LES ECHOS ET LES ARTICLES - Février 2007
Réseau "Sortir du nucléaire" – Fédération de 765 associations Révélation par le Réseau "Sortir du nucléaire" : Le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle ce jour que le Président de la République s'apprête, lors de la session de décorations prévue à Pâques, à attribuer la Légion d'honneur au Pr Jean Chanteur. Or, ce dernier est largement impliqué dans le mensonge d'Etat sur le passage du nuage de Tchernobyl sur la France.
Greenpeace rebaptise 315 communes Dernières nouvelles d'Alsace - 25 février 2007 Les militants de Greenpeace ont profité de la nuit de vendredi à samedi pour poser 1200 panneaux sur les entrées et sorties de communes, dans un rayon de 30 km autour de Fessenheim. Cette action s'inscrivait dans le cadre de la Journée nationale d'information sur l'EPR et le risque nucléaire. Greenpeace s'oppose au projet de l'European Pressurized Reactor (EPR) qui devrait être implanté à Flamanville, dans la Manche. Pour faire connaître les risques inhérents à ce « réacteur de 3e génération », les militants alsaciens se sont mobilisés autour de la centrale nucléaire de Fessenheim. Ils ont tracé sur la carte un trait au compas sur un rayon de 30 km et sont allés rebaptiser en catimini les villes et villages contenus dans ce cercle. Entre 3 h et 6 h du matin, dans la nuit de vendredi à samedi, une cinquantaine de personnes ont posé 1 200 panneaux à l'entrée et la sortie de 315 communes. Colmar, Mulhouse, Fribourg, Lörrach... se sont toutes appelées pour un temps donné : « Fessenheim, vous n'êtes pas à l'abri » ou dans la version allemande, « Fessenheim, Sie sind nicht in Sicherheit ».
Le nucléaire - EPR tue l’avenir ! Communiqué du 24 février 2007 - Le 24 février 2007, à 11h, une cinquantaine de militants du Collectif Stop-EPR de Rennes et des associations en lutte contre les projets de lignes THT Flamanville ont déployé une banderole géante de 10 m x 15 m « Le nucléaire-EPR tue l’avenir » sur le Château-Mairie du député-maire de Vitré Pierre Méhaignerie, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, secrétaire général de l’UMP et membre de l’état-major présidentiel de Nicolas Sarkozy. (*) Ils entendaient ainsi dénoncer la construction du nouveau réacteur nucléaire EPR à Flamanville et la nouvelle ligne à Très Haute Tension censée traverser les départements de la Manche, de la Mayenne et de l’Ille-et-Vilaine. Un projet inutile, coûteux et dangereux : - Inutile : la France est excédentaire en production d’électricité en base (9 réacteurs sur 58 pour l’exportation), - Inutile : la construction d’un EPR à Flamanville ne résout en rien les problèmes de consommation et de réseau de transport électrique en Bretagne et Pays de la Loire. Elle impose de plus la réalisation d’une nouvelle ligne THT d’au moins 150 km (400 à 600 pylônes) avec tous les problèmes environnementaux et sanitaires qui en découlent ! - Coûteux : 3,3 milliards d’euros prévus au détriment du développement des énergies renouvelables et des économies d’énergie (**). - Dangereux : Les risques sont les mêmes que les réacteurs actuels : déchets nucléaires, risque d'accident, risque terroriste, prolifération... (***) Alors qu’une large majorité des français est défavorable à la relance du nucléaire, 5 manifestations nationales à Rennes, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Lille le 17 mars 2007 – 14h pour dire STOP-EPR ! Pour des alternatives au nucléaire Contacts presse : (*) Photos libres de droit à l’adresse : http://levif.free.fr Ces documents sont disponibles sur le site du Réseau Sortir du nucléaire Vidéo ici : http://www.dailymotion.com/video/x1b0ut_action-stopepr-a-vitre-bretagne
Un navire de Greenpeace pris d'assaut par la police en Ecosse sur la base de Faslane La police militaire écossaise a pris d'assaut en début de soirée un navire de l'association écologique Greenpeace. Le bateau était ancré depuis le matin dans la zone de sécurité de la base de Faslane qui abrite les sous-marins nucléaires britanniques. Une vingtaine d'officiers de la police militaire, munis de béliers, "sont montés à bord et se sont ouvert un chemin vers le pont. Ben Stewart, porte-parole de Greenpeace, se trouvait à bord du navire avec une vingtaine d'autres personnes, dont une partie s'est retranchée dans la cale. Un porte-parole de la Royal Navy a indiqué que les policiers avaient pris le contrôle du navire et qu'ils s'apprêtaient à le conduire à l'intérieur de la base navale vers un mouillage où les manifestants seront pris en charge. La police militaire n'a rencontré aucune résistance sur le bateau.
Pollution de l'étang de Bages : AREVA (Comurhex) condamnée ! Le Midi-Libre - 23 Février 2007 Ces derniers avaient déposé une plainte en mai 1996 contre des entreprises qu'ils soupçonnaient d'avoir contribué à la dégradation de la qualité du milieu et d'avoir entraîné la raréfaction du poisson. Le ramassage des coquillages est d'ailleurs interdit dans la lagune depuis 1991. Dans un volumineux rapport rendu le 3 mai 2002, Jean-Marie Monteil, un expert lyonnais, expliquait que « cette dégradation apparaît sous trois formes aux causes distinctes : 1) accélération de l'eutrophisation (prolifération des végétaux et mauvaise oxygénation du milieu) ; 2) contamination toxique par déversement de produits chimiques (phytosanitaires, insecticides...) ; 3) contamination par des métaux lourds, induisant une concentration le long de la chaîne alimentaire ». Le spécialiste avait évalué le préjudice total à 1,4 M€. Si trois entreprises ont accepté les conclusions de l'expert (la Soft, la CGE et Micron Couleurs) et ont payé, d'autres ont refusé. La COMURHEX Malvési (transformation de l'uranium), Calliope-Melpomen (conditionnement et stockage d'insecticides), Sita-Sud (qui gère le CET de Lambert) et les abattoirs de Narbonne ont soulevé l'incompétence du tribunal de Narbonne, soit réfuté le droit d'agir du syndicat et la prud'homie des pêcheurs ou encore dénoncé le rapport de l'expert. Après un long délibéré, le tribunal vient de rejeter tous ces arguments. Arguant que les entreprises ont contribué à diminuer la ressource piscicole. Ce délit est constitutif « d'un trouble de jouissance anormale du voisinage, générateur d'un préjudice financier pour les marins pêcheurs ». Les juges condamnent donc les quatre entreprises au prorata de leur responsabilité établie par l'expert. D'abord la Comurhex qui a participé à 50 % de l'eutrophisation de l'étang par apports d'azote chroniques ou accidentels de 1990 à 1998. L'entreprise de Malvézy devra payer 239 371 € de dommages et intérêts. Ensuite Calliope-Melpomen de Port-la-Nouvelle qui a participé à hauteur de 70 % à la contamination chimique et accidentelle de l'étang, avec des produits phytosanitaires ou agro-pharmaceutiques, au demeurant interdit, sur la période 1994-1998. Sanction : 227 805 €. Sita-Sud (ex Stan) a contribué à 15 % de l'eutrophisation du milieu avec des apports d'azote et une contamination bactériologique sur la période 1990-1998. 76 985 € devront être versés. La part de la Société des abattoirs de Narbonne (Sean) dans l'eutrophisation de l'étang par des apports organiques directs (eaux pluviales) et indirectes (réseau collectif) sur la période 1995-1997 est évaluée à 5 %. Soit 23 899 € de dédommagement. Les entreprises condamnées doivent, en outre, verser 4 000 € à la prud'homie de Bages / Port-la-Nouvelle au titre de réparation du préjudice moral et autant au syndicat indépendant des pêcheurs professionnels. Plus 10 000 € pour les frais de procédure engagés par les plaignants. Enfin, la Comurhex, Calliope-Melpomen, Sita-Sud et les abattoirs de Narbonne rembourseront l'expertise qui a coûté 76 200 € aux pêcheurs. La "facture" globale s'élève à 662 269 €. Les entreprises condamnées ont un mois pour faire appel, à partir du jour où la décision du tribunal civil de Narbonne leur sera signifiée.
Surprenantes promesses de l'énergie géothermique Un rapport surprenant du MIT publié le 20 janvier 2007 démontre que faire appel à l'énergie géothermique pourrait résoudre, à court terme et à des coûts non supérieurs à ceux imposés par les énergies fossiles, l'ensemble des besoins en énergie des Etats-Unis. La solution est relativement simple. Elle consiste à injecter de l'eau dans les couches chaudes, à une profondeur moyenne de 10 km, et à utiliser la vapeur ainsi produite dans des turbines. Les ressources de chaleur disponibles (l'eau étant récupérée en grande partie) pourraient assurer la consommation énergétique actuelle des Etats-Unis (27 trillions de kwH) pendant 2 millénaires. La technologie nécessaire existe déjà. Rien n'imposerait dans ces conditions de restrictions à la consommation énergétique, puisque cette énergie serait absolument propre, notamment en termes de production de gaz à effet de serre (GES). La question de bon sens consiste alors à se demander pourquoi l'administration américaine ne s'engage pas immédiatement dans cette voie? Sans doute parce que l'industrie pétrolière y perdrait - au moins momentanément et le temps qu'elle se reconvertisse, une partie de son pouvoir économique et de ses perspectives de profit actuels. Concernant l'Europe et les autres pays en mal d'énergie, on peut penser que la géothermie "lourde" ainsi comprise pourrait aussi offrir des solutions intéressantes. Le feu de la terre n'est pas près de s'éteindre. Pour en savoir plus
Ségolène Royal veut "rouvrir le débat" sur l'EPR PARIS (Reuters) - Si elle accède à l'Elysée au printemps prochain, Ségolène Royal organisera un débat public sur la construction d'un réacteur nucléaire de troisième génération à Flamanville dans la Manche, a déclaré le conseiller de la candidate socialiste à la présidentielle Bruno Rebelle. "Mme Royal a confirmé qu'elle souhaitait rouvrir le débat sur cette construction de l'EPR (...) Une décision a été prise (mais) pas dans la transparence" par le gouvernement, a expliqué l'ancien directeur de Greenpeace sur la chaîne de télévision Public Sénat. "Avant même la fin du débat sur la loi sur l'énergie, on a appris que l'EPR se ferait, avant même l'enquête publique", a-t-il déploré au lendemain de la mini-tournée de Ségolène Royal en Basse-Normandie où elle a été interpellée à plusieurs reprises par des militants anti-nucléaire. "Il faut remettre de la démocratie dans ces processus. A l'issue de ce débat, il y aura une décision claire nette et précise sur la poursuite de la construction du réacteur" EPR, a ajouté Bruno Rebelle. Dans un communiqué, Greenpeace France juge "prometteur" l'engagement de la candidate en faveur d'un "moratoire s'il permet effectivement la remise à plat de la politique énergétique française sur des critères objectifs". "La question du risque lié au réacteur EPR est un élément de plus qui doit amener tout candidat (à la présidentielle) à s'engager pour l'abandon de ce projet", souligne Frédéric Marillier, chargé de la campagne nucléaire au sein de l'organisation écologiste. Début février, le réseau Sortir du nucléaire a interpellé les candidats à l'Elysée pour qu'ils fassent connaître leur position sur le nucléaire, précisant que le réseau appellerait à ne pas voter pour ceux qui "ne se prononceront pas au moins pour l'annulation de l'EPR". "CATIMINI" L'EPR "mérite de ne pas être traité en catimini", a estimé Ségolène Royal mercredi soir, en marge d'une réunion publique dans le Calvados où des manifestants avaient déployé des banderoles hostiles à l'EPR avant d'être délogés. Dans le cadre de sa politique énergétique, celle qui se présente comme la présidente de "l'excellence environnementale" et milite pour qu'un "euro dépensé soit un euro utile" entend réaliser des "investissements judicieux, utiles aux intérêts de la France mais (il faut) que leur impact soit affiché de façon transparente". Dans son "pacte présidentiel", Ségolène Royal ne se prononce ni sur le réacteur de nouvelle génération, dont les décrets de construction n'ont pas encore été pris, ni sur la future part du nucléaire dans la consommation d'électricité en France. Elle a en revanche affiché à de maintes reprises son intention de "soutenir massivement" les énergies renouvelables afin qu'elles représentent 20% de la consommation en 2020, une part qu'elle espère porter "le plus rapidement possible" à 50%. Mercredi, le parcours de sa journée-marathon à travers trois départements a été ponctué d'interventions hostiles à l'EPR, des militants lui demandant de clarifier sa position après les propos de son porte-parole, Arnaud Montebourg, selon qui la candidate se dirigeait vers une confirmation de l'EPR. "Je souhaiterais échanger avec la candidate sur l'EPR", a crié un militant à peine le discours de Ségolène Royal terminé dans la salle municipale de Changé (Mayenne). Bruno Rebelle a rencontré dans la foulée les représentants du réseau Sortir du nucléaire et du collectif "La Mayenne survoltée", opposée à la construction de lignes à très haute tension dans le département. "Les interlocuteurs ont tendance à réduire le débat sur les questions énergétiques au nucléaire", a-t-il expliqué jeudi sur Public Sénat. "Or le nucléaire ce n'est que 18% de notre énergie en France. Quand on parle de lutter contre l'effet de serre par exemple, c'est surtout dans les secteurs de l'habitat et des transports qu'il faut travailler".
Une étude réalisée pour Greenpeace met en avant les dangers de l'EPR La Tribune.fr - 21/02/07 - Rémy Janin Le futur réacteur nucléaire EPR ("European Pressurized Reactor" réacteur à eau préssurisée) dont EDF a entamé les travaux sur le site de Flamanville dans la Manche, "sera le plus dangereux au monde tant il va concentrer de radioactivité", a affirmé aujourd'hui Greenpeace. L'ONG qui milite depuis longtemps contre le nucléaire se réfère à une étude qu'elle a commanditée au spécialiste nucléaire britannique, John Large. L'EPR étant le plus puissant des réacteurs (1.600 mégawatts), il concentrera plus de radioactivité que ses prédécesseurs, analyse l'étude. L'utilisation prévue d'un combustible spécifique à base de plutonium, le Mox, au lieu d'un combustible classique à base d'uranium, renforcera la radioactivité et la toxicité des rejets éventuels, ajoute-t-elle. Un accident grave provoquerait "des centaines de morts dans les premiers jours et des milliers de morts par cancers dans les années qui suivent", poursuit John Large qui explique avoir travaillé sur des modélisations d'accidents nucléaires. L'assurance donnée par EDF que l'EPR pourrait résister à une attaque terroriste menée avec un avion est "trompeuse", avait déjà estimé en mai John Large. "Les enceintes de l'EPR ne sont pas conçues pour résister à l'impact d'un avion suicide", avait-il indiqué. Dans un communiqué qu'elle a diffusé dans la foulée de la ,présentation de l'étude, Greenpeace appelle les candidats à l'élection présidentielle à s'engager à renoncer au projet EPR. La droite et le centre sont globalement favorables à l'énergie nucléaire. Pour Nicolas Sarkozy comme pour François Bayrou, cette énergie a notamment permis à la France d'être l'un des pays européens le moins émetteurs de CO 2, principal gaz à effet de serre, le nucléaire étant parfaitement neutre en la matière. A gauche, les pro-nucléaires sont majoritaires sauf chez les Verts qui préconisent son abandon comme l'ont décidé nos voisins allemands sur le territoire desquels plus aucune centrale atomique ne devrait être debout d'ici à 2030/2040. Toutefois Ségolène Royal qui, selon son porte-parole Arnaud Montebourg, s'apprête à annoncer son soutien à la construction de l'EPR de Flamanville, a quelque peu hésité avant de renoncer à une réduction du nucléaire dans l'offre globale d'électricité.
Contre le réchauffement, l’Australie bannit les ampoules électriques
L’Autorité Britannique pour l’Energie Atomique condamnée à une amende de 208200 euros pour déversement illégal de déchets radioactifs Platts - Londres, 19 février 2007 (Traduction par le Réseau "Sortir du nucléaire") Ces activités illégales ont eu lieu entre 1963 et 1984. L’Agence écossaise de protection de l’environnement fut la première à porter ces actes à l’attention des services du Ministère Public. D’après l’Agence, l’enquête et l’évaluation précise des conséquences environnementales de ces déversements ont demandent beaucoup de temps. Le directeur de la sécurité de l’Autorité britannique pour l’Energie Atomique, John Crofts, a déclaré à l’issue du procès que l’UKAEA annoncerait en mai la méthode choisie pour récupérer les éléments radioactifs dispersées autour de Dounreay. Selon lui, la consultation publique lancée par l'UKAEA, visant à choisir entre 11 méthodes possibles de nettoyage, s’achèvera le 23 février.
Energie - Les Français préfèrent le renouvelable au nucléaire Reuters - 16.02.07 - Les Français sont en grande majorité favorables au développement des énergies renouvelables pour remplacer le nucléaire comme la première source d'énergie en France, selon un sondage LH2 pour RMC et 20 minutes à paraître vendredi. Source : Réseau Sortir du nucléaire
Londres doit consulter à nouveau sur le nucléaire La Tribune.fr - 16/02/07 - Andrea Morawski, à Londres Tout est à refaire pour Tony Blair. Jeudi, un tribunal britannique a ordonné au gouvernement travailliste de procéder à une nouvelle consultation publique sur l'énergie nucléaire, estimant que celle qui a été réalisée au printemps 2006 était "sérieusement biaisée, trompeuse et incorrecte au niveau des procédures". Le tribunal a ainsi donné raison à l'association écologiste Greenpeace, qui avait porté plainte contre la décision du gouvernement de relancer le programme de construction de nouvelles centrales en l'absence au préalable d'un "vrai débat". Les écologistes déploraient notamment que des questions essentielles comme le traitement des déchets radioactifs et le coût financier des nouvelles centrales aient été écartées du débat. Le gouvernement avait lancé la consultation en janvier 2006 dans le cadre de la révision de la politique énergétique nationale. En juillet, après avoir obtenu plus de 5.000 réponses d'associations et de particuliers, il avait conclu que "le nucléaire pouvait jouer un rôle important" dans la réalisation des objectifs de sécurité énergétique et lutte contre le réchauffement climatique. Mais Greenpeace a soutenu, avec succès, que le même gouvernement travailliste avait défini le nucléaire "non attractif" dans son livre blanc sur l'énergie en 2003, privilégiant les énergies renouvelables, telles que l'éolien. Il avait aussi promis de lancer un "débat en bonne et due forme" le jour où il changerait d'avis ou des facteurs nouveaux se présenteraient. "Notre victoire en justice est un camouflet pour la méthode de gouverner de Tony Blair, qui fait mine de consulter l'opinion publique, mais qui en réalité prend les décisions dans son cercle restreint", a affirmé la représentante de Greenpeace, Ema Gibson. Elle ajoute : "Tony Blair avait déjà décidé de revenir au nucléaire avant de lancer cette consultation fictive". Conséquence de cette décision du tribunal, le gouvernement devra procéder à une nouvelle consultation, ce qui risque de retarder la publication du nouveau livre blanc sur l'énergie, attendue en principe avant Pâques. Quatre ans après le précédent, ce livre blanc est censé donner le coup d'envoi à de nouveaux investissements dans le nucléaire. Cette source d'énergie assure 20 % de la production d'électricité du Royaume-Uni, mais sa part baissera à environ 7 % aux alentours de 2023, quand la plupart des douze centrales atomiques existantes seront mises hors de production pour cause de vieillesse. Le ministre de l'Industrie, Alistair Darling, a fait bonne figure contre mauvaise fortune, en affirmant que "le tribunal a critiqué les procédures suivies dans la consultation, mais il ne s'est pas prononcé contre le nucléaire".
EPR: un tir de mine trop fort ! Mercredi aprés midi, les membres de la commission locale d'information de Flamanville ont visité le chantier de construction de l'EPR. A cette occasion, les dirigeants de la centrale ont beaucoup insisté sur le soin porté à ce que le chantier ne pertube pas le fonctionnement des deux réacteurs voisins. Philippe Leigné, le directeur du chantier EPR, avait ajouté que cette exigence n'était pas simple puisque le site de Flamanville ne s'étend que sur 120 hectares, ce qui en fait la plus petite centrale de France. Et ce même mercredi, en fin d'aprés midi, alors que les artificiers procédaient à l'un de leurs tirs de mines quotidiens (pour casser le granit avant de l'évacuer), des projections de roches ont justement atteint la zone des installations de l'unité de production numéro 2. "Cet évènement n'a pas eu de conséquences ni pour les personnels travaillant sur le chantier et la centrale, ni sur le fonctionnement des installations ", précise EDF Flamanville dans un communiqué. Toutefois une décision drastique a été prise: les tirs de mines sont suspendus ! Les responsables de EDF veulent se donner le temps d'analyser les causes de cet évènementimprévu et mettre en place des parades pour éviter que cela se renouvelle. Presse de la Manche du 27 01 07
Halte à la prolifération nucléaire Les cinq "Grands" s'inquiètent que des Etats, stigmatisés comme "voyous" par les Américains, se dotent d'un armement atomique. Depuis des années, ils essaient de dissuader la Corée du Nord et l'Iran, en maniant alternativement la carotte et le bâton. Avec un succès inégal. Mardi 13 février, Pyongyang aurait accepté de "désactiver" son programme nucléaire militaire en échange de garanties concernant sa sécurité et son approvisionnement en énergie appuyées par Washington. Les pressions diplomatiques et les sanctions semblent avoir eu raison des ambitions du dernier régime stalinien de la planète. Avec Téhéran, le bras de fer continue. Le régime des mollahs refuse de suspendre l'enrichissement de l'uranium, étape indispensable à la fabrication d'une arme nucléaire, comme le lui demande le Conseil de sécurité de l'ONU. Les Européens, qui négocient depuis près de quatre ans avec l'Iran, n'ont rien obtenu. Leur Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité, Javier Solana, l'a reconnu dans un document remis aux diplomates des vingt-sept pays membres de l'Union. Pressés par les Américains, les Européens accepteront-ils de durcir les sanctions économiques et financières, au risque de rompre le front commun avec la Russie ? Ils n'auront guère d'autre choix s'ils veulent éviter à la fois un Iran nucléaire - ce qui est leur politique officielle - et des bombardements américains sur les sites iraniens dont les conséquences ajouteraient au chaos irakien. Washington affirme privilégier l'approche diplomatique, mais garde l'option militaire sur la table. Le précédent nord-coréen apporte des enseignements ambivalents. Pyongyang s'est servi de son programme nucléaire comme d'une monnaie d'échange pour la reconnaissance qu'il recherchait, après avoir procédé à un essai plus ou moins réussi. L'Iran aussi aspire à une reconnaissance de son rôle régional, que les Américains ne sont pas prêts à lui accorder. Faudra-t-il attendre qu'il se proclame puissance nucléaire pour que commence "un grand marchandage" ? Si la tension baisse dans la péninsule coréenne, les enchères montent dangereusement au Moyen-Orient.
Les essais nucléaires français en Algérie
Lundi 12 février 2007 - La première bombe atomique ayant explosé à El Hammoudia dans le sud de l’Algérie était d’une puissance de feu nucléaire dépassant les 450 kilotonnes, soit 40 fois plus forte que la bombe explosée par les Américains à Hiroshima, au Japon. Des essais dont les séquelles sont restées jusqu’à nos jours. Des humains, des prisonniers pour la plupart, sont utilisés comme cobayes. Aujourd’hui, 47 ans après l’apocalypse, les irradiations continuent de faire leur effet. Des milliers d’enfants sont condamnés à vivre avec des malformations congénitales, alors que d’autres seront stériles à jamais. Un autre crime contre l’humanité qui demande réparation et dont la France officielle, doit sans doute intégrer dans le chapitre des « bienfaits » de la colonisation, que les initiateurs de la loi du 23 février 2005, continuent de vanter. Pour que nul n’oublie, un colloque international sur les essais nucléaires dans le monde s’ouvre demain à Alger. Les cas des essais réalisés dans le Sahara algérien, mais aussi aux Iles Marshall, sur le territoire américain et en Australie, y seront abordés. Un déplacement en avion est prévu sur l’ancien site d’essais nucléaires de Reggane, le 15 février. Outre l’écoute de témoignages de victimes survivantes, les participants examineront plusieurs sujets importants relatifs à la gestion des conséquences des irradiations induites, soit par les bombardements, soit par les essais, notamment les aspects juridiques et la prise en charge des victimes. Conférences, ateliers et tables rondes sont prévus, devant aboutir à l’élaboration de recommandations. Parmi les invités, l’on retiendra le nom de M.Bruno Barrillot, expert du Conseil d’orientation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (Coscen) en Polynésie française. Il interviendra sur le thème : « Où en est-on dix ans après la signature du traité d’interdiction des essais nucléaires ? » Roland Oldham, président de l’association Moruroa et Tatou, interviendra au nom des victimes des essais français dans le Pacifique. Mercredi, la problématique des procédures juridiques engagées par les victimes des essais nucléaires français et par leurs associations sera posée. Les 13 et 14 février, le cas des essais nucléaires qui ont eu lieu en Algérie, le 13 février 1960, sera mis en exergue. Il est connu que les essais atmosphériques en particulier se sont avérés très polluants en irradiant le sol algérien tout en causant un grave préjudice écologique dont témoignent encore les roches noires et les terres brûlées où aucune végétation ne pousse. L’Etat français n’a pas voulu reconnaître jusqu’à présent ces effets. Le président algérien a conditionné la signature du traité d’amitié avec la France par la reconnaissance des crimes commis par l’ancien colonisateur, une démarche qui sera suivie par une repentance et des excuses officielles. Synthèse de Souad, algerie-dz.com , d’après l’Expression
Désarmement et Corée du Nord ASAHI SHIMBUN -
Un accord secret entre Washington et Pyongyang
Jacques Chirac minimise la menace d'une bombe nucléaire iranienne
LE MONDE 01.02.07 - Jacques Chirac a fait, lundi 29 janvier, au sujet du programme nucléaire de l'Iran et de ses coéquences possibles au Moyen-Orient, une série de déclarations tranchant avec le discours habituel de la diplomatie française sur ce dossier. Il parlait à des journalistes du Nouvel Observateur, du New York Times et du International Herald Tribune. Le président français s'est ensuite rétracté, le lendemain, après avoir invité les mêmes médias à l'Elysée dans le but de rectifier ses propos. Jacques Chirac avait dans un premier temps, lundi, évoqué un scénario où l'Iran parviendrait à se doter de la bombe atomique, déclarant : "Je dirais que ce n'est pas tellement dangereux par le fait d'avoir une bombe nucléaire - peut-être une deuxième un peu plus tard, bon... ça n'est pas très dangereux. Mais ce qui est dangereux, c'est la prolifération. Ça veut dire que si l'Iran poursuit son chemin et maîtrise totalement la technique électronucléaire, le danger n'est pas dans la bombe qu'il va avoir, et qui ne lui servira à rien... Il va l'envoyer où, cette bombe ? Sur Israël ? Elle n'aura pas fait 200 mètres dans l'atmosphère que Téhéran sera rasée." L'entretien accordé lundi par le président français devait avoir pour thème central la conférence sur l'environnement organisée à Paris, le 2 et 3 février, mais M. Chirac a été interrogé de façon impromptue sur l'Iran. Le lendemain, mardi, le président français revenait sur ces propos en affirmant qu'il pensait s'être exprimé en "off", c'est-à-dire sans que les journalistes puissent le citer, et qu'il avait eu "une manière un peu schématique de parler". "J'ai eu un mot rapide, et je retire naturellement, quand j'ai dit : "on va raser Téhéran". C'est évidemment une boutade dans mon esprit... mais bon. Je n'imagine pas que l'on puisse raser Téhéran !" M. Chirac a précisé avoir eu à l'esprit, en parlant d'une attaque hypothétique sur Téhéran, le principe de la dissuasion nucléaire. Il affirmait mardi : "Il est évident que si un acte agressif indiscutable, c'est-à-dire l'envoi d'une bombe par une fusée porteuse, avait lieu (et cette bombe serait, je le répète, automatiquement détruite avant même d'avoir quitté le sol iranien ou en tout cas le ciel iranien), il est évident qu'il y aurait sans aucun doute des mesures de coercition, de mesures de rétorsion forcément. Ça fait partie de la dissuasion nucléaire." Par ailleurs, le président français est revenu mardi sur des phrases prononcées lundi sur les répercussions régionales d'une éventuelle bombe iranienne. Il avait déclaré lundi : "Ce qui est dangereux, c'est la prolifération, et c'est tout de même tentant, pour d'autres pays qui ont de gros moyens financiers dans la région, de dire "eh bien, nous aussi, on va le faire, ou on va aider d'autres à le faire". Pourquoi l'Arabie saoudite ne le ferait pas ? Et pourquoi n'aiderait-elle pas l'Egypte à le faire également ? C'est ça le danger." Mardi, M. Chirac déclarait qu'il retirait ces propos. "Je me suis laissé aller parce que je croyais que c'était en off, à dire que l'Arabie saoudite ou l'Egypte pourraient être tentées de suivre cet exemple. Je retire naturellement, car ni l'Arabie saoudite ni l'Egypte n'ont fait la moindre déclaration sur ces sujets, et donc ce n'est pas à moi de les faire." M. Chirac, qui avait qualifié, lundi, l'Iran de "régime un peu fragile" ayant "peur d'être contesté", n'a pas repris cette expression mardi, décrivant plutôt l'Iran comme une "nation importante et qui compte". Lundi, il avait formulé une critique en demi-teinte à l'encontre des Etats-Unis, indiquant que si les dirigeants iraniens cherchaient à "avoir la maîtrise du nucléaire militaire", leur motivation pouvait être en partie de se prémunir contre "de mauvaises surprises susceptibles, à un moment ou un autre, de déstabiliser le régime des mollahs". Le régime des mollahs, avait-il dit, craint d'être "contesté ou menacé par la communauté internationale. Et la communauté internationale, c'est qui ? C'est les Etats-Unis". Le président français a par ailleurs mis en garde, mardi, contre une escalade dans les sanctions votées contre l'Iran par le Conseil de sécurité de l'ONU, le 23 décembre 2006. Evoquant la résolution 1737 frappant l'Iran de sanctions, M. Chirac a commenté : "Nous nous trouvons dans une situation qui est quand même confuse. Bien entendu, on peut procéder en allant de plus en plus loin, de plus en plus haut dans les réactions de chaque côté. Ce n'est certainement pas notre pensée et notre intention." M. Chirac avait envisagé de dépêcher en janvier le ministre français des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, à Téhéran, pour parler notamment du Liban. Aucun des partenaires de la France traitant du dossier nucléaire iranien n'avait été prévenu de cette démarche. M. Chirac avait ensuite, lors d'un entretien à Paris le 25 janvier avec la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, "rappelé la position de la France qui souhaite que l'Iran respecte ses obligations", en suspendant l'enrichissement d'uranium, qui pourrait avoir des visées militaires.
Un tournant radical Edito du Monde 01.02.07 - Jacques Chirac va encore, avec ses commentaires estimant qu'il n'est "pas tellement dangereux (que l'Iran ait) une bombe nucléaire, et peut-être une deuxième un peu plus tard", dérouter les partenaires de la France sur la scène internationale. "Le danger n'est pas dans la bombe qu'il va avoir, et qui ne lui servira à rien, a estimé le chef de l'Etat. Il va l'envoyer où, cette bombe ? Sur Israël ? Elle n'aura pas fait 200 mètres dans l'atmosphère que Téhéran sera rasée." Le propos, outre qu'il contredit la ligne officielle de la diplomatie française, incite à poser diverses questions. La première est de savoir si, lorsqu'il évoque "la bombe qu'il va avoir", il ne fait plus aucun doute dans l'esprit de M. Chirac que l'Iran, d'une part, ment en affirmant ambitionner un programme nucléaire civil et non militaire, et, d'autre part, a la capacité de produire prochainement cette bombe. D'autres viennent à l'esprit : M. Chirac croit-il que Téhéran irait jusqu'à tirer un missile nucléaire contre Israël ? Et quel pays pourrait "raser" Téhéran en quelques secondes ? Au-delà de ces questions concrètes, force est de constater le virage diplomatique opéré par le président français. En 2003, Paris avait pris la tête d'un effort visant à régler le dossier nucléaire iranien par la diplomatie. M. Chirac se montrait alors d'une fermeté absolue. Après trois années de discussions au cours desquelles Téhéran ne fit aucun geste d'ouverture sur son programme nucléaire et multiplia les menaces à l'encontre d'Israël, la communauté internationale se mit d'accord, le 23 décembre 2006, sur un programme de sanctions. Or c'est précisément ce moment - alors qu'une seconde phase de sanctions pourrait être examinée fin février à l'ONU si Téhéran ne stoppe pas son programme d'enrichissement d'uranium - que M. Chirac choisit pour donner l'impression qu'il change de politique. Le premier signal fut l'après-guerre du Liban. Afin de résoudre, d'une part, la crise interlibanaise et de protéger, d'autre part, les soldats français de la Finul présents au Liban sud, M. Chirac avait estimé, comme Le Monde l'a révélé dans une enquête publiée le 17 janvier, qu'il devait davantage intégrer les Iraniens dans le jeu régional. Des discussions ont lieu depuis l'été 2006. Un voyage de Philippe Douste-Blazy à Téhéran a été envisagé en janvier, puis l'envoi d'un autre émissaire français a été programmé, avant d'être annulé suite à des réactions perplexes, voire franchement hostiles, de divers partenaires de la France. Ce second signal - l'idée que l'Iran va posséder l'arme nucléaire et que ce ne sera pas un danger immédiat - est un tournant plus radical encore, et qui intervient au mauvais moment. Lorsque la communauté internationale va se réunir à New York et de nouveau menacer l'Iran, on se demande quelle crédibilité la position de la France aura encore. |