 - par Elizabeth Pineau - PARIS (Reuters) - La dissuasion nucléaire sera au coeur de la visite de Jacques Chirac jeudi à la direction des applications militaires du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), qui abrite notamment Tera-10, le calculateur le plus puissant d'Europe.

Lors de ce déplacement à Bruyères-le-Châtel (Essonne), le chef de l'Etat se fera présenter le système de simulation qui a pris le relais des essais nucléaires réels, stoppés depuis 1995.

En la matière, le maître-mot est "crédibilité", qu'il s'agisse de défense nucléaire et de respect des traités, explique-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat.

La France a ratifié en 1998 le Traité d'interdiction complet des essais nucléaires (Tice), trois ans après avoir effectué une dernière série de six expérimentations dans le Pacifique.

"La mission du président de la République est de s'assurer que l'outil de dissuasion est pleinement opérationnel, à tout moment", explique-t-on à l'Elysée. "Il s'agit de dire aux Français et au monde : nous avons un outil de simulation qui garantit la crédibilité de notre outil nucléaire".

Cette visite s'inscrit dans le prolongement du discours sur la doctrine nucléaire que le chef de l'Etat avait prononcé le 19 janvier à l'Ile Longue, près de Brest (Finistère). Le président avait alors indiqué que la France pourrait recourir à des frappes nucléaires ciblées contre des puissances régionales si ses intérêts vitaux étaient menacés.

Dans l'allocution qu'il prononcera jeudi, Jacques Chirac, chef des armées, devrait, selon son entourage, réaffirmer la posture de la France qui veut que "quelle que soit la menace, la dissuasion existe".

Ce déplacement prend un relief particulier dans un contexte international marqué par les efforts, pour l'instant vains, des puissances occidentales pour freiner les ambitions nucléaires iraniennes.

Mais dans l'entourage du chef de l'Etat français, on assure que cette visite est totalement indépendante de l'actualité.

SUPERCALCULATEUR

Conçu et réalisé par le groupe français Bull, le supercalculateur Tera-10 est au coeur du système de simulation français. Le puissant engin a pour mission de reproduire par le calcul les différentes étapes du fonctionnement d'une arme atomique.

Tera-10 multiplie par 1.000 les possibilités de calcul par rapport à 1995. L'objectif est de multiplier encore par dix sa puissance d'ici la fin de la décennie. Le calculateur est capable en l'état de stocker sur ses 10.000 disques l'équivalent de 30 fois le contenu de la Bibliothèque nationale de France.

Le coût total du système de simulation mis en place après les derniers essais de 1995 est de 5,5 milliards d'euros sur 15 ans - sachant que le budget de la défense est de 36 milliards pour la seule année 2006.

Le coût de fonctionnement de la simulation représente 40% de ce que coûteraient des essais réels.

Lors de son passage dans l'Essonne, Jacques Chirac visitera également le centre de surveillance géophysique, qui permet d'observer les éventuelles explosions nucléaires, mais aussi les phénomènes sismiques ou les raz-de-marée.

Le réseau Sortir du nucléaire proteste dans un communiqué diffusé mercredi contre le déplacement présidentiel, qu'il considère comme un encouragement à l'Iran de se doter de l'arme atomique.

"Avec le programme 'simulation', la France (de même que les Etats-Unis) se permet de relancer la course aux armes atomiques... tout en exigeant de l'Iran qu'il renonce à accéder à de telles armes", écrit l'organisation, parlant d'"absurdité".

Jacques Chirac au centre de simulation des essais nucléaires : un encouragement pour l'Iran à se doter de l'arme atomique

06/09/2006 - Sortir du Nucléaire - En visitant jeudi 7 septembre le centre de simulation des essais nucl éaires français du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), à Bruyères-Le-Châtel (Essonne), Jacques Chirac démontre à merveille l'absurdité du comportement de la France, en particulier dans le contexte de la crise iranienne.

En effet, avec le programme "simulation", la France (de même que les USA) se permet de relancer la course aux armes atomiques… tout en exigeant de l'Iran qu'il renonce à accéder à de telles armes.

Il est important de noter que le Traité de non-prolifération (TNP) ne se contente pas d'interdire l'accès aux armes atomiques aux pays qui n'en sont pas dotés.

En effet, le TNP exige aussi des 5 pays "dotés" (USA, France, Russie, Chine, Grande-Bretagne) :
- "l’élimination totale des armes nucléaires sous un contrôle international stricte et efficace" (article VI)
- et depuis la délibération de la Conférence de révision à l’ONU en mai 2000 : "la diminution du rôle des armes nucléaires dans la politique de Défense" (article 9).

Il est clair que la politique française de simulation des essais nucléaires, afin de moderniser les armes nucléaires mais aussi de mettre au point une nouvelle génération de bombes atomiques, est en parfaite contradiction avec le TNP.

Les dirigeants iraniens sont donc fondés à se conduire de façon aussi irresponsable que les dirigeants français et américains.

Il est nécessaire que la France renonce à son programme de simulation des essais nucléaires et stoppe immédiatement la construction (au Barp, près de Bordeaux) du Laser Mégajoule.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" et de nombreuses associations coorganisent :
- le 12/09 à Bordeaux, un débat public sur la politique nucléaire française
- le 19/09, à Mérignac (33), un débat public sur la reconversion de l'industrie de guerre (Lire le compte-rendu ici)
- les 22, 23 et 24 / 09, à Biscarosse (40), une "inspection citoyenne" au Centre d'essai des landes où est expérimenté le futur missile nucléaire M51.

Incendie à bord d'un sous-marin nucléaire

Le soir, jeudi 07 septembre 2006 - Un incendie s'est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi à bord d'un sous-marin nucléaire russe en Mer de Barents tout près de la Norvège, tuant deux sous-mariniers et en blessant un autre sans créer de risque de contamination nucléaire.

L'incendie à bord du navire a été éteint vers minuit, heure de Moscou (20h00 GMT mercredi). Il a éclaté dans la section électromécanique. Le système de sécurité du réacteur nucléaire du sous-marin a fonctionné. Il n'y a aucun risque de contamination nucléaire", a déclaré un représentant de la Flotte du Nord cité par Interfax.

L'accident s'est produit alors que le navire était en rade au large de la péninsule Rybatchiï à l'extrême nord-ouest de la Russie, près de la frontière norvégienne, précise Interfax.

Le sinistre est dû à un court circuit dans une section de la partie avant du sous-marin, une section qui ne contenait pas d'armes, selon les agences.

Un sous-officier de 35 ans et un matelot de 28 ans sont morts asphyxiés par les gaz émis dans la combustion de matériaux de l'intérieur du sous-marin et un matelot qui aidait à sortir les deux hommes du navire s'est intoxiqué sans que ses jours ne soient en danger, a expliqué à la télévision russe le commandant en chef de la Marine russe, l'amiral Vladimir Massorine.

Le Procureur général de Russie a ouvert une enquête pour "violation des règles des règles de navigation", a annoncé le parquet sur son site internet.

Les deux hommes "n'avaient apparemment pas eu le temps de brancher leurs appareils respiratoires", a précisé l'amiral cité par Itar-Tass. Ils étaient encore vivants lorsqu'ils ont été extraits du sous-marins et sont morts alors qu'on essayait de les réanimer, a-t-il indiqué, cité par Interfax.

Le navire baptisé Saint Daniel de Moscou a été remorqué en surface vers sa base de Vidiaevo dans un petit fjord situé au nord de Mourmansk où il est arrivé en tout début d'après-midi, a annoncé la flotte citée par Itar-Tass. "Il n'y a aucun risque d'explosion", a de son côté assuré un porte-parole du ministère russe de la Défense cité par Ria-Novosti.

Le sous-marin, en service depuis 16 ans, n'avait pas "procédé dans les délais à certaines réparations" même si "à son départ en mer il était en complet état de marche", a admis l'amiral devant les caméras de télévision.

Le Saint Daniel de Moscou B-414 de type Victor IV, selon la classification de l'OTAN (671 RTMK, en classification russe), est un navire polyvalent de 107 mètres de long à propulsion atomique. Ce type de sous-marin a un équipage de 96 hommes et une autonomie de 80 jours. Il transporte des missiles de croisière RK 55 Granat, des mines et des torpilles dont des Chval et Vodopad, indique l'armée russe sur son site internet. "Au cours des années 1990, les sous-marins de type 671 RTM ont commencé à être retirés du service", explique le ministère sur son site, "il est probable qu'à l'avenir, le rythme d'élimination' des 671 RTM va s'accélérer. Mais une partie de ces navires survivra le plus probablement jusqu'à 2010". "L'on peut supposer que ces sous-marins vont être modernisés afin d'en réduire le bruit, d'en renforcer l'armement et d'améliorer les équipements radio-électroniques de bord. De plus le volume de ces travaux dépendra de la capacité de l'Etat à financer la flotte militaire", ajoute le site de l'armée russe.

Les incidents de sous-marins nucléaires russes ne sont pas rares. Au moins huit se sont produits depuis 1992 dont l'explosion d'une torpille dans le sous-marin à propulsion nucléaire Koursk, lors de manoeuvres en mer de Barents le 12 août 2000 qui avait provoqué la mort de 118 marins.

Une « inspection citoyenne » contre les missiles M51

Par Paco, Le Mague - Il y a des jours où l’on se demande si nous sommes faits avec la même chair et le même sang que ceux qui nous dirigent. Prenez un Jacques Chirac. Un Français moyen parmi des millions de Français moyens comme nous. Pendant que vous rêvez aux bonnes choses qui font du bien partout où ça passe, lui il rêve d’apocalypse nucléaire.

Ainsi donc, la course aux armements nucléaires reprend dans les écoles du crime organisé. Mais a-t-elle un jour cessé malgré le Traité de non prolifération (TNP) ? Car, comme dans toute classe, il y a les cancres. L’Inde, le Pakistan, Israël n’ont jamais signé le TNP. La Corée du Nord a claqué la porte en 2003 et l’Iran joue avec le feu. Comme dans toute école, il faut aussi se méfier de la bonne gueule des premiers de la classe. En modernisant leur programme nucléaire militaire, des pays comme les Etats-Unis et la France violent le Traité qui, dans son article VI, assure que le seul moyen d’empêcher le recours aux armes nucléaires est d’éliminer les dites armes. CQFD. Sans aucun débat public, loin de désarmer son arsenal, la France a lancé des recherches pour les « armes nucléaires du futur » comme le laser Mégajoule, un quatrième sous-marin, de nouveaux avions Rafale, de nouvelles têtes nucléaires « océaniques » et des missiles M51. Ces missiles peuvent emporter un nombre variable de têtes nucléaires d’attaque pour des frappes allant du simple « avertissement » jusqu’à l’anéantissement total.

Cette saloperie de M51 est en cours de construction à Bordeaux, dans les usines de l’entreprise EADS. Des tests sont prévus en fin d’année au centre d’essais des Landes, un terrain militaire situé entre Biscarosse, Mimizan, l’océan Atlantique et le bassin d’Arcachon. Le missile sera ensuite fabriqué en série et livré à la base nucléaire de l’île Longue pour équiper les sous-marins de la Force océanique stratégique afin, notamment, de protéger, selon Chirac, « nos approvisionnements énergétiques ». Suivez mon regard...

En réhabilitant la bombe nucléaire, la France prend le risque de redonner une vigueur très atomique à tous les docteurs Folamour de la planète. En inventant la guerre préventive à la sauce nucléaire, Chirac prépare aussi des massacres sans nom. Qui seraient les cibles ? La France n’étant menacée par aucune puissance étrangère, ce sont, encore et toujours, des populations civiles qui resteraient sur le carreau lors d’une chasse aveugle aux « terroristes ».

Chirac sera-t-il un jour condamné pour crime contre l’humanité ? Pourquoi pas ? Cela ne serait pas impossible si personne n’arrête son délire. En 1996, la Cour internationale de justice a rappelé que l’utilisation de l’arme nucléaire est illégale dans la mesure où sa puissance implique des destructions massives de populations et qu’elle porte atteinte à l’environnement et aux générations futures.

Pour rappeler au gouvernement que nous voyons notre avenir ailleurs que dans un champignon nucléaire, une grande « inspection citoyenne » est prévue à Biscarrosse les 22, 23 et 24 septembre 2006. Si les agents de l’ONU sont incapables de faire appliquer le TNP, il faut bien que le petit peuple d’en bas se retrousse les manches ! De nombreux mouvements dont Greenpeace, le réseau Sortir du nucléaire, le Mouvement de la Paix, Attac, le Mouvement pour une alternative non-violente, Pax Christi, la Ligue internationale des femmes pour la paix, l’Union pacifiste, l’Appel des 100, les Amis de la Terre, les Faucheurs volontaires, le PCF, la LCR, les Verts... font partie de la campagne contre les missiles M51.

Une manif-action non-violente se déroulera le 23 septembre, à partir de 14 heures, à Biscarrosse plage. Des forums, des ateliers et des concerts à prix libres ponctueront les trois jours. On y attend Johnny Clegg, les Motivés, Marcel et son orchestre, la Ruda, Tagada Jones, Bombes 2 Bal, Jolie Môme, Riké (Sinsémilia)... et une grosse surprise. Pour avoir plus d’informations l’inspection citoyenne et le programme, allez sur http://www.nonaumissilem51.org
Le 13/09/2006

Non au missile M51 !


A voir aussi, la fête de la Paix le 21/09

Mairie de Gonfreville l’Orcher (76)

Le 11 septembre 2006, lors de la séance du conseil municipal de Gonfreville l’Orcher, une motion a été votée contre le missile M51 et pour le désarmement nucléaire. Nous reproduisons ci-dessous la déclaration lue par Jean-Paul Lecoq, maire.

La France est en train de construire un super missile M51. Il sera doté de mini bombes d’attaques nucléaires. Des tests devraient se dérouler en cette année 2006 au centre d’essais des Landes, près de Biscarosse.
En clair, cela signifie de rendre possible l’utilisation de l’arme nucléaire. C’est dangereux ! le gouvernement français, par ses choix, viole le Traité de non-prolifération (TNP) et, comme les Etats-Unis et l’Angleterre, privilégie la guerre préventive au lieu de la dissuasion.
« Au lieu de montrer l’exemple, il y a un risque ainsi d’alimenter une nouvelle course folle à l’armement nucléaire dans le monde », déclare Greenpeace.
« C’est très grave ! Penser à utiliser la bombe atomique est synonyme de disparition, à court terme, de vie sur la planète », ajoute le Mouvement de la Paix.
En mai dernier, notre conseil municipal a approuvé un appel des maires pour la Paix qui rappelait aux chefs d’États leur rôle déterminant dans l’application du TNP, dont l’article VI précise : « Le seul moyen d’empêcher le recours aux armes nucléaires est de les éliminer ».
En développant de nouvelles armes nucléaires, la France emprunte le chemin contraire aux valeurs de progrès qu’elle symbolise dans le monde et foule des chemins illégaux au regard de cet article.
Pire, c’est une incitation pour les États qui ont renoncé au nucléaire militaire, alors même qu’ils en avaient la capacité technologique, de revenir sur leurs engagements.
Notre pays, tout en donnant des leçons à d’autres, ferme la voie d’un désarmement nucléaire global et contrôlé.
Je vous propose, au nom de l’association des communes, départements et régions pour la Paix (AFCDRP) de dénoncer cette stratégie et de dire avec tous les pacifistes « Non au missile M51 ».
Je vous appelle à soutenir le projet d’inspection citoyenne prévue à Biscarosse les 22, 23 et 24 septembre 2006.

La campagne contre le missile M51 réunit de nombreux mouvements dont l’AFCDRP, Greenpeace, le réseau Sortir du nucléaire, le Mouvement de la Paix, Attac, le Mouvement pour une alternative non-violente, Pax Christi, la Ligue internationale des femmes pour la paix, l’Union pacifiste, l’Appel des 100, les Amis de la Terre, les Faucheurs volontaires, le PCF, la LCR, les Verts... Le rassemblement de Biscarrosse proposera trois soirs de concerts à prix libres avec Johnny Clegg, les Motivés, Marcel et son orchestre, la Ruda, Tagada Jones, Bombes 2 Bal, Jolie Môme, Sinsémilia...
Pour avoir plus d’informations sur la campagne et l’inspection citoyenne, allez sur http://www.nonaumissilem51.org

Un wagon transportant des déchets nucléaires immobilisé dans le Loiret

Un wagon transportant des déchets nucléaires a quitté la voie lors d'une manoeuvre en gare de La-Ferté-Saint-Aubin (Loiret) et restera immobilisé jusqu'à mardi, a-t-on appris vendredi auprès d'EDF, qui souligne l'absence de danger pour les populations ou l'environnement.
L'incident s'est produit mercredi soir dans l'enceinte du terminal ferroviaire EDF à La Ferté. Deux roues du wagon ont quitté la voie à la suite d'un écartement des rails provoqué par une traverse défectueuse, a précisé EDF dans un communiqué.
Le conteneur qui renferme du combustible usé nucléaire n'a pas été endommagé et les pompiers envoyés sur place ont "confirmé l'absence de dommages sur le chargement et sur le wagon", a précisé la préfecture du Loiret.
Le chargement, enfermé dans un conteneur spécifique, a été transféré vendredi sur un nouveau wagon stationné sur une autre voie mais la SNCF ne pourra assurer son transport que mardi. D'ici là, il restera immobilisé dans le terminal, sous la surveillance de vigiles.
Le combustible usé avait été transporté par la route depuis la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) jusqu'à la gare de La Ferté, puis chargé sur un wagon pour rejoindre un train de fret SNCF qui devait l'acheminer vers le centre de retraitement de La Hague, via le terminal ferroviaire d'Areva à Valognes (Manche).

Le Monde 1er Sept. 2006

Le Mégajoule et les "mininukes"


La Z machine d'Albuquerque, comparable au futur laser mégajoule français.

Dominique Lalanne - Directeur de Recherche en physique nucléaire

La doctrine de la France en matière d'armement nucléaire a officiellement changé en janvier 2006, lors du discours de Jacques Chirac : nos armes nucléaires pourront désormais être utilisées contre un pays qui « menacerait nos approvisionnements stratégiques ». Cette nouvelle doctrine d’utilisation est en fait préparée de longue date. La construction du laser Mégajoule en est la preuve. Il s’agit de mettre au point des mini-bombes nucléaires qui vont permettre des frappes « chirurgicales ». Quand les recherches effectuées avec le Mégajoule auront abouti.

Les arguments "officiels" du laser Mégajoule sont une navrante désinformation. « Après l'abandon du site de tir de Mururoa, le Mégajoule est destiné à faire des "simulations" ». Faux. Le Mégajoule ne fait pas de simulations mais de réelles explosions nucléaires avec un dégagement de neutrons jamais atteint en laboratoire, ce qui est précisément la preuve d'une réelle explosion nucléaire. Neutrons dont il faut, bien sur, se protéger. On espère ainsi atteindre une explosion correspondant à 5 kilos de TNT (le trinitrotoluène (TNT) est l'unité adoptée pour les explosions). Cela n'a évidemment rien à voir avec l'explosion nucléaire correspondant à 100.000 tonnes de TNT de chacune de nos 350 bombes françaises.

Le laser Mégajoule a ensuite été présenté comme « indispensable pour assurer la "sécurité et la fiabilité" de nos armes actuelles ». Encore une fois, c'est faux. Et heureusement que l'on a pas eu besoin d'attendre 2010, lorsque le Mégajoule commencera à fonctionner, pour s'assurer que les bombes que nous fabriquons depuis 50 ans sont sures (elle ne vont pas exploser sans mise à feu) et fiables (elle donneront la puissance prévue). La sécurité et la fiabilité sont d'ailleurs en grande partie liées aux composants non-nucléaires de la bombe, électronique et mécanique.

Enfin dernière tromperie, « le Mégajoule permettra la mise au point des nouvelles têtes nucléaires prévues pour 2010 ». Il s'inscrirait alors dans le programme du renouvellement complet de notre panoplie, têtes nucléaires, missiles M51, quatrième sous-marin, avions. C'est évidemment faux pour des raisons de calendrier: ces nouvelles têtes nucléaires sont planifiées pour être prêtes quand le Mégajoule commencera ses tirs.

Mais alors à quoi donc sert le Mégajoule ? Question intéressante.

Le Mégajoule va servir à étudier la fusion nucléaire de l'hydrogène (ses isotopes deutérium et tritium) que l'on va allumer avec 240 faisceaux lasers pour atteindre la température de dix millions de degrés en moins d'un millionième de seconde. Ce sont les conditions nécessaires indispensables à l’explosion de l’hydrogène. Et le phénomène qui est mal compris par les physiciens correspond à ce qui se passe dans une explosion nucléaire entre le début de l'allumage et l'explosion de l'ensemble. Dans les bombes nucléaires actuelles on obtient cette température en faisant exploser, à coté de l'hydrogène, une bombe à l'uranium enrichi ou au plutonium. Il n'existe pas d'autre moyen actuellement. Une bombe à fusion pure serait une nouvelle merveille pour les militaires. Ce serait la bombe nucléaire idéale pour le champ de bataille, la bombe totalement « modulable » en puissance d’explosion.

En effet l'uranium et le plutonium explosent grâce à un processus de fission (les noyaux atomiques se cassent) et cela se produit lorsque l'on atteint une "masse critique" de 5 kilos pour le plutonium et de 11 kilos pour l'uranium enrichi. Il est donc impossible de faire de petites bombes nucléaires avec du plutonium ou de l’uranium à cause de cette masse critique. Une explosion de moins de 1000 tonnes de TNT est impossible à faire avec une bombe à uranium ou plutonium. Mais avec un laser qui « allume » le mélange deutérium-tritium, il est possible de faire des bombes correspondant à moins de 1000 tonnes de TNT. Toute une gamme qui n'existe pas actuellement, entre 1 tonne et 1000 tonnes de TNT. Des bombes nucléaires sans uranium ni plutonium, uniquement un intense dégagement de neutrons. Ces "mininukes" seront un vrai nouveau produit attrayant pour les militaires !!!

Evidemment la mise au point de telles bombes nécessitait le changement de stratégie militaire. La "dissuasion" n’est plus l’unique justification, et la nouvelle doctrine prévoit donc l'utilisation dans un conflit. Si le Mégajoule permet à ces recherches d'aboutir (mais rien n'est moins sur) et si les techniques "laser" progressent, la nouvelle doctrine d’utilisation annoncée par Jacques Chirac disposera de toute la gamme d’armes nucléaires dont peut rêver un président va-t-en-guerre.

Le Mégajoule ne produira pas de résultats avant une dizaine d'années et dans le cas favorable il faudra encore attendre 10 à 20 ans pour un développement technologique de miniaturisation. Le Mégajoule est un énorme mastodonte intransportable. Mais il est l’outil indispensable pour élaborer les bombes nucléaires de la prochaine génération. Les bombes pour les conflits entre 2030 et 2050.

Et ceci sans aucun débat démocratique sur ce nouveau type de bombes, ni sur la doctrine d'utilisation annoncée en janvier 2006.

Doit-on rappeler que la France a signé le Traité de non-prolifération et s'est ainsi engagée à "l'élimination complète de son arsenal nucléaire" et depuis la délibération de la Conférence de révision à l’ONU en mai 2000 à « la diminution du rôle des armes nucléaires dans la politique de Défense » (article 9) ? Soyons clair, notre pays, la France, ne respecte pas le Traité de non-prolifération qu’elle a signé.

Septembre 2006

Festival de Saint Nolff sanctionné, débat public censuré

Tir de Trident

Saint Nolff, France — 06/09/2006 - Greenpeace - Le festival de Saint Nolff, qui doit se tenir à partir du 9 septembre, vient de se voir bloquer une subvention de 50.000 euros de la communauté d'agglomération du pays de Vannes, qui a à sa tête François Goulard, par ailleurs ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, pour avoir osé questionner, aux côtés de Greenpeace, le rôle de la France dans la prolifération nucléaire.

« Cette tentative de censure est grave. On veut faire payer au festival de St Nolff son engagement pacifiste, et à Greenpeace sa volonté d'informer le public sur le missile nucléaire M51 que la France s'apprête à tester dans les Landes en toute illégalité » déclare Xavier Renou, chargé de la campagne désarmement à Greenpeace.

Le festival de Saint Nolff est un festival réputé, qui a accueilli à plusieurs reprises plus de 20000 festivaliers sur une programmation artistique exigeante, et qui renaît ce week-end après trois ans d'interruption.

Sensible aux menaces qui pèsent actuellement sur la paix mondiale, le festival a décidé de s'associer à Greenpeace pour informer l'opinion publique sur le rôle joué par la France en matière de prolifération nucléaire. Notre pays construit actuellement un missile, le M51, qui doit armer les sous-marins de la base nucléaire de l'Ile Longue à Brest, d'ici à 2010. Le public breton est donc particulièrement concerné par cette question. Destiné à opérer des frappes nucléaires « préventives et ciblées », ce missile participe à la réhabilitation et la banalisation de l'arme nucléaire, rendue plus « utilisable » sur le champ de bataille. En développant de nouvelles armes plutôt qu'en désarmant, la France viole ouvertement l'article 6 du traité de non prolifération, encourageant d'autres pays à violer à leur tour le droit international et à s'armer.

Apprenant la présence de Greenpeace au festival, le ministre, François Goulard, président de la communauté d'agglomération, envisage de bloquer la subvention de 50 000 euros prévue pour permettre l'équilibre financier du festival.
Selon le maire de St Nolff divers gauche, Joël Labbé : « cette subvention sert strictement à aider le financement culturel de ce festival. Depuis sa première édition en 1997 avec Noir Désir et Miossec, le festival a toujours été engagé et citoyen en cohérence avec les valeurs de St Nolff qui a adhéré au réseau des Communes du Monde. Cette remise en cause est une grave atteinte à des valeurs telles que la paix, les solidarités et la lutte pour la survie de la planète. La meilleure des réponses à cette attitude reste sans aucun doute l'intérêt du public pour le Festival. »

« A deux semaines de notre grande mobilisation contre les essais du M51 dans les Landes, les autorités publiques, loin de garantir de droit d'informer , tentent de censurer le débat public si difficile en France sur le nucléaire militaire, conclut Xavier Renou. Qu'un ministre de la République se prête à de tels actes est inadmissible ! ».

Mobilisation de la jeunesse pacifiste d'Europe en Belgique : une base nucléaire
de l'OTAN bloquée !

Le blocage de Kleine Brogel, le 9 Août 2006 en Belgique.

Autres photos ici

 

 

 

 

 

 

 

Catastrophe nucléaire évitée de justesse le 25 juillet 2006 en Suède

Une étincelle suffit pour déclencher l’apocalypse nucléaire !

L’Europe est passée à deux doigts de la catastrophe nucléaire le 25 juillet 2006 à cause d’un court-circuit qui a provoqué le black-out d’un réacteur à Forsmark en Suède. Selon l’ancien responsable de cette centrale, "C’est l’événement le plus dangereux depuis Harrisburg et Tchernobyl.

Alors que la panne gravissime du réacteur suédois fait la UNE de la presse en Europe, on en a très peu entendu parler en France. Le Réseau "Sortir du nucléaire" apporte donc la lumière sur le plus grave événement lié à un réacteur nucléaire depuis l’explosion de Tchernobyl, il y a exactement 20 ans.

Le 25 juillet dernier à la centrale nucléaire de Forsmark (Suède) un court-circuit dans le réseau électrique extérieur de la centrale a provoqué la perte d’alimentation électrique du réacteur n°1. Le réacteur a alors été stoppé d’un seul coup en raison de la coupure de courant. Tous les écrans de la salle de contrôle se sont éteints simultanément : les opérateurs se sont retrouvés sans les commandes face à un réacteur incontrôlé et incontrôlable. Une seule solution pour éviter la fusion du coeur : mettre en route les quatre générateurs pour alimenter en électricité les pompes de refroidissement du réacteur. Mais aucun n’a démarré spontanément comme il aurait dû le faire dès qu’une panne de l’alimentation extérieure survient. Il semblerait que les batteries des générateurs aient été affectées par le court-circuit. Le cœur ne pouvant plus désormais évacuer sa chaleur, s’est échauffé [1], le niveau de l’eau dans le circuit primaire a baissé de deux mètres et la pression a dégringolé à 12 bars alors qu’elle doit se maintenir à 70 bars. Dans ces conditions l’accident majeur n’est plus qu’une question de minutes. Or il faudra 23 minutes à l’équipe en place pour finalement arriver à démarrer manuellement deux générateurs de secours. 23 minutes pendant lesquelles les opérateurs n’ont pas su si le réacteur était vraiment à l’arrêt et si leurs actions avaient les conséquences voulues [2]. Pourquoi seulement deux générateurs sur quatre ont-ils finalement démarré alors que les quatre générateurs étaient de même conception ?
On l’ignore toujours.

Que se serait-il passé si aucun des générateurs de secours n’avait fonctionné à Forsmark le 25 juillet ?
La première phase de la destruction du cœur, selon les Suédois, se serait produite 7 minutes plus tard et la fusion, dans l’heure qui aurait suivi, produisant un dégagement colossal de radioactivité qui se serait disséminée dans toute l’Europe. Une fois le processus de fusion du cœur entamé, l’explosion du réacteur risquait de se produire à n’importe quel moment [3]. Le réacteur de Forsmark est bien passé très très près de la catastrophe nucléaire.
Un ancien responsable et constructeur du réacteur n°1 de Forsmark, Lars-Olov Höglund, confirme qu’il s’agissait bien d’un événement gravissime : "C’est un pur hasard si la fusion du cœur n’a pas eu lieu" a-t-il déclaré au journal suédois Svenska Dagablet [4].
Faut-il rappeler que l’organisme de contrôle nucléaire américain, la NRC [5], estime que 50 % des scénarios menant à la fusion du cœur ont une seule et même cause : la coupure de courant du réacteur [6] ?

Comme un défaut générique est très vraisemblablement à l’origine de la panne gravissime, l’organisme de contrôle nucléaire suédois a fermé préventivement trois réacteurs.
Si l’on tient compte des réacteurs fermés pour maintenance, la Suède a aujourd’hui la moitié de ses réacteurs en berne. L’Allemagne et la Finlande examinent de près chacun de leurs réacteurs nucléaires et la France, bien évidemment, ne fait rien, persuadée qu’elle est de son infaillibilité. On pourra toujours nous raconter que cela ne peut pas arriver aux réacteurs français parce que leur conception est différente mais c’est un court-circuit hors du réacteur qui a mis à genoux le réacteur suédois.

EDF et la DGSNR [7] doivent impérativement démontrer que ce risque n’existe pas en France. Jusqu’à preuve du contraire, l’accident majeur nucléaire est possible en France en raison d’un court-circuit sur le réseau électrique. En attendant, les 58 réacteurs nucléaires français doivent être arrêtés et inspectés minutieusement pour déterminer s’il y a ou non un tel défaut générique.

Oui, on peut perdre le contrôle d’un réacteur occidental récent pendant plus de 20 minutes. Oui, on risque l’accident nucléaire à cause d’un simple court-circuit. Non, les tenants de l’atome n’ont pas tout prévu. Preuve en est la déclaration de l’AIEA [8] rapportée l’année dernière par l’exploitant du réacteur suédois : "La centrale nucléaire de Forsmark est une des plus sûres au monde et il devrait être possible de la faire fonctionner pendant encore 50 ans" [9].
Belle clairvoyance !
La technologie nucléaire est extrêmement fragile par essence parce qu’elle met en œuvre une infinité de procédés plus complexes les uns que les autres, rendant les sources d’accidents multiples et imprévisibles. Le nucléaire est par nature périlleux et ingérable. Forsmarks Kraftgrupp, propriétaire de la centrale de Forsmark, l’avait probablement oublié en affirmant en 2005 qu’"un réacteur nucléaire n’est en réalité qu’une bouilloire géante" [10].
La crise nucléaire de Forsmark montre clairement que les réacteurs russes RBMK ne sont pas les seuls à être dangereux mais que, bien au contraire, tous les réacteurs nucléaires sont menaçants même s’ils sont construits par une des nations les plus développées au monde, la Suède. Le nucléaire nous fait prendre des risques ahurissants sans pouvoir assurer notre sécurité.
Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?

Pour qu’on arrête de jouer nos vies à la roulette russe, exprimons notre refus de l’énergie nucléaire à nos gouvernants en rejoignant le 17 mars 2007 les manifestations du Réseau "Sortir du nucléaire" contre la relance du nucléaire à Lyon, Toulouse, Rennes, Strasbourg et Lille.

Martin Leers, chargé de campagne au Réseau "Sortir du nucléaire" – Fédération de 743 associations - Tél. 04 78 28 29 22
Mail : martin.leers (a) sortirdunucleaire.fr

Notes :
[1] Même lorsque un réacteur nucléaire ne produit pas d’électricité, il faut continuer à le refroidir car des fissions nucléaires se poursuivent. A titre d’exemple, un réacteur de 1300 MW un mois après son arrêt produit encore 6 MW de puissance résiduelle.
[2] Rapport préliminaire de l’organisme de sûreté nucléaire suédois concernant Forsmark 1
[3] Notamment due à l’émission d’hydrogène produit par l’oxydation du zirconium des gaines abritant le combustible quand le cœur fond (cf. rapport scientifique d'activité 2002 de l'IRSN p.28).
[4] http://www.svd.se/dynamiskt/inrikes/did_13348422.asp
[5] Nuclear Regulatory Commission
[6] HIRSCH, Helmut, Nuclear Reactor Hazards Report. p.121.
[7] Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection
[8] Agence Internationale de l’Energie Atomique
[9] http://www.forsmark.com/upload/277/eng_broschyr.pdf
[10] Id.

Le Festival Rocklang

15 Juillet 2006 - La campagne contre le M51 s'est installée le temps d'un festival à Rocklang, sur la commune de Languidic, en Bretagne. Les valeureux militants ont affronté la chaleur et la foule pour mobiliser le public breton (5000 personnes) à la cause du désarmement. François, coordinateur du groupe local de Greenpeace à Rennes, est même intervenu sur scène à la demande des Billy the Kick.


La vidéo censurée d'IAM : une belle leçon de pacifisme radical

A voir sur http://www.dailymotion.com/video/109108



8 juillet 2006 : les inspecteurs citoyens belges ferment 10 lieux pour crimes de guerre

Inspections citoyennes du 8 JUILLET 2006 - 10 ACTIONS A 10 ENDROITS
Infos et photos des différents lieux d'action sur www.bomspotting.be

Les armes nucléaires sont illégales depuis 10 ans
Les  Inspecteurs citoyens belges ferment l'accès à 10 endroits impliqués dans des crimes de guerre

Aujourd'hui, 8 juillet 2006, il y a précisément 10 ans que la Cour internationale de Justice, la plus haute instance juridique au monde, a rendu un jugement sur la question suivante : "Les armes nucléaires sont-elles contraires au droit international ?".
Depuis 10 ans, il est clair que toutes les armes nucléaires existantes sont illégales. Pourtant, il y a toujours des armes nucléaires en Belgique, dans le cadre de l'OTAN.  La justice refuse  pourtant d'intervenir pour mettre un terme à ce crime  contre le droit international et la paix.

Aujourd'hui, 8 juillet 1996, l'association Bomspotting et le Forum voor Vredesactie  (Forum pour l'action pacifiste) ont rendu visibles 10 lieux liés à la stratégie d'armement nucléaire illégale de l'OTAN. Un lieu par année  d'infraction au droit international pour la Belgique. 10 lieux complices de la préparation de crimes  contre la paix  du fait de leur fonctions économiques, politiques ou militaires particulières.

La journée a été lancée tôt le matin aux bureaux de Lockheed Martin. Lockheed Martin est complice de la préparation de crimes de guerre parce qu'elle est impliquée dans des programmes de modernisation des armes nucléaires B61, dont celles de Kleine Brogel. Des activistes ont apposé des scellés sur le bâtiment.

Une heure plus tard, en présence d'un dispositif policier impressionnant, des Inspecteurs citoyens ont fermé le centre de communication par satellite de l'OTAN à Gooik.

Vers 11h, des activistes accompagnés de parlementaires  belges se sont dirigés vers les Ministères des Affaires étrangères et de la Défense. Il s'agit des endroits où sont prises les décisions relatives à la présence d'armes nucléaires illégales dans notre pays. Le Parlement belge a approuvé l'an dernier une résolution demandant le retrait des armes nucléaires américaines d'Europe. Il ne manque à notre gouvernement que la volonté politique de  faire appliquer cette décision à l'OTAN. Un groupe important d'Inspecteurs citoyens a apposé des scellés sur les bâtiments  pour dénoncer leur complicité dans la préparation de crimes de guerre.

A 12 heures, des scellés ont été apposés également aux portes du quartier-général politique de l'OTAN à Bruxelles et à l'entrée de la base militaire de Kleine Brogel. Ensuite, des  Inspecteurs citoyens ont entamé une inspection civile de la base militaire. Ils ont pénétré sans autorisation mais de manière strictement non violente sur le terrain à la recherche de preuves de la politique illégale d'armement nucléaire. Plusieurs dizaines d 'inspecteurs,  dont un parlementaire, ont été arrêtés alors qu'ils pénétraient sur le terrain militaire.

Dans l'après-midi, des  Inspecteurs citoyens ont visité le Controle and Reporting Centre de Glons (Liège) en compagnie des parlementaires Yves Reinkin et Murielle Gerkens et de la conseillière provinciale Murielle Frenay. Un autre groupe s'est rendu au SHAPE, le quartier-général général militaire de l'OTAN, où des scellés ont également été apposés.

A Anvers, un groupe de cyclistes s'est rendu au port d'Anvers, où les  Inspecteurs citoyens ont  mis sous scellés l'installation militaire qui gère l'approvisionnement en carburant  de la base aérienne  nucléaire de Kleine Brogel, carburant indispensable pour lancer les bombes nucléaires  qui s'y trouvent.
Au même moment, à Louvain, un cortège d'inspecteurs citoyens s'est mis en route vers la caserne Tarweschoof. Dans cette caserne se trouve le centre de coordination du réseau de pipelines CEPS. C'est par le biais de ce réseau qu'est transporté le kérosène à destination des bases militaires de Kleine Brogel, Volkel (Pays-Bas), Büchel et Ramstein (Allemagne), où sont stationnées des armes nucléaires.

L'association Bomspotting et le Forum voor Vredesactie demandent à la justice d'intervenir immédiatement pour mettre un terme à ces préparatifs de crimes de guerre.

Le jugement de la Cour internationale de Justice dont découle l'illégalité des armes nucléaires vaut pour tous les pays, et pas seulement pour l'Irak, l'Iran ou la Corée du Nord. "Notre gouvernement doit prendre ses responsabilités s'il veut rester crédible sur la scène internationale. Il est insensé de refuser à d'autres pays ce que nous mettons constamment en avant. Notre gouvernement doit renvoyer les armes nucléaires présentes dans notre pays et remettre en cause la stratégie illégale d'armement nucléaire de l'OTAN. Dix ans, ça suffit largement pour se mettre en règle !", a déclaré Fabien Rondal, porte-parole de Bomspotting.

Le jugement de la plus haute instance juridique au monde consacré aux armes nucléaires a également été mis en évidence cette semaine lors d'une conférence internationale à Bruxelles en présence de Christopher Weeramantry. En 1996, Weeramantry était un des juges qui ont rédigé le jugment de la Cour internationale de Justice sur les armes nucléaires. Les 6 et 7 juillet, il était l'invité de marque d'une conférence juridique consacrée aux armes nucléaires au Parlement européen, une organisation du Forum voor Vredesactie en collaboration avec les organisations et réseaux internationaux International Association of Lawyers Against Nuclear Arms (IALANA), International Peace Bureau (IPB), International Physicians for the Prevention of Nuclear War (IPPNW) et Abolition 2000.

"Ce n'est pas le droit international qui manque de consistance, mais bien les  Etats nucléaires, qui ignorent le jugement de la Cour internationale de Justice", a déclaré Christopher Weeramantry. Plus de 100 participants du monde entier, représentants d'ONG, universitaires, spécialistes juridiques,... ont participé à un débat juridique poussé sur les implications et l'interprétation de l'avis de la Cour internationale de Justice. Weeramantry a déclaré : "Le jugement était très important parce qu'il a fournit des arguments juridiques non liés au Traité de Non Prolifération (TNP)". Les  Etats nucléaires reconnus par le TNP sont donc tout autant en infraction avec le droit humanitaire international que les pays qui développent des armes nucléaires en infraction avec le TNP.

Infos et photos des actions partout dans le pays sur www.bomspotting.be

www.bomspotting.be  // wallonie @ bomspotting.be  //  00 32 (0) 474 61 93 69
Une campagne de l'association Bomspotting et du Forum voor Vredesactie




Les deux tiers des Européens veulent une Europe sans armes nucléaires

Greenpeace appelle les Ministres de la Défense de l'OTAN à demander le rappatriement des bombes nucléaires américaines aux Etats-Unis
 
Bruxelles, le 30 mai 2006 – Alors que s'achève à Paris la session de printemps de l'assemblée des parlementaires de l'OTAN, et à une semaine d'un Conseil des Ministres de l'OTAN qui doit repenser le rôle futur de l'alliance et discuter de la question iranienne, Greenpeace rend public les résultats d'un sondage sur la présence de bombes américaines en Europe. Le sondage montre que les deux tiers des habitants des 6 pays européens accueillant ces bombes nucléaires, dans le cadre  de leur intégration dans l'OTAN, veulent vivre dans une Europe sans armes nucléaires. Greenpeace demande aux Ministres de la Défense qui doivent se réunir le 8 juin à Bruxelles pour le Conseil des Ministres de l'OTAN d'exclure les bombes nucléaires de l'éventail de ses armements et de renvoyer ces bombes aux Etats-Unis.
16 ans après la fin de la Guerre froide, 480 bombes nucléaires américaines sont encore présentes dans 6 pays européens : l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas, la Turquie et la Grande-Bretagne. Cette information est très largement méconnue de 60% des habitants de ces pays. Chacune de ces bombes a une capacité de destruction équivalente à 10 fois la bombe qui détruisit Hiroshima et toutes ensemble pourraient rayer de la carte l'Europe toute entière.
Quand on les informe de la présence de ces bombes américaines dans leur pays, la plupart des personnes interrogées se déclarent inquiètes. Elles ont raison de l'être. Un nouveau rapport de Greenpeace, intitulé Garantir notre sécurité, assurer notre survie. Pourquoi il est nécessaire que les bombes nucléaires américaines de l'OTAN quittent l'Europe. révèle l'importance de la menace que constitue la présence de la bombe en Europe. Chacune de ces bombes est une cible potentielle pour une action terroriste, représente un danger réel d'accident, et fait du pays d'accueil la cible potentielle d'une attaque nucléaire. Chacune de ces armes est un obstacle à la réduction de l'arsenal nucléaire tactique de la Russie comme à la poursuite de négociations sincères autour de la question du programme nucléaire iranien. Le rapport montre également comment les 6 pays pourraient profiter de l'occasion qui leur est donnée de réfléchir au futur de l'OTAN pour mettre fin à cette menace et accroître ainsi leur sécurité, en suivant l'exemple des autres pays de l'OTAN qui ont choisi de renvoyer les bombes américaines : le Canada, la Grèce, le Danemark et l'Islande.
Le rapport de Greenpeace explique que l'utilisation des bombes nucléaires peut être décidée par le Président des Etats-Unis sans la permission du pays d'accueil. Cette année, un article publié dans le New Yorker par Seymour M. Hersh (Seymour M. Hersh, “The Iran Plans: Would President Bush go to war to stop Tehran from getting the bomb?", New Yorker, 7 April 2006) a révélé que le gouvernement américaine travaillait sur des scénarios militaires incluant l'utilisation possible des bombes B61 -précisément le type de bombes présentes en Europe- contre la population iranienne. Ainsi, il existe une probabilité forte que les bases nucléaires européennes de l'OTAN soient utilisées dans un conflit déclenché par les Etats-Unis. Les peuples européens des pays d'accueil de ces bombes pourraient donc se trouver mêlés contre leur gré à un conflit nucléaire déclenché par un gouvernement qu'ils n'auraient pas élu. 
“Une très large majorité des habitants des pays européens accueillant les bombes nucléaires américaines ne veulent pas de ces armes sur leur sol. Que les Etats-Unis aient la capacité de déclencher une attaques nucléaire depuis l'Europe sans la permission des pays d'accueil est abérant. Il est urgent de débarasser une fois pour toute l'Europe de ces armes.” déclare Donna Mattfield, en charge de la campagne pour le désarmement nucléaire à Greenpeace International.
Les pays membres de l'OTAN sont sur le point de réviser le mandat de l'Alliance atlantique. Ce doit être l'occasion pour les responsables politiques européens réunis à Bruxelles le 8 juin de défendre la demande de leurs concitoyens en faveur du désarmement nucléaire de l'Europe. Greenpeace appelle les Ministres de la Défense de l'OTAN à renvoyer ces bombes nucléaires tactiques aux Etats-Unis.
“Avec tout le débat autour des intentions nucléaires de l'Iran, les pays doivent prendre conscience de leurs propres responsabilités dans l'escalade des tensions au Moyen-Orient. En renvoyant les bombes nucléaires américaines les dirigeants européens peuvent répondre de manière concrète aux inquiétudes de leurs concitoyens, renforcer la position de l'Europe dans les négociations avec l'Iran et la Russie, tout en agissant positivement en faveur du désarmement nucléaire et de la paix du monde” conclue Mattfield.
La France est membre de l'OTAN. Si elle a préféré maintenir ses armes nucléaires en dehors de l'Alliance, elle peut à l'occasion du Conseil des Ministres du 8 juin user de son influence pour rappeler la nécessité de relancer le désarmement nucléaire au niveau mondial et européen. En tant que puissance nucléaire majeure, elle peut montrer l'exemple en renonçant officiellement à la doctrine de la « guerre nucléaire préventive » qu'elle vient d'adopter très officiellement en janvier dernier, par la voix du Président de la République français, et malgré les engagements pris dans le cadre du Traité de Non Prolifération. « La banalisation des armes nucléaires, et la construction de missiles nucléaires comme le M51, qui menace directement les pays non nucléaires, constituent non seulement une infraction grave à la loi internationale, mais également un encouragement fort à la prolifération nucléaire. Le Conseil des Ministres de l'OTAN, le 8 juin prochain, pourrait être l'occasion pour notre pays de discuter de la nécessité concrète d'établir une zone sans armes nucléaires en Europe, conformément au voeu exprimé à 2 reprises l'an dernier et en 2004 par le parlement européen dans son ensemble. »
Pour plus d'informations : Xavier Renou, chargé de la campagne Désarmement à Greenpeace France + 33 (0)6 88 88 18 29

Le rapport
"Garantir notre sécurité, assurer notre survie. Pourquoi il est nécessaire que les bombes nucléaires américaines de l'OTAN quittent l'Europe" (pdf, 1.7 Mo)
Les résultats du sondage sur les armes nucléaires en Europe (pdf, 151 Ko)




24 militants de Greenpeace arrêtés au quartier général de l'OTAN

Greenpeace demande le renvoi aux Etats-Unis des 480 bombes nucléaires américaines toujours présentes en Europe

8 Juin 2006 - Des militants de Greenpeace venus de Belgique, Allemagne, Italie, des Pays-Bas, de Turquie et de Grande-Bretagne sont entrés dans les locaux de l'OTAN ce matin pour exiger le retrait des 480 bombes nucléaires américaines présentes en Europe.

A 6 heures ce matin, un camion de Greenpeace surmonté d'une réplique à taille réelle (3.70 mètres de hauteur) d'une bombe nucléaire américaine de type B61, a bloqué l'entrée de l'entrée principale du quartier général de l'OTAN avec des militants porteurs des drapeaux des 6 pays où des bombes nucléaires américaines sont stockées. Au même moment, d'autres militants entraient sur le site et déployaient sur le symbole géant de l'OTAN une banderolle réclamant le désarmement nucléaire de l'Alliance Atlantique. Cette action de protestation, qui s'est traduit par l'arrestation de 24 militants, survient alors que les ministres de la Défense des pays membres de l'OTAN se rencontrent à Bruxelles pour discuter le futur de l'Alliance.[1]
Seize ans après la fin de la guerre froide, 480 [2] bombes nucléaires américaines sont encore présentes en Europe, dans le cadre de l'OTAN, et partagées entre l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas, la Turquie et la Grande-Bretagne. Chacune de ces armes nucléaires a la capacité destructrice de près de 10 fois celle qui détruisit Hiroshima, et toutes ensemble ont une puissance cumulée suffisante pour rayer de la carte l'Europe toute entière. La semaine dernière, Greenpeace a rendu public les résultats d'un sondage montrant qu'une large majorité des Européens vivant dans les pays accueillant les bombes américaines souhaitent vivre dans une Europe sans armes nucléaire. [3]
“Les ministres de la défense devraient prendre en compte la demande populaire en faveur du retrait des bombes de l'Europe, et agir en conséquence”, déclare Donna Mattfield, chargée de la campagne pour le désarmement nucléaire à Greenpeace International.
La semaine dernière, dans le rapport de la Commission sur les Armes de Destruction Massive, le président de celle-ci, Hans Blix, incluait au nombre de ses recommandations 2 points relatifs au renvoi des 480 bombes nucléaires américaines aux Etats-Unis. Le rapport donne des informations très précises sur les dangers liés à la présence de ces armes en Europe. La Commission confirme par exemple le fait que ces armes nuisent concrètement aux efforts internationaux entrepris pour  relancer le désarmement, notamment avec la Russie.

Les gouvernements des pays membres de l'OTAN doivent décider cette année du futur de leur alliance militaire. Ils peuvent exiger le renvoi de ces armes à leur propriétaire. Cela s'est déjà produit dans le passé : le Canada, la Grèce, le Danemark (Groenland) et l'Islande sont aujourd'hui débarassés des bombes américaines qu'ils accueillaient autrefois. [5]

Les armes nucléaires tactiques installées en Europe menacent directement le Moyen-Orient. “A l'heure où les doctrines d'emploi des bombes nucléaires, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et maintenant en France (avec le futur missile M51 comme emblème sinistre), évoluent vers l'idée de “guerre préventive nucléaire”, ces bombes tactiques américaines sont une menace directe pour l'Iran et donc un obstacle majeur à la résolution du conflit avec ce pays, affirme Xavier Renou, chargé de la campagne pour le désarmement nucléaire à Greenpeace France. Les pays européens détenteurs de bombes nucléaires doivent reconnaître que cette violation majeure du Traité de Non Prolifération décrédibilise leur position face à l'Iran et empêche la relance du processus de désarmement nucléaire dont le monde à besoin, au Moyen Orient, en Europe et ailleurs.”

Pour plus d'informations :  http://www.greenpeace.org

Xavier Renou, chargé de la campagne pour le désarmement nucléaire à Greenpeace France +33 (0)6 88 88 18 29

Notes :
[1] Les membres de l'OTAN vont se réunir en novembre prochain à Riga, en Lituanie, pour discuter de “l'adaptation de l'Alliance au 21ème siècle.”
[2] Hans Kristensen, “U.S. Nuclear Weapons in Europe: A Review of Post-Cold War Policy, Force Levels, and War Planning” (Natural Resources Defense Council, Washington DC, February 2005)
[3] Full poll results: http://www.greenpeace.org/international/press/reports/nuclear-weapons-in-europe-survey
[4] WMDC recommandation 21 : « La Russie et les Etats-Unis devraient appliquer les engagements pris en 1991 d'éliminer certains types d'armes nucléaires non-stratégiques, telles que ... les têtes nucléaires des missiles balistiques de courte portée. Ils devraient s'accorder pour rappatrier toutes les armes nucléaires non stratégiques en vue de leur éventuelle élimination. Les deux pays devraient renforcer  leurs engagements unilatéraux de 1991 en mettant en place des mécanismes de vérification garantissant la transparence et l'irréversibilité du désarmement.”
WMDC Recommandation  22 : ”Tout Etat détenteur de bombes nucléaires devrait s'engager à ne déployer aucune de celles-ci sur un sol étranger.”
[5] http://www.greenpeace.org/international/press/reports/securing-our-safety.

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